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Sous la plage, des métaux et… des fossiles !

Première partie

Un bon beachcomber ne doit pas être uniquement focalisé sur le mouvement pendulaire du disque de son détecteur. Il est attentif à son environnement, par sécurité tout d’abord, car – on ne le répètera jamais assez – une déferlante non anticipée peut vous emporter au large en un clignement de paupière tandis que la prise de repères peut permettre de retrouver son chemin en cas de chute brutale de brume. Mais plus prosaïquement, une attention pour ce milieu qui l’accueille peut lui révéler d’autres types de trouvailles, parfois bien plus improbables ou plus belles que de simples bijoux égarés.

Cette quête en bordure d’estran, pour peu que l’on soit doté d’un réel sens de l’observation, s’apparente à un travail de fin limier. Sachez poser votre détecteur à certains moments pour lire le sable, appréhender ses reliefs, ses couleurs et tous ces petits objets aux formes intrigantes. Tiens ! Ce petit triangle aux teintes brunes qui dénote dans ce banc de galets. Ne serait-ce pas une dent de requin ? Et ce caillou arrondi avec ses spires régulières, ne s’agit-il pas d’une ammonite ? Découverte invraisemblable sur une plage du littoral français ? Pas si sûr…

De l’origine des fossiles sur le littoral

Car le sable, ce n’est pas qu’un ensemble de grains agglomérés à l’intérieur desquels le beachcomber trouve quelquefois son bonheur sous la forme de monnaies ou de bijoux.

Le sable désigne avant tout un matériau composé de grains issus de la désagrégation de roches. Sur les plages de France métropolitaine, la composition en grain d’un sable varie suivant la nature du sous-sol des terres proches et suivant les agents hydrodynamiques (houle, courants de marée) qui participent à l’érosion du domaine littoral. Néanmoins, les composants élémentaires des sables de nos côtes restent à peu près les mêmes partout :

– quartz, micas, feldspaths pour la composante minérale,

– débris coquilliers pour la composante biogénique,

– et, depuis tout récemment dans l’histoire de la Terre, verres, débris métalliques et maintenant plastiques pour la composante anthropique qui devient de plus en plus importante.

Le sable, un agrégat de grains d’origine minérale et de débris coquilliers (ici des foraminifères).

Mais il ne vous aura sûrement pas échappé que les plages de nos côtes révèlent également d’autres éléments, plus grossiers ceux-là. Les galets de roches dures issus des falaises littorales mais aussi ceux transportés par les cours d’eau débouchant des estuaires proches sont fréquents, souvent regroupés au sein de bandes parallèles à la côte ou de nappes visibles uniquement à basse mer. Sur certaines portions de nos côtes (Atlantique, Manche), les grandes marées et les tempêtes font aussi parfois émerger du sable, des affleurements de roches dures ou d’argiles molles qui, mis à nu, sont soumis à l’érosion.

Erosion, voilà la raison pour laquelle des éléments de roches sont présents dans les sables de nos estrans. Et si ces roches contiennent des restes d’organismes éteints il y a des dizaines de millions d’années, il y a fort à parier que quelques fossiles se cachent parmi les galets.

L’estran au pied des falaises des Vaches Noires en Normandie : un exemple typique de plages à fossiles. 

Des fossiles dans le sable des plages du monde entier 

Les fossiles peuvent être trouvés sur nombre de plages du monde. Certains lieux sont même reconnus pour être de véritables mines à ciel ouvert.

Aux Etats-Unis, en Floride, Caspersen Beach, Venice Beach ou encore Apollo Beach sont d’attrayantes plages pour les adeptes du farniente et des sports nautiques. Mais elles connaissent depuis plusieurs années un intérêt croissant de la part des beachcombers… et des professionnels du tourisme ! Le sable de ces plages abrite en effet d’abondants fossiles du Miocène et du Pliocène, sous forme de magnifiques dents de requins, d’aiguillons de raies ou de vertèbres de cétacés. A tel point que leur recherche est devenue une activité très prisée des Américains, considérée comme une sorte de sport national ! Les recherches sont relativement simples : munis d’un râteau, d’un tamis ou, plus curieusement, d’une simple pelle à litières pour chat (!), les chasseurs de fossiles passent l’estran au peigne fin, en quête de la dent parfaite. Les plages de Floride sont à ce point visitées que les boutiques locales de souvenirs vendent des tamis à manche, sortes de gamatte, qui permettent, tout en se promenant, de tamiser le sable pour y retrouver les dents fossilisées. … La suite dans Monnaies & Détections n° 83

Les trésors colorés de Steven Miller

La passion du beachcombing peut se décliner en différentes formes, techniques ou quêtes. Parfois, le détecteur de métaux peut ne pas être l’outil principal de recherche, remplacé aisément par de bonnes jambes et un regard d’aigle. C’est le cas de Steven Miller, qui parcourt depuis des années les côtes de l’Oregon entre Astoria et Brookings, à la recherche de ses propres trésors des plages : les flotteurs de filets en verre coloré.

Le trésor de Steven Miller ©

Ces objets flottants échappés d’une senne, du corps de ligne d’un palangrier, d’un chalut, de la coque d’un navire quand il est pare-battage… ont des formes et des couleurs originales et esthétiques.

Cependant, la grande époque des flotteurs en verre soufflé est révolue, plus aucun pêcheur ne les utilise aujourd’hui. On estime que la production de ces flotteurs débute en Norvège autour de 1840, ils étaient utilisés pour les filets maillants. Le Japon en produit d’énormes quantités à partir de 1910, façonnés artisanalement par des souffleurs de verre, à partir de vieilles bouteilles recyclées, de saké ou de boissons gazeuses et de teintes variables (vert, ambre, bleu, rouge…). Cela leur donnait un cachet d’objet unique, souvent grêlé de bulles d’air. Ces sphères ou cylindres étaient ensuite rendus étanches par un bouchon de verre où l’on apposait le cachet de la manufacture. Des moules en bois furent ensuite utilisés par souci de productivité et d’uniformité. Ces flotteurs étaient ensuite enserrés dans une résille de cordelettes tressées afin de les fixer au filet de pêche lui-même. L’Europe n’est pas en reste et produit également ses propres flotteurs de différentes teintes. Leur production laisse peu à peu la place, dès le milieu du XXe siècle aux matériaux modernes, moins fragiles et surtout moins coûteux à produire…

La suite dans Monnaies & Détections n° 72

On ne le dira jamais assez, une plage est un espace en perpétuel mouvement. Le pratiquant du beachcombing doit apprendre à connaître et comprendre ces phénomènes souvent combinés entre eux. Anticiper ses mouvements, interpréter leur fonctionnement, permet de faire des sorties la plupart du temps positives.

© Déferlantes

Nul besoin d’être un hydrogéologue confirmé. De la simple observation, de la curiosité et des outils appropriés sont des coups de pouce précieux. Plusieurs phénomènes changent parfois radicalement la morphologie d’une plage et permettent l’accès à des objets perdus depuis longtemps ou à contrario, les rendent totalement inaccessibles. Sur une même plage et dans la même journée, il peut y avoir une redistribution des sédiments : amendement ou dégraissage de sable par érosion. On dit qu’une plage est en équilibre quand il y a autant de sédiments accumulés qu’emportés par l’érosion. Ces phénomènes provoquent le déplacement des objets perdus dans la zone de l’estran, sur plusieurs dizaines de mètres parfois…

La suite dans Monnaies & Détections n° 65