Juin 2016, un prospecteur, Gwen le Moal, découvrait dans un bois près de Saint-Malo, Ille-et-Vilaine, un bracelet d’identification militaire de la Seconde Guerre mondiale, au nom de Richard Wallace. Après bien des recherches, Gwen a réussi à retrouver la ville où était né et avait vécu R. Wallace, à Ravenne dans le Nebraska, États-Unis. Richard Wallace avait 29 ans quand il débarqua en juillet 1944 en France, blessé le 8 août pendant la terrible bataille de Saint-Malo, une poche de résistance allemande. Il trouva la mort le 10 août dans un hôpital militaire et son corps resta enterré en France quatre ans, avant d’être rapatrié à Ravenne.
Gwen le Moal a eu l’occasion de rapporter lui-même le bracelet aux descendants de Richard Wallace à Ravenne, un article d’un journal du Nebraska relate son arrivée dans l’auditorium de la ville où une bonne partie de la population avait fait le déplacement, émue par ce geste ! Sûrement un moment très fort pour tout le monde et qui prouve une fois de plus que la détection peut vous emmener très loin…
Source : journalstar.com/Nebraska
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Monnaies et Détections
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Tout à commencé le week-end de l’Assomption, le 13 août exactement. Nouvelle commune, nouvelle autorisation et nouveau terrain de jeu.
L’autorisation avec le propriétaire s’est faite dans le champ pendant qu’il ramassait ses roumbaleurs. Et comme à l’accoutumée, selon le propriétaire : « il n’y a rien dans ce champ, mais vous pouvez y aller quand même si ca vous amuse ! ».
Après avoir extrait péniblement, sous un soleil de plomb, quelques monnaies et autres trouvailles plus ou moins intéressantes, une plaque militaire a fait surface, facilement reconnaissable de par sa forme ovale et son trou d’attache à l’extrémité. L’aluminium est en bon état et ne semble pas avoir été attaqué par la nature du sol. En balayant cet objet chargé d’histoire avec mes doigts, un nom et un prénom apparaissent : CAILLOT JULES 1891… Au dos, le chiffre 46 et la ville de LAVAL apparaissent. De nouvelles recherches de descendances en perspective…
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Habitué à ce genre de trouvailles, je sais désormais que ce poilu est né en 1871, que son bureau de recrutement est LAVAL (Mayenne) et son numéro de matricule est le 46 (Voir M&D N° 78). La plaque a donc été « perdue » à seulement quelques dizaines de kilomètres du lieu où le soldat a fait sa classe !
La première idée qui me vient en tête est d’aller au cimetière du village pour consulter le monument aux morts. Après tout, rien d’étonnant à ce que le nom de ce soldat y soit inscrit. Effectivement, sur la troisième ligne de l’imposante plaque de marbre, le nom J. CAILLOT est gravé en lettres dorées.
De retour à la maison, je consulte la base des matricules militaires mise à disposition sur le site des archives départementales de la Mayenne. Rapidement un certain Caillot Jules Auguste, né le 11 juillet 1871 à Saint Sauveur de Flée (49), classe 1891, matricule 46 est trouvé. La lecture de ce document se fait toujours avec une certaine émotion. J’apprends qu’il mesurait 1,66 m, qu’il avait les yeux gris, les cheveux et sourcils châtains et un menton à fossette. Voilà pour la description physique. Pour le parcours militaire, je peux lire qu’il « participe au 102e régiment d’infanterie le 15 novembre 1892 » et « envoyé en congé le 24 septembre 1895 en attendant son passage dans la réserve. Certificat de bonne conduite accordée. Passé dans la réserve de l’armée active le 1er novembre 1895. » Il a accompli sa 1ère période d’exercice du 27 septembre au 24 octobre 1897, et sa 2e période du 3 au 30 juin 1901. « Passé dans l’armée territoriale le 1er novembre 1905. »
Jules est rappelé à l’activité par décret de mobilisation générale du 1er aout 1914. Il passera par le 30e et le 40e régiment territorial d’infanterie en mars et décembre 1915, ainsi qu’au dépôt des 27e et 32e régiments de dragons en 1917. Campagne contre l’Allemagne du 9 novembre 1914 au 20 avril 1916. Enfin, à la dernière ligne : « Libéré du service militaire le 20 décembre 1918 ». Jules Caillot a donc survécu au conflit. Le J. CAILLOT gravé sur le monument aux morts de la commune n’est donc pas le propriétaire de cette plaque. Une information datée du 4 septembre 1917, m’apprend que Jules a été détaché aux travaux agricoles dans la commune de ma trouvaille. Il est tout à fait possible d’imaginer qu’il ait perdu sa plaque à ce moment là…
Pour confirmer ses informations, je consulte le site « mémoire des hommes ». Effectivement un « CAILLOT JULES » apparait mais le deuxième prénom ainsi que le matricule ne correspondent pas. Il s’agit probablement de ce « J. CAILLOT » qui est répertorié sur le monument aux morts du village.
