On a longtemps cru que les montres avaient été inventées du temps de Charles-Quint, mais c’est plutôt à une époque un peu plus tardive que l’on vit apparaître les premières montres, assez grossières d’ailleurs et très onéreuses malgré leur imprécision. Elles étaient attachées avec une corde à boyaux communiquant avec le ressort moteur aux rouages ; il y entrait des poulies, un échappement très imparfait. Mais peu à peu, le génie d’invention qui avait présidé à l’horlogerie apporta un perfectionnement au mécanisme.
Il faut remonter à l’Antiquité pour découvrir l’origine de la montre, avec les cadrans solaires, les sabliers et les clepsydres à rouages du IIe siècle avant JC.
Ce n’est qu’au Moyen-âge (XVe s.) que la source d’énergie prit la forme de poids pour les horloges, avec un foliot comme régulateur, espèce de barre mise en place sur l’axe d’échappement lui donnant une action de pivotage. Ce foliot et ce poids maintenaient l’horloge en position verticale contrairement à la montre qui fonctionne dans toutes les positions. Cette énergie des poids fut remplacée par un ressort enroulé et logé dans un barillet pour enfin voir apparaître les premières véritables montres composées de plusieurs parties principales : le ressort moteur, la spirale régulateur du mouvement ou échappement, les rouages, la fusée et la chaîne, le cadran et enfin la boîte. Toutes ces pièces maîtresses furent fabriquées en grand nombre et grossièrement.Elles étaient livrées à la douzaine en blanc, c’est à dire complètes mais non finies. Un ouvrier achevait les pièces en manufacture, orientant la fabrique vers de beaux bijoux, des ciselées, des guillochées, des émaillées, en or, en argent…
C’est au XVIe siècle que les premières montres imprécises eurent un couvercle ajouré, par manque de verre protecteur. Ce dernier fut placé par le suite pour protéger la fragilité des aiguilles. L’exemplaire connu pour être la plus ancienne montre au sens propre du terme date de 1548, signé de Caspar Werner. Les montres rondes deviennent aussi de forme ovale très à la mode à l’époque. Vers 1550, Jean Calvin poussa les orfèvres à s’orienter vers le domaine de l’horlogerie, chose faite quelques années plus tard.
La première horloge pendule fait son apparition en 1657. Le mécanisme connait une évolution significative par plus de précisions dans le courant du XVIIe siècle. La trotteuse apparait en 1675 et les montres les plus sophistiquées donnaient à la fois l’heure, les saisons, les mois, les semaines, les phases de la lune et le calendrier lunaire.
En 1735, la marine voit naître son premier chronomètre, et les montres donnent une excellente précision des longitudes en mer. Elles étaient enchassées dans des boîtes qui avaient deux mouvements à angle droit afin que leur assiette demeure horizontale dans toutes les situations du navire, à l’aide d’un lest qui chargeait la boîte mobile sur ses axes et la maintenait stable.
La montre prend aussi l’appellation « oignon » au cours du XVIIIe siècle. La montre subit donc une évolution extraordinaire, sa précision devient stupéfiante, et les premières montres automatiques dites « montres à secousse » sont exécutées en 1777. … La suite dans Monnaies & Détections n° 84