MONNAIES ET DETECTIONS

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Monnaies et Détections

Catégorie : Vécu

L’incroyable gâchis du Grand Bon Dieu

Dans les brèves du n° 122 de Monnaies et Détections de février-mars 2022 fut évoqué le trésor du Grand Bon Dieu, à Thuin, en Belgique ; ce gâchis est le plus grand scandale historico-politico-archéologique de Belgique, dû à l’inaction des instances historiques, archéologiques, politiques de la région wallonne et aussi des autorités de la ville de Thuin, première fautive dans le dossier, et qui par leur incompétence livrèrent ce site exceptionnel aux pilleurs pendant presque 40 années (1980-2018), histoire d’un vaudeville incroyable et puant.

La petite cité de Thuin fut un très haut lieu de la tribu des Nerviens (les plus braves de toute la Gaule selon César) et qui furent à deux doigts de vaincre César et ses légions sur le Sabis. La première mention écrite de Thuin remonte à l’année 868, dans le polyptique de l’abbaye de Lobbes, dans une indication latine « Laubacus cum appendis ejus tudinio castello » car la cité comporte deux sites fortifiés, le premier à l’emplacement de la ville haute actuelle où fut construit une forteresse pour résister aux invasions vikings et hongroises, et le site du bois du Grand Bon Dieu, situé en face du premier cité et d’origine néolitique.

Territoires nerviens en Gaule Belgique.

Thuin, d’origine celtique Tudinium, signifie colline-promontoire fortifiée. Cela colle parfaitement à la situation de la cité, avec l’éperon barré du Grand Bon Dieu et le promontoire rocheux de la ville haute.
Ainsi, l’origine celtique de Thuin reste incontestable comme le prouve d’autres lieux de la cité, le lieu dit « bois du Grand Bon Dieu » est le souvenir du dieu gaulois Daghda ou Lug, surnommé par les Gaulois eux-mêmes « le Grand Bon Dieu », un autre lieu-dit évocateur étant « le bois de Luiseul », situé au pied de l’oppidum celtique, lui aussi nommé à partir du nom du dieu de la lumière Lug (lux en latin). Le Ry de la Gaulette signifie « ruisseau du passage étroit » et se situe sur la droite de l’entrée étroite et entourait l’oppidum.
Le ruisseau de Biesmelle qui entoure le site est lui aussi d’origine celtique, signifiant castor. La Biesmelle serait donc étymologiquement « la rivière aux castors ». Certains auteurs pensent que Thuin fut la capitale des Nerviens avant et pendant la guerre des Gaules, c’est-à-dire avant les années -16 et -12 quand Auguste procède à une réorganisation administrative de la Gaule Belgique. Le territoire nervien garde son ancienne extension et devient la civitas nerviorum. Un chef-lieu est créé et institué Bagacum (Bavai). De plus, les deux sites de Thuin, ensemble forment une surface de plus de 100 hectares. Enfin, les découvertes effectuées sur le site plaident en la faveur d’un très haut lieu stratégique et religieux des Nerviens. Cela semble indiscutable. La découverte de balles de frondes romaines en plomb, démontre aussi que le site du Grand Bon Dieu n’a jamais été urbanisé, les sols étant vierges de toutes constructions solides et modernes.
Par la suite, le site tombe dans l’oubli et cela jusqu’au IXe siècle et l’arrivée en 879 de la grande armée viking dans nos régions. Les Vikings arrivent à Thuin par bateaux, sur la Sambre, la ville haute fortifiée. Les Vikings ravagent la région et établissent un campement à Thuin (probablement sur le site du Grand Bon Dieu). Pendant deux années, les expéditions partent de ce campement. En 881, Reignier Long Col, seigneur du Hainaut, arrive à Thuin par bateau et déclenche une terrible bataille sur la Sambre. Les drakkars vikings sont pulvérisés par les navires francs. La déroute est totale pour les Vikings, les survivants prennent la fuite par le fleuve et se réfugient à Ypres, dans un autre camp viking. Par la suite, le site de Thuin servira longtemps de halte aux armées de passages lors des très nombreuses guerres.

