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L’île sans trésor

Dans sa magnifique Histoire des pirates, J.-P. Moreau fait la part de la réalité et du rêve et parvient à ne pas briser ce dernier. Il est pourtant amoché, notre imaginaire du flibustier, par le chapitre intitulé « Le trésor des pirates » ; le résumé que nous essaierons d’en faire ici va décevoir les fans de Barbe-Noire, du capitaine Kidd et des messages abscons de La Buse…

En effet l’île del Coco, au large du Costa Rica, semble avoir révélé un trésor à un certain Keating en 1844 (il faut dire qu’il avait bénéficié des indications de l’un de ceux qui l’ont enterré) et si comme on l’affirme, il s’agit des richesses de la ville de Lima, nul doute que la somme devait être faramineuse une fois les biens réalisés.
Ce trésor enfoui en 1821 par des mutins s’étant emparé du navire affrété par José de la Serna, dernier vice-roi du Pérou, pour empêcher que l’or du Pérou ne tombe aux mains des indépendantistes est donc le seul à s’être concrétisé. L’île del Coco étant réputé pour trois trésors célèbres : celui évoqué plus haut, celui du pirate Davis englouti dans la baie au XVIIe siècle et, le dernier, celui de Graham non retrouvé depuis le XIXe siècle, elle est, d’après J-P Moreau la plus célèbre des îles au trésor. Un seul trésor retrouvé sur trois, avouons tout de même que la légende semble plus riche d’or que le sable sous les cocotiers…
D’autant qu’un peu plus loin, l’auteur doute de la véracité de l’or trouvé par Keating en 1844, en fait il estime invraisemblable l’existence même du bateau chargé des richesses du Pérou et confié à un capitaine étranger. Etranger et incompétent, pourrait-on ajouter, puisqu’une fois en mer son second se mutine et le navire est dérouté. Aïe ! Le mythe de l’île del Coco est sérieusement mis à mal ! Quand on pense qu’un chercheur y résida vingt ans, ce Robinson détectoriste nous émeut. Buvons le calice jusqu’à la lie et enchaînons avec les fouilles sous-marines.
“Aucun (navire coulé) jusqu’à présent (2006) n’a révélé de fabuleux trésor monétaire”. Les navires des boucaniers semblent être les témoins d’une vie aventureuse, certes, mais misérable.
J.-P. Moreau relève deux chantiers qui ne furent pas complètement vains, tout de même : la fouille du Speaker, navire du capitaine Bowen englouti au large de Maurice en 1702 et celle du Whydah du capitaine Bellamy qui opérait à la même époque mais dans les parages des Bahamas, cette fois. De l’épave du Speaker ont été remontées six pièces d’or mais aussi quelques superbes instruments de marine et l’on sait la valeur marchande que peuvent atteindre ces antiquités. De l’épave du Whydah, ce sont huit mille pièces de Huit, en argent donc, qui furent remontées. Mais comme l’expédition avait coûté à ses mécènes six millions de dollars, il n’est pas douteux que les seuls qui ont fait finalement un profit sont les fouilleurs rétribués…

La fameuse pièce de huit.

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