Edito 128

Monnaies&Détections souhaite une très belle année 2023  à tous les prospecteurs et numismates de France. Ce premier numéro de la nouvelle année démarre par une saga, et quelle saga ! Un vrai roman photo plein de rebondissement et de coups bas mais chut pas de spoiler ! Le final se lira dans le numéro 130. L’année 2023 commence aussi avec une série de reportage à charge contre les prospecteurs, à l’heure où j’écris ces lignes il ne s’est pas passé 48h depuis celui du journal télévisé de l’A2. Nous avons laissé sur leur  site web un commentaire courtois mais qui démontait clairement que  le reportage manquait d’impartialité. Il n’a toujours pas été mis en ligne par le modérateur et il me parait bon de rappeler que la liberté d’expression semble à sens unique dans le service public. Cette année 2023 sera l’année de la bataille pour faire reconnaitre nos droits et prospecter dans un environnement apaisé. C’est cette année ou jamais, et je ne veux plus lire de commentaires sur la page facebook de Monnaies&Détections du genre : « Pour vivre heureux vivons cachés ! » Cette bataille mérite d’être gagnée mais elle ne le sera pas si on n’est pas soutenu par la majorité des utilisateurs de détecteurs de métaux !

 Bonne lecture  Gilles Cavaillé

Courriel envoyé au journal Le Monde, à propos de l’article de Pierre Barthélémy au titre aguicheur : « Archéologie : en France, les pillards effacent des pans de l’histoire », journal Le Monde, publié le 21 novembre 2022 à 18h*

Madame, Monsieur,


Notre communauté de prospecteurs se révolte de cet article à charge rédigé par Delestre et repris, in petto, sans analyse critique et contre point de vue par Monsieur Pierre Barthélémy appointé comme journaliste dans votre rédaction. (C’est peut-être pour cette raison qu’il n’a fait qu’un bref séjour chez notre confrère Science & Vie…).


Si vous le permettez, reprenons point à point le travail partiel de votre collègue :


1° paragraphe : D Garcia s’offusque du nombre important de monnaies gauloises en vente sur Ebay. Tapez pièces de 2 euros commémoratives et vous trouverez un résultat vingt-huit fois supérieur. Que veut Garcia ? Il aimerait que toutes les monnaies frappées et de même type soient entreposées dans un musée ? Le caractère répétitif de l’objet nuit à l’intérêt d’une exposition et il n’y a pas assez de musée en France pour pouvoir toutes les exposer. De plus, il faut savoir qu’à chaque inventaire décennal des musées, les mots qui reviennent le plus souvent sont : « Disparu de la collection ». Enfin pour terminer sur ce point, sachez que sans collectionneurs, la numismatique serait toujours une science balbutiante et que le gros contingent des visiteurs de musée sont issus de ce loisir et sont les premiers intéressés à bas- culer dans la conservation du patrimoine.


En suivant, Dominique Garcia se fend d’un laïus sur les nouvelles technologies des appareils qui pourraient donner la forme de l’objet, c’est à hurler de rire ! Et que votre journal se fasse l’écho de telles absurdités ne lui rend pas honneur !

Il est vrai qu’une minorité des UDM se rendent sur des sites archéos. Mais doit-on supprimer les automobilistes et les voitures parce qu’il y a quelques chauffards ? De plus, s’agissant de la perte d’information suggérée par Delestre, sachez qu’une majorité de sites archéo est sous des labours agricoles et qu’une étude menée par les Anglais sur dix ans rend compte de la perte irrémédiable des artefacts dans ces sols.

Fatigué de répéter toujours les mêmes choses je vous joins le texte fait à l’occasion d’un autre article que nous avons fait paraitre dans notre bimestriel Monnaies&Détections :

Ok le paysage est posé et voici ce que nous devons tous rétorquer en commentaires sur les réseaux sociaux et vous pouvez vous inspirer de ce texte en citant la source.


1 : Il n’y a plus de couches archéologiques et les archéologues enlèvent aux bulldozers cette strate remuée par les engins agricoles pour travailler dessous sans se préoccuper de ce qu’il pourrait y avoir dans la couche enlevée. Nos détecteurs, dans 99.99 % des cas ne vont pas au-delà de la couche travaillée par l’agriculteur donc nous n’interférons jamais avec l’intérêt des archéologues quand nous prospectons un terrain agricole.


