Bonjour à tous, vous est-il possible de m’en dire davantage sur ces trois artefacts sortis des terres seine-et-marnaises ? Tout d’abord, cette découverte du fossoyeur : une magnifique plaque d’argent massif (63×50 mm et 2 mm d’épaisseur). Elle possède un poinçon sur la tranche. D’un côté est représentée une figure « biblique » signée G. Dupré et de l’autre un extrait d’une poésie de Lamartine. Ensuite, deux de mes trouvailles : un joli potin d’environ 20 mm de diamètre, sur une face on peut voir un visage et sur l’autre, un cheval magnifiquement stylisé. Et pour finir, cette magnifique fibule en bronze (50 x 25 mm) avec trois globules recouverts de pâte de verre ou d’émail orange. À l’avance, merci. Kona des géos trouvent sous.
Il est peu courant de trouver des écus de 5 francs perdus dans le sol. En effet, de par leur taille et leur poids, la perte de cette monnaie était très souvent remarquée par son propriétaire. Si d’aventure cette barrière était franchie, la monnaie avait aussi de grandes chances d’être ramassée par une autre personne qui passait par là un peu plus tard. Alors que dire de cette médaille encore plus volumineuse et bien plus rare à égarer en campagne qu’une pièce de 100 sous qui avait quand même l’excuse d’être à sa place dans une poche percée ?! Et bien que le fossoyeur soit une personne chanceuse me paraît pour le moins approprié ! Revenons à cette médaille de Georges Dupré, Georges Dupré est le petit-neveu de Augustin Dupré, graveur général de la Monnaie de Paris en 1791. Georges fut graveur à Saint-Étienne, formé à l’École des Arts Industriels avant de devenir l’un des plus grands médailleurs français. À son sujet, Joanny Durand écrivit une anecdote significative. L’histoire se passa à Paris où le jeune apprenti travaillait depuis 1883 chez Marioton en qualité de ciseleur d’art. Reçu à l’École Nationale des Beaux-Arts en 1892, il devait, comme le voulait la coutume, montrer son savoir-faire le premier jour et subir les sarcasmes du maître d’atelier et des anciens de l’école. Dupré présenta une réduction en acier, inachevée, de l’un des « chevaux de Marly » qui montent la garde à l’entrée des Champs-Élysées. Le professeur qui n’était autre qu’Oscar Roty, l’auteur de la « Semeuse », resta bouche bée devant l’objet. Aucun membre de l’école n’aurait été capable de faire mieux et Roty déclara : « Voilà qui classe un maître. Il n’est pas à faire ; il est formé. » À la même époque, il prit part au concours de Rome et obtint un second Grand Prix ! La médaille retrouvée par le fossoyeur est le célèbre thème : « Salut ô soleil » qui date de son séjour à la Villa Médicis et qui fit l’admiration de la critique de l’époque et lui octroya une médaille au Salon de 1899. Le revers fait mention d’un poème de Lamartine : Méditations poétiques, qui est un recueil caractéristique du lyrisme romantique. Les Méditations poétiques regroupent des poèmes célébrant la nature dans ses affinités avec la sensibilité humaine. « Le vallon » marque une opposition entre la stabilité de la nature avec l’instabilité de l’homme. Et la phrase présente au revers : « Quand tout change pour toi, la nature est la même, et le même soleil se lève sur tes jours. » est extraite de la deuxième strophe du « Vallon ». De par son séjour en terre, cette médaille est abimée, mais cela n’enlève en rien le plaisir que son découvreur a dû ressentir lors de son exhumation !
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