Le coffre-fort
Je suis parti pour aller faire une sortie de détection que je qualifie d’habituelle. Lorsqu’il y a de grandes marées et que je ne travaille pas, j’aime bien me rendre sur cette plage sans trop chercher un spot particulier. En fait ce sont plus des sorties de détente et un bon prétexte pour prendre un grand bol d’air frais. C’est mon moment de loisir personnel quand tout le bricolage de la maison et les obligations familiales sont remplies.
Sur la côte que je fréquente, les heures de marée basse des grandes marées sont toujours l’après-midi, donc je déjeune de bonne heure et je pars aussitôt pour 40 minutes de route.
J’ai mes habitudes ; je me gare toujours à la même place et je descends d’abord voir le bord de mer avant de sortir le matériel. En ce début d’après-midi du mois de décembre, le vent fort de secteur Est me cisaille dès la sortie de la voiture, c’est glacial ! Je regarde le bord de mer et très vite je remarque une anomalie : juste à trente mètres de moi, dans le haut de plage, la mer à gratté une petite zone. Ce n’est pas très grand, environ cinquante mètres de long sur quatre mètres de large, mais assez profond. Il y a bien un mètre de profondeur et je vois des blocs de granit apparaitre ainsi que de la grosse ferraille. Je m’équipe très vite de bons vêtements chauds et de tout le matériel nécessaire, tout excité par la perspective d’aller fouiller cette zone.
Dès mon arrivée sur le site, je trouve des monnaies et je remonte le temps : euros, francs récents puis plus anciens et même des pièces de l’époque de Napoléon III. Très vite je trouve une chevalière en or avec des initiales gravées sur une plaque en or blanc. Après quelques bagues de pacotille, suivra une autre chevalière en or pouvant servir de sceau, avec les initiales gravées à l’envers. Je creuse et je creuse sans arrêt sans vraiment changer de place ; les plombs de pêche de tous les modèles qui ont pu exister me passent dans les mains, entrecoupés de bijoux et de pièces, c’est vraiment incroyable ! Arrive ensuite une alliance en or de 1914, puis des morceaux de jouets en plomb, un pendentif en argent et un crucifix en cuivre. Je trouve aussi un morceau de plomb plié en deux, qui enserre une pierre de silex : c’est le percuteur d’un fusil à silex. Le seul souci provient des gros morceaux de ferrailles présents et collés dans la tangue grise du fond de la fosse. Ils font « couper » mon détecteur et peuvent cacher de bonnes cibles. Je fais ce que je peux, je les contourne, je les arrache et je ne perds pas trop de temps car les journées sont les plus courtes à cette période de l’hiver. Les heures s’écoulent très vite sans que je me rende compte du froid car l’exercice physique me réchauffe. Lorsque la nuit noire et la marée montante m’obligent à arrêter, cela fait 5 heures que je creuse sans arrêt et je suis rincé.
A mon retour à la maison, je fais le compte de mes trouvailles : j’ai sorti 57 pièces de monnaie, 3 bagues en or, 3 bagues de pacotille, 2 pendentifs, des morceaux de jouets en plomb, 25 plombs de pêche très blanc, le plomb de fusil à silex et très peu de vrais déchets. Ce qui fait plus de 100 trous en 5 heures, donc une trouvaille sortie toute les 3 minutes. Bien que conscient de la rareté de la situation, je ne peux pas retourner sur le site avant 48 heures pour des raisons familiales et professionnelles. Dès mon retour sur place, deux jours plus tard, je constate une plage de
la suite de l’article dans la revue N°136: https://www.monnaiesdetections.com/?product=monnaies-detections-n136