Messerschmitt dans le Sud‑Ouest

En 1943 et 1944, Tarbes et Pau sont deux grandes bases écoles pour les jeunes pilotes allemands.
Ces aérodromes éloignés du front bénéficient d’une météo clémente et sont parfaits pour l’entrainement des jeunes pilotes de la Luftwaffe (1). Les escadrilles JG101 et les JagdGruppe Sud et West y volent fréquemment. Une activité fébrile y règne au quotidien : les jeunes pilotes décollent et se posent sans arrêt, parfois pour des vols de quelques minutes seulement.

Des appareils nombreux mais beaucoup de « casse »

De nombreux types d’avions très différents sont utilisés : des Dewoitine 520 français repeints aux couleurs allemandes (2), des Messerschmitt Bf 109 E F ou G (3), des Arado96, et même un « oiseau rare » le Messerschmitt Bf 109 biplace spécialement modifié pour l’entrainement, le Me109G12.
Certains Messerschmitt Bf 109E sont équipés de patins latéraux sous la voilure, pour que les jeunes pilotes puissent s’entrainer au roulage en limitant le risque de cheval de bois. Ces machines sont surnommées « idiotenbock » (4) (qui pourrait se traduire par « la chèvre de l’imbécile »).

Le secret de la Licorne

En 2018, un prospecteur anglais qui a préféré garder l’anonymat prospecte un champ dans le Buckinghamshire, c’est une prairie verdoyante, il fait beau et son détecteur de métaux ronronne, bref un monde parfait, quand tout à coup un signal bien net se fait entendre, notre chanceux prospecteur creuse et trouve de l’or ! L’histoire ne dit pas si c’est la première fois, pour le métal jaune, mais la découverte est superbe, une grosse chevalière en or, pesant un peu plus de 20 grammes !

Une chevalière avec des armoiries, un blason orne le chaton. En nettoyant la terre, l’inventeur de ce petit trésor, qui sera classé comme tel par le British Museum, aperçoit un motif gravé à l’intérieur de la chevalière, sous le chaton, une Licorne ! L’animal mythique de nombreuses mythologies !
Encore plus surprenant : au nettoyage, le chaton portant le blason sur une face et la Licorne sur l’autre, se débloque et tourne sur lui-même ! Le propriétaire avait donc le choix entre son blason ou la Licorne, la bague sera datée du 17e siècle. Une découverte exceptionnelle, ce type de bague à système et de ce poids, pour cette époque est vraiment rare.
Les bagues à chaton tournant sur eux-mêmes, ne sont, elles, pas rares, elles sont connues depuis la plus haute antiquité, des bagues phéniciennes et égyptiennes de ce type sont courantes, il en existe même des mérovingiennes, mais à chaque fois c’est le chaton complet qui tourne sur lui-même, tout le plateau, c’est beaucoup plus simple…

Que sont devenues les monnaies d’antan ?

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’au fur et à mesure que les années passent et que les produits chimiques sont déversés dans les champs, les monnaies ne brillent plus par leur patine… Imbéciles d’archéologues français qui nient impunément ce constat et ignorent les écrits scientifiques à ce propos de leurs collègues anglais.
Les seules monnaies quasiment lisibles sont un sesterce d’Elagabal qui a régné de 218 à 222 et de Gordien III. Suit un antoninien d’Otacilia Sévera, la femme de Philippe I qui fut empereur en 244-249. Un antoninien de ce dernier est d’ailleurs lisible, grace à la présence du métal argent qui se dégrade moins que le bronze dans le sol.

Toulouse 23 janvier 1944 : les déboires de la Luftwaffe

L’occupation allemande dans le sud ouest de la France

Fin 1943, l’armée allemande occupe le sud-ouest de la France et sa présence est forte.
A l’automne 1943, le Feld Marechal de la Luftwaffe Hugo Sperrle procède à une inspection en règle à Toulouse-Francazal. Débarquant d’un Junkers52 en tôle ondulée, le « gros » maréchal fait une tournée des troupes (1), serrant les mains de militaires en uniforme de parade, saluant en particulier l’escadrille KG76.
Cette escadrille (« KampfGeschwader » 76 – escadre de combat) est équipée de bombardiers bimoteurs Junkers88 (2) c’est une escadrille d’attaque mais c’est aussi une unité d’entrainement pour les jeunes pilotes, avant qu’ils n’aillent rejoindre le front.

