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Numismatique capétienne

La longévité des Capétiens est traduite en éléments numismatiques nombreux. Il existe des ouvrages qui traitent spécifiquement de l’héraldique capétienne (Cf. « L’héraldique capétienne » d’H. Pinoteau, 1976). Certains côtés pile sont à la conjonction de ces deux disciplines.

Engageons les hostilités avec un célèbre soldat, César, duc de Vendôme. Fils illégitime de Henri IV, il est pistonné par sa royale ascendance. En tant que général des galères, ces bras de forçats comme force de propulsion de la marine royale en Méditerranée, ses jetons sont recherchés par les passionnés de cette marine pénitentiaire. Précisons que les galères, dans d’autres pays, avaient des rameurs « volontaires ». Nous mettons entre guillemets car il fallait des raisons impérieuses pour ramer, dormir et combattre sur un banc exposé à la brûlure du soleil et aux paquets de mer. L’engagement volontaire n’était guère la tendance dans la France du Grand Siècle…


Sur un jeton où apparaît une galère au revers, les armoiries du duc de Vendôme sont à l’avers.
Trois fleurs de lys, c’est, comme chacun sait, l’emblème du roi de France. Ces armes sont dites « brisées » lorsque l’on modifie quelque peu celles du chef de famille pour montrer son rang secondaire. Pour un bâtard, il est d’usage de briser d’une barre, c’est à dire un trait qui part d’en haut à droite vers le bas à gauche. Comme les brisures gênent parfois l’orgueil de ces puissants, la barre rapetisse pour se transformer en « bâton ». En traduisant les armoiries de César, l’on sait qu’il est l’aîné d’une branche bâtarde des rois de France. Pourquoi « aîné » ? Parce qu’il ne « surbrise » pas : il n’a pas de brisure de cadet, en sus de celle d’enfant illégitime. Les cadets brisent de diverses manières. Il y a le lambel, très pratiqué de nos jours par la famille royale d’Angleterre et nous pouvons constater sur ce double tournois montré en illustration que le deuxième fils légitime du même Henri IV brise d’un lambel ses trois fleurs de lys. Gaston d’Orléans battait monnaie en tant qu’usufruitier de la souveraineté de Dombes. Une grosse principauté indépendante à quelques lieues de Lyon, cela méritait bien une production numismatique de la part de Gaston de Bourbon duc d’Orléans. Ce demi-frère de César de Bourbon-Vendôme, nous le rappelons mais chacun aura suivi, a fondé la première branche capétienne d’Orléans, laquelle est tombée en quenouille puisqu’il n’a pas eu de fils. Or, les Capétiens pratiquent la loi salique. Une autre branche coupée net sera la première branche des Bourbon-Conti. François de Bourbon-Conti, prince du sang, épouse une héritière de la principauté de Château-Regnault, ils battent monnaie et le prince de Conti considère peut-être que son ascendance royale prédomine sur sa petite principauté ardennaise. En effet, Château-Regnault ne figure nullement sur le double tournois présenté en illustration. Il est possible de suggérer une autre hypothèse que celle du dédain français pour les petites entités périphériques car le rappel de la parenté royale permettait sans doute (Conti + fleurs de lys) d’écouler avec facilité les monnaies locales sur tout le marché français. Les Conti, comme les Condé brisent leurs armes avec une bande. Là encore, la bande partait d’un coin vers l’autre mais elle a été raccourcie devenant un bâton. La bande part du coin opposé à celui d’où part la barre.

La suite dans Monnaies & Détections n° 121

Louis VII le Jeune

Portrait du roi

Louis VII le Jeune nait en 1120, fils de Louis VI le Gros et d’Adèle de Savoie. Il fut élevé à l’abbaye de Saint-Denis et fut le sixième souverain de la dynastie des Capétiens directs. Il a été sacré roi le 25 octobre 1131 et occupa ses fonctions jusqu’en 1180. Il épousa trois femmes : Aliénor d’Aquitaine, Constance de Castille et Adèle de Champagne. C’était un personnage ascétique ayant loupé sa vocation de moine, d’ailleurs il fut tonsuré à 13 ans et nommé sous-diacre à 15 ans, puis on lui attribua les abbayes de St Denis de la Châtre, de St Spire de Corbeil, de Notre Dame d’Etampes et de l’archidiaconie d’Orléans.

Il était maladroit et indécis dans ses entreprises. Il mit néanmoins en valeur le domaine royal et la basilique Saint-Denis qui fut la première église ogivale chrétienne, style que l’on n’appelait pas encore « gothique » puisque ce qualificatif voulait dire « barbare ». Louis VII fut souvent en opposition avec le pape et en conflit avec son vassal principal Thibault de Champagne.

L’abbé bénédictin Sugger rédigea la biographie du roi Louis VII, car il le connaissait très bien. L’abbé Bernard de Clairveaux devint un glorieux personnage de par sa fondation de 63 monastères et sa canonisation de saint homme par le pape Alexandre III. Bernard de Clairvaux fit aussi l’étonnement du siècle pour son autorité et l’influence qu’il donna au roi Louis VII pour ses décisions.

Une fois sacré Louis était roi, mais non pas par son caractère et l’exercice de son pouvoir. Il eut néanmoins droit à l’appellation de « Sire » et au titre de « Majesté ». Et pour ne pas le confondre avec son père Louis VI le Gros à cause de l’obésité, on surnomma Louis VII « le Jeune ». Lors du sacre il jura de conserver en paix l’Eglise de Dieu et tout le peuple chrétien sous son règne, de réprimer l’injustice et de joindre tous ses jugements et toute la justice à la miséricorde. On vit en lui un homme très attaché à la religion. Quand son père Louis VI était proche de sa mort, il lui passa son anneau royal, et Louis VII ouvrit la caisse du trésor de son père destinée aux pauvres et aux églises, il y avait une fortune de milliers de deniers et de joyaux en or et de pierres précieuses...

La suite dans Monnaies & Détections n° 79 

Denier de Louis VII (1137 à 1180, Bourges).