MONNAIES ET DETECTIONS

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Monnaies et Détections

Archive pour février, 2020

110.02

Fidèle abonné à Monnaie & Détection depuis le numéro un, et client de votre boutique, je me permets de  faire appel à vos connaissances et à votre impartialité sur les questions de monnaies. Achetée dans un lot, il y a une monnaie que je voudrais vendre, pour dire simplement les choses. Plusieurs offres me sont soumises mais cette monnaie me pose un problème car non répertoriée dans le Gadoury, et introuvable sur le net, sur aucun site de vente ou autre. Alors fausse monnaie ? Diamètre 26 mm, poids 5,8 grammes ce qui correspond bien au 1/4 d’écu, atelier de Metz. Mais pour quelle raison elle n’est pas répertoriée pour cette année-là ? Donc pouvez-vous m’éclairer sur ce type de pièce et éventuellement quelle pourrait être sa valeur ? Merci d’avance, même si je sais que ce n’est pas votre rôle et attribution que de répondre à ce genre de questions. Bien cordialement à vous, Alain
Il ne s’agit pas d’un quart d’écu. Votre monnaie est un 1/5 d’écu, de par le poids et le diamètre que vous mentionnez. Il ne s’agit pas d’une fausse monnaie, il ne s’agit pas d’un millésime retravaillé à la loupe, idem pour l’atelier. Il s’agit donc d’une authentique monnaie issue des ateliers de Metz en 1729, mais non mentionnée dans les archives numismatiques que tous les chercheurs ont compulsées. Il y avait, à l’époque de Numismatique&Change, une rubrique qui répertoriait toutes les monnaies royales dont c’était le premier exemplaire de par son millésime et son atelier découvert et mis sur le marché. La valeur de la monnaie change en positif et se compte surtout sur le collectionneur qui a décidé d’aligner toutes les monnaies de Metz royales ou qui ne cherche que ses monnaies non répertoriées. On peut voir que votre monnaie est un petit TB, nous l’estimons à 100 euros.

Le trésor de l’arrière-grand-père réapparait après un siècle

Damir Ilyalov habite l’ancienne maison de ses arrière-grands-parents à Troïtsk en Russie. Nous sommes dans le sud de l’Oural près de la frontière avec le Kazakhstan, à plus de 1500 km de Moscou. Depuis quelques mois Damir Ilyalov a commencé la restauration de cette maison et il y consacre tous ses moments libres. Il casse de vieux murs, construit de nouvelles cloisons, remplace les fenêtres et les portes, isole les plafonds, refait les sols. Une surprise l’attend au cours de ces travaux !

L’arrière-grand-père Shakirzhan

Damir Ilyalov n’a pas de souvenirs directs de son arrière-grand-père qui se prénommait Shakirzhan. Il sait seulement qu’il travaillait les peaux et vendait manteaux et chapkas en fourrure. Des Anciens racontent encore que Shakirzhan a disparu en 1920 sans que personne ne l’ait revu par la suite. En septembre 2019, cet arrière-grand-père ressort du passé lorsque Damir Ilyalov trouve un sac en tissu sous un plancher qu’il vient d’arracher. Dans ce sac il découvre quelques fourrures bien conservées et encore enveloppées dans des feuilles de journal. Il y a également plusieurs objets comme un vieux couteau, un ancien rasoir, une seringue dans son étui, une clef, un grand nombre de pièces de monnaies en bronze, une pièce de 10 kopecks en argent percée, ainsi qu’un portefeuille en cuir contenant des liasses de billets d’une valeur de plusieurs dizaines de milliers de roubles et de nombreuses actions. Tout cela représentait une fortune en 1920 puisqu’à titre de comparaison un fonctionnaire gagnait moins de 100 roubles par mois.

Damir Ilyalov présentant le portefeuille de son arrière-grand-père.
© Photo : divers journaux russes

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The Griffin Warrior, suite

Suite des n° 91 & 99. En 2015 des archéologues américains découvraient la tombe d’un guerrier minoen ayant vécu 1500 ans avant notre ère, une tombe contenant un fabuleux trésor ! Parmi les centaines d’artefacts, de nombreuses bagues et bijoux en or et une intaille gravée sur une agate avec une finesse de sculpture inimaginable pour l’époque (M&D 99).
Les fouilles se poursuivent toujours et deux nouvelles tombes viennent d’être découvertes à proximité de celle du Griffin Warrior. Quelques superbes bijoux en or ont déjà été exhumés, un pendentif portant une gravure d’un visage « humain » assez étrange, soit l’individu avait de grandes oreilles soit c’est très stylisé… Un objet en or dit « à double argonaute », dans la mythologie grecque, les argonautes étaient des héros liés au mythe de la Toison d’or. Et enfin, une superbe chevalière en or représentant deux taureaux et des épis de blé, une bague vieille de 3500 ans !
Source : thehistoryblog.com