Basée à Francazal, elle effectue souvent des démonstrations de force pour impressionner la population, c’est l’un des volets de la guerre psychologique menée par le Reich. Le 9 novembre 1943, par exemple, une parade aérienne a lieu sur Toulouse. Les avions du quatrième groupe de la KG76 survolent Toulouse à très basse altitude. Les Junkers88 passent en rase motte au-dessus des toits de la « ville rose » (3) pendant que les soldats défilent dans la rue au son de la fanfare (4).

23 janvier 1944 : branle bas de combat !

Le dimanche 23 janvier 1944, la Luftwaffe est sur le pied de guerre. Les alliés ont débarqué la veille en Italie, à Anzio-Nettuno (opération « Shingle » ) (5) et tous les avions allemands basés dans le sud de la France attaquent la flotte alliée. Plus de 200 avions sont en l’air ce jour-là. Les Heinkel 177 de l’escadrille KG40 décollent de Bordeaux, les Junkers 88 de la KG26 de Montpellier, et les Dornier 217 de la KG100 de Toulouse/Blagnac.

Découverte d’un trésor dissimulé

Vouloir passer une frontière avec des pièces de monnaie peut comporter certains risques. C’est ainsi qu’à la frontière entre la Turquie et la Bulgarie des douaniers de ce pays ont fait une découverte qui place deux automobilistes en mauvaise situation.

D’après le site internet News.bg/Bulgaria, ce 29 janvier 2022 à un poste frontière près de la ville de Lesovo, des douaniers bulgares arrêtent une voiture immatriculée en Bulgarie et rentrant de Turquie. A l’intérieur deux automobilistes bulgares annoncent n’avoir rien à déclarer. La fouille de la voiture et des bagages qu’elle contient amènent les douaniers à s’intéresser plus particulièrement à un sac de voyage contenant entre autres objets des masques de protection respiratoire. Dans l’un de ceux-ci une surprise les attend. Il y a été glissé 35 monnaies antiques en bronze qui semblent être d’origines romaine et byzantine et datées des IVe et Ve siècles après JC !

La monnaie d’une vie !

26 septembre 1914 à Lebbeke, Flandre-Orientale, Belgique, le jeune soldat Optatius Buyssens (1) est sur le front, dans les tranchées de la guerre de 14. Malgré des problèmes de santé, Optatius a réussi à se faire engager dans l’armée belge ; ce jour-là, le 26 septembre, le temps est couvert, un épais brouillard mêlé aux fumées et fumigènes des combats brouille la vue, on n’y voit pas à dix mètres et pourtant les Allemands sont là, tous près… Optatius est en mouvement, il essaie de se déplacer en faisant le moins de bruit possible, quand l’improbable se produit : une pile de monnaies qu’il a dans une de ses poches se met à tinter ! Des grosses monnaies d’argent, belges et françaises qui ont alors cours, début 1900. Le cliquetis des monnaies le fait repérer par un Allemand qui le tire comme un lapin, et Optatius prend la balle en pleine poitrine !
Il tombe comme foudroyé, l’Allemand s’approche, lui donne un coup de pied dans la tête, aucune réaction, le croyant mort l’Allemand poursuit son chemin. Quelques instants plus tard, Optatius va se relever vivant et sain et sauf, la pile de monnaies dans sa poche, celle-là même qui l’a fait repérer, lui a sauvé la vie, en arrêtant la balle allemande ! (2 & 3)
Optatius va survire à la guerre de 14-18, ce qui était déjà un beau fait d’armes, étant donné qu’on estime à environ dix-millions le nombre de soldats qui y ont laissé leur peau… Optatius est mort dans son lit, en 1958, et s’il n’est plus de ce monde, la pile de monnaies d’argent, elle, est toujours là ! Elle est en possession de son petit-fils Vincent, c’est à lui que l’on doit cette histoire qu’il a publiée sur les réseaux sociaux, Reddit entre autres, une sorte de Twitter en Amérique du Nord, sur lequel Vincent à eu près de deux millions de vues grâce à cette histoire hors norme !

