Voyage en galère en Méditerranée
La rose
Ce voyage impromptu, dans le temps et les symboles, commence tout simplement dans un bois !
Les clous, les fers à bœuf et quelquefois une piécette sont les habituelles trouvailles de ces endroits où l’on a, au fil du temps, chassé, bûcheronné, essarté, travaillé la vigne ou labouré avec l’araire…
Puis la forêt a repris le dessus avec des espaces herbeux où paissent les agneaux de l’éleveur qui me permet d’arpenter ses terres. Fin de l’après-midi, les sangliers ont labouré partout, à la recherche de glands ou même de truffes. Une rondelle bombée et couleur d’aluminium attire mon attention… le dos est creux et empli de terre, une sorte de bouchon ou capsule ? Et non ! je vois alors un portrait « à la grecque » et au dos ce qui semble être une croix et de curieuses bosses autour en forme de haricot, une pièce gauloise perdue, isolée au milieu de nulle part.
Après nettoyage, simple passage à l’eau et léger lustrage sur une étoffe de laine, je pus admirer cette monnaie, une imitation d’une drachme de Rodhé ou Rhoda émise par les Volques Tectosages au 4e siècle av JC.
Les Volques, peuple celte, dont le nom proviendrait de falk (faucon = brave) ou simplement peuple, viendraient de la région du Danube, ils ont occupé une partie de l’Aquitaine et le Roussillon, Tectosage signifiant sans toit. L’autre partie des Volques sont les Volques Arécomiques occupant la Narbonnaise, ils fondèrent la ville de Nemausus (Nîmes) dont on verra plus loin un certain lien.
La monnaie originale, modèle de ma trouvaille, a été émise à Rhoda qