MONNAIES ET DETECTIONS

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Monnaies et Détections

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La période qui s’étend de 284, date de l’accession de Dioclétien au pouvoir à 337, année de la mort de Constantin I offre une très grande richesse numismatique et de très nombreuses possibilités de collection : on peut collectionner les principaux types de monnaies (à l’exception des aurei et des solidi, réservés aux plus fortunés), mais aussi envisager une collection des portraits de la tétrarchie ou des membres de la dynastie constantinienne. Les thématiques des revers, qui sont le reflet des évolutions idéologiques et religieuses de l’époque sont particulièrement intéressants, bien que moins variés que les revers des époques précédentes. Les revers des monnaies passent de Jupiter et du Génie du peuple romain à Sol Invicitus avec, à la fin du règne de Constantin, une apparition très discrète du chrisme, symbole de la nouvelle religion officielle de l’Empire. 

Aperçu d’ensemble de l’histoire monétaire de la période

Aurelianus de Dioclétien frappé à Antioche en 285 après JC. L’exergue du revers porte la marque XXI, qui signifie que la pièce contient 20 parts de cuivre et 1 part d’argent. Photo © Pegasi Numismatics

On trouvera dans l’ouvrage de Georges Depeyrot (cf. bibliographie, pages 152-170) une bonne description de l’histoire monétaire de la période. Au moment où Dioclétien accède au pouvoir, le système monétaire romain qui avait atteint un état de délabrement inimaginable après 50 ans de dévaluations ininterrompues avait déjà été réformé avec succès par Aurélien (270-275 après JC). On retrouve donc au début du règne de Dioclétien les “aureliani” qui sont des monnaies créées par la réforme d’Aurélien pour remplacer les antoniniens, monnaies de billon fortement dévaluées et de mauvaise facture qui ont été produites en très grandes quantités au moment du paroxysme de la crise du IIIe siècle.

L’instauration de la tétrarchie a été accompagnée d’une réforme monétaire en 294 après JC. Un nouvel aureus taillé au 1/60e de livre (5,45 grammes) et portant la marque Σ est créé.

L’argenteus, une pièce d’argent taillée au 1/96e de livre (soit 3,41 grammes) est mise en circulation. Il s’agit de monnaies comparables aux deniers frappés à l’époque de Néron. Enfin, un grand bronze taillé à 1/32e de livre (10,32 grammes) est créé, ainsi qu’une petite monnaie de cuivre de 5 grammes et quelques monnaies plus petites encore mais qui n’occupent qu’une place marginale dans le nouveau système…

La suite dans Monnaies & Détections n° 67

Constantin contre Dioclétien

Certains empereurs romains n’ont pas pu ou n’ont pas voulu agir et c’est à peine si leurs noms sont encore connus aujourd’hui. Ce n’est pas le cas de Dioclétien (244-311 après JC) et de Constantin I (272-337 après JC) qui ont tous les deux tenté de changer le cours de l’histoire. Mais ces deux personnages historiques de grande envergure ont déployé une politique radicalement différente et on peut dire que Constantin a pris l’exact contre-pied de Dioclétien.

Dioclétien voulait un retour à la religion traditionnelle de Rome qui respecte du “Génie peuple romain”, qui est représenté au revers de cette monnaie.

En 284, date à laquelle Dioclétien est proclamé empereur, l’Empire romain sort à peine d’une crise militaire et politique qui aurait pu lui être fatale. Au cours du IIIe siècle, l’instabilité politique grandit, les coups d’état militaires se succèdent et mettent en évidence ce que Ferdinand Lot (cf. bibliographie n° 1) a qualifié comme “le vice fondamental de l’Empire”. Quel est ce vice ? “L’Empire romain, en dépit des apparences, n’a pas de constitution. Il ne repose que sur la force, une force brutale déchaînée par les appétits les plus bas.” (op. cit., p.20). C’est en 235 après JC, après l’assassinat de Sévère Alexandre et de sa mère, qu’éclate la grande crise du IIIe siècle, qui a failli provoquer la disparition de la civilisation romaine. Après cette date, les empereurs, chefs d’une des plus importantes constructions politiques qui ait jamais existé, ne sont plus que des “esclaves soumis à un monstre aux cent têtes, un Caliban sans idéal, sans foi ni loi : l’armée romaine. Et l’histoire de l’Empire n’est et ne sera qu’une suite de pronunciamentos.” (op. cit. p. 21-22).

Pendant cette période troublée, les légions romaines cantonnées loin de Rome font et défont les empereurs pour diverses raisons plus ou moins discutables sur un plan moral. Ainsi tel personnage est nommé empereur car il est riche. Aussitôt sa fortune épuisée, les légions l’assassinent sans autre forme de procès. Les légions peuvent aussi tuer leur chef s’il est trop strict sur la discipline. F. Lot rajoute qu’elles peuvent également tuer “pour un caprice, pour le plaisir, parfois même pour un motif plausible, quand l’élu est incapable de vaincre les barbares” (op. cit. p.21). “Naturellement, ces armées se battent entre elles”, rajoute-t-il, “chacune ayant la prétention d’imposer l’élu de son choix”…

Constantin fut un adepte de Sol Invictus. L’avers de cette monnaie présente le buste de Constantin et son revers celui de Sol Invictus, “compagnon de l’Empereur”.

La suite dans Monnaies & Détections n° 67