MONNAIES ET DETECTIONS

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Monnaies et Détections

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Trouvailles 134.05

Bonjour. La lecture de l’article N°132.03 m’a redonné l’envie de parfaire l’identification de cette monnaie. Je n’arrive pas à identifier l’atelier, donc je vous la soumets. Pièce trouvée il y a une dizaine d’années dans le 89. Avers:*FERNANDUS:ET:HELISABETH:D:G:REX:ET:RE
Revers SVB:VMBRA:ALAR_VR:TVARVM:PROT. J’ai cherché sur le net mais je n’ai trouvé aucune monnaie de ce type sans lettre d’atelier ! Merci de votre aide et pour le travail que vous faites. Alain

Ce  double excellente des rois catholiques n’a pas effectivement d’atelier inscrit sur l’avers au-dessus des deux visages royaux. Nous nous sommes adressés à une grande officine espagnole qui nous a précisé que le style de la monnaie se rapportait à la ville de Ségovie au NO de Madrid et au centre de la région Castille et Léon. C’est une monnaie à 3000€ qui en vaudrait plus avec l’aqueduc qui est le symbole d’atelier de la ville concernée.

Trouvaille 134.04

Voici une petite monnaie en or. Elle fait 2 cm de diamètre, elle pèse 1g65, Pour moi il s’agirait d’un demi écu d’or de Louis XII. Les 3 symboles dans la légende m’intrigue car je ne trouve pas l’origine de l’atelier de la pièce . Elle contient 2 xps dans la légende au  lieu de trois. Elle  est légèrement voilée sur un côté. Pouvez-vous m’aider à trouver à quoi correspond cette monnaie ?  Max

Il s’agit bien d’un demi-écu au soleil de Louis XII. Frappé par la ville de Bayonne (ancre en début de légende) avec, comme vous l’avez remarqué, une variation sur la légende du revers.  Avers : ancre  LUDOVICUS DEI GRA HRA REX croissant de lune.  Ici se trouve aussi une variante dans la légende : HRA au lieu de FRA FRACOR  écu de France couronné sous un soleil ; le revers reprend la légende habituelle mais avec une partie en moins, ancre, XPS VINCIT REGNAT XPS IMPERAT et croissant de lune, croix fleurdelisée avec quadrilobe en cœur. Réf : DUP648. Votre monnaie affiche neuf centièmes de gramme en moins que le poids théorique ce qui est logique avec le frai, sa valeur était de 18 sols et 1.5 denier. On peut qualifier votre monnaie de TTB- et son estimation tourne aux alentours de 1200€ , 1500€ si la variante de légende intéresse un collectionneur

Trouvaille 134.03

deux  monnaies trouvées par  François dans l’Aude : denier au cavalier  diam 15mm poids 1g43. Monnaie fourrée. Et un denier Louis le pieux Narbonne diam 20mm, poids 1g44. Avers du denier tête casquée de Rome à droite, revers Cavalier à droite avec une lance et reste de légende COMA, réf DT3134, état TB+ à un prix estimé de 70€. La seconde est bien un denier de Louis le pieux pour Narbonne le poids nous permet de faire la différence avec l’obole qui présente la même épigraphie. Réf : DEP 690 : avers croix H LVDOVVICUS IMP revers NARBONA  en deux ligne  c’est une monnaie frappée entre 814-840 de notre ère. Etat TTB 750€

Trouvaille 134.02

Ci joint des photos d’une  romaine que j’ai trouvé ce week-end.  Un denier de Marc Antoine 6e légion, sur un flanc particulièrement épais, 4.1g Premier denier de la république non fourré pour moi ! Octave

Toujours plaisant de sauver une monnaie datant de Marc-Antoine : frappée en -32-31 avant jésus christ à Patras: ce denier a bien vécu, il présente à l’avers la légende: ANT. AVG; III VIR R.P.C à l’exergue Trirème voguant à droite avec l’acrostolium bien visible. “Antonius Augurus Triumviri Rei Publicæ Constituandæ”, (Antoine augure triumvir pour la restauration de la République). Revers : LEG – VI. Aigle Légionnaire tournée à droite entre deux étendards. “Legionis sextis”, (De la sixième Légion). Etat TB, revers décentré, prix moyen une petite centaine d’euro.  RRC 544/19.

Trouvaille 134.01

Bonjour Trouvé à Tavera Corse du sud. Je vous envoie la photo numérique de cette médaille a-t-elle une valeur et pour quelle occasion a-t-elle été frappée svp ? merci  JL

il s’agit d’un petit médaillon en bronze avec le buste de napoléon regardant à gauche et tenant une longue vue, en arrière-plan sur la gauche du buste il y a un aigle les ailes déployées. Le fait qu’il tienne une longue vue pourrait symboliser sa vision et sa stratégie en tant que leader. L’aigle, souvent associé à Napoléon, était l’emblème impérial de son règne. Votre médaillon ne fait pas référence à un évènement marquant de la vie de l’empereur. Les médaillons avec le buste de Napoléon étaient souvent créés pendant son règne et même après sa mort, en l’honneur de sa personne et de son règne. Sa valeur est insignifiante.

