MONNAIES ET DETECTIONS

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Monnaies et Détections

Retour dans la famille…

Tout à commencé le week-end de l’Assomption, le 13 août exactement. Nouvelle commune, nouvelle autorisation et nouveau terrain de jeu.

L’autorisation avec le propriétaire s’est faite dans le champ pendant qu’il ramassait ses roumbaleurs. Et comme à l’accoutumée, selon le propriétaire : « il n’y a rien dans ce champ, mais vous pouvez y aller quand même si ca vous amuse ! ».
Après avoir extrait péniblement, sous un soleil de plomb, quelques monnaies et autres trouvailles plus ou moins intéressantes, une plaque militaire a fait surface, facilement reconnaissable de par sa forme ovale et son trou d’attache à l’extrémité. L’aluminium est en bon état et ne semble pas avoir été attaqué par la nature du sol. En balayant cet objet chargé d’histoire avec mes doigts, un nom et un prénom apparaissent : CAILLOT JULES 1891… Au dos, le chiffre 46 et la ville de LAVAL apparaissent. De nouvelles recherches de descendances en perspective…

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Habitué à ce genre de trouvailles, je sais désormais que ce poilu est né en 1871, que son bureau de recrutement est LAVAL (Mayenne) et son numéro de matricule est le 46 (Voir M&D N° 78). La plaque a donc été « perdue » à seulement quelques dizaines de kilomètres du lieu où le soldat a fait sa classe !
La première idée qui me vient en tête est d’aller au cimetière du village pour consulter le monument aux morts. Après tout, rien d’étonnant à ce que le nom de ce soldat y soit inscrit. Effectivement, sur la troisième ligne de l’imposante plaque de marbre, le nom J. CAILLOT est gravé en lettres dorées.

De retour à la maison, je consulte la base des matricules militaires mise à disposition sur le site des archives départementales de la Mayenne. Rapidement un certain Caillot Jules Auguste, né le 11 juillet 1871 à Saint Sauveur de Flée (49), classe 1891, matricule 46 est trouvé. La lecture de ce document se fait toujours avec une certaine émotion. J’apprends qu’il mesurait 1,66 m, qu’il avait les yeux gris, les cheveux et sourcils châtains et un menton à fossette. Voilà pour la description physique. Pour le parcours militaire, je peux lire qu’il « participe au 102e régiment d’infanterie le 15 novembre 1892 » et « envoyé en congé le 24 septembre 1895 en attendant son passage dans la réserve. Certificat de bonne conduite accordée. Passé dans la réserve de l’armée active le 1er novembre 1895. » Il a accompli sa 1ère période d’exercice du 27 septembre au 24 octobre 1897, et sa 2e période du 3 au 30 juin 1901. « Passé dans l’armée territoriale le 1er novembre 1905. »
Jules est rappelé à l’activité par décret de mobilisation générale du 1er aout 1914. Il passera par le 30e et le 40e régiment territorial d’infanterie en mars et décembre 1915, ainsi qu’au dépôt des 27e et 32e régiments de dragons en 1917. Campagne contre l’Allemagne du 9 novembre 1914 au 20 avril 1916. Enfin, à la dernière ligne : « Libéré du service militaire le 20 décembre 1918 ». Jules Caillot a donc survécu au conflit. Le J. CAILLOT gravé sur le monument aux morts de la commune n’est donc pas le propriétaire de cette plaque. Une information datée du 4 septembre 1917, m’apprend que Jules a été détaché aux travaux agricoles dans la commune de ma trouvaille. Il est tout à fait possible d’imaginer qu’il ait perdu sa plaque à ce moment là…
Pour confirmer ses informations, je consulte le site « mémoire des hommes ». Effectivement un « CAILLOT JULES » apparait mais le deuxième prénom ainsi que le matricule ne correspondent pas. Il s’agit probablement de ce « J. CAILLOT » qui est répertorié sur le monument aux morts du village.
Maintenant une seule question me hante : si le propriétaire de la plaque a survécu à la grande guerre, a-t-il laissé une descendance ?
Pour le savoir, je dois me plonger dans son passé. Désormais je dispose de la date et du lieu de naissance de Jules Caillot. Je consulte les archives départementales du Maine-et-Loire pour retrouver éventuellement d’autres infos sur sa vie personnelle. Les registres paroissiaux et d’état civil de la commune de Saint Sauveur de Flée (son lieu de naissance) sont consultables en ligne. Au numéro « 29 » de l’année 1871 (registre 1863-1872) est mentionné la naissance de CAILLOT Jules Auguste ainsi qu’un tampon en marge indiquant son mariage le 2 décembre 1905 avec Plassay Mélanie à la mairie de Bazouges (53). Aucune date de décès n’est notifiée.
En fouillant dans les archives en ligne de la Mayenne et plus particulièrement dans celle de la commune de Bazouges, je retrouve une trace de Jules et Mélanie Caillot dans le recensement de 1911. Trois enfants y sont répertoriés également : Juliette née en 1907, Marie en 1908 et Marthe en 1911. Toutes les trois nées à Bazouges.
Les archives datant de moins de 120 ans ne sont pas consultables sur le net. Seule solution : me rendre directement en mairie de Château-Gontier (53) pour les consulter. Les archives de Bazouges y sont rattachées.

… La suite de l’article dans Monnaies & Détections n° 92

 

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