Avant la guerre 1914-1918 et depuis la période napoléonienne, la conscription* se pratiquait par tirage au sort et comme il était permis aux citoyens aisés de se faire remplacer moyennant une contribution financière, on eut tôt fait de dénommer cette pratique « l’impôt du sang ».
Cette injustice profita à de nombreux « fils à papa » et autres petits bourgeois n’ayant aucune notion du devoir accompli. Ceux-là le payeront du prix fort lors du premier conflit mondial. Ils seront les premiers à périr au feu, la plupart n’ayant aucune notion du maniement des armes à feu ! Certains diront que justice fut rendue !
Cette pratique de la conscription fut instaurée en France par le décret du 23 août 1793 qui stipulait « dès ce moment jusqu’à celui où les ennemis de la France auront été chassés du territoire de la République, tous les Français sont en réquisition permanente pour le service des armées ». Le comité du salut public imposa la conscription pour les hommes célibataires âgés de 18 à 25 ans… Par la suite, la loi Jourdan du 5 septembre 1798 instituait la conscription universelle et obligatoire de tous les Français âgés de 20 à 25 ans.
En 1805, sous Bonaparte, dans les rues de Paris, on voyait bien que la population s’inquiétait de la mobilisation de dizaines de milliers de conscrits pour constituer une armée de réserve, cela ne fit qu’envenimer la situation.
Le Grand Empire napoléonien réclamait des conscrits pour soutenir son effort de guerre. Au total, plus de 2 millions d’hommes furent enrôlés dans la grande armée entre 1803 et 1814. A elle seule, la Belgique en fournit plus de 216 000 entre 1798 et 1813.
La confédération du Rhin dut mettre à disposition 100 000 hommes, la Suisse 12 000, et pour l’Italie 125 000 hommes furent mis à disposition de Bonaparte ! Les états satellites et alliés durent fournir 600 000 hommes, 90 000 polonais, 17 000 westphaliens, 5 000 napolitains, 7 000 hommes du duché de Francfort, etc, etc…
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