110.10

Pourriez-vous me dater et me valoriser cette monnaie de Jean II le bon et me dire si cette monnaie est en argent ou billon ? Cordialement, Bruno
Jean II le bon, gros tournois émission du 14 avril 1361, cours de 15 deniers tournois. Avers : + IOHANNES REX / + BnDICTV: SIT: nOmE: DnI: nRI: IhV: XPI. Croix pattée. Revers : + TVRONVS CIVIS. Châtel tournois surmonté d’une croisette, bordure extérieure de douze lis. La monnaie conserve un beau relief, pas de rayures ni de coup, elle semble très légèrement rognée. Pour un état TTB elle est estimée à 220-250 euros, c’est de l’argent à 857/1000.

massacre scientifique Le trésor armoricain de Piolaine

L’absurdité d’une politique mise en œuvre par certains idéologues de l’Archéologie administrative vient de franchir un sommet jusqu’ici inviolé. Il s’agit d’une atteinte délibérée à la bonne conservation et à l’étude du trésor de monnaies gauloises de Piolaine (Commune de Saint-André-du-Pavail, Ille-et-Vilaine) dont la petite histoire doit être rapportée.

En bref, deux particuliers trouvèrent sur une propriété privée (1) 603 statères en billon qui furent légalement déclarés et déposés le 5 novembre 2012 au Service Régional de l’Archéologie (SRA) de la DRAC de Bretagne. Pressentant qu’il s’agissait d’un trésor éclaté et bien localisé dans un labour, le SRA élabora sans tarder un projet de sondage qui fut réalisé dès le mois de mai 2013 par une équipe de l’Institut National de Recherches Archéologiques Préventives (INRAP) dont faisaient partie, à titre bénévole, les deux inventeurs initiaux (2). C’est ainsi que 484 monnaies supplémentaires furent mises au jour.
Dès le mois de juin 2013, à l’initiative du SRA, mission fut donnée à Mme Nieto-Pelletier (3) d’expertiser l’ensemble du dépôt, soit 1087 monnaies réparties en trois lots l’un regroupant les pièces de l’INRAP soit 484 ex., et les deux autres, soit respectivement 378 et 225 ex. constituant les trouvailles des deux inventeurs. L’expertise avait pour objet essentiel de proposer une estimation financière pour chacun des trois lots précités. Mme Nieto classa les monnaies selon les critères conventionnels bien qu’obsolètes dont elle disposait, prévoyant dans un proche avenir l’étude typo-chronologique approfondie de l’ensemble du trésor éclaté.
Elle s’efforça de conclure avec précision sur l’état des monnaies – lisibilité et degré de conservation –, sur la valeur vénale de chaque exemplaire, et enfin, à titre indicatif, sur l’estimation globale de chacun des trois lots considérés. Le SRA avait sans nul doute pour objectif de préparer l’acquisition par le Musée d’Archéologie Nationale (MAN) du trésor complet en vue d’une bonne conservation définitive et d’une publication scientifique élaborée.
Il est bon de préciser ici la situation juridique des trois lots :
1) Le lot de l’INRAP – établissement public – pouvait être sans problème attribué au MAN, autre établissement public.
2) Les deux lots privés devaient d’abord être partagés chacun par moitié entre les inventeurs et le propriétaire du sol selon les dispositions de l’art. 716 du Code Civil qui était applicable vu la date des faits.
3) Il était dès lors loisible de négocier avec les trois possesseurs des lots privés le rachat des 603 monnaies par le MAN, sur la base des estimations de Mme Nieto.
De source bien informée, il est avéré que le MAN avait provisionné le montant supposé de ce rachat, en vue de pouvoir au final disposer du trésor en sa totalité. Les pourparlers devaient toucher à leur terme, lorsqu’un « oukase » émanant d’un fonctionnaire encore anonyme sabota le processus décrit en interdisant soudain toute acquisition par les musées nationaux – dont le MAN en première ligne – des 603 monnaies dont la découverte pouvait ne pas être considérée par lui comme « politiquement correcte »… Une telle foucade était d’autant plus malvenue que les inventeurs initiaux participèrent activement, au sein de l’équipe de l’INRAP, à la mise au jour des 484 statères complémentaires à présent conservés dans les médailliers du MAN.
Ainsi, certaines « autorités » administratives ou politiques ont privilégié à l’évidence leur vision dogmatique au détriment de l’étude scientifique d’un trésor gaulois en place, aussi complet que possible et dont l’intérêt était de ce fait considérable (5).

