MONNAIES ET DETECTIONS

Pour les passionnés de la détection

Bienvenue sur le Blog Officiel
Monnaies et Détections

De l’or sur l’estran !

Une quarantaine d’auditeurs ont suivi la brillante conférence du 15 septembre donnée par M. Jambu, conservateur responsable des monnaies étrangères à la BNF. Le thème nous ramenait à notre enfance : des pistoles d’or sur le sable… Les aventures de Barbe-Noire, Morgan ou Rackham le Rouge (pirate du Neuvième Art celui-là) traversent la brume de nos souvenirs. 

Avril 2014 : un couple déclare avoit trouvé 4 pièces d’or sur la plage de Donville-les-Bains, au nord de Granville, un vieux port normand. Même si la zone est découverte à basse mer c’est une administration chargée d’archéologie subaquatique qui est alertée et prospecte en… juillet 2016.
Le couple a certainement parlé de sa découverte à ses proches, ce qui paraît bien naturel, il est vraisemblable d’imaginer que, parmi ceux-ci, quelqu’un aurait pu aller faire discrètement du détecteur sur l’estran au cours des vingt-six mois de temps de réaction bureaucratique. Les archéologues parvinrent à ramener 16 monnaies de plus. Huit mois plus tard encore, une large prospection a permis de ramener les 4 dernières monnaies vers l’escarcelle de l’Etat.
En mai 2015 un accord fut signé entre les inventeurs et ce dernier. Leurs quatre pièces leur seront réglées au cours du marché, et puisque leur découverte initiale s’est révélée riche d’avenir, une négociation est en cours pour une rallonge de la part de l’Etat.
Les 24 monnaies ont subi une analyse métallographique la même année.

Voici donc un résumé, aussi fidèle que possible, des analyses de la BNF

Ce sont toutes des monnaies espagnoles de 6,76 grammes d’or titrant 22 carats. On lit sur certaines un “IIII”, l’amorce d’un “162…”, les armoiries espagnoles apparaissent d’un côté tandis que la croix de Jérusalem entourée d’un quadrilobe est du type sévillan. D’ailleurs un “S” indique qu’elles proviennent de cette ville. Le différent du graveur, lui, désigne Damian Maldonado qui opéra de 1623 à 1629.
La physique nucléaire révèle que l’origine du métal précieux est colombienne pour au moins 6 pièces : elles possèdent plus de 100 ppm de platine, de même pour l’étain, ce qui indique qu’elles sont fabriquées avec une portion des deux à trois tonnes d’or extraites chaque année de la colonie espagnole.
Les autres sont d’or européen dont la production au début du XVIIe siècle est anecdotique : il s’agit probablement de refonte d’or médiéval.

… La suite de l’article dans Monnaies & Détections n° 103

 

 

Vous pouvez laisser une réponse, ou trackback depuis votre site web.

Laisser une réponse

*