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Monnaies et Détections

Archive pour avril, 2017

Les canons de la Coubre

J’ai toujours aimé chiner les cartes postales anciennes, reflets figés aux couleurs sépia d’une époque révolue. Ces cartes postales font parfois ressurgir des histoires oubliées, et peuvent être le déclencheur de fabuleuses quêtes historiques.

En furetant dans les casiers de vieux papiers d’un bouquiniste, à la recherche de clichés d’anciens lieux de baignade, l’un de mes dadas de beachcomber, je découvre une carte postale offrant une scène improbable. Cinq canons de belle taille, couchés dans un écrin d’aiguilles de pins, sous le regard de deux hommes endimanchés. Et le descriptif sibyllin de la carte postale ne donnait pas beaucoup plus d’information : « Royan, forêt de la Coubre, canons ensablés restes d’un fort de Napoléon Ier ». Je connais le massif de la Coubre, à l’embouchure de la Gironde, cette belle forêt domaniale de près de 7 900 hectares, plantée essentiellement de pins maritimes. Une côte sauvage comme je les aime, ponctuée de centaines de naufrages… Mais je n’avais jamais entendu parler d’un quelconque fort Napoléon et encore moins de ses canons.
Cette carte postale doit vraisemblablement remonter aux années 1900-1920. En approfondissant mes recherches sur le net, je tombe sur d’autres vues des cinq beaux bébés qui semblent, pour l’époque des clichés, être devenus des attractions touristiques pour les promeneurs du dimanche. On aime poser à côté ou juché sur les canons, comme un chasseur aime poser à côté de sa proie encore chaude. Je me prends à rêver. Vu le poids probable de ces pièces d’artillerie de fer, il est fort à parier que leur déplacement sur un terrain sableux se révèle hautement laborieux. Et si les canons se trouvaient encore dans le sable de la Coubre, recouverts, plus d’une centaine d’années après les clichés, de sable et d’humus ? Voilà une belle quête qui ne devrait pas trop poser de difficultés au regard de la taille des ces canons… Mais avant de traverser la Gironde vers Royan et d’approcher les vestiges militaires, je préfère me plonger dans les archives pour tenter d’en apprendre un peu plus sur ce fameux fort Napoléon.

Il faut savoir que l’estuaire de la Gironde a, de toujours, été un lieu hautement stratégique. La défense de l’accès vers Bordeaux et l’entrée vers l’intérieur des terres demeuraient un point vulnérable lors des conflits notamment avec l’Angleterre au début du XIXe siècle. Des navires de la Marine Royale patrouillaient en permanence pour sécuriser l’embouchure et ralentir, voire stopper, toute intrusion ennemie par le fleuve. Mais cela ne semble pas suffisant, c’est ainsi que près de seize batteries de canons sont érigées sur les rives de la Gironde sous la veille de milices garde-côtes. La batterie de la Coubre est érigée à partir de 1808. Elle comprend un corps de garde, un magasin et une poudrière. Lors des Guerres napoléoniennes, le conflit s’enlise, les batteries de défenses côtières doivent s’armer de nouveaux canons afin de repousser une menace toujours plus forte. En 1811, ordre est donné par Napoléon Ier au ministre de la Marine de fournir vingt-deux pièces de 36 et onze pièces de 24 afin d’augmenter la puissance de feu des batteries de Maumusson, du fort Chapus, d’Arvert, de la Coubre, de Terre-Nègre, de Royan, de Susac et de la Pointe de Grave. L’enjeu devient vital pour la défense de la côte et de l’embouchure de la Gironde.
L’urgence se fait sentir, un courrier de l’Empereur, daté du 29 août 1811, enjoint au Ministre de la Guerre, le Général Clarke, de presser le mouvement : « Je vous ai fait connaître mes intentions pour l’armement du pertuis de Maumusson et de l’embouchure de la Gironde ; le besoin est urgent ; on doit profiter des marées d’équinoxe pour faire passer les frégates de la rade de l’île d’Aix dans la Gironde. Il est donc indispensable que, pour cette époque, les batteries soient armées. […] Le moindre retard peut nous mettre dans l’alternative de perdre la saison d’équinoxe ou d’exposer mes frégates à des dangers pressants ».
Toutefois, cette urgence défensive ne porte pas ses fruits dans la protection du territoire, la fin de la campagne de France se révèle un échec cinglant pour l’Empereur. Le 12 mars 1814, le Maire de Bordeaux, Jean-Baptiste Lynch, ouvre les portes de la ville aux Anglais. Ces derniers démantèlent les défenses côtières et notamment la batterie de la Coubre. L’Empereur abdique le 6 avril 1814…

… La suite de l’article dans Monnaies & Détections n° 93

Bijoux et squelette

Trouvaille peu ragoutante pour un prospecteur anglais qui a découvert avec son détecteur, les restes d’une tombe médiévale dans un champ labouré du Kent. En exhumant une broche/fibule il a découvert un os, qui s’est avéré être une côte humaine « probablement d’une femme ». Les différents bijoux ont été datés du 6e siècle et intéressent déjà le Musée local de Maidstone.
Source : dailymail.co.uk