Maintenant une seule question me hante : si le propriétaire de la plaque a survécu à la grande guerre, a-t-il laissé une descendance ?
Pour le savoir, je dois me plonger dans son passé. Désormais je dispose de la date et du lieu de naissance de Jules Caillot. Je consulte les archives départementales du Maine-et-Loire pour retrouver éventuellement d’autres infos sur sa vie personnelle. Les registres paroissiaux et d’état civil de la commune de Saint Sauveur de Flée (son lieu de naissance) sont consultables en ligne. Au numéro « 29 » de l’année 1871 (registre 1863-1872) est mentionné la naissance de CAILLOT Jules Auguste ainsi qu’un tampon en marge indiquant son mariage le 2 décembre 1905 avec Plassay Mélanie à la mairie de Bazouges (53). Aucune date de décès n’est notifiée.
En fouillant dans les archives en ligne de la Mayenne et plus particulièrement dans celle de la commune de Bazouges, je retrouve une trace de Jules et Mélanie Caillot dans le recensement de 1911. Trois enfants y sont répertoriés également : Juliette née en 1907, Marie en 1908 et Marthe en 1911. Toutes les trois nées à Bazouges.
Les archives datant de moins de 120 ans ne sont pas consultables sur le net. Seule solution : me rendre directement en mairie de Château-Gontier (53) pour les consulter. Les archives de Bazouges y sont rattachées.
… La suite de l’article dans Monnaies & Détections n° 92
Tutoriel : Rechercher un soldat français à partir de sa plaque d’identification
Nous allons utiliser comme exemple une plaque d’identité militaire découverte par mon ami Marco31 dans une vigne audoise et vous allez pouvoir suivre les différentes étapes de cette recherche menée par l’équipe de Détection Limousin. Nous allons essayer, à travers les archives militaires d’identifier cette plaque, de reconstituer l’histoire de ce soldat, et de retrouver les descendants afin de procéder à sa restitution.
Partie 1 Les archives militaires
Comment effectuer une recherche dans les archives de registres de matricules à partir d’une plaque d’identification ?
Avant de débuter notre recherche, un peu d’histoire sur ces documents. Les registres matricules commencent à partir de 1867. Les lois sur le recrutement de l’armée, depuis la loi Niel de 1868 jusqu’à la loi de 1905 où le service militaire est devenu obligatoire. Le recrutement dans l’armée commence par le recensement des jeunes hommes de 20 ans (la classe) effectué chaque année par les mairies. Ces jeunes hommes sont ensuite convoqués devant le conseil de révision au chef-lieu de canton, où ils sont déclarés aptes ou inaptes au service. Les bureaux du recrutement, situés dans les subdivisions de région, convoquent alors les conscrits afin des les immatriculer et de les inscrire sur le registre matricule avant l’incorporation. Chaque conscrit, chaque jeune homme appelé dans l’année de ses 20 ans possède donc une fiche individuelle avec de nombreuses informations. Les commandants des bureaux de recrutement des subdivisions de région ont pour mission de mettre à jour cette fiche du recrutement jusqu’à la fin de période de réserve c’est à dire jusqu’aux 46 ans du jeune homme. Ceci est très intéressant pour obtenir des informations sur le soldat quand il aura quitté son corps d’arme (changement de domicile etc.).
Il permet aussi pour les généalogistes et chercheurs amateurs que nous sommes de savoir si cet homme a survécu aux différents conflits et son devenir jusqu’à ses 46 ans.
Ces archives produites par le ministère de la Défense sont reversées régulièrement aux archives départementales par le Centre des archives du personnel militaire (CAPM), anciennement bureau central des archives administratives militaires (BCAAM) à Pau.
Le registre de matricule militaire va vous permettre de retracer la carrière militaire du soldat, mais également d’obtenir de nombreuses informations personnelles afin de pouvoir procéder à une restitution éventuelle.