Souvent présentées à tort comme rouelles celtiques à rayons courbés dans divers magazines dans les années 1990 et début 200, ces objets en plomb ou alliage de cuivre d’un diamètre constant de 23-24 mm pour un poids de plus ou moins huit grammes sont coulés dans un moule bivalve et sont parfaitement usinés et centrés, ce qui indique une production industrielle moderne. Tous les exemplaires découverts possèdent un axe en fer, ce qui exclut une production antique. L’hypothèse la plus crédible étant soit une roue de jouet ancien ou de mécanisme lui aussi ancien.

Ces objets ne sont pas fréquents à découvrir en prospection. Pour ma part, j’ai déniché un seul exemplaire en plomb que j’ai cassé à l’époque de la découverte en 2005 comme objet indéterminé moderne. J’avais pensé à l’époque à une roue de jouet ancien, sans plus. Malgré avoir consulté un grand nombre de sources et d’ouvrages sur les jouets anciens, le mystère resta insondable. Encore une fois, ce fut par le plus grand des hasards que le mystère tant énervant fut résolu.

En effet, ce fut la lecture d’un catalogue de la maison Auction Team Breker de Cologne du 13 mai 2023 qui me dévoila enfin la clé du mystère, cette maison étant spécialisée dans la vente d’antiquités techniques, c’est-à-dire d’objets de science et technologie, de musique mécanique, photographie et film.

Dans ce catalogue, deux objets ont directement attirés mon attention à cause de petites roues à rayons courbés similaires à nos artéfacts indéterminés.

Trois de ces petites « roues » à rayons courbés étant présentes sur un kinematofor à air chaud daté vers 1898, et une autre roue sur un piano orchestre mélodico des années 1900, ces objets n’étant pas des roues de jouets mais bien de petites poignées remontoirs servant à remettre à zéro divers mécanismes, mais étant également des poignées de pad de vis de serrage. Il existe divers modèles de ces poignées à rayons courbés, à 4, 5 ou 6 rayons et en divers diamètres, en plomb, fer, alliage de cuivre. En réalité, il existe une très grande gamme de ces poignées, équipant quantité de jeux de science et technique.

La suite de l’article dans le magasine N°134 de Monnaies&Détections

Il était un fois une influenceuse

Bonjour

Lu dans la Provence du 2 décembre Ça peut débuter un peu comme une fable de la Fontaine;

Il était une fois une influenceuse

Qui partait avec son détecteur de métaux

Et devant ses découvertes, elle creuse

puis, fière s’expose sur les réseaux sociaux…

Joël

“Il était une fois, dans le pays de France, Des juges sévères, sans aucune clémence. Trois pièces romaines, un Louis d’or trouvé, Conduisent à des peines, la rigueur sans pitié.

Pourtant, dans ce même monde judiciaire, Des multi-délinquants, source de colère, Libres sans condamnation, malgré leurs crimes, Laissant la population dans un triste abîme.

Deux poids, deux mesures, la population s’alarme, Les jugements divergent, et le malheur désarme. Un sentiment grandit, d’injustice profonde, Il est temps d’agir, réclamant une onde.

La France interpelle, s’inquiète et demande Une justice équitable, sans que rien ne commande. Ces juges, bienveillants ou sévères, égarés, Doivent offrir à tous, un jugement équilibré.”

 Au-delà de ce petit exercice poétique sans prétention pratiqué pour répondre à Joël ,on retiendra trois choses de cet article bien tourné, dans le listing de ses trouvailles, un louis d’or soit une valeur de 350 euro sur un total de valeur historique de 440 euros soit un différentiel pour les monnaies et objets archéologiques de 90 euros , autant vous dire que dans les objets archéologiques  retenus , il devait y avoir des clous d’hypo-sandales  a la tonne….  Et la procureure parle de « vestiges inestimables » Comment se foutre de la gueule des français ? Alors que l’on est payé par ces mêmes français ! Et l’avocat de la DRAC, Monsieur Antiq (non non, cela ne s’invente pas !) estime que le fait de posséder trois détecteurs est un fait factuel de pillage ! Il est évident qu’il est dans son rôle et qu’il utilise toutes les ficelles, mais est ce que l’on traite de braconnier tout chasseur possédant plus d’un fusil de chasse ou tout pécheur ayant plus de deux gaules dans son patrimoine ? L’avocat de la défense aurait pu dégonfler cela très simplement. Quand à Xavier Delestre, on le sait, il n’a jamais été à la hauteur de son poste et se contente de tâches subalternes que se farcissent  d’habitude tous les stagiaires.

Quand je vois ce qui se passe dans ce pays, j’ai de plus en plus de mal à payer mes impôts…

Gilles Cavaillé

Sommaire 134

Vécu
4 Cahiers de prospection 2010 – 2011
8 Le trésor du Kentucky
10 Le trésor du docteur Garcia
12 Hotchkiss, un monde d’épaves
14 Detecting Finds
Actualités
16 Il était une fois une influenceuse…
17 Évolution du blog de la revue
18 Menhirs bretons
19 Brèves
Archéologie
28 La destinée muséale du « petit guerrier »
de la Bouëxière (Ille-et-Vilaine)
Artéfacts
31 Découverte d’un badge de saint Christophe
32 Les pseudo-rouelles à rayons courbés
enfin démystifiées
34 Les badges sportifs et des fêtes des fous
des XII-XVIe siècles
Histoire
40 En quête d’Arthur
43 Les rebelles de la forêt
44 Trésors de l’Arizona
Numismatique
47 Les derniers rois de Navarre
48 Le IV ne suivra pas III
50 Jérôme, ou le bonheur d’être frère
48 À propos de trois euros billets fautés
52 Où sont les Wendes ?
53 Agenda
Technique de propection
54 Au bord du chemin
Trouvailles
56 Monnaies/objets
64 Courrier
66 Librairie
67 La photo insolite !

Edito 134

Que cette nouvelle année vous soit propice et vous apporte son lot de bonheur, de joie, de santé et de trouvailles sans intérêt pour l’archéologie. Les sots ! Il est évident que les prospecteurs français ne déclarent plus rien. Cette démagogie affichée de nos fonctionnaires de la culture ripoux, bornés et incompétents est dans l’air des temps. Hélas la conjoncture mondiale ainsi que l’état déplorable dans lequel se trouve notre pays fait passer au dernier plan des médias ce qui, pour nous, reste primordial pour une prospection sereine dans un environnement calmé. Il faut continuer à se battre pour faire changer les choses. A propos de changement, je suis heureux aussi de vous apprendre que dorénavant vous pouvez vous abonner à la revue et acheter les magazines sans intermédiaires en passant par le Blog monnaiesdetections.com et vous y trouverez aussi la base de données de vos trouvailles publiées depuis 2001 dans les numéros. Un très bel outil pour identifier vos monnaies et objets sans perte de temps en lecture sur des pages web non représentatives de votre recherche. J’espère vous y voir très nombreux !

 Bonne lecture

Gilles Cavaillé

La dynastie Yi

Puisque la dynastie des Kim a été évoquée dans le n° 130 de M&D, consacrons-nous à
celle des Yi, qui, elle, a régné sur plusieurs siècles et sur toute la Corée.

E n 1423 de notre ère, le roi Sejong introduit des monnaies de cuivre d’une valeur de 1 jon qui
comportent à l’avers les caractères (chinois) o-son-t’ong-bo. Ce type va perdurer deux siècles, il est remplacé par le sang-p’yong-t’ong-bo. Lequel va circuler, lui aussi deux siècles, nous emmenant à la seconde partie du XIX e siècle… Il sera coulé dans 52 ateliers différents qui se différencient par une marque d’atelier au revers (en caractère chinois) accompagnée d’un chiffre de monnayeur. Rapidement, des monnaies de deux jons, faisant un peu plus de 9 grammes seront émises, alors que celles d’un
jon varient de 4 à 4,5 grammes. En plein milieu de cette “période” sang-p’yong-t’ong-bo, précisément en 1742, les chiffres coréens pour désigner, au revers, le fourneau du monnayeur sont remplacés par un caractère chinois pris dans le “Livre des 1000 caractères”. 1 et 2 jons, c’était un peu court pour échanger ; aussi, en 1793, l’on fit des monnaies de 10 jons (chip-jon-t’ong- bo à l’avers, toujours en chinois) … De tailles variables, au revers nu, elles sont rares, car leur émission cesse l’année de l’avènement d’un géant en Europe (ce qui n’a rien à voir mais permet de retenir la date) : 1804. Pendant deux années, on s’essaya à une monnaie de 100 jons, laquelle déclencha une inflation colossale avant d’être retirée en 1868. Cet échec pour le commerce, mais rentable pour l’État, amena une autorisation de circulation pour les sapèques chinoises. L’empire de Chine étant alors le suzerain du royaume de Corée, son écriture
étant pratiquée par les lettrés de préférence à l’alphabet coréen, les monnaies de l’immense voisin représentèrent bientôt un tiers de la circulation monétaire. En 1883, une monnaie de 5 jons fut brièvement émise, là aussi avec des tailles variables et, donc un nombre incroyable de variétés. Toutes ces monnaies furent massivement exportées après 1906, pour la refonte, afin de pallier à la pénurie mondiale de cuivre. Mais depuis 1894, la Corée est sous influence japonaise. L’Empire du Soleil Levant a rem- placé la suzeraineté, toute théorique, de celui du Milieu lequel consacre toutes ses maigres ressources militaires à lutter contre les Français au Tonkin depuis dix ans. Exit la Chine, donc, et arrivée des Japonais qui sont
rapidement défiés par les Russes. Eux aussi aimeraient bien mettre la main sur la péninsule coréenne mais leur défaite inattendue contre les Japonais va accélérer la chute de la monarchie coréenne qui ne peut plus jouer sur plusieurs tableaux. Avant de la liquider, les Japonais

La suite de l’article sur le numéro 133 de la revue Monnaies&Détections.