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Les pièces d’or

L’histoire commence après l’incendie d’un bâtiment agricole.
Je suis assureur et mon client, Christian Maurin, et moi parcourions les restes calcinés du bâtiment. Le sol était recouvert de tuiles cassées, de gravats, de morceaux de bois brûlés.
Christian me fit remarquer :
– « Vous voyez, tous ces débris recouvrent une vie de travail, des outils, des matériels que nous avions conçus et fabriqués nous-mêmes, ils étaient adaptés à notre exploitation et seront difficilement remplaçables. »
– « Il faudrait un détecteur de métaux pour retrouver ces outils, et qui sait on découvrirait peut-être de l’or ? »
Je cherchais à plaisanter un peu pour alléger l’atmosphère.
Christian Maurin sourit et me dit :
– « Vous le savez sans doute qu’on a retrouvé de l’or chez mes parents ?
– Oui, j’en ai entendu parler, il y a une quinzaine d’années, non ?
– Oui, à peu près, mais l’histoire est beaucoup plus ancienne que ça, un de ces jours, je vous la raconterai… »

Quelques semaines plus tard, je me trouvais chez les Maurin pour une toute autre affaire et comme je n’étais pas vraiment pressé, j’ai rappelé à Christian sa promesse de me raconter l’histoire de la découverte de l’or. Il me répondit :
– « C’est une sacrée histoire, mais comme je vous aime bien, je vais vous la raconter. »
Il se recula sur sa chaise, pencha la tête en arrière en regardant le plafond comme pour chercher l’inspiration et commença son récit.

– « Ça s’est passé vers la fin du XIXe siècle. Mon arrière-grand-père s’appelait Jean Maurin et vivait à Laissac. Il n’était pas riche, loin de là, c’était un ouvrier agricole, un brassier comme on disait à l’époque.
Un soir, après la journée il dit à son patron :
– Paye-moi la semaine car demain tu ne me verras pas, je ne viendrai plus travailler !
– Comment ça tu ne viendras plus travailler ?
– Oui, demain je vais chez le notaire et après, je crois, je ne viendrai plus travailler.
Il faut dire qu’à Laissac, à cette époque-là il y avait deux familles de Maurin : mon arrière-grand-père et sa famille, et une autre, avec qui on n’était pas parent : Pierre Maurin, un vieux garçon, et sa sœur Madeleine elle aussi vieille fille. Ces deux-là vivaient ensemble dans une grande maison bourgeoise et avaient pas mal de biens : des terres, des maisons dans le village et ailleurs, certainement beaucoup d’argent.
Un soir, la Madeleine a arrêté mon arrière-grand-père dans une rue du village. Visiblement elle le guettait et lui dit :
– Jeannot, si lorsque tu auras, parce qu’un jour tu auras bien des enfants, et bien si tu appelles un de tes fils Pierre, comme mon père ou mon frère, je te coucherais sur mon testament !
Apparemment, il était très important pour elle que le nom de Pierre Maurin ne s’éteigne pas…

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