(5) Un mauvais sort s’acharne sur les trésors gaulois d’Armorique, dispersés jadis et mal connus, ou connus et non publiés, ou encore négligés par les « autorités » comme ce fut le cas pour le trésor dit d’Hennebont (Morbihan) dont la publication n’est due qu’à l’heureuse initiative d’un chercheur indépendant.

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Échec & mat

Une pièce provenant d’un des plus anciens jeux d’échec, connu, a été découverte par hasard, dans un tiroir… à Édimbourg, Angleterre. Une pièce sculptée dans de l’ivoire de morse, datée du 12e siècle et cette unique pièce est estimée à plus d’un million de Livres Sterling ! Le propriétaire a été surpris par l’estimation, on le serait à moins, quant à l’expert de chez Sotheby il a failli en tomber de sa chaise ! en reconnaissant dans cette pièce d’échec, une des cinq pièces manquantes du célèbre trésor dit de : Lewis Chessmen !
Petit voyage dans le temps : 11 avril 1831, dans la baie de Uig sur l’île de Lewis, un homme découvre un trésor, un jeu d’échec et d’autres pièces de jeu de table, caché dans une grotte près de la plage, probablement par suite d’un naufrage qui ne sera jamais identifié. Les pièces sont toutes sculptées dans de l’ivoire de morse et proviennent, probablement, de Norvège ou d’un pays du Nord tout proche, d’après les experts qui se basent sur le style des sculptures. Les pièces seront vendues aux enchères en 1831 et malheureusement séparées… 14 seront achetées par le musée de Scotland et le reste par le British Museum qui détient 82 pièces du dépôt initial, pièces d’échec et pièces de jeu de table. Il manquait à l’appel en 1831, cinq pièces pour que le jeu d’échec soit complet, un cavalier et quatre gardiens (la tour) et c’est donc un de ces gardiens qui vient de refaire surface, 188 ans après la découverte du trésor !
Si ce style de sculpture vous semble familier, ne cherchez plus, ils ont été choisis comme modèles dans la saga Harry Potter ! Et les pièces d’échec de Lewis Chessmen sont reproduites à des millions d’exemplaires dans le monde. D’où le prix de cette pièce, le grand-père du propriétaire actuel l’aurait acheté en 1964 dans la région d’Édimbourg, sa mère la considérait comme magique et vu le pactole que cette petite pièce d’ivoire va rapporter à son fils, on peut dire qu’elle avait bien raison…
Source : bbc.com

110.3

Ci-joint 2 photos d’une pièce trouvée ce jour sur la commune de Courmelles dans l’Aisne (dép. 02), diamètre environ 24 à 25 mm. Après moultes recherches, impossible de trouver à quoi celle-ci peut correspondre. Auriez-vous la gentillesse d’essayer de nous éclairer ? Merci d’avance. Votre fidèle lecteur, Stéphane
Il s’agit d’un très classique jeton de compte appartenant à la série de Nuremberg. Avers : rosette HANN KRAVWINCKEL IN NVRENBE. Rosette entourée de trois couronnelles et de trois fleurs de lis alternés. Revers : rosette GETRIVW . HANDT . KOMBT . DVRCH . ALLE. Globe crucigère dans un double trilobe à redents. Fin du XVIe-début du XVIIe siècle. En l’état ce jeton n’a pas de valeur de collection.

Cahiers de prospection 2003-2004

Lundi 17 février 2003
A midi Gérard m’amène chez Stéphane au lieu-dit L’Eglise et il m’indique le pré où se trouvait l’ancien cimetière. Puis à 14 h je vais en bord de Lèze chez Thierry. Il fait froid, il neige tout doucement, mais je suis bien couvert. Je ne trouve que des éclats de plomb. Je rentre vers 16 h.

Lundi 24 février 2003

A 14 h avec Dominique on passe chercher Jean-Yves et on monte chez Gérard, puis on va détecter sur le pré de l’Eglise, chez Stéphane. L’endroit est sur le plateau au-dessus de la ferme, et le long de la route. D’après Stéphane, qui a labouré plusieurs fois le champ, le cimetière était sur le côté gauche du chemin qui va vers le hameau sur la crête, et l’église devait être côté route sur la droite. En surface, il ne reste aucune trace, seuls les labours font remonter quelques galets et des bouts d’ossements. Sur le cimetière on ne trouve rien, mais dans le ray-grass sur la pente qui descend vers la route, on trouve plein de doubles tournois (une dizaine chacun). Dominique sort aussi un bouton doré de gendarme, une bague en cuivre, une double agrafe et Jean-Yves un bel ardillon scutiforme de plaque boucle mérovingienne. Le site a l’air riche en pièces vu tous ces doubles tournois, il faudra revenir quand il sera labouré. Stéphane promet de nous prévenir. Retour vers 18 h. Il soufflait un vent d’autan complètement fou.