Commencer par identifier l’année de recrutement présent sur la plaque d’identification. (Il faut noter que pour déterminer sa date de naissance il vous suffit de retirer 20 ans à la date spécifiée sur la plaque).
Ex : 1914 (ce soldat est donc né en 1894)
Identifier le bureau de recrutement. Il correspond rarement aux limites géographiques et au domicile précis du soldat mais plus à une région militaire. La ville du bureau pouvant englober des départements avoisinants.
Ex : CARCASSONNE (Département de l’Aude – 11)
Rendez-vous ensuite sur le site des archives départementales de la ville en croisant les doigts pour que les archives des matricules soient disponibles en ligne (numérisation). Si ces informations ne sont pas disponibles en ligne, sachez qu’elles sont consultables en salle de lecture ou que vous pouvez faire une demande par courrier aux archives départementales du bureau concerné.
La logique de recherche est la même sur la plupart des sites des archives départementales :
Sélectionner le bureau de recrutement (ville indiquée sur le revers de votre plaque) ainsi que la classe de recrutement (date indiquée également sur la plaque). Vous pouvez indiquer une période si vous avez un doute sur la lecture de l’année (cas des plaques détériorées et illisibles).
Ex : Bureau de recrutement de Carcassonne, Classe 1914
Consulter en premier lieu les tables alphabétiques de l’année afin de retrouver le nom de votre soldat. Vous y trouverez également son numéro de matricule qui permettra de vous assurer que vous avez identifié le bon individu (numéro que vous retrouverez normalement sur la plaque). Les numéros de matricules étaient enregistrés dans l’ordre du recensement des jeunes nés la même année.
Ex : Table alphabétique des registres de recrutement du bureau de Carcassonne, 1914. (Source : Document N° 104NUM/RW627 des archives en ligne de l’AUDE).
Nous retrouvons ici notre soldat et confirmons son numéro de matricule :
NOM : Andrieu PRENOM : Pierre, Charles NUMERO MATRICULE : 3
Vous pouvez désormais vous rendre sur les registres de matricules numérisés.
Les registres sont classés par année et par numéro de matricule. Certains sites ont même indexé les patronymes pour faciliter la recherche. Feuilleter les registres jusqu’à la fiche personnelle du soldat.
Assurez-vous que le patronyme soit exact, ainsi que l’année de naissance et le numéro de matricule. Certaines feuilles personnelles possèdent plusieurs pages car les états de service et le parcours militaire du soldat étaient rajoutés sur des feuillets collés au registre. La numérisation a été alors réalisée sur l’ensemble des feuillets avant et après pliage.
La suite de l’article dans Monnaies & Détections n° 87
Objets courants en détection : … les plaques militaires
Quoi de plus émouvant que de tenir dans ses mains ce petit morceau ovale d’aluminium chargé d’histoire. Il ne mesure pas plus de trente-cinq millimètres et est percé à son ou ses extrémités. Après un nettoyage à la paille de fer, les premières lettres apparaissent pour former un nom suivi d’un prénom et d’une année. Au dos, le nom d’une ville et un numéro sont dévoilés après un désincrustage aux cures dents.
Dans mon cas, la plaque militaire modèle 1881, a été trouvée par un beau matin du mois de juin, au milieu d’un grand champ de blés fraichement coupés dans un petit village de Mayenne. Dans un premier temps, je n’ai pu m’empêcher de penser à ce soldat qui a égaré sa plaque, suivi d’une pensée inévitable à tous ces hommes de troupes, morts sous les tirs ennemis pour libérer notre pays de l’envahisseur.
Dans un second temps, j’ai voulu retrouver la trace de ce soldat, ou du moins de ses descendants, pour restituer ce bien familial chargé d’histoire. Et c’est là que les choses se sont compliquées…
J’ai donc décidé d’écrire cet article pour aider mes collègues de détection, qui comme moi, ont trouvé au hasard d’une sortie (ou que je leur souhaite de trouver) cet objet si symbolique, et qui n’ont malheureusement pas encore pu restituer ce bien…
Mes recherches
Pour commencer, le nettoyage doit être particulièrement minutieux et délicat. Premièrement, parce que l’oxydation a rendu la plaque très fragile et deuxièmement, parce que chaque lettre et numéro doivent être correctement visibles pour ne laisser aucune place aux doutes ou aux erreurs d’interprétation. Une simple lettre faussement déchiffrée et c’est tout votre travail de recherche qui sera erroné ! …
La suite dans Monnaies & Détections n° 78