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L’île de la Passion ou le trésor rêvé de Clipperton

L’anneau corallien

L’île de Clipperton est un atoll corallien fermé, baigné par les eaux de l’Océan Pacifique, à quelques mille deux cent quatre-vingt kilomètres des côtes du Mexique. Clipperton est un îlot à l’apparence singulière, en effet, vu d’avion, il présente une forme en anneau, le centre de l’atoll  accueille un lagon qui s’enfonce à plus de trente-quatre mètres de profondeur. Une portion de ce bout de terre est recouverte de cocotiers. Au nord-ouest s’étend une piste d’atterrissage construite par les Américains au cours de la dernière guerre.

L’île est d’un abord malaisé, entourée de récifs coralliens, elle demeure un piège redoutable pour les navires qui s’en approchent. On peut encore remarquer de nos jours les vestiges de plusieurs bateaux échoués qui pourrissent sur ses plages.

Une souveraineté disputée

L’îlot fut pour la première fois découvert par deux marins français, les capitaines de frégates, Michel du Bocage et Martin de Chassiron. L’atoll corallien fut nommé Ile de la Passion en souvenir du jour de sa découverte, un certain vendredi Saint, le 2 avril 1711. Les deux officiers purent dresser la première carte de l’île en ce début du XVIIIe siècle. Pourtant, les Mexicains contredisent cette découverte et affirment que des navigateurs espagnols auraient abordé l’atoll, bien avant les deux Français.

Néanmoins, l’île n’a en apparence que peu de ressources naturelles, une poignée de cocotiers, une colonie de crabes et une immense volière peuplée d’une quinzaine d’espèces d’oiseaux de mer… Le guano, voilà la vraie richesse de l’île. Outre ces ressources en phosphates, la France voit en ce bout de terre un point stratégique remarquable, face à l’Isthme de Panama. Le 17 novembre 1858, le Lieutenant Le Coat de Kerveguen en prend officiellement possession au nom de la France. Puis ce sont les Etats-Unis en 1892 qui exploitent la ressource naturelle. Le Mexique n’admet pas cette souveraineté et revendique l’atoll en 1897. Des compagnies exploitant le guano sont désormais implantées sur l’île durant plusieurs dizaines d’années.

Pourtant, en 1914, le calme apparent de cette colonie d’exploitants mexicains est troublé par un naufrage qui bouleverse le quotidien de la communauté. La goélette américaine Nokomis est drossée sur les récifs de corail lors d’une violente tempête. Douze survivants accostent sur l’atoll, dont le capitaine Jensen et sa famille. Malheureusement, il n’y a pas assez de ressources pour nourrir douze bouches supplémentaires. Le capitaine Jensen prend la décision d’envoyer quatre de ses marins dans une barque, au gré des courants, pour aller quérir de l’aide. Ils réussissent à accoster au Mexique après dix-sept jours de mer et obtiennent une aide militaire. C’est un croiseur américain en escale à Acapulco qui viendra chercher les naufragés. Pourtant les membres de la colonie mexicaine, commandés par le Capitaine Ramon Arnaud, refusent le rapatriement vers le Mexique. En effet, une guerre civile déchire le pays et Arnaud préfère attendre un retour au calme pour rejoindre son pays avec les quarante résidents de l’île. Mal lui en prit, aucun navire de ravitaillement ne viendra plus accoster l’atoll. Les hommes et les femmes périssent de malnutrition et de scorbut. Les denrées naturelles de l’île ne sont plus satisfaisantes à la survie du groupe. Le capitaine croit apercevoir un jour une voile sur l’horizon, il ordonne alors à ses hommes de rejoindre le navire en barque, laissant sur l’île, femmes et enfants ainsi que le gardien de phare, un dénommé Alvarez. Pour une raison inconnue, une bagarre éclate dans la chaloupe qui se renverse sous les yeux de la femme du capitaine…

La suite dans Monnaies & Détections n° 77