MONNAIES ET DETECTIONS

Pour les passionnés de la détection

Bienvenue sur le Blog Officiel
Monnaies et Détections

Archive pour novembre, 2021

Ponthieu, mais c’est bien sûr !

Ce titre est un pastiche de la célèbre phrase dans la série policière française « Les cinq dernières minutes », fameuse chez les téléphiles d’un certain âge.

Mais le Ponthieu, qu’est-ce ?
Il semblerait que les Carolingiens aient créé cette entité afin de se prémunir des invasions vikings dans la Baie de Somme. Déjà implantés dans l’estuaire de la Seine, mais aussi dans celui de la Loire, les vigoureux commerçants scandinaves ne réussiront pas à faire de même à l’ouest d’Abbeville…
C’est donc une réussite géopolitique que ce comté de Ponthieu. D’autant qu’il est durable puisque Charles X, le dernier Capétien légitime, s’en servira, en exil, pour se déplacer incognito : quasiment mille ans d’existence !
Forcément, il y aura des conséquences monétaires de cette réussite politique. Les détectoristes qui trouvent puis identifient les oboles et deniers d’argent des comtes de Ponthieu savent qu’ils ont déterré un objet dont la cote pourra voler au-delà de la centaine d’euros.
Les alliances matrimoniales vont donner cette couronne médiévale à une dynastie maltraitée par les ducs de Normandie et leurs historiographes : les Bellême-Montgomery. Réputés pour leur caractère batailleur et leur talents de séditieux, ces puissants seigneurs règnent sur des forteresses dominant les immenses forêts couvrant la frontière du Maine et de la Normandie. Ces mêmes territoires, sombres sous la ramée de l’époque, où des universitaires actuels décèlent des restes de légions romaines ayant refusé l’invasion barbare et la chute de l’Empire Romain d’Occident bien après Romulus Augustule voire Syagrius. Il y a trace d’un accord, en 497, entre les débris militaires romains et le pouvoir franc, dans cette zone.
Pour faire un raccourci audacieux, le territoire des Bellême-Montgomery c’est un peu la Courlande en 1945 ou les “zones tribales” du Pakistan depuis 1947.
Le Ponthieu va leur donner une bouffée d’air, loin de la férule des ducs normands qui ont gardé la même “pêche” que leurs ancêtres vikings, dans une position stratégique hors de la portée des vindicatifs descendants de Rollon.

La suite dans Monnaies & Détections n° 120

5 676 pièces d’or

2016, à Saint-Prex en Suisse, un promeneur découvre par hasard sur un chantier 19 pièces d’or ! Des Vrenelis, l’équivalant de nos Napoléons or, ils se présentent sous la même forme en 20 francs suisse, 10 francs… Le promeneur revient le lendemain et plusieurs jours de suite, presque à chaque fois, il va trouver d’autres pièces d’or, sans détecteur de métaux, un trésor ! Principalement des Vrenelis et un peu de Napoléons or, l’inventeur a alors un comportement assez étrange, il cache une partie des monnaies découvertes et va déclarer le trésor à la police et aux propriétaires du terrain en réclamant la moitié ! Moitié que les propriétaires vont lui refuser, s’ensuit cinq ans de procédure judiciaire où la totalité des monnaies récupérées par la police et d’autres retrouvées sur le site s’élève à 5 676 pièces d’or ! Valeur estimée, en 2016, un million deux cent mille euros et beaucoup plus de nos jours, le cours de l’or ayant explosé depuis 2016…
Les tribunaux suisses ont finalement statué sur cette affaire, l’inventeur n’est pas considéré comme un voleur, accusation des propriétaires qui estimait que le magot avait été caché par leur grand-père… Mais il n’est pas non plus considéré comme ayant trouvé un trésor, d’après le tribunal, il a juste fait une découverte de valeur ! Difficile de saisir la différence ? Le promeneur ayant déclaré avoir découvert 19 monnaies, le premier jour, le tribunal lui accorde ses 19 pièces et rien d’autre ! Valeur actuelle des 19 pièces : 5 700 euros (300 € pièce) ; les propriétaires du terrain empochent, eux, 5 657 monnaies… Il reste encore une dernière chance à l’inventeur qui peut faire appel du jugement, à suivre.


