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Iraty, la forêt aux mille trésors

A l’image de Janus, dieu bifrons de la mythologie romaine, les forêts de la planète peuvent revêtir deux visages. Le premier, ordonné par l’homme sous la forme de gigantesques exploitations de bois d’œuvre, laisse peu de part à l’imaginaire. Forêts plantées, tracées au cordeau, entretenues, pour être un jour « cueillies » à maturité. Le second visage laisse la part belle au rêve et au mystère. Forêts primaires, peu impactées par l’homme, elles sont devenues, au cours des siècles, des lieux difficiles d’accès, sauvages, pour ne pas dire hostiles. Pour les populations riveraines du passé, pénétrer une forêt mystérieuse relève de l’inconscience. L’inconnu fait peur et on entretient cet effroi par le biais des contes et légendes. Certains ne s’y sont pas trompés comme les brigands ; des lumières ou des bruits entendus nuitamment conditionnent cette répulsion pour les sylves sauvages et éloignent bien commodément les curieux. Une forêt crainte est un formidable lieu où l’on se cache, et où l’on cache des richesses acquises de manière illicite. Mais tout ne se révèle pas lié à l’activité humaine… Qu’en est-il des créatures étranges aperçues au détour d’un sentier, de ces formes spectrales à travers les ramures, de ces cris déchirants ou de ces lueurs célestes ?

Iraty entre hêtres et sapins.

A cheval sur deux pays, la France et l’Espagne, la forêt d’Iraty s’étend sur près de 17.300 hectares. Une des spécificités de cette sylve en fait l’une des plus grandes hêtraies d’Europe. Le tronc de cette essence d’arbre fut notamment utilisé pour confectionner les mâts des navires de la Marine royale. Cependant, l’exploitation de cette forêt a longtemps été conditionnée par son accessibilité, un relief encaissé et le manque de route en faisait un territoire particulièrement difficile. Il faudra attendre 1964 pour voir les premières routes tracées, suppléant ainsi aux antiques chemins muletiers. Aujourd’hui, Iraty est devenue un espace de sylvopastoralisme, hautement prisé du tourisme, trouvant en ces lieux la possibilité de parcourir sur des chemins de randonnées aménagés, une véritable forêt légendaire.
Les contes et légendes font la part belle à cet espace forestier impénétrable, on y aura placé les célèbres lutins du panthéon basque, les Laminak¹. Ces petites créatures ont une apparence pour le moins originale, les deux sexes arboreraient des pattes de poules, de canard ou de chèvre. Les mâles seraient particulièrement velus, portant fièrement une longue barbe qu’ils nouent autour de leur ceinture. La femme Lamina détiendrait la beauté que leurs hommes ne possèdent pas. Ce peuple impénétrable, comme Iraty, aime la proximité des sources et des fontaines et possède d’immenses trésors qu’il fait souvent briller au soleil. Ces trésors sont conservés la plupart du temps dans leurs abris souterrains, que l’homme n’a de cesse de vouloir pénétrer pour en ramener une part. Parfois, la fréquentation humano-lutine débouche sur une aide mutuelle, d’autres rencontres peuvent très mal se dérouler, alors, le courroux des Laminak est dévastateur.

1.« Laminak et autres gardiens de trésors basques », Monnaies et Détections, n° 39, avril-mai 2008.

… La suite de l’article dans Monnaies & Détections n° 96

L’union latine

L’Union latine (1865-1928) : une union monétaire européenne avant « l’Euro »

Le 5 francs germinal de l’Union latine inspirateur de l’Euro ?

Au cours des différentes époques historiques certaines monnaies eurent une dimension internationale : monnaies d’Athènes (Ligue de Délos), denier romain, monnaies d’or musulmanes, florin italien, thaler germanique, pistole espagnole. Elles dominèrent leur époque, voire coexistèrent sur les marchés internationaux pour certaines d’entre-elles. 

Le 23 décembre 1865, une nouvelle union monétaire, l’Union latine va voir le jour.

L’or affluant en 1848 des mines d’or de Californie (découvertes en 1840) et en 1851, des mines d’or d’Australie (découvertes en 1850), a fait chuter le cours de l’or, provoquant une crise du bimétallisme, c’est-à-dire de la coexistence des pièces d’or et d’argent aggravée par les effets de la guerre de Sécession, qui obligea l’Angleterre à importer plus de textiles d’Inde et à payer les soldes débiteurs de sa balance des paiements, en argent. La conjugaison de ces événements provoqua une crise des règlements en monnaies d’argent.

Pour remédier à ces troubles, le 23 décembre 1865, quatre pays signent à Paris, une convention dite « de l’Union latine » (présidée par Félix Esquirou de Parieu, fervent partisan d’une union monétaire « prélude aux fédérations pacifiques du futur ») qui permet de créer une union monétaire européenne : l’Union monétaire latine. Une autre convention, avait été signée préalablement à Paris, le 20 novembre 1865, tentant d’harmoniser les poids et titres des monnaies nationales pour sauver le régime bimétalliste de Germinal et rétablir l’intercirculation des monnaies d’argent entre les pays concernés.

Ce sont quatre pays de l’Europe « du Sud » (Belgique, France, Italie et Suisse, d’où le terme « latine »). Ils s’inspirent du système du franc germinal et fixent la valeur de l’argent au 15e de la valeur de l’or et des pièces doivent être frappées selon les mêmes diamètres, les mêmes titres (teneur en métal) et les mêmes poids. Les pièces d’or resteront inchangées ainsi que les pièces d’argent ou de 5 lires, ce qui sauvera les apparences du bimétallisme. Les autres pièces d’argent seront transformées en monnaies divisionnaires (2 francs, 1 franc, 50 centimes et 20 centimes) avec un titre réduit (835 millièmes d’argent au lieu de 900) et un pouvoir libératoire limité à 50 francs ou 50 lires.

L’Empereur Napoléon III ne désespère pas de voir l’Union latine s’étendre au monde entier…

La suite dans Monnaies & Détections n° 67

Les Cinq francs argent des Cinq pays de l’Union latine