2 : Tous les objets archéologiques petits et grands, incluant tous les métaux sans exceptions ou autres matières (verres, poterie, os, pierre) sont attaqués chaque année par les produits chimiques déversés par les agriculteurs, oxydant de manière irrémédiable la plupart des métaux. Les engins agricoles ne sont pas en reste et déchiquètent petit à petit et à chaque passage un peu plus le moindre artefact dans le sol cultivé. Le prospecteur qui ôte une trouvaille de ce sol sauve cet objet d’une destruction
irrémédiable.

3 : En Angleterre, l’archéologie officielle a commandité une étude scientifique pour analyser la vitesse de destruction des objets archéologiques dans les champs cultivés. Cette étude s’appelle : « Les effets des labours sur les artefacts enfouis» par Julian D Richards et D. Haldenby. L’étude s’est faite sur une dizaine d’années et le résultat fut à ce point inquiétant que je vous cite un extrait de la conclusion : « De manière cruciale, les résultats montrent que le niveau de fragmentation des artefacts récupérés augmente avec le temps. Le labour est la cause principale de la dégradation complète des artefacts métalliques. Et donc la récupération par détection de métaux (bien que certains soient destructeurs) est préférable à l’alternative de ne rien faire… » Lien de l’étude anglaise : https://eprints.white- rose.ac.uk/42708/1/


4 : Pourquoi le petit soldat médiatique de M6 interroge Desforges sans interroger l’autre camp qui aurait pu faire valoir tous ces arguments recevables pour le téléspectateur ou le citoyen totalement étranger à ce débat spécifique ? Parce que on ne peut plus faire confiance ni à la télévision ni aux journaux mainstream qui ne font que rabâcher la parole officielle sans ouvrir de débat constructeur. Alors Monsieur le citoyen lambda, quand vous verrez un prospecteur dans un champ, au lieu de penser que c’est interdit comme on essaye de vous le faire croire, dites-vous qu’il participe au sauvetage du patrimoine commun et félicitez-le…

Revenons à votre article et passons sur le militariat.

Étant du Sud, je n’ai pas assez de référence pour argumenter mais le peu que j’ai pu voir sur les forums ressemble à s’y méprendre à la communauté des collectionneurs tout acabit qui collectionne objets US et autres objets des armées du monde sans se focaliser particulièrement sur les nazis, Delestre essaye juste de faire passer les prospecteurs pour des fachos. Ce même personnage se permet d’assurer qu’il en sait plus que les prospecteurs sur le nombre ridiculement bas de trouvailles intéressantes annoncées par an !

S’est-il déjà posé la question du temps de prospection de chaque UDM ? Entre les obligations familiales, le travail et le temps libre ? Cela laisse pour la grande majorité des prospecteurs trois heures par semaine régulièrement et environ six sur de gros weekend entre copains.

Savez-vous le temps qu’il faut pour extraire avec un petit piochon sur un sol non travaillé un objet à vingt centimètres (et donc potentiellement ancien ?) ? Environ un quart d’heure car un prospecteur confirmé fait attention à ne pas toucher l’objet à contrario de l’exemple donné dans votre article (certainement un débutant qui a bénéficié de la légendaire chance du débutant dont tous les vieux prospecteurs ont la nostalgie…).

Pensez-vous aussi que le détecteur ne réagit pas aux nombreux déchets modernes comme cartouche de chasse, papier alu et papier étain sur lesquels on doit creuser et ôter de terre pour dépollution systématique et doute sur la nature du métal détecté ? Comptez environ vingt déchets pour trouver un double tournoi (la monnaie la plus courante à trouver en France), soit une heure en moyenne. Et
vous trouverez une soixantaine de tournois ou pièces en cuivre rincées n’ayant aucune valeur marchande (mais gardées précieusement par les UDM et comptabilisées par Delestre comme objets archéologiques…) pour trouver une monnaie ou objet intéressant.

