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Chasse aux trésors en Pologne

Une carte aux trésors pouvant conduire vers onze trésors ! L’histoire paraît trop belle pour être vraie, mais dans le doute… 

Il y a quelques mois, une loge maçonnique qui détenait le journal intime d’un officier allemand de la Seconde Guerre mondiale, le SS Standartenführer Egon Ollenhaue, a rendu public le contenu de ce journal. (photo 1) La raison évoquée pour le divulguer seulement en 2019, soit 74 ans après la fin de la guerre, étant qu’elle voulait que toutes les personnes dont les noms sont cités dans le journal soient décédées. Admettons vu leurs passés c’est assez compréhensible…
Cet officier allemand, raconte sa vie sur environ 500 pages, et au cours de son journal il nous apprend qu’il a participé – si ce n’est organisé – aux caches de 11 dépôts d’or ! Et autres objets de valeurs, ainsi que des œuvres d’art, la plupart de l’or provenant de la région où il était affecté, en Silésie, une des 16 régions administratives de Pologne et bordée par les frontières actuelles de la Tchéquie et de la Slovaquie. Toutes les caches auraient été réalisées dans les derniers mois de la guerre, alors que l’Armée rouge décimait les lignes allemandes, là aussi c’est assez réaliste !

 

La suite de l’article dans Monnaies & Détections n°110 …

Journal d’un CDD (le Coin du Disque du Déus)

Le mois d’octobre de cette année 2014 fut une succession de belles journées lumineuses sur toute la frange lauragaise qui longe la rive droite de l’Ariège. En ouvrant ses volets, Axel voyait le soleil se lever derrière les peupliers du bord du fleuve, après les champs de tournesol. La boule rouge montait en incendiant le ciel déjà bien bleu et en le striant de longues trainées roses. En milieu de matinée, le vent d’autan arrivait. Il détachait les premières feuilles jaunies, faisait tomber les noix que les voitures éclataient sur le chemin, plaquait sur les clôtures de longues bandes de fanes de maïs, et sifflait dans les casques des prospecteurs qui marchaient dans la chaleur des collines.

Il finissait surtout de dessécher la terre, car il ne tomba pas une goutte d’eau de fin septembre à début novembre. Les tracteurs qui semaient ou préparaient les terres avançaient en soulevant une épaisse trainée de poussière jaune. On voyait des champs entamés par un ou deux tours de labour, puis laissés en attente car la terre était trop dure pour un travail correct.

Axel avait prévu d’aller prospecter un champ en bord de Garonne, dont il connaissait bien le propriétaire. Celui-ci l’avait appelé un jour après avoir perdu les deux rasettes d’une charrue en labourant. Axel avait passé tout un après-midi à les chercher avec son Deus, sur les indications de l’agriculteur qui était sûr qu’il les avait perdues « là », et il avait fini par les retrouver bien loin de « là », sous d’énormes mottes dures comme du béton et hérissées de bouts de cannes de tournesol.

En arpentant le champ, il avait aperçu quelques gros galets de rivière, et de petits éclats de poterie jaune vernissée. Le propriétaire n’avait jamais entendu parler de quoi que ce soit d’anciennement bâti sur cette parcelle, et l’avait invité à venir prospecter « pour voir » avant même qu’Axel ne le lui demande. Mais quand il arriva en vue du champ, il ne descendit même pas de voiture : le labour n’avait pas été travaillé, il y avait toujours les grosses mottes qui lui avaient cassé les chevilles quand il cherchait les deux rasettes. Il continua quelques kilomètres pour un autre endroit appartenant au même agriculteur : il finissait justement de semer du colza, dans un nuage de poussière. Ils parlèrent un moment dans le vacarme du tracteur, puis Axel repartit vers un troisième champ qu’il avait déjà prospecté en août sur le chaume de blé, peinant sur les tiges dures et l’herbe haute pour quelques malheureux doubles tournois… Mais ce champ aussi n’avait pas été travaillé, les herbes avaient poussé plus haut que le chaume, même pas la peine d’allumer le Deus… Il décida de rentrer en faisant un petit détour pour un champ sur lequel il n’était pas revenu depuis deux ou trois ans. Un champ en bordure d’une petite départementale, à l’angle d’un chemin qui menait à une ferme, quelques dizaines de mètres plus haut. Il était très pollué par des ferreux modernes (Axel avait remarqué qu’autour des fermes, la terre a tendance à sécréter généreusement une multitude de ferreux.

Ceux-ci se groupent le plus près possible des bâtiments, et deviennent bizarrement plus rares quand on s’en éloigne…) mais il avait trouvé aussi quelques morceaux de boucles médiévales. Quand il fut en vue de la parcelle, il vit avec plaisir qu’elle avait été travaillée, il n’y avait pas une herbe.

