Hanau-Lichtenberg est un comté indépendant au XVIIIe siècle. Un atelier monétaire fonctionne à Bouxwiller et émet les monnaies des comtes, parfois nommés Jean-René.
Or, le troisième de ce nom a marié sa fille, Charlotte, à un Hessois. Ils ont un fils qui doit hériter des deux côtés. Jean-René III meurt en 1736 et, mécaniquement, Louis de Hesse-Darmstadt devient comte de Hanau. Ou plutôt de Hanau-Lichtenberg car une bonne part vient des seigneurs de Lichtenberg, dont les gendres (Hanau et Bitche) héritent en 1480 d’une forteresse si bien conçue qu’elle servira jusqu’en août 1870 lorsque les Wurtembergeois s’en emparent, au prix de nombreuses pertes qui nourrissent la rumeur de fosses communes sur place. Entretemps, elle a été fortifiée par Specklin et Vauban.
Le château dresse toujours ses ruines, protégées par une association, mais le pays qu’il défendait a disparu parce que Louis IX accède au trône de Hesse-Darmstadt en 1768. Il est déjà comte de Hanau depuis le décès du grand-père Jean-René et il va intégrer son comté dans la Hesse paternelle.
Jean-René III, décédé à 71 ans, avait transféré ses bataillons à Pirmasens (Allemagne actuelle) pour s’éloigner des Français. Il était le neveu de Frédéric-Casimir qui tenta de bâtir les Indes Hanauviennes mais échoua par manque de fonds (1669-1672). D’ailleurs sa famille n’aimait pas ce rêveur qui achetait le Suriname. Maître d’un comté de 1500 km2, il fondait un empire de 100 000 km2…
Bouxwiller continua de fabriquer les monnaies d’argent et de cuivre, ces dernières ornées de l’initiale du jeune comte qui fait rénover les bornes-frontières du comté maternel, enclavé dans des territoires devenus français avec l’annexion de la Lorraine.
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