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Le trésor de l’abbaye

Dépliez une carte de France, promenez votre doigt au hasard, approchez-vous de la région Rhone/Alpes… Continuez et approchez-vous de l’Ardèche, là, cherchez un petit village du nom de Mazan-l’abbaye, vous y êtes ! De prime abord, rien de spécial ne distingue ce petit village pittoresque d’un autre, si ce n’est les ruines d’une ancienne abbaye. Mais avant de se plonger dans la légende, un peu d’histoire…

Naissance et vie de l’abbaye

Vers 1119/1123, une abbaye est construite dans le « Mas d’Adam », propriété du seigneur local “DeGéorant” qui le céda à l’évêque Devivier qui voyait le moyen de profiter des moines et qui désirait développer l’économie de sa région (et s’enrichir aussi par la même occasion). Dès le début du XIIe siècle, des chanoines vinrent s’installer sur le lieu du « Mas d’Adam » qui deviendra par la suite Mazan…
Comme il était de coutume à l’époque, plusieurs seigneurs et fortunes de local, firent don de terres à l’abbaye, celle-ci devint si importante que d’autres abbayes furent construites grâce aux richesses accumulées.
L’église était la plus grande et la plus belle de la région, 52 m de long et 24 m de large avec de grandes arches, un grand oculus, une coupole et des piliers intérieurs taillés dans du tuf rouge volcanique. Prospère de par ses terres et les richesses qu’elle a su en tirer, l’abbaye va prospérer jusqu’au XIIIe siècle.

Début du déclin

Après cette époque, certains événements commencent à faire vaciller la communauté religieuse. Pendant la guerre de 100 ans, les moines seront obligés de construire des fortifications autour de l’abbaye pour repousser les pillages (en partie toujours visibles), ensuite il y eut les guerres de religion, le climat qui changea et mis à mal l’agriculture locale (leur ressource de revenus principaux) puis les épidémies telles que la peste.
Suite à de nombreuses vicissitudes, l’abbaye perdit de son importance et de sa splendeur, elle tomba lentement dans l’oubli et les moines quittèrent peu à peu la région. Quand la Révolution arriva, il ne restait plus que 6 moines pour gérer la congrégation religieuse et les bâtiments.

Mise à mort

Le 13 février 1790, l’Assemblée nationale décréta la fin des ordres religieux et les bâtiments devinrent propriété de l’État et de la nation.
Quant aux quelques moines restants, ils demandèrent à pouvoir retourner dans leurs familles respectives. Les bâtiments furent ensuite vendus comme biens nationaux, c’en était fini de l’abbaye.
En 1843, on décide de construire une nouvelle église en utilisant les pierres de l’abbaye, une fois cela fait, les habitants des alentours vinrent se servir en matériaux de construction pour leur propre compte (cela était chose courante à l’époque). En 1905, face au péril que représentaient les ruines et le reste des arches, il fut décidé de dynamiter ce qui risquait de s’effondrer (méthode plutôt radicale). Les ruines et ce qui restait furent classés monuments historiques en 1946.
De nos jours il ne reste que des ruines de ce qui fut autrefois un centre religieux important à l’échelle locale, une partie du cloître, de l’église et une tour sont visibles et peuvent se visiter.

La suite dans Monnaies & Détections n° 121

L’étrange affaire d’Orval

Ruines d’Orval, XIIe siècle.

La vallée d’or située dans les Ardennes belges tire son nom de val d’or qui par la suite deviendra Orval. Cette vallée boisée abrite dans son cœur de mystérieuses ruines, les ruines de la célèbre abbaye détruite par les Français en 1793. Cette abbaye fut le théâtre de bien des évènements, disparition, mort, liaisons cachées, légendes. L’histoire de cette abbaye commence vers 1040. Des moines italiens fuyant la guerre civile s’installent dans cette vallée avec l’accord du seigneur local, leur but construire un havre de paix, une abbaye malgré les obstacles de toutes sortes, épidémies, guerres, pillages. Les cisterciens demeureront à Orval jusqu’à la Révolution. En 1793, dans la folie meurtrière née lors de la Révolution française, des hordes de sauvages mettent la belle abbaye d’Orval à feu et à sang. Ils emportent tout ce qui à leurs yeux revêt de la valeur. En réalité, ils cherchent les trésors, celui de l’abbaye, mais surtout celui de Louis XVI, roi déchu. Ils ne trouveront aucun des deux.
Mais revenons à l’origine de l’abbaye, un jour de 1076. Une princesse, Mathilde de son prénom, perdit son mari Godefroid le Bossu, duc de Lotharingie, assassiné par un émissaire de Robert le Frison, comte de Flandres. Il laissait une veuve et un fils de huit ans. Mathilde était l’illustre amie de Grégoire VII, le protecteur du Saint-Siège en Italie. Retirée d’abord auprès de son neveu Godefroid de Bouillon, elle éprouva un nouveau malheur. Son fils, ayant suivi d’autres enfants de son âge sur la Semois alors congelée, tomba dans un trou et d’une manière si malheureuse que la glace lui trancha la tête. Ne pouvant habiter plus longtemps un lieu qui lui rappelait d’aussi tristes souvenirs et décidée à retourner en Italie, la pauvre mère se retira en attendant à Chiny auprès du comte Arnould II. Un jour, Mathilde et le comte allèrent visiter les moines installés dans leur abbaye. Mathilde fut conduite près d’une fontaine qui fournissait la seule boisson admise à la table des religieux. La curiosité féminine l’ayant poussée à plonger la main dans l’eau, elle laissa échapper son anneau nuptial. Grand fut son émoi quand elle s’en aperçut. Dans sa détresse, elle s’adressa à la Vierge Marie et son vœu à peine était fait que l’anneau réapparut au-dessus de l’eau dans la gueule d’une truite. La reconnaissance de la pieuse princesse se manifesta par des témoignages splendides. L’abbaye obtint un notable accroissement de domaines. Le nom de Val-d’Or lui est resté et un écu-armoirie portant une bague dans la gueule d’une truite devint le symbole de l’abbaye. Celui-ci est toujours d’actualité, on le retrouve de nos jours sur tous les produits de l’abbaye, fromages, bières, etc…
A la fin du XVIIe siècle, la réputation de Val-d’Or est bien connue dans la région, à tel point que nombreux sont ceux croyant fermement qu’un trésor est caché quelque part dans l’abbaye. Les sans-culottes en sont convaincus et avant de jeter des torches enflammées dans les bâtiments, ils ont fouillé partout, allant même à abattre des murs entiers au canon. Dans les alentours d’Orval, les paysans sont formels, nous, on les a vus, les moines, avant de partir précipitamment, ils ont enterré une partie de leur fortune. D’autant qu’on raconte aussi que Louis XVI y aurait envoyé des chariots bourrés de pièces d’or. Alors, où fut caché le trésor de l’armée de l’est, sans doute enrichi des bijoux et pierreries des princesses et du trésor personnel de Louis XVI ? L’hypothèse évoque un souterrain sous Orval où les moines cachèrent les deux trésors, hypothèse d’autant plus vraisemblable que cet amas d’or, d’argent et d’objets précieux ne fut jamais retrouvé après l’incendie qui détruisit l’abbaye. Le souterrain reste à découvrir…, d’autant plus que l’on sait qu’en 1794 un des moines ayant la langue bien pendue sur ce sujet, disparut sans laisser de traces. Cela rajoute encore un peu plus de mystère.

Orval de nos jours.

… La suite de l’article dans Monnaies & Détections n° 99