Source : capital.fr

120.06

Bonjour, je suis un nouveau lecteur, et ayant adoré votre magazine je me suis dit pourquoi pas demander de l’aide. Voyez-vous, j’ai découvert ces deux petits objets en Normandie dans un champ près de la plage du débarquement OMAHA BEACH. Je l’ai découverte il y a quelques années, mais depuis impossible de l’identifier. J’ai cru voir sur le net que ça aurait pu être une boussole bouton mais le deuxième objet trouvé dans le même trou m’indique que non. On lit beaucoup de choses et je ne connais pas de connaisseurs pour m’aider. Les dimensions ne sont pas grandes, entre 15 et 17 mm. Merci  de votre aide. Bien cordialement, Dimitri.
Petite curiosité sortie d’un trou pour ce qui est bien une mini boussole. Boussole bouton probable des premiers kits de survie. Impossible pour nous de faire le lien avec le matériel militaire des troupes du débarquement…

Un personnage médiéval de France et d’Espagne

Le 26 mars 1366, Bertrand du Guesclin est couronné roi de Grenade dans un monastère près de Burgos. C’est son allié et son commanditaire, qui vient d’être couronné roi de Castille juste avant et au même endroit, qui a ordonné à sa cour d’organiser ce second sacre.

Bertrand du Guesclin est un militaire réputé et expérimenté, couvert d’honneurs, d’or et de titres, il passe un cap avec cette couronne royale… qui reste à conquérir. La bataille de Montiel où ses 20 000 hommes vaincront les 50 000 soldats de Pierre le Cruel et de ses alliés anglais (chiffres à minorer probablement), trois ans plus tard, va ouvrir le sud-est de la Castille au mercenaire français et, par-là, la route des montagnes qui enserrent le dernier Etat musulman de la Péninsule Ibérique : “son” royaume de Grenade.
La famille du Guesclin, petite noblesse des confins britto-normands, a une tradition familiale qui prétend qu’elle descend d’un ancêtre sarrasin, un roi de Bougie sur la rive sud de la Méditerranée. Légende, sans doute, mais qui a imprimé l’esprit des rejetons du Guesclin à chaque génération. Le chroniqueur Froissart indique que Bertrand du Guesclin se voyait bien franchir la mer pour reconquérir le royaume de son ancêtre. Une véritable croisade qui va commencer avec les raids contre les musulmans de Grenade qui possèdent un royaume plus concret que celui d’Aquin, un royaume constitué que le roi de Castille vient de lui reconnaître.
Sa croisade, Bertrand du Guesclin ne la finira pas, il est rappelé en France et y meurt en 1380. Le royaume de Grenade restera donc musulman jusqu’en 1492. Cette année-là, entre autres évènements majeurs, Ferdinand d’Aragon et Isabelle de Castille ajouteront à leurs armoiries un quartier parlant : une fleur de grenade sur fond blanc. On peut la voir, en pointe sur le blason du quadruple d’or émis par le couple.

Quadruple d’or avec la grenade au bas des armoiries.

La suite dans Monnaies & Détections n° 120

Pyramidale

Superbe découverte pour un prospecteur anglais, dans le comté du Norfolk ; son détecteur de métaux lui a permis d’exhumer un petit bijou en or, recouvert de grenats cloisonnés et de forme pyramidale ! Un bijou typique de l’art saxon. On peut en voir des similaires dans le trésor de Staffordshire ou celui de Sutton-Ho et dans bien d’autres trésors saxons. Ce bijou a été daté du VIe siècle, les experts du British-Museum proposant même une fourchette entre l’an 560 et 630 ! Les pierres, d’après les analyses au spectromètre, proviennent d’Inde et du Sri Lanka ! De petites dimensions, 12 x 12 mm, le passant pour une lanière, à sa base, permet d’imaginer qu’il était « peut-être » monté sur le fourreau d’une épée ? Sa valeur « marchande » n’a pas encore été déterminée, elle sera intéressante à connaître, car il est très rare de découvrir ce type d’artefact de façon isolée ! À suivre…
Source : thehistoryblog.com