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Vercingétorix aux enchères

Un rare statère au portrait de Vercingétorix, le chef gaulois de la tribu des Arvernes, était proposé aux enchères début juillet par la maison Drouot. De classe I pour un poids de 7,29 grammes, avec la légende « Vercingetorix » en partie rognée, au revers : cheval au galop avec un torque et une amphore, la monnaie qui n’était pas très belle, un avers décentré et usé, avait tout de même une mise à prix de 15/20 000 euros. Après des enchères très disputées c’est un enchérisseur via internet qui l’a emporté, à 83 000 euros…
Source : Drouot enchères

Un statère gaulois à 105 000 euros !

Plus les 20 % de frais acheteur, soit 126 000 €. Le plus mythique de tous les statères que l’on puisse trouver en France, mais pas le plus rare ! Un statère de Vercingétorix, la légende est malheureusement incomplète, le prix serait certainement monté plus haut, si elle l’avait été… Et pour ceux qui se posent la question, oui, il est possible de trouver cette monnaie au détecteur, quelques prospecteurs ont eu cette chance…

Source : Vente de la maison Bourgey

Une simple galerie de portraits de nos ancêtres ?

Le constat

Invention certes géniale, l’appareil photographique ne fera hélas son apparition qu’environ 2000 ans après Jésus Christ ; autrement dit pour tenter d’obtenir une image la plus fidèle possible d’un Gaulois, nous sommes contraints d’examiner ce qui a traversé les siècles, c’est à dire les objets d’art (statuaire, gravures sur bois ou sur pierre, monnaies antiques) et les écrits militaires, scientifiques ou philosophiques qui seuls demeurent en capacité de nous restituer éventuellement la physionomie de ces insaisissables Gaulois avec toute l’incertitude liée à l’origine des sources historiques.

Les sources

La « propagande » gréco-romaine

Les premiers voyageurs grecs qui sillonnent ces terres septentrionales lointaines sont forts impressionnés et décrivent les autochtones comme grands, nus, blonds et hirsutes, vivant sur des terres incultes recouvertes de forêts enveloppées de brumes ; Jules César lui-même (et son fidèle lieutenant Labienus) dans le fameux « de Bello Gallico » en français « La guerre des Gaules », se garde bien de souligner chez ces indigènes (au sens premier du terme c’est à dire les habitants originels du pays) le moindre signe de civilisation digne de ce nom (définition d’indigène mais cette fois-ci au sens figuré…) et reprend, comme le plus vulgaire des copieurs-colleurs actuels, ce qu’il a retenu des écrits grecs. Cela participe à une stratégie car, en fin calculateur, il n’ignore pas qu’il est impératif a posteriori de convaincre le sénat que ces terres tant convoitées et si riches étaient tenues par des barbares ignorants et crasseux ; en y ajoutant une migration « menaçante » et fort bien venue des Helvètes, la campagne militaire dirigée contre la Gaule relevait presque du cas de force majeure. Ainsi Rome et Jules César ne pouvaient être accusés d’impérialisme car ne remplissant que leur devoir : porter loin et fort les références et les valeurs latines. Quant aux historiens et aux géographes, qu’ils soient grecs (Hérodote et Poseidonios par exemple) ou romains (Pline l’ancien qui rapporta certains mots « gaulois » et Strabon), leurs connaissances du monde celtique étaient limitées et bien peu possédaient des certitudes sur ce qui se passait au delà de la Gaule du sud… Pour eux ces barbares se ressemblaient tous et manquaient qui plus est singulièrement d’imagination et de fantaisie surtout lorsqu’il s’agissait de se « faire une beauté » !

Tout ou presque est résumé dans ce passage de Strabon (STRABON. IV. IV, 2.) datant d’après la conquête :

« … Toute la race appelée aujourd’hui Gauloise ou Galate a la manie de la guerre ; elle est irascible, prompte à la bataille, du reste simple et sans malice. Aussi, une fois irrités, ils se rassemblent en foule pour courir aux combats, et cela avec éclat, sans aucune circonspection, de sorte qu’ils tombent facilement sous les coups de ceux qui veulent employer contre eux la stratégie. Et en effet, qu’on les excite, quand on veut, où l’on veut, pour le premier prétexte venu, on les trouve prêts à braver le danger, sans avoir pour entrer dans la lutte autre chose que leur force et leur audace… Aujourd’hui, à la vérité, ils sont tous en paix, asservis ; et ils vivent sous les ordres des Romains qui les ont conquis ; mais nous nous les figurons ainsi d’après leurs anciens temps et d’après les maximes encore subsistantes aujourd’hui chez les Germains… »

Lisez la suite dans Monnaies & Détections n° 72

Tout au long de leur longue histoire les Romains ont entretenu des relations conflictuelles avec les Gaulois et les Germains. Aussi existe-t-il d’assez nombreuses images de ces peuples sur les monnaies romaines. C’est ce dont il sera question ci-dessous. 

Denier, 48 av. JC. Avers : tête barbue de guerrier gaulois (Vercingétorix).

Adrien Blanchet est, semble-t-il, le premier a avoir eu l’idée de grouper les monnaies romaines représentant les Gaulois et les Germains (voir bibliographie n° 1). Dans un article paru en 1891, il s’est attaché à établir une sorte de catalogue des monnaies romaines représentant ou mentionnant dans leurs légendes les Gaulois et les Germains. Il dénombre et décrit ainsi plus d’une quarantaine de monnaies.

Ce catalogue est assez proche de l’exhaustivité en ce qui concerne les images de Gaulois ; il n’en va pas de même à propos des images et des mentions des Germains : en effet, si les monnaies impériales romaines qui évoquent ou qui représentent les Germains se trouvent en nombre relativement limité au commencent de l’Empire, leur nombre est de plus en plus important à partir de la fin du IIe siècle après JC et jusqu’au IVe siècle…

La suite dans Monnaies & Détections n° 66