MONNAIES ET DETECTIONS

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Monnaies et Détections

Cahiers de prospection 1995

Un fidèle lecteur de la revue Monnaies & Détections nous livre les cahiers de prospection qu’il tient depuis 1993, et sur lesquels il a noté toutes ses sorties. Alexandre

Lundi 27 mars 1995
Lors d’une rencontre avec Marc M… chez le coiffeur, je lui avais demandé si je pouvais revenir à C… voir s’il n’y avait pas d’autres silos à grains dans la vieille bâtisse. Il m’avait dit que je pouvais y aller quand je voulais, aussi en rentrant d’amener Axel à l’école je rentre me changer prendre un casse-croûte et tout le matériel et j’y vais. Je commence les sondages à la pioche et effectivement je retrouve un premier silo à côté des 2 autres dans la salle devant la cheminée, puis un autre dans la resserre à bois. Mais le premier est rempli de terre vierge, et part sous la cloison de briques foraines montées de champ. Le second a été rempli de « roulé-concassé » moderne sans le moindre débris. Je me fatigue à les vider à coups de pelle, en espérant que dessous la couche sera bonne, mais j’arrive presque au fond en fin d’après-midi et pas le moindre tesson. Par contre en passant la terre du premier au détecteur je sors quatre doubles tournois, il faudra les nettoyer, mais sur un je peux déjà lire la date de 1644. Vers 4 h j’ai trop mal aux reins, en plus il fait froid et humide et je rentre.

Samedi après-midi 8 avril 1995
Il fait très beau et à 2 h je repars chez Marc pour reboucher les deux silos et voir s’il n’y en aurait pas d’autres. Je finis vers 4 h et je fais des sondages. J’en découvre un autre dans le fond de la resserre mais quand je commence à le vider je vois que lui aussi est rempli de gravier et je rebouche tout. Cela fait le septième silo que je trouve dans cette ferme, il y en a peut-être d’autres, en fait c’est toute une batterie de silos qu’il y avait… à moins qu’ils ne soient pas contemporains et qu’ils les creusaient au fur et à mesure pour remplacer ceux qui étaient abandonnés et comblés. Avant de partir je passe un dernier coup de détecteur dans les autres pièces, il y en a dallées de foraines et d’autres cimentées. Entre les briques de l’ancienne étable je trouve deux Napoléon III (10 centimes 1852), une pièce trouée et 10 francs 1955.

Samedi 3 juin 1995
A 9 h je vais chercher Mr L… car il m’avait demandé dans la semaine de venir l’aider à fouiller un silo trouvé à Saint-Paul. Ce silo a été découvert par Mr L… ambulancier et pompier, dans une cour, rue Henri Barbusse. Il l’a trouvé par hasard car son épouse s’est enfoncée avec sa chaise dans le goulot. C’est le silo classique : il est comblé avec de la terre mêlée de débris de tuiles canal, des éclats de briques, des galets, mais essentiellement de la brique crue. Il y a quelques tessons de poterie commune. Nous trouvons seulement des débris d’ossements et une boucle de ceinture en bronze, mais rien qui permet de dater le comblement. Je pense qu’il y a aussi d’autres silos dans la grange attenante et la maison abandonnée que doit acheter Mr L… Ce dernier nous dit qu’il collectionne les vieilles pièces de monnaie. Il nous raconte que sa grand-mère en Espagne a trouvé dans une cache une carabine Winchester 1882, des fusils de guerre et des révolvers. Mr L… nous apprend que les briques foraines font 42 sur 28 (2/3 – 1/3) et que le mot forain vient de fora, dehors : la brique foraine est celle qui vient de l’extérieur, qui a été achetée dans une briqueterie, par opposition à celle qui a été construite sur place, en brique crue.
En me promenant à 2 h en attendant que Mr L… revienne du repas, le long des potagers dans l’ancien fossé au pied des remparts, je trouve une croix de cuivre puis une petite statuette de Sainte Germaine. Il faudra que je revienne avec le détecteur mais c’est très pollué car la pente sous le rempart est pleine de déchets, ils devaient vider les poubelles depuis le haut.

Lundi de Pentecôte 5 juin 1995
J’ai pris rendez-vous à 7h30 avec Mr C… qui veut m’amener à M… voir un silo qu’il a trouvé en faisant des travaux de terrassement. Il est là à l’heure dite et me conduit au village de M… dans une vieille maison démolie et reconstruite en garage. Les murs neufs ont été bâtis des deux côtés au-dessus des murs en brique crue. Le mur du fond, lui, est entièrement neuf et repose sur une fondation en béton. La porte n’est pas encore posée. Le sol est en terre.
C… retrouve dans l’angle avec sa montre-pendule (!!!) l’endroit du silo supposé. Effectivement après quelques coups de pioche apparait une poutrelle de béton (qu’il a lui-même posée avec sa pelle mécanique) sur un vide à demi comblé, dans lequel s’enfonce la barre-mine. C’est ce vide qui lui a fait penser qu’il doit y avoir un silo à grains.
Nous repartons aussitôt car je dois amener Axel à un tournoi de foot et nous prenons rendez-vous pour le fouiller samedi prochain.

Samedi 10 juin 1995
L’après-midi je file à M… où m’attend déjà Mr C… et je commence effectivement à creuser le silo. C… reste un moment puis doit partir pour son travail et je continue seul, mais au bout d’un moment la sœur du propriétaire arrive et me vide les seaux de terre que je lui passe depuis l’intérieur du trou jusqu’à 6 h. C’est bien un joli petit silo très bien creusé, mais il a été rebouché avec de la terre, des briques crues, des tuiles de toit. On ne trouve pratiquement aucun tesson de poterie, à part trois ou quatre éclats d’oule. Il y a aussi beaucoup de cendres et de briques noircies comme si on avait démoli une cheminée et jeté les briques dedans. La terre est collante, très humide, c’est épuisant et peu encourageant vu la stérilité du contenu. A 6 h complètement crotté, je dois arrêter pour aller chercher Axel, je pense être arrivé à la moitié du silo. Je téléphone dans la semaine : le propriétaire va le reboucher car la maison est louée.

… La suite de l’article dans Monnaies & Détections n° 94

 

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