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Le monnayage colonial français

Le monnayage atypique de la Nouvelle-France (première partie)

L’histoire coloniale de l’Amérique commence peu après la découverte du Nouveau Monde par les Européens (Christophe Colomb en 1492).

Carte des possessions européennes suite au traité de Tordésillas en 1494.

Les Espagnols et les Portugais se partagent les nouveaux territoires découverts. Les autres pays européens en sont exclus.

L’actuel territoire américain devient rapidement un enjeu international : les grandes puissances coloniales occidentales se lancent dans l’exploration et la conquête du Nouveau Monde puis bâtissent de vastes empires coloniaux qui finissent le plus souvent par être absorbés militairement et politiquement par d’autres empires.

La Nouvelle-France fait partie du tout premier empire colonial français (1534-1763).

Cette première colonie plus précisément, vice-royauté du royaume de France, se situe en Amérique du Nord. Elle est d’abord une colonie-comptoir administrée par des compagnies de commerce coloniales, puis une colonie de peuplement sous le gouvernement royal du Conseil souverain. Sa capitale est Québec.

Le plus :
une peau de castor

Le territoire de la Nouvelle-France représente près du tiers de l’Amérique du Nord. Il est constitué des colonies suivantes : le Canada, l’Acadie et la Louisiane.

À son apogée, il comprend ainsi le bassin versant du fleuve Saint-Laurent, des Grands Lacs et du Mississippi, le nord de La Prairie, et une grande partie de la péninsule du Labrador.

Une monnaie de carte de 50 livres 1714 (avers/revers)

La position géographique de la Nouvelle-France empêche l’expansion vers l’ouest des colonies britanniques d’Amérique du Nord, alliées aux amérindiens Iroquois, ainsi que le ralliement des treize colonies à la Terre de Rupert (actuelle Baie d’Hudson).

Ceci va entraîner de nombreuses tensions qui culmineront avec l’affaire Jumonville en 1754, événement déclencheur de la guerre de la Conquête qui se soldera par la reddition de la Nouvelle-France en 1760, puis par le traité de Paris de 1763.

La conquête de la Nouvelle-France

Dès le XVIe siècle, la Nouvelle-France attire les conquérants et les négociants européens.

En 1534, pour le compte du roi de France François Ier , Jacques Cartier explore la baie des Chaleurs au Canada, qui deviendra la plus importante des colonies de la Nouvelle-France. Il y rencontre des nations autochtones (Micmacs) et y fait, en tout, trois voyages.

Portrait de Jacques Cartier

Les coureurs des bois (trappeurs) entreprennent la traite des fourrures ou pelleterie (castors notamment) pendant la seconde moitié du XVIe siècle. En raison de problèmes causés par cette traite, le roi Henri IV accorde des monopoles de traite à des groupes de marchands à partir de 1588, dans le but de financer la colonisation des Amériques entreprise tardivement en raison des guerres de religion.

Ce n’est qu’en 1600 que le premier comptoir commercial permanent est établi à Tadoussac.

En 1603, Samuel de Champlain, sur la pointe Saint-Mathieu, conclut un traité d’établissement au Canada avec les tribus amérindiennes : Montagnais, Malécites et Micmacs. Des colons français s’y implantent alors de façon permanente après la fondation de la ville de Québec en 1608.

Portrait de Samuel de Champlain

La vallée du Saint-Laurent devient désormais le cœur d’un développement colonial maritime, avec pour centre le cap Diamant et l’île d’Orléans, séparés par la baie de Beauport.

La Nouvelle-France est une vice-royauté et à tour de rôle, de hauts personnages de la Cour sont nommés vice-roi de Nouvelle-France.

En avril 1663, Louis XIV établit une institution le Conseil souverain de la Nouvelle-France (ou Conseil supérieur de Québec) qui réside dans la colonie.

La création de ce conseil signe la fin du contrat de la Compagnie de la Nouvelle-France, mise sur pied par le cardinal Armand de Richelieu, qui avait failli, selon les vue royales, à sa tâche d’établir une colonie de peuplement en Amérique.

Les trois principaux personnages à y siéger sont le gouverneur, l’évêque et l’intendant. Des conseillers les assistent dans leur tâche.

Structures administratives de la Nouvelle-France

L’intendant préside les délibérations. Tous les membres répondent au Secrétaire d’État à la Marine de la France. Ceux-ci sont choisis parmi la noblesse française. Le Conseil souverain comprend en plus neuf fonctionnaires, entièrement responsables de tous les sujets législatifs, exécutifs et judiciaires. L’intendant est responsable des affaires civiles, incluant l’administration de la justice et le développement du régime seigneurial, des finances et du commerce.

Cinq conseillers servant de Cour d’appel, forment la plus haute cour de justice en Nouvelle-France. (Le nombre des conseillers passe à 12 à partir de 1703.)
Les capitaines de milice ont le rôle de faire le recensement et d’informer les habitants des plans de l’intendant pour le développement de la colonie et de rendre compte des soucis de la population.

L’évêque a, quant à lui, la commande des affaires religieuses, comprenant la charité, l’éducation, les hôpitaux et la conversion des Amérindiens.

Le gouverneur de ce régime est le représentant direct du roi de France. Il est responsable de la défense et des relations diplomatiques.
Le Conseil souverain peut émettre des règlements de police mais avec le temps, il devient presque exclusivement un tribunal d’appel.