Il sauta le petit fossé et s’arrêta sur le bord pour allumer sa machine. Mais dès qu’il posa le Deus pour ajuster le casque, il eut un doute : ce champ était trop propre, ce n’était pas possible, il venait sûrement d’être semé… et effectivement, au-delà de la « contournière » un peu brouillonne, il distingua les petites sillons du semoir. Et en se penchant, il vit quelques petits grains de blé de semence, bien rouges, qui n’avaient pas été enfouis… Décidément, se dit-il, c’est le quatrième champ qui ne me veut pas aujourd’hui, c’est plutôt mal parti ! Il reprit le chemin du retour, résigné à battre les mottes des champs en bas de chez lui, pour la centième fois, en espérant toujours le miracle…

Il roula un long moment sur la quatre voies, la quitta pour franchir la Garonne sur un vieux pont de briques, traversa un petit village posé en long entre le fleuve et les collines. Il eut soudain une idée : cela faisait des centaines de fois qu’il passait par là, il y avait la Garonne, ces collines qui arrivaient presque au bord, certaines très hautes et très pentues… Et s’il faisait la ligne de crête, juste au-dessus du village ? …

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Journal d’un CDD (le Coin du Disque du Déus)

Il y avait un échafaudage métallique autour de l’abside fissurée de la vieille église. Sur le sentier qui contournait le petit cimetière, l’odeur des cyprès s’élevait dans la chaleur. Le mur de clôture était fendu et s’inclinait vers l’extérieur, juste avant le panneau de bois qui indiquait la direction du château. Axel et son amie commencèrent à monter. Il avait déjà prospecté l’endroit plusieurs fois, mais il n’y était pas retourné depuis quatre ans et il voulait voir si rien n’avait changé qui l’aurait incité à y revenir chercher. Son amie ne s’intéressait pas à la prospection, attitude impensable pour Axel, qui ne concevait pas la vie sans un minimum de huit jours de détection par semaine. Elle affichait une indifférence polie à l’endroit de cette activité, mais Axel la soupçonnait de le considérer, lui et ses amis prospecteurs, comme des chasseurs de trésors n’ayant pas fini de grandir. Elle était enseignante et férue d’histoire locale, ses connaissances sur le passé médiéval de l’endroit pouvaient être utiles, aussi Axel lui avait demandé de l’accompagner. Le sentier venait d’être soigneusement nettoyé jusqu’aux murets d’épierrements qui l’encadraient par endroits. Des plaques de mousses couvraient les pierres blanches et quelques églantiers avaient réussi à pousser à travers. Un rang de barbelés pris dans les arbres, doublé d’une ficelle bleue de botteleuse, fermait une prairie. Des clarines tintaient faiblement. La pente était raide, le chemin faisait plusieurs lacets pour monter. Les pierres luisantes d’usure étaient glissantes.

Presque au sommet, ils passèrent devant deux minuscules orris en renfoncement dans les murs de soutènement des terrasses, puis ils abordèrent le plateau. Les murailles du château apparurent au-dessus d’un large fossé à demi comblé par les éboulis. De grands chênes poussaient sur les trois étages de terrasses sur la droite. Cette pente, côté nord, était couverte d’une épaisse végétation offrant une ombre fraiche, reposante après la montée dans le soleilha sec et aride. Ils longèrent la muraille sur une bonne cinquantaine de mètres. Elle était encore haute de plus de trois mètres.

Il y avait de place en place la fente étroite d’une archère. Une seule ouverture vers le milieu donnant sur le fossé. Les fenêtres devaient être dans les étages disparus. Axel savait que ce château était déjà mentionné dans des actes de l’an 1160. Encore habité en 1510, il n’était porté en ruine que sur les cartes de Cassini.

Arrivés au bout du plateau qui se terminait au pied de la muraille, ils revinrent côté sud en suivant le mur de la largeur. Une grande partie s’était écroulée : sur plusieurs mètres de long, le parement extérieur de pierres taillées et le remplissage intérieur s’étaient détachés et avaient roulé sur la base du promontoire. Le mince remplissage encore debout était d’une blancheur qui contrastait avec le reste des murs gris : l’éboulement devait être très récent. L’angle du mur était constitué de la falaise de roche, grossièrement taillée, qui servait de muraille sud jusqu’à une large poterne. Le mur bâti ne reprenait qu’après cette ouverture. Le chemin d’accès sur une esplanade étroite au bord du vide longeait une grande partie de la façade. Ils franchirent l’ouverture : l’intérieur était un vrai petit bois de chênes. Il ne restait que les quatre murs extérieurs. L’épaisseur des déblais tombés à l’intérieur était telle que les archères n’étaient visibles que de l’extérieur : le sol actuel était bien au-dessus du premier niveau de l’époque. Ils s’installèrent à l’ombre d’un arbre près de l’ouverture pour déjeuner.
Le point de vue sur la vallée était magnifique. Axel pouvait voir les endroits, dans la pente couverte d’éboulis, dans lesquels il avait trouvé plusieurs monnaies, melgueils, comtes de Toulouse, rois d’Aragon, doubles tournois, et pas mal d’artefacts : boucles, écussons, boutons, anneaux de cuivre…

 La suite dans Monnaies & Détections n° 80