La suite dans Monnaies & Détections n° 123

Cette monnaie totalement inédite fut mise au jour en 2021 dans des circonstances inconnues, l’inventeur ayant gardé le silence sur le lieu et la date de découverte. On ignore à ce jour si cette monnaie fut découverte isolée ou si elle provient d’un dépôt plus important ! Cette façon de faire n’est vraiment pas habituelle en Angleterre ! L’auteur de la découverte a peut-être prospecté sans autorisation ? ou espère peut-être faire d’autres découvertes dans le secteur ! Le mystère plane.
Voilà aussi pourquoi cette monnaie fut publiée en Belgique et identifiée comme étant un esterlin inédit d’Adolphe de Waldeck, prince-évêque de Liège de 1301 à 1302, d’où la rareté extrême des monnaies émises par ce prince évêque. Trois monnaies sont aussi connues à ce jour (répertoriées et publiées) !
La monnaie en argent est fissurée et incomplète. Elle provient de l’atelier de Huy et date de l’année 1302, le poids et diamètre sont inconnus ! La découverte de cette monnaie en Angleterre illustre bien les relations commerciales entre la principauté de Liège et l’île de Bretagne, principalement sur le commerce des draps et de la laine.
Avant cette découverte anglaise, seules 2 monnaies d’Adolphe de Waldeck étaient connues, deux deniers d’argent de l’atelier de Liège datés de 1301. Cette découverte anglaise ouvre ainsi de nouvelles perspectives, c’est-à-dire que l’atelier de Huy doit avoir également frappé des deniers d’argent inconnus à ce jour, mais, aussi que l’atelier de Liège doit avoir lui aussi frappé des esterlins eux aussi inconnus à ce jour !

La suite dans Monnaies & Détections n° 122

Les casques en bronze de Verksø

Contrairement à leurs descendants féroces et guerriers, le peuple de l’âge du Bronze scandinave vivait dans un paysage arcadien au climat chaud et à la culture paisible.
A cette époque, le soleil était considéré comme féminin dans la mythologie nordique, de très nombreuses découvertes de l’âge du Bronze nordique, indiquent une religion adorant le soleil, pour laquelle une grande variété d’animaux sacrés servaient une déesse que les fidèles nommaient Sol ou Sunna. Ces peuples pratiquant aussi le culte de la fertilité lors des cérémonies religieuses, lors de ces cérémonies un grand nombre d’offrandes, animales, nourritures ou objets précieux étaient offerts à la terre ou aux eaux. En septembre 1942, des ouvriers œuvrant dans la tourbière de Brøns Mose sur l’île de Secland au Danemark, découvrirent dans une fosse creusée par eux un objet solide, un récipient en argile cassé et des fragments de bronze, le tout détruit par leur travail !
Les ouvriers ne sachant que faire de cette découverte n’ayant aucune valeur à leurs yeux étaient loin de se douter d’avoir en réalité découvert un des plus grands trésors du Danemark.
La trouvaille fut confiée à des archéologues qui retournèrent sur le lieu de la découverte plusieurs mois après et organisèrent une fouille méthodique et récoltèrent d’autres fragments en bronze dispersés dans la fosse qu’ils assemblèrent petit à petit.

Le disque de Nebra, 30 cm Ø pour 2 kilos fut découvert en Allemagne par 2 pilleurs de site archéologique de la montagne du Mittelberg en Saxe-Anhalt. Le disque étant accompagné de 2 haches, d’un burin, de deux épées et d’un assortiment de bracelets en spirale, le tout fut proposé à la vente pour 400 000 dollars. Les chercheurs pensent que le disque ne constitue que la moitié d’une paire et qu’il reste un autre disque à découvrir ! conservé et caché par les pilleurs, en attente de jours meilleurs !

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Le poinçon de Lambesc ou les méfaits du SRA de PACA

Lu dans les cahiers numismatique de la SENA n° 230 décembre 2021 un intéressant article consacré sur le poinçon monétaire dit « de Lambesc » et les outils monétaires massaliétes. Les auteurs, L.-P. Delestrée, J.A. Chevillon et Karim Méziane ne m’en voudront pas je l’espère, si je vous résume cet article sommairement car les pensées qui m’ont traversé l’esprit, à la lecture de cette étude, soulèvent plus de questions sur la forme et l’accès à l’information de base que le fond de l’article.

