MONNAIES ET DETECTIONS

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Monnaies et Détections

Archive pour septembre, 2015

Sous la plage, des métaux et… des fossiles !

Première partie

Un bon beachcomber ne doit pas être uniquement focalisé sur le mouvement pendulaire du disque de son détecteur. Il est attentif à son environnement, par sécurité tout d’abord, car – on ne le répètera jamais assez – une déferlante non anticipée peut vous emporter au large en un clignement de paupière tandis que la prise de repères peut permettre de retrouver son chemin en cas de chute brutale de brume. Mais plus prosaïquement, une attention pour ce milieu qui l’accueille peut lui révéler d’autres types de trouvailles, parfois bien plus improbables ou plus belles que de simples bijoux égarés.

Cette quête en bordure d’estran, pour peu que l’on soit doté d’un réel sens de l’observation, s’apparente à un travail de fin limier. Sachez poser votre détecteur à certains moments pour lire le sable, appréhender ses reliefs, ses couleurs et tous ces petits objets aux formes intrigantes. Tiens ! Ce petit triangle aux teintes brunes qui dénote dans ce banc de galets. Ne serait-ce pas une dent de requin ? Et ce caillou arrondi avec ses spires régulières, ne s’agit-il pas d’une ammonite ? Découverte invraisemblable sur une plage du littoral français ? Pas si sûr…

De l’origine des fossiles sur le littoral

Car le sable, ce n’est pas qu’un ensemble de grains agglomérés à l’intérieur desquels le beachcomber trouve quelquefois son bonheur sous la forme de monnaies ou de bijoux.

Le sable désigne avant tout un matériau composé de grains issus de la désagrégation de roches. Sur les plages de France métropolitaine, la composition en grain d’un sable varie suivant la nature du sous-sol des terres proches et suivant les agents hydrodynamiques (houle, courants de marée) qui participent à l’érosion du domaine littoral. Néanmoins, les composants élémentaires des sables de nos côtes restent à peu près les mêmes partout :

– quartz, micas, feldspaths pour la composante minérale,

– débris coquilliers pour la composante biogénique,

– et, depuis tout récemment dans l’histoire de la Terre, verres, débris métalliques et maintenant plastiques pour la composante anthropique qui devient de plus en plus importante.

Le sable, un agrégat de grains d’origine minérale et de débris coquilliers (ici des foraminifères).

Mais il ne vous aura sûrement pas échappé que les plages de nos côtes révèlent également d’autres éléments, plus grossiers ceux-là. Les galets de roches dures issus des falaises littorales mais aussi ceux transportés par les cours d’eau débouchant des estuaires proches sont fréquents, souvent regroupés au sein de bandes parallèles à la côte ou de nappes visibles uniquement à basse mer. Sur certaines portions de nos côtes (Atlantique, Manche), les grandes marées et les tempêtes font aussi parfois émerger du sable, des affleurements de roches dures ou d’argiles molles qui, mis à nu, sont soumis à l’érosion.

Erosion, voilà la raison pour laquelle des éléments de roches sont présents dans les sables de nos estrans. Et si ces roches contiennent des restes d’organismes éteints il y a des dizaines de millions d’années, il y a fort à parier que quelques fossiles se cachent parmi les galets.

L’estran au pied des falaises des Vaches Noires en Normandie : un exemple typique de plages à fossiles. 

Des fossiles dans le sable des plages du monde entier 

Les fossiles peuvent être trouvés sur nombre de plages du monde. Certains lieux sont même reconnus pour être de véritables mines à ciel ouvert.

Aux Etats-Unis, en Floride, Caspersen Beach, Venice Beach ou encore Apollo Beach sont d’attrayantes plages pour les adeptes du farniente et des sports nautiques. Mais elles connaissent depuis plusieurs années un intérêt croissant de la part des beachcombers… et des professionnels du tourisme ! Le sable de ces plages abrite en effet d’abondants fossiles du Miocène et du Pliocène, sous forme de magnifiques dents de requins, d’aiguillons de raies ou de vertèbres de cétacés. A tel point que leur recherche est devenue une activité très prisée des Américains, considérée comme une sorte de sport national ! Les recherches sont relativement simples : munis d’un râteau, d’un tamis ou, plus curieusement, d’une simple pelle à litières pour chat (!), les chasseurs de fossiles passent l’estran au peigne fin, en quête de la dent parfaite. Les plages de Floride sont à ce point visitées que les boutiques locales de souvenirs vendent des tamis à manche, sortes de gamatte, qui permettent, tout en se promenant, de tamiser le sable pour y retrouver les dents fossilisées. … La suite dans Monnaies & Détections n° 83

Trésor anglais…

Pour ne pas changer devrait-on dire… Cliff Massey, 86 ans, il n’y a pas d’âge pour chercher et inventer des trésors, la preuve ! Cliff, prospectait un champ appartenant à l’un des ses amis du côté de Bonington, lorsqu’il trouva une pièce d’or, puis deux, puis trois… un trésor ! Une bourse probablement cachée vers 1465. Le trésor est composé de 23 monnaies en or, de 25 monnaies d’argent et d’une superbe bague en or ornée d’un saphir. Bien que trouvé au détecteur de métaux il a le plus naturellement du monde été reconnu comme un trésor. Il sera étudié et finira dans un musée. Inventeur et propriétaire du terrain se partageront sa valeur marchande à parts égales. Où est le problème me direz-vous ? Hé bien il n’y en a pas… pas en Angleterre en tout cas !