Lundi 10 mars 2003

Il fait un très beau soleil, un ciel magnifique. A midi je monte à Rieumajou car Gilbert m’a dit qu’il avait labouré. D’ailleurs, il est là en train de finir le champ du bas. On discute un peu puis je commence à chercher. Le détecteur ne fait que sonner sur de la ferraille et des scories de forge. Je ne trouve qu’une petite pièce romaine en bronze, une autre de la Révolution, et toujours dans la pente vers le talus en face des deux premiers arbres, une boucle malheureusement cassée, avec son ardillon. J’ai vu un beau morceau de sarcophage et plusieurs tessons de sigillée. Je fais le talus avant de repartir mais je n’ai de sons là-aussi que sur des ferreux. Retour 18 h.

Vendredi 21 mars 2003

Matin à Toulouse pour une formation. Puis vers 14 h je vais me garer devant l’appartement d’Axel et je pars à pied au magasin de Gilles. Je lui achète le dernier XPlorer, le Gold Maxx 850 euros. Puis je ramène Axel à la maison.

Jeudi 27 mars 2003

(j’ai posé 3jours de congés)
A 7 h je pars pour essayer le nouveau détecteur dans l’Aude, sur le plateau de Sault. On m’a parlé d’une haute colline entièrement barrée par une ligne de pierres entassées. Je la trouve tout de suite car on la voit très bien à la sortie du village qu’on m’a indiqué. Mais j’ai beau la faire dans tous les sens d’un bout à l’autre et de haut en bas, je rentre bredouille. Clous et cartouches. Je me demande si en fait ce mur n’était pas destiné tout simplement à enfermer le bétail et surtout lui éviter de s’approcher du bord des falaises. Le détecteur est lourd au bras, mais plus sensible que l’autre. Retour par la forêt de Bélesta.

Dimanche 29 mars 2003

Je pars à Rieumajou à 14 h pour essayer le Gold Maxx. Je discute un peu avec Gilbert puis je vais dans la plaine dans le champ des 2 chênes (en chemin je m’étais arrêté avant Labuzac pour voir l’endroit où Thierry a trouvé une meule à grain, au pied du pivot. Il y a de rares morceaux de briques, je trouve un Napoléon III). Je sors uniquement 2 doubles tournois lisses et une petite étoile en fer blanc. Il fait très beau avec un fort vent d’autan. Je repars vers 17 h et Gilbert me dit d’aller à Rieumajou car le tournesol a été semé hier et je peux encore y marcher. Le nouveau détecteur est très agréable, très sensible. Je trouve tout de suite un petit bronze de Constantin et 3 morceaux de plomb minuscules. Je ramène un morceau de sarcophage à Gilbert. (Il passe le bull autour de la ferme retapée).

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L’affaire afare

Si les Britanniques ont gardé quelques-uns de leurs cheikhs et émirs en place assez longtemps pour que ces derniers parviennent jusqu’au XXIe siècle, il n’en est pas de même des colonisateurs français. En effet les Abu Dhabi, Dubaï, Sharjah, Ajman, Umm al-Qaiwain, Ras al-Khaimah, Fujeirah, Oman, le Qatar, Bahrein, l’Arabie Saoudite, la Jordanie et le Koweït se portent très bien grâce surtout à la diplomatie britannique au moment des indépendances.
Par contre, seul le royaume du Maroc a survécu au protectorat français. Appuyé sur des racines profondes, l’unique sultanat anciennement compris dans l’empire colonial français à être parvenu jusqu’à notre époque constitue une exception qui confirme la règle. L’ancienneté de l’Empire Chérifien n’est pas la seule cause de cette survie, on peut y ajouter la brièveté de l’épisode français (45 ans) et le fait que le proconsulat de Lyautey a posé les bases de relations saines entre la tentaculaire administration française et les sultans.
La décolonisation est une mécanique sans fin lorsque l’on sait que Paris gouvernait plus de 12 millions de kilomètres carrés à travers le monde il y a 80 ans encore.
Jean Martin, dans sa monumentale “aventure coloniale de la France”, nous étonne en datant le premier acte de décolonisation de 1936, lorsque le Quai d’Orsay ne frémit même pas pour empêcher l’imam du Yémen de réoccuper la presqu’île de Cheikh Saïd. Stratégiquement placé sur les plages nord de la Mer Rouge, cet établissement disputé aux Ottomans faisait le pendant de la Côte des Somalis, au Sud.