En 2012, M. Feugère consacrait quelques lignes, sur la foi de médiocres clichés sur ce poinçon apparu sur le net et déclarait que ce poinçon était un document de première importance. En 2016, l’inventeur le présente sur Ebay avec de bons clichés. Le SRA lui tombe dessus, s’ensuit une procédure pénale, l’inventeur paie une amende, le poinçon est récupéré par la DRAC de la région Paca mais il ne fut pas procédé au classement qui pourtant s’imposait en raison de l’intérêt exceptionnel de l’objet. A noter que le droit de propriété de l’Etat sur cet objet est douteux car le juge reconnaissait le caractère fortuit de la trouvaille, dès lors que les faits étaient antérieurs à la loi sur le patrimoine de 2016, on peut se poser des questions sur les éventuelles pressions exercées pour ce jugement…

L’étude proprement dite 

Le poinçon comporte une empreinte intacte ce qui permet l’hypothèse très probable d’un outil intermédiaire pour la réalisation d’un coin neuf à l’identique du précédent qui se serait cassé. Il suffisait à l’artisan d’imprimer une empreinte sur un support en argile crue, en cire ou en métal mou (disques monétaires par exemple) permettant d’obtenir une image en relief sur une pastille d’argile destinée à être fixée sur la base du moule dans lequel, après cuisson, devait être coulé le bronze nécessaire à la fabrication du coin lui-même. Une telle manipulation permet d’expliquer le très bon état de conservation de la plupart des poinçons monétaires connus et du poinçon dit de Lambesc en particulier. D. Hollard et L.-P. Delestrée pensent que le poinçon de Lambesc a été coulé de la manière suivante : une obole de Marseille a été enfoncée dans une plaque d’argile, l’artisan a ensuite monté une paroi circulaire autour de la plaque en la rétrécissant (cône), après séchage il y a eu coulage du métal en fusion. Typochronologiquement, la monnaie ayant servi à la fabrication du poinçon est celle du groupe G dans les séries émises au IV et IIIe siècle avant JC (référence trésor de Lattes). La déduction des auteurs fait donc remonter la fabrication du poinçon à la fin du IVe siècle et au cours du IIIe siècle avant notre ère.
Après l’étude du poinçon, les auteurs se penchent sur les outils correspondant à ce monnayage et cette époque. Il s’avère que depuis la première découverte de poinçon monétaire gaulois en 1986, leur nombre est passé à 18 à ce jour (décembre 2021) et sur ces 18, cinq y compris celui de cette étude appartiennent aux chaines de fabrications des monnaies massaliètes : le poinçon d’Aix en Provence 2010, le poinçon de Lambesc 2012, le poinçon de la Cloche, poinçon vente CGB mars 2015, poinçon vente Palombo, mai 2004 (ce dernier ayant trait aux drachmes légères les autres aux oboles).
Face à cette abondance de poinçons, un seul coin est connu : celui de droit d’obole massaliéte, vente Albuquerque mars 1992. D’après l’étude de l’unique cliché en leur possession les auteurs rapprochent ce coin d’une série de monnaie à la tête à gauche frappée sur flan court connue et étudiée sur le trésor d’Entremont et les éléments nettement plus dissociés et simplifiés du motif au relief très atténué semblent dater de la fin du IIe siècle ou du début du Ier siècle avant.
L’article se termine sur la présentation de deux nouveaux outils monétaires qui ont fait récemment leur apparition officieuse. Le coin monétaire de Pourrières et le poinçon monétaire d’une obole salyenne « au long nez ».
Pour le premier, on n’a que deux clichés pour étude et une provenance approximative. L’étude de la gravure permet de rattacher la création de ce coin monétaire d’obole de Marseille entre la fin du IIIe et le milieu de la première partie du IIe siècle avant JC. Pour le second, l’empreinte moulée est une imitation indigène des oboles de Marseille émises en Provence dans la première partie du Ier siècle avant JC. Ces monnaies sont attribuables à certaines ethnies présentes au sein de la confédération des Salyens. Les auteurs ont retrouvé cinq monnaies dont le droit correspond à celui du poinçon, l’une est référencée dans l’ouvrage de H. Dhermy publié en 2011 et les quatre autres dans celui de J. Desquines édité en 2018. Malgré l’usure générale du poinçon, on retrouve sur les monnaies tous les détails présents sur celui-ci ; ces caractéristiques sont typiques des oboles « au long nez » qui proviennent pour la plupart, de la Provence centrale et plus particulièrement du territoire des tritolli (bassin de saint Maximin la Sainte Baume).

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