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Articles taggés ‘César’

Enquête autour d’une monnaie

Scipion, général du parti pompéien en Afrique

ou

La défense du dernier éléphant des Metelli

Deuxième partie

Quel rôle Scipion Metellus a-t-il joué dans la guerre civile qui opposa Pompée à César ?

Eutrope, dans son Abrégé de l’Histoire romaine, parle de Scipion Metellus comme l’un des trois premiers et des plus puissants personnages de Rome avec Marcus Crassus et Marcus Marcellus qui en 63, vinrent mettre en garde Cicéron alors consul des agissements de Catilina. Scipion fut le beau-père de Pompée à qui en 52 av. J-C, il avait donné en mariage sa fille Cornelia, veuve de Publius Licinius Crassus, fils de Marcus, mort avec son père dans la guerre contre les Parthes. Scipion partagea le consulat avec Pompée les cinq derniers mois de l’année 52. Il était un homme d’une naissance et d’une réputation irréprochable. On apprend cependant que Pompée, consul, intercéda en faveur de son beau-père cité en justice auprès des 360 juges qu’il pria aimablement d’être favorables à l’accusé. Pompée pour rétablir la sécurité et le bon ordre lors des jugements présidait assisté d’une troupe en armes (Plutarque, Vie de Pompée). La guerre civile, qui commença en 49, coûta la vie de nombre de citoyens romains. César après son triomphe en 46, fit réaliser un dénombrement du peuple de Rome ; au lieu de 320 000 citoyens avant la guerre civile, il n’en trouva plus que 130 000 tant elle avait été meurtrière, sans compter tous les fléaux qui avaient dévasté le reste de l’Italie et les provinces (Plutarque, Vies des hommes illustres, tome III : Vie de Caius Julius Caesar).

 Début de la Guerre civile et le « Bellum Civile »

« La Guerre Civile » écrit par César relate les événements précédant le passage du Rubicon jusqu’à la guerre d’Alexandrie et nous permettra de mieux appréhender le rôle de Scipion au cours de cette période. Lors d’une séance tumultueuse du Sénat en 49 av. J-C, Scipion, se faisant le porte-parole de Pompée qui est aux portes de Rome avec son armée, propose que César soit déclaré ennemi de l’état s’il ne licenciait pas son armée avant le 1er mars (Livre I, § 2). Pompée joue de son influence et intimide les membres du Sénat tandis que le consul L. Cornelius Lentulus et les sénateurs Caton et Scipion défendent devant la noble assemblée Pompée face à César. Il est dit que « Scipion est poussé par l’espoir d’un gouvernement de province et d’un commandement d’armées ; il s’imagine qu’en raison de ses liens de parenté avec Pompée il partagera ce commandement avec lui. » (Livre I, § 3 et 4). Pompée convoqua le Sénat hors de Rome et présenta une série de propositions parmi lesquelles il demandait une levée de nouvelles recrues dans toute l’Italie, de donner le titre d’ami et d’allié au roi Juba Ier. Par Senatus-Consulte, Pompée donne à Scipion le gouvernement de la Syrie et à L. Domitius Ahénobarbus la Gaule (livre I, § 5). Plus loin dans le livre III, Pompée en Illyrie attend le renfort de deux légions venant de Syrie commandées par Scipion (Livre III, § 4). Scipion, sur ses deniers frappés en Afrique, porte le titre d’imperator*, on apprend par la plume de César (livre III, § 31 à 33) non sans ironie comment Scipion l’a obtenu, en effet c’est après quelques échecs autour du mont Amanus qu’il s’était lui-même proclamé imperator, alors que ce titre était donné par acclamation au général victorieux par ses propres troupes. César met en évidence la cupidité et les exactions dont Scipion fait preuve dans sa province ainsi qu’en Asie…

Lisez la suite dans Monnaies et Détections n° 70

L’affaire du bouclier

Si l’on pose que le monnayage romain obéit essentiellement à des mécanismes de citation et de référence, qui en font un texte vivant, et comme un palimpseste, il importe d’en apporter certains exemples, particulièrement révélateurs, propres à exposer la dimension textuelle de la numismatique romaine : car il est bel et bon de prétendre que les émissions impériales fonctionnent selon une cohérence interne, encore faut-il le prouver. 

A ce titre, il est possible de prendre un exemple particulièrement pertinent : ce que l’on pourrait appeler l’ « affaire du bouclier », soit la reprise d’un élément du monnayage augustéen sous Claude, à propos de Néron César.

Commençons par le commencement, et par la frappe d’Auguste – probablement une des mieux connues et des plus répandues de toute la période impériale.

A l’avers, le buste lauré du prince, à droite, avec en légende CAESAR AVGVSTVS DIVI F PATER PATRIAE, soit CAESAR AVGVSTVS DIVI Filius PATER PATRIAE (« César Auguste, fils du divinisé, Père de la Patrie ») ; au revers, Gaius et Lucius Césars en toge, debout de face, avec deux boucliers et deux lances entre eux, un simpulum et une cruche dans le champ ; en légende, C L CAESARES AVGVSTI F COS DESIG PRINC IVVENT, Caius Lucius CAESARES AVGVSTI Filii COnSules DESIGnati PRINCipes IVVENTutis, Gaius (et Lucius Césars, Fils d’Auguste, consuls désignés, princes de la Jeunesse…

La suite dans Monnaies & Détections n° 63