Par un édit du 5 juin 1675, le Conseil souverain est réorganisé. Il est assimilé aux parlements du royaume et ses membres sont nommés à vie par commission royale.

Le 16 juin 1703, le nombre de conseillers est révisé et passe à 12. À partir de cette date, le roi de France ne désigne plus l’institution que sous le nom de Conseil supérieur. L’usage des expressions Conseil supérieur de la Nouvelle-France, Conseil supérieur de Québec ou simplement Conseil de Québec est fréquent. Conseil souverain du Canada est aussi parfois employé.
Cette structure gouvernementale dure jusqu’à la chute de la Nouvelle-France en 1760. Sa dernière réunion a lieu le 28 avril 1760, le jour même de la bataille de Sainte-Foy.

Le Canada relève directement du gouverneur de la Nouvelle-France qui siège à Québec. Cependant, la colonie connaît la création de trois gouvernements régionaux distincts : celui de Québec (1608), des Trois-Rivières (1634) et de Montréal (1642).

La région des Pays d’en Haut comprend le bassin versant des Grands Lacs, dont les forts de Pontchartrain (Détroit) et Michillimakinac (Sault-Sainte-Marie) forment à peu près les uniques pôles de peuplement français après la destruction de la Huronie.

Le Canada correspond aujourd’hui globalement au Québec ainsi qu’à différentes parties de l’Ontario et du Manitoba et aux États du Michigan, de New York, de l’Ohio et de Pennsylvanie. Par suite de la conquête de 1759, son patrimoine a évolué à travers le nationalisme « ancien canadien » de la Province de Québec et du Bas-Canada, auquel s’est ensuite substituée l’identité canadienne française, puis québécoise.

Lors du premier recensement effectué en Nouvelle-France, en 1666, on compte 3 215 Européens dans la vallée du Saint-Laurent.

C’est en 1664 que débarquent les premières Filles du Roy, huit cents Filles venues de France et éduquées à Paris par la fine fleur de l’aristocratie française.

L’arrivée des Filles du roi en 1663.

Elles s’installent à demeure en Nouvelle-France jusqu’en 1673, représentant un apport de près de 25 % de la population en place. 9 ans après les premières arrivées, la population double pour un total de « 6 700 âmes en 1672 » ; elle triple en 1682, moins de 18 ans après l’arrivée des premières Filles du Roy, pour un total de 10 000 âmes.

Un siècle plus tard, la population s’élève à 90 000 personnes. Les colons français ayant peuplé le Canada de la Nouvelle-France proviennent principalement de Paris, de l’Île-de-France et des provinces françaises d’Aunis, d’Anjou, de Bretagne, du Maine, de Normandie, de Picardie, du Poitou, de Saintonge et de Touraine. Les filles du Roi proviennent de l’Orléanais alors que quelques dignitaires arrivent directement d’Île-de-France.

Plaisance ou Colonie de Terre-Neuve est fondé par les Basques du sud-ouest de la France et principalement peuplée par les colons venus de la Nouvelle-France où ils s’étaient préalablement établis.

L’Acadie est explorée vers l’an mil par les Vikings. Dès le XIIIe siècle, des pêcheurs basques, bretons et normands (pour la pêche à la morue et la chasse à la baleine) ainsi que des marchands de fourrures fréquentent les côtes.

Carte des voyages vikings vers Terre-Neuve au XIIe siècle.

Lorsque Champlain explore la région, il identifie deux peuples, les Souriquois, correspondant aux actuels Micmacs et vivant à l’est du fleuve Saint-Jean ainsi que les Etchemins, vivant à l’ouest. Leur mode de vie est basé sur la chasse, la pêche et la cueillette.

La première implantation de colons a lieu en 1604 en Acadie.

La Louisiane est une colonie ainsi nommée en l’honneur du roi Louis XIV. Elle est formée du bassin versant du fleuve Mississippi.

Découvert en 1673 par Louis Jolliet et le père Marquette, le territoire est pris par Cavelier de la Salle en 1682, au nom du roi de France, avant que Pierre Le Moyne n’y fonde la colonie en 1699.

Portrait de Cavelier de la Salle.

Elle est subdivisée en deux régions administratives : la Basse-Louisiane et le Pays des Illinois, dit la Haute-Louisiane. Cette dernière région englobe la vallée de l’Ohio, fortement prisée pour le commerce de la fourrure, alors que la Basse-Louisiane s’étend sur les plantations de cannes à sucre et de coton. Outre les terres fertiles des grandes plaines, on trouve aussi en Louisiane, la culture du chanvre, de l’indigo, du lin et du tabac.
Les capitales de la Louisiane sont établies au Fort Maurepas (à Biloxi dans l’état du Mississippi), puis au Fort Louis de La Mobile (à Mobile dans l’Alabama) et finalement, au Vieux Carré de La Nouvelle-Orléans. Pour sa part, le fort de Chartres (à Saint-Louis Missouri) devient le siège des administrations régionales du pays des Illinois.
La Louisiane comme la Baie du Nord est principalement peuplée par des colons provenant de Nouvelle-France. On a une migration de colons d’un territoire à l’autre en Nouvelle-France.

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