Il y a peu, dans une bourgade du NPDCP (Nord Pas-de-Calais Picardie), le centre de la petite ville est congestionné par des travaux à base de barrières et de sens interdits, de rues barrées et de panneaux « déviation » qui pourrissent la vie de l’usager depuis plusieurs semaines. Des hommes en jaune et de gros camions, de gros bulldozers, et de grosses machines arrachent les arbres, les pavés, les massifs, les trottoirs ! Tout, tout le centre ville va être revu, corrigé, aplani, embelli, mais il y a des surprises ! Dedans la terre !
En effet, après divers sondages, on sait bien que le pourtour de l’église est plein d’histoire, que les premiers habitants se sont installés depuis l’ère chrétienne autour des églises, centre de tout depuis longtemps à l’époque… Des traces du temps d’avant, de restes enfouis de ce que fut la ville au Moyen Âge et même avant, à l’époque où Jésus était garde champêtre même…
Au fil des trous et des tranchées qui apparaissent un peu partout, on voit arriver une multitude de gens qui gravitent autour des fosses fraichement creusées. De délicieuses vestes jaune fluo, orange fluo et même fluo-fluo avec casques et bottes du plus bel effet, s’affairent près des cavités, dubitatifs, « y’a des trucs pas normaux, voire même comme des pierres et machins bien rangés au fond… ».
Le détectoriste que je suis, doublé d’un passionné d’histoire, ne met pas longtemps à s’intéresser. Je furète, traine, m’interroge entre midi et deux, un sandwich à la main. Des sépultures (faut pas dire tombe y paraît) sont mises au jour, ici, là, là-bas… Je n’avais jamais rien vu de tel ! Des « squelettes » d’êtres humains du IX, X XI, XIIe siècle sont là, au bord de la rue, de l’ancienne place, sous les anciens massifs de fleurs, devant la porte de la sainte maison du Christ, à 1 m de profondeur, sur deux mètres d’épaisseur parfois, certains sont endormis dans une position calme et confortable, bras croisés, mains jointes sur le bas ventre, d’autres couchés sur le côté, et même, je l’ai vu, l’un d’eux a la tête… entre ses jambes !
Un jeune archéo, avec qui un lien visuel s’est créé (car je ne rate pas un midi de creusage, de sondage et de passage au pinceau des fouilles, par procuration !), ce jeune gars dis-je, je l’interpelle, lui demande, moi, le profane de derrière les grilles, qui sont ces gens, ces anonymes des périodes troubles ? Il me répond gentiment que la surprise est de taille pour eux, qu’ils pensaient (les archéos de la très sainte inquisi…, heu, non, de la région), qu’ils pensaient donc trouver une cinquantaine de sépultures et des restes de quelques habitations basiques, sauf que, c’est plus de 300 squelettes qui les attendent !
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