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Objets courants en détection : les couteaux Coursolle

Durant mes sorties détection, il y a un objet que je déterre fréquemment. Pas à chaque sortie tout de même, mais il reste néanmoins assez courant. Il s’agit du couteau. Mais pas n’importe lequel : le couteau Coursolle. Vous ne voyez pas ? 

Et pourtant. Il est si facile à reconnaitre par son manche en laiton de couleur jaune représentant des personnages, des animaux ou encore des scènes de vie en relief. Les plus anciens d’entre nous reconnaitront cet objet aisément mais pour les plus jeunes, cela sera plus compliqué.

Certes, en détection, nous le retrouvons en bien mauvais état. Dans la majorité des cas, il ne reste d’ailleurs qu’une des deux faces du manche. L’ensemble ayant été dévasté par la rouille et dispersé dans le sol. Si malgré tout le couteau est extrait en entier bien souvent replié, alors la couleur jaune de son manche aura disparu, ternie par les nombreuses années passées sous terre ; sa lame en acier, si elle est encore présente, sera complètement rouillée, intimement liée au reste du couteau et le tire-bouchon, lui aussi aura subi les ravages du temps et aura perdu sa rigueur le rendant presque méconnaissable. Heureusement tout de même, et pour notre plus grand bonheur, les motifs en relief si caractéristiques seront timidement présents.

Quand j’en trouve un en terre, je ne peux m’empêcher de gratter la terre agglutinée sur le manche et le balayer du pouce pour faire apparaitre le motif : tantôt un joueur de basket ou de tennis, tantôt un animal ou bien encore des scènes d’antan. Chaque face me réservant une surprise. Mais une fois rentré à la maison et confortablement installé devant mon atelier, je m’occupe de ma trouvaille pour tenter de lui redonner un aspect digne de ce nom. Un bon nettoyage désincrustant, un polissage à la paille de fer fine et je peux enfin découvrir avec admiration la qualité du travail de gravure et sa patine si caractéristique.

Quand je tiens dans ma main un de ces couteaux, je ne peux que repenser à mon grand-père qui en avait toujours un sur lui. Je le revois, assis au bout de la table, dépliant ce couteau qui annonçait le début du repas et qui le repliait une fois celui-ci terminé. Comme à son accoutumée, il le rangeait au fond de la poche de son pantalon bleu en moleskine en ayant pris soin avant d’essuyer la lame dans sa serviette. Il s’en servait également pour couper les légumes de son potager ou encore pour son petit bricolage. Chaque occasion étant un prétexte à son utilisation. Je le jalousais, moi jeune gamin de six ou sept ans qui ne rêvait à cet âge que d’en posséder un pour épater les copains. En vain. Un véritable outil du quotidien pour lui, de grands moments de souvenirs et d’émotion pour moi.

***

Mais quelle est l’histoire de ce couteau qui a marqué ma jeunesse et comment est-il fabriqué ? J’ai voulu répondre à mes questions et pour cela, je suis remonté jusqu’à la source et son lieu de fabrication : Saint-Rémy-sur-Durolle, en Auvergne (63) à une dizaine de kilomètres de Thiers, capitale de la coutellerie.

En effet, qui de mieux placé que le propriétaire actuel de la société Coursolle pour répondre à mes interrogations. J’ai donc contacté par téléphone puis par mail M. COUPERIER Jean-Marc et ai échangé avec lui sur ses couteaux tant renommés et sur mon intention de faire un article pour un magazine de détection. Après son étonnement de ma démarche, il me consacra un peu de son temps pour répondre à mes questions et nous en sommes restés là pour un premier contact. Mais quelques mois plus tard, un mail de M. COUPERIER m’interpelle dans ma messagerie. Il sera dans mon village le lundi 14 avril en début d’après-midi pour une entrevue professionnelle et profitant de cette occasion, il souhaite me rencontrer pour échanger sur l’historique de son couteau. Après une réponse positive de ma part, rendez-vous est donc pris ce jour à mon domicile.

C’est ainsi qu’à quatorze heures, M. COUPERIER et moi-même sommes installés devant un café, décortiquant la généalogie mystérieuse de ce légendaire couteau…

L’histoire des couteaux

Tout commence avec Léon COURSOLLE, jeune colporteur en draps. Son métier le faisant voyager de ville en ville, il croisa la route de…

La suite dans Monnaies & Détections n° 77