Le calcul est vite fait cela représente soixante heure de prospection soit vingt weekend ou dix pour les plus acharnés. Alors même l’estimation de vingt objets potentiellement intéressants est au-dessus de la normale car on parle de la moyenne établie sur les deux cents milles prospecteurs.

Comme toute moyenne, il y a des extrêmes, coup de chance pour l’un et rien pour les autres… Et son raisonnement est complètement faussé par ses études de trouvailles sur le net car beaucoup de prospecteurs sont heureux de montrer leurs découvertes en les publiant, action qu’ils ne font pas quand ils n’ont rien trouvé. Il base donc ses statistiques uniquement à la vue des prospections réussies. On se demande quel niveau d’étude ce mec a fait ???

Vous savez comment Delestre évalue le nombre de trouvailles prélevées sur le sol ? En gardant un œil sur le compteur des trouvailles archéologiques majeures des prospecteurs anglais résultant du fameux Treasure Act. Compteur qui enorgueillit le conservateur du British Museum. A ce jour 1,611,145 découvertes majeures : https://finds.org.uk/database

Ce même sinistre personnage parle de couches stratigraphiques ?

Veuillez remonter au paragraphe 1 plus haut, je préciserai, néanmoins, pour votre journaliste néophyte, que le prospecteur privilégie la prospections des terres cultivées pour sa facilité. Les champs en friches ou bois touffus ne permettant pas de balayer le sol.

Et dans le dernier chapitre intitulé « Biais dans l’analyse des sites » Garcia parle du manque de monnaies prélevées causant un préjudice pour dater les sites.

On en revient à l’argument d’extrême mauvaise fois, puisque, systématiquement sur terres arables et cultivées, ils ôtent les trente premiers centimètres de terre sans jamais fouiller celle-ci déposée plus loin. Il n’y a donc aucune interférence de la part des prospections de surfaces liées aux UDM.

On voit aussi, depuis quelques temps, que la monnaie antique et de haut Moyen-âge a perdu de son intérêt dans les rapports de fouilles publiés. Un réel désintéressement ! J’en veux pour preuve un article détaillé et très sévère sur le traitement scientifique des monnayages du site d’Antigny après 20 ans de fouilles… L’auteur Jean Hiernard, ancien prof de Fac et sommité archéologique, historien bien connu, faisant naguère autorité dans la région centre- ouest Poitou-Charentes, démonte les approximations scientifiques consacrées dans le volume 2 qui occupe pas moins de 175 pages (p. 682-856), sous la plume de Jean- Charles Cedelle.

A la lecture de ce pamphlet virulent, on ne peut que constater le peu d’importance apporté à l’étude scientifique des monnaies du site d’Antigny, le parent pauvre de l’archéologie au contraire de ce qu’affirme Garcia.

Le même Garcia qui a contribué à la loi du patrimoine 2016, loi génocidaire qui empêche tout inventeur fortuit d’avoir une part sur ce qu’il a découvert, cette loi a enterré les déclarations et appauvrit chaque année l’archéologie française. Il est concevable, parmi la population la plus taxée au monde, de tomber sur un inventeur qui préfèrera fondre l’or et l’argent d’objets antiques découverts et invendables en l’espèce pour en retirer un bienfait substantiel.

Pourquoi ne feriez-vous pas une enquête approfondie sur ce dernier point ? Déclaration de trouvailles trésoraires avant et après 2016 ? Mais par pitié, confiez-la à quelqu’un d’autre !

Il y aurait, bien sûr, beaucoup à dire sur les exactions des fonctionnaires de la Culture, votre journal s’en est d’ailleurs fait le héraut récent avec l’affaire de la Biblio- thèque Doucet, mais il y a aussi l’affaire Martinez et la vente Bigot pour ne citer que ces deux derniers mois et si l’on mettait ceci dans la balance, je ne suis pas certain que le pillage pencherait du côté des prospecteurs.

J’espère avoir éclairé d’un jour nouveau la plume de votre collègue, et sachez qu’en tant que petit éditeur, voir 2,5 % de mon chiffre d’affaire ponctionné pour alimenter une partie de vos finances pour acheter ce genre d’article me déplait au plus haut degré.