Source : express.co.uk

Trouvaille 83.09

Bonjour, je m’appelle Adrien mais mon pseudo est prospect’eure, j’ai 17 ans et ça fait déjà plus de deux ans que je détecte 🙂 Je vous envoie une petite trouvaille qui m’a fait bien plaisir et que j’ai nettoyée moi-même. Je l’ai fortuitée en forêt dans le 27 (Eure) avec mon XP Déus. C’est un potin au sanglier enseigne des Aulerques Eburovices (Région d’Evreux) pesant 3 g (avec balance de cuisine). Si les photos ne sont pas nettes je peux en refaire. En espérant voir cette monnaie dans le prochain numéro :), amicalement, Prospect’eure.

Souhait exaucé et tu nous as aussi mâché le travail : potin au sanglier aulerque éburovice. Tête stylisée à gauche, l’œil, le nez et la bouche indiqués par des globules. Revers : sanglier enseigne à droite ; entre les pattes, trois globules disposés en triangle. 60-50 avant JC. La valeur de cet exemplaire tourne autour de 50 euros.

Le chant des Cyrènes

Non ! Il n’y a pas de faute d’orthographe dans le titre, vous comprendrez bientôt pourquoi. Autrefois les sirènes, étaient réputées pour attirer les marins par leurs chants mélodieux et envoûtants, ayant pour objectif de faire s’échouer leurs bateaux sur les récifs et d’en dévorer leurs occupants, la sirène étant anthropophage ! Méfiez-vous des blondes…

Les chasseurs de trésors, eux aussi, ont bien du mal à résister aux chants des sirènes, moi le premier. Lorsque l’on y a déjà goûté la chasse aux trésors devient vite une passion dévorante ! La quête de fortune, de gloire, ou tout simplement et plus que tout d’aventure, devient irrésistible tout comme le chant des sirènes.

Au hasard d’une lecture, il y a quelques années, j’étais tombé sur une incroyable histoire, je ne vous la raconte que maintenant car elle vient de refaire surface dans l’actualité. La découverte d’une rarissime pièce d’or sur une petite plage de Bretagne. Ce qui est incroyable c’est la façon dont elle fut trouvée. Plus encore, cette superbe pièce m’offrait la possibilité de me lancer à la recherche d’une épave antique et d’un mythe, ou considéré comme tel par beaucoup d’archéologues, l’épopée de Pythéas le Grec ! Et encore une fois, j’ai cédé aux chants des sirènes…

Tout commence en 1959 sur la plage dite de l’Aber-Benoît ou de Porsgwenn (suivant les versions) mais une chose est sûre, cette plage est située sur la petite commune de Lampaul-Ploudalmézeau, dans le département du Finistère. D’après mes lectures à l’époque, je penchais pour la plage dite de nos jours de Tréompant. Un habitant de la commune, parti un jour ramasser des algues pour engraisser son jardin – c’est un excellent engrais – en ramassa donc une remorque qu’il finit par étaler dans le jardin. Quinze jours plus tard, alors qu’il s’apprêtait à retourner sa terre, il aperçoit quelque chose qui brille dans les algues, un éclat jaune…

Et il découvre éberlué une pièce d’or, prise dans le crampon d’une algue ! Ça n’est pas banal comme découverte, une pièce d’or accrochée à une algue comme un vulgaire bigorneau. Contrairement à ce que certains pensent, ce ne sont pas les mollusques qui s’accrochent aux algues, mais l’inverse. La plupart des algues sont munies de crampons ; pensant s’amarrer à un rocher, elles s’accrochent bien souvent sur des mollusques, et lorsque ces derniers bougent, algues et coquillages se trouvent emportés par le courant. Notre algue « cramponneuse » a donc trouvé une pièce d’or, s’y est accrochée et le courant l’a emportée jusque sur la plage.

Mais là où ça devient vraiment hallucinant c’est lorsque l’on regarde la pièce d’or en question, il s’agit d’un statère grec, vieux de 2 300 ans ! Dingue non ? Un statère grec, frappé entre moins 323 et -313 dans la ville de… Cyrène ! La suite dans Monnaies & Détections n° 83