La pièce de cinq francs arbore une symbolique exotique.

Bien la peine d’avoir envoyé Henry de Monfreid y faire l’espion en 1914 : “le gouverneur de Djibouti m’y a engagé… Il reste, des fondations de l’ancien établissement français, un poste télégraphique en ruine et la ligne abandonnée dont le fer lutte contre la rouille en s’accrochant comme il peut aux quelques poteaux branlants qui restent. Sur la hauteur, une caserne turque en ruine…”
Exeunt, donc, les Français au Nord. Au Sud, ils conservent la Côte des Somalis qu’ils rebaptisent, plus justement, Territoire des Afars et des Issas en 1967. C’est plus correct, car les Afars ne sont pas des Somalis contrairement aux Issas. Mais, patatras, l’indépendance, dix ans après, sera sous contrôle somali. Aptidon devient président et, en 1999, son neveu Guelleh lui succède. Deux Issas qui mèneront une guerre féroce aux Afars. Le “triangle afar” s’étend sur environ 150 000 km2, bien au-delà de la “République de Djibouti” et donne des sanctuaires aux guérillas afares en Ethiopie. 19 chefferies structurent ce peuple dont quatre sultanats.
Depuis Napoléon III, les Français signaient des accords avec l’un d’eux plus particulièrement : celui de Tadjourah. Aussi, on peut s’étonner que la France giscardienne ait laissé choir cet allié fidèle, au mépris de la spécificité afare de surcroît.
C’est pourquoi, alors que c’est l’inoxydable Lucien Bazor qui grave les essais des monnaies destinées à la Côte des Somalis, il y aura une renaissance symbolique de la nation afare lorsque la légende est modifiée afin d’évoquer l’autre composante ethnique du territoire. Donc de 67 à 77, les Afars existent numismatiquement, mais aussi phaléristiquement puisque le sultan de Tadjourah a créé de longue date un ordre colonial dont seront friands les fonctionnaires français mutés sur les côtes de la Mer Rouge : le Nichan el-Anouar. Divisé en cinq classes… Dans sa version la plus courante, chevalier avec ruban à dominante bleu, il était coté pour l’équivalent de 120 euros en 1998. Le Nichan el-Anouar a été décerné jusqu’en 1963.

Sur les deux faces de la 20 francs de Bazor l’accent est mis sur l’essor économique du port de Djibouti avec sa grue et ses cargos, seule concession à la couleur locale : le boutre de la Mer Rouge qui domine l’avers.

Avec le sultan de Tadjourah, la République Française a oublié d’être reconnaissante comme savent le faire les Britanniques avec “leurs” émirs.
S’il n’existe pas, à notre connaissance, de monnaies de Tadjourah, puisque circulaient le thaler d’argent de Marie-Thérèse, voire les amolés de sel, la chambre de commerce de Djibouti a émis des monnaies de nécessité en 1920-21 qu’elle réutilisa en 1942. Ils restèrent en circulation jusqu’en 1950. Les monnaies récupérées, des 25 et 5 centimes en aluminium, gravées en leur temps par Thévenon, furent immergées au large. Avis aux plongeurs…

Le trésor du lac

Chasse aux trésors en Turquie, deux hommes d’affaires ont provoqué un scandale dans la région de Dipsiz, Nord de la Turquie, en asséchant un lac : ils espéraient y trouver un trésor romain ! Selon une légende locale, une légion romaine en déroute aurait noyé son trésor dans ce lac de montagne… C’est un peu mince pour se lancer dans une recherche, mais cette légende leur a suffi pour obtenir une autorisation de recherche de trésor, c’est légal en Turquie, à condition que la zone de recherche ne soit pas protégée et qu’elle s’étende sur moins de 100 mètres carrés ! Ce qui, d’ailleurs, ne correspond pas vraiment à la définition d’un lac, plutôt d’une mare à canard ! Mais, passons.
Le soi-disant lac a bien été asséché et après cinq jours de recherches pas de trésor, rien, même pas une bague ! Ils sont maintenant poursuivis pour destruction d’un écosystème, la vie des chasseurs de trésor n’est pas toujours de tout repos…

Source : ahvalnews.com/turkey-ecology