Je suis, persiste et signe.

Gilles Cavaillé, rédacteur de la revue

Monnaies&Détections

* On n’a pas jugé utile de vous donner le lien, ce sont les mêmes arguments donnés par Delestre à Archeologia, M6 et autres journalistes décérébrés…

Trouvaille 127

Denier Charlemagne medolus pour Melle, monnaie déjà rare et dans un état de conservation exceptionnelle. Trouvé en Charente maritime proche La Rochelle. Superbe brillant de frappe, centrage parfait, relief magnifique, pas de défaut à vous dire en sachant que je suis critique sur les monnaies. Juste une estimation de votre part. Diamètre 18 mm pour un poids 1,25 g. Merci par avance. Pour le plaisir du partage. Walter

France, Charlemagne (768-814), Denier, Melle, TTB+ à Sup, Argent, Depeyrot:605. Nom sur deux lignes, légende en cercle autour d’un symbole similaire à un soleil CARO / LVS. MEDOLVS. Décidément cette monnaie rare devient courante en détection. Trois exemplaires présentés à la revue, dans le numéro 82, le numéro 121 et celui-ci. En vente aux enchères, il y a des acheteurs qui peuvent s’exciter et faire monter les prix, une monnaie est partie en sup à 3900 euros (frais à déduire) et une seconde dans un état similaire au votre l’année dernière à 2000 euros. Ce dernier prix nous semble plus raisonnable.

trouvaille 127

De Alain à Toulouse, il s’agit d’un méreau religieux de style fin XVe ou début XVIe s. ou un méreau de confrérie portant le nom latin de deux saints en trois lignes SCI (sancti) SZBE (Elisabeth ?) BHE ou HBE (Herbert ?), les prénoms en abrégés et contractés sont difficiles à interpréter.

DETECTORS FIND

Ou, en bon français « trouvé par un détecteur de métaux ». La maison de vente aux enchères « Noomans Myfair », Angleterre, organise régulièrement des ventes de bijoux dans lesquelles apparaissent très souvent des bijoux découverts par des prospecteurs anglais ! Ces bijoux portent toujours la mention « Detectorist find » en très gros caractères sur l’annonce, ainsi que le numéro sous lequel ils ont été déclarés et enregistrés au P.A.S, le « Portable Antiquities Scheme » qui recense toutes découvertes réalisées par les prospecteurs anglais et susceptibles d’intéresser les services archéologiques. Un système bien rodé, qui ne laisse rien passer (contrairement à la France, où il n’y a plus rien de déclarer…) Les prochaines ventes Noomans présentaient quatre bagues en or, découvertes par quatre prospecteurs différents. Une bague dite à iconographie, représentant un Christ en croix, avec traces d’émail noir, datée de 1470- 1480, pesant 3,5 grammes et estimée 5/ 6 000 euros ! Cette bague fut trouvée en 2020 avec un lot de 16 monnaies en argent toutes frappées entre 1473 et 1477, d’où la datation « aussi précise » de la bague… La bague suivante, est une « posy ring » d’époque médiévale entre 1400 et 1500. Les « posy ring » étaient un peu des bagues à secrets, l’inscription à l’intérieur de l’anneau étant très souvent dû à un amant ou une maîtresse… Celle-ci, pesant 1,8 gramme avec traces d’émail noir et blanc, est estimée à 4/ 5 000 euros ! Suivie d’une autre chevalière à iconographie, sans émail, ou il n’en reste plus aucune trace, pesant 3,1 grammes datée de la fin du 16e, elle aussi estimée entre 5/ 6 000 euros ! Et une dernière bague portant des pierres, quatre améthystes. Il en manque une, ce qui malheureusement fait chuter sa valeur, datée du 16e, pesant 6,6 grammes et estimée 3/ 4 000 euros. À noter, que les bagues trouvées au détecteur atteignent toujours des meilleurs prix que des bagues identiques « de collection » mais sans histoire particulière, sans aucun doute l’effet « trésor » et la mention : Detectorist find !

