Suite de la brève du numéro 117, sur la statue de Napoléon à Rouen. Statue démontée en juillet 2020, le socle cachait des liasses de papiers rongées par l’humidité et un tube de laiton scellé. La statue date seulement de 1865, il a donc fallu presque un an, à la Drac pour ouvrir un tube de laiton, ouverture faite à l’aide d’aiguille à ultrason et d’un maillet en téflon. D’après les journalistes qui ont suivi l’affaire de près, le tube contenait un trésor !
7 monnaies en bronze, 5 monnaies d’argent et 5 en or ! Des monnaies à l’effigie de Napoléon III, sans plus de précision sur leurs valeurs faciales… Et les journalistes de rajouter que désormais les numismates de la Drac travaillent sur l’analyse de ces monnaies pour en déterminer l’origine et la provenance. Étant donné qu’il y a une date et un poinçon d’atelier sur chaque monnaie, ça ne devrait pas leurs prendre plus de six mois…
A suivre !
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L’Union latine (1865-1928) : une union monétaire européenne avant « l’Euro »
Le 5 francs germinal de l’Union latine inspirateur de l’Euro ?
Au cours des différentes époques historiques certaines monnaies eurent une dimension internationale : monnaies d’Athènes (Ligue de Délos), denier romain, monnaies d’or musulmanes, florin italien, thaler germanique, pistole espagnole. Elles dominèrent leur époque, voire coexistèrent sur les marchés internationaux pour certaines d’entre-elles.
Le 23 décembre 1865, une nouvelle union monétaire, l’Union latine va voir le jour.
L’or affluant en 1848 des mines d’or de Californie (découvertes en 1840) et en 1851, des mines d’or d’Australie (découvertes en 1850), a fait chuter le cours de l’or, provoquant une crise du bimétallisme, c’est-à-dire de la coexistence des pièces d’or et d’argent aggravée par les effets de la guerre de Sécession, qui obligea l’Angleterre à importer plus de textiles d’Inde et à payer les soldes débiteurs de sa balance des paiements, en argent. La conjugaison de ces événements provoqua une crise des règlements en monnaies d’argent.
Pour remédier à ces troubles, le 23 décembre 1865, quatre pays signent à Paris, une convention dite « de l’Union latine » (présidée par Félix Esquirou de Parieu, fervent partisan d’une union monétaire « prélude aux fédérations pacifiques du futur ») qui permet de créer une union monétaire européenne : l’Union monétaire latine. Une autre convention, avait été signée préalablement à Paris, le 20 novembre 1865, tentant d’harmoniser les poids et titres des monnaies nationales pour sauver le régime bimétalliste de Germinal et rétablir l’intercirculation des monnaies d’argent entre les pays concernés.
Ce sont quatre pays de l’Europe « du Sud » (Belgique, France, Italie et Suisse, d’où le terme « latine »). Ils s’inspirent du système du franc germinal et fixent la valeur de l’argent au 15e de la valeur de l’or et des pièces doivent être frappées selon les mêmes diamètres, les mêmes titres (teneur en métal) et les mêmes poids. Les pièces d’or resteront inchangées ainsi que les pièces d’argent ou de 5 lires, ce qui sauvera les apparences du bimétallisme. Les autres pièces d’argent seront transformées en monnaies divisionnaires (2 francs, 1 franc, 50 centimes et 20 centimes) avec un titre réduit (835 millièmes d’argent au lieu de 900) et un pouvoir libératoire limité à 50 francs ou 50 lires.
L’Empereur Napoléon III ne désespère pas de voir l’Union latine s’étendre au monde entier…
La suite dans Monnaies & Détections n° 67