Source : noonans.co.uk

Les ventes « Jewellery, Watches and Objects of Vertu »

Dépot de Bronze

Déjà passionné par les objets anciens, leur identification et la période historique à laquelle ils appartiennent, c’est naturellement que j’ai démarré la détection cet été 2022, déjà intrigué par un collègue et ami qui pratiquait et avec qui je faisais des sorties.

Je teste d’abord mon détecteur autour de chez moi pour apprendre à discriminer et me familiariser avec le son (détecteur monoton sans écran). Les 3 premier jours sont euphoriques. Quelques pièces Napoléon 3, un anneau en bronze… plus tard et après la trouvaille que je vous décris en dessous je ferais 2 double tournois et mon ami une Napoléon 3 dans un état fabuleux avec une magnifique patine. Toujours autour de la maison. Le quatrième jour, je dois apporter un outil chez un ami. Il possède les champs (régulièrement labourés) autour de chez lui. Je décide donc de lui apporter l’outil et de rester faire de la détection dans son champ situé à une dizaine de mètres de sa maison. A peine entré dans le champ un « bip » clair, puissant…

La suite sur le numéro 126: https://www.webabo.fr/produit/monnaies-detections-n126/

Datation : Bronze final
Secteur atlantique
1- Trois haches à ailerons subterminaux.
2- Hache à douille (?).
3- Gouge à douille.
4- Morceau d’épée à languette tripartite.
5- Fusaïole (?). Anneau en bronze,
remplissage plomb « creux ».
Des sortes de billes sont coincées
à l’intérieur comme des maracas...
6- Perle de plomb (fusaïole ?).
7- Trois lingots plano-convexes
et un amas de bronze.
8- Morceaux non identifiés.

Souvenirs de famille

Voici une histoire qui m’a été racontée par un vieux détectoriste (plus de 75 ans).

Nous sommes en Alsace, dans un petit village dont le nom m’échappe, le temps est froid en ce mois d’octobre 1940 ; l’Allemagne nazie vient d’annexer l’Alsace au mépris des traités et des frontières. Un père de famille inquiet a réuni sa famille autour de la table, l’heure est solennelle, ils vont quitter leur ferme. Le père a déjà combattu dans les tranchées, et il sait que rien de bon ne se prépare. Il explique à sa femme et ses enfants que le mieux est de partir, il a de la famille dans le sud de la France vers Bordeaux, là-bas ils seront accueillis et aidés et seront loin d’un conflit… Dans la semaine précédant leur départ, l’homme vend ses quelques bêtes, ses outils, des années de labeurs et d’économies vendus au plus offrant. La femme elle, trie le linge de maison, offre aux amis les draps, la vaisselle, là où ils vont, tout ça ne sera que poids supplémentaire et la route est longue jusqu’à Bordeaux. La femme ne peut se résoudre à se séparer de l’argenterie offerte par ses parents le jour de leur mariage, qu’à cela ne tienne, le mari va aller cacher celle-ci dans un coin de la propriété. Le lendemain, accompagné des deux enfants et de sa femme, il creuse un trou, y dépose une caisse où tous ont mis un objet précieux qu’ils ne pouvaient emmener, le trou est rebouché et dès le lendemain la famille part sur les routes en direction de Bordeaux en espérant des jours moins sombres. La guerre éclate pour de bon, la famille réfugiée vers Bordeaux voit arriver les uniformes gris dans la ville, le père se lamente de ne pas être allé assez loin pour mettre sa famille à l’abri… Mai 1945 l’armistice est signée, les canons se sont tus, on enterre les morts, la famille alsacienne n’est plus, le père est mort dans un bombardement ainsi que l’un des enfants. La femme reste à bordeaux, le fils restant fait des études et partira plus tard dans une université.

la suite sur le magazine N°126

Défendons notre loisir

Vu sur M6 un mini reportage commandité par l’Happah datant du 18 juillet 2022

On y voit une chasse aux jetons interrompues par les gendarmes commandités par un conservateur local qui a tellement honte de lui (ou peur, allez savoir !) qu’il refuse de répondre aux questions du journaliste et à celles de l’organisateur et a demandé à ce que son visage soit flouté sur le reportage.
C’est vous dire comment le mec il assume. Il serait bien de prendre contact avec l’organisateur qui doit savoir comment s’appelle ce conservateur et de l’interpeller via les commentaires sur la page Facebook de ce reportage M6… Je suis sûr qu’il apprécierait et ses collègues aussi.
Le reportage rebondit sur un interview de Desforges le président de l’Happah, là, bien sûr rien de nouveau ! Même son de cloches depuis des années. Mais étudions le contexte de ce reportage.
Desforges est dans un champ cultivé et ramasse des débris de poteries, le champ n’est pas classé site historique et il parle des pillages faits au détecteur sur ce site. Ok le paysage est posé et voici ce que nous devons tous rétorquer en commentaires sur les réseaux sociaux et vous pouvez vous inspirer de ce texte en citant la source.

1 : Il n’y a plus de couches archéologiques et les archéologues enlèvent aux bulldozers cette strate remuée par les engins agricoles pour travailler dessous sans se préoccuper de ce qu’il pourrait y avoir dans la couche enlevée. Nos détecteurs, dans 99,99 % des cas ne vont pas au-delà de la couche travaillée par l’agriculteur donc nous n’interférons jamais avec l’intérêt des archéologues quand nous prospectons un terrain agricole.

2 : Tous les objets archéologiques, petits et grands, incluant tous les métaux sans exceptions ou autres matières (verres, poterie, os, pierre) sont attaqués chaque année par les produits chimiques déversés par
les agriculteurs, oxydant de manière irrémédiable la plupart des métaux. Les engins agricoles ne sont pas en reste et déchiquètent petit à petit et à chaque passage un peu plus le moindre artefact dans le sol cultivé. Le prospecteur qui ôte une trouvaille de ce sol sauve cet objet d’une destruction irrémédiable.

3 : En Angleterre, l’archéologie officielle a commandité une étude scientifique pour analyser la vitesse de destruction des objets archéologiques dans les champs cultivés. Cette étude s’appelle : « les effets des labours sur les artefacts enfouis » par Julian D Richards et D. Haldenby. L’étude s’est faite sur une dizaine d’années et le résultat fut à ce point inquiétant que je vous cite un extrait de la conclusion : « De manière cruciale, les résultats montrent que le niveau de fragmentation des artefacts récupérés augmente avec le temps. Le labour est la cause principale de la dégradation complète des artefacts métalliques. Et donc la récupération par détection de métaux (bien que certains soient destructeurs) est préférable à l’alternative de ne rien faire… » Lien de l’étude anglaise : https://eprints.whiterose.ac.uk/42708/1/

4 : Pourquoi le petit soldat ignare et médiatique de M6 interroge Desforges sans interroger l’autre camp qui aurait pu faire valoir tous ces arguments recevables pour le téléspectateur ou le citoyen totalement étranger à ce débat spécifique ? Parce qu’on ne peut plus faire confiance ni à la télévision ni aux journaux mainstream qui ne font que rabâcher la parole officielle sans ouvrir de débat constructeur. On sait maintenant que les journalistes ne font plus qu’annoncer les dépêches officielles de l’AFP sans avoir les moyens de développer une analyse constructrice et contradictoire du sujet. Alors, à la lecture de cet article, cher Monsieur le citoyen lambda, quand vous verrez un prospecteur dans un champ, au lieu de penser que c’est interdit comme on essaye de vous le faire croire, dites-vous qu’il participe au sauvetage du patrimoine commun et félicitez-le…

Gilles Cavaillé
rédacteur de la revue Monnaies&Détections

ps


PS : pour ceux qui veulent récupérer ce texte et le publier systématiquement sur les réseaux sociaux dans un autre cas de figure que ce reportage de M6, faites un copier coller et mentionnez la source: http://www.monnaiesdetections.com/

detecteurs de métaux, numismatique, défense du loisir de la detection

Albanie française

Les Normands n’ont pas seulement conquis l’Angleterre au XIe siècle… A la même époque des hors-la-loi, ou plutôt des bannis, ont conquis le sud de l’Italie. Militairement, la supériorité des tactiques normandes médiévales a été abondamment étudiée mais ce n’est pas notre sujet. Contentons-nous de rappeler qu’en même temps que se bâtissait l’Angleterre normande, se bâtissait le Mezzogiorno normand destiné à un long avenir puisque l’Italie du Sud, les Deux-Siciles, celle au nord du détroit de Messine et celle du sud insulaire qui garde son nom, vont garder leur indépendance jusqu’en 1861. En guerre contre tous leurs voisins, ils vont affronter l’Empire Romain d’Orient. Ici commence l’aventure française, dans la mesure où la Normandie est essentiellement une province française depuis bien des siècles.
Elle se répète avec les Angevins. Dirigés par une branche cadette de la famille royale française, eux sont d’une province entièrement française depuis plus longtemps encore et ils vont s’essayer sur la rive orientale de l’Adriatique aux XIIIe et XIVe siècles.
Plongée dans la nuit ottomane, l’Albanie n’entrevoit les lumières occidentales qu’au début du XXe siècle et des soldats français ne vont pas tarder à apparaître. L’Armée d’Orient débarque dans les Balkans et un simple colonel va proclamer une république indépendante avec l’aide de notables albanais.
Occupée par les Italiens à partir de juin 1939, l’Albanie va connaître une impitoyable et ubuesque dictature stalinienne, à peine sera-t-elle sortie des griffes italiennes (Victor-Emmanuel abdique de la couronne albanaise en 43) puis allemandes.
Pour l’anecdote, ces derniers avaient nommé un gouvernement fantoche dont le représentant le plus connu était un passionné de numismatique : Lef Nosi, fusillé en 46.
C’est dans le cadre d’un mandat international que quelques Français reviendront en 1997. Plus d’uniformes moutardes comme les Poilus d’Orient mais un béret bleu.
Honneur au premier de tous : Robert Guiscard, né dans ce qui est aujourd’hui le département de la Manche. Mécontent qu’une parente ait été refusée par l’empereur byzantin, ce comte d’Apulie va lui faire la guerre. Or, pour attaquer Constantinople, il faut débarquer d’abord de l’autre côté de l’Adriatique. Un seul port digne de ce nom à l’époque : Durres, alias Duras, alias Durazzo. Les Normands s’en emparent, mais il ne paraît pas que Robert Guiscard ait pris un titre pour sa nouvelle terre balkanique sur laquelle lui et son fils Bohémond vont rudement batailler pour tenter de s’y maintenir. Las, pas de prise de Constantinople et puis Bohémond va fonder, encore plus à l’Est, un Etat croisé sur la ville d’Antioche.
Un bon siècle et demi plus tard, c’est Charles d’Anjou, roi de Sicile, qui débarque à Duras. Il a pour objectif, lui aussi, la prise de Constantinople. Il a rallié un prétendant et doit, pour l’y conduire avec son armée, utiliser le port albanais. Ce Capétien, né à Paris où il réside parfois (dans l’actuelle rue du Roi de Sicile), prend le titre de Rex Albaniae en 1272. Ce royaume est un rectangle dont les coins sont Bar, Prizren et Ohrid (Ex-Yougoslavie) mais aussi Valona qui est dans l’Albanie du XXIe siècle.

La suite dans Monnaies & Détections n° 125

Chercheur d’or

L’activité de chercheur d’or peut vous amener à faire des découvertes hors du commun. Un chercheur d’or canadien dans le Yukon près de l’Alaska dans la célèbre région du Klondike, connue pour ses ruées vers l’or, a fait une découverte dans le pergélisol (ou permafrost c’est la même chose), un sol resté gelé pendant des millénaires et qui dégèle actuellement, réchauffement climatique oblige…
Une découverte spectaculaire, un bébé mammouth laineux, vieux de 30 000 ans et très bien conservé, le plus complet jamais découvert en Amérique du Nord !
Le spécimen serait une femelle, la peau est presque complète, elle permettra peut-être de compléter le séquençage ADN du mammouth, de nombreuses équipes de biologistes essaient de le ramener à la vie. L’espèce du mammouth laineux ayant été très probablement exterminée par l’homme, on finira peut-être par y arriver et ainsi corriger nos erreurs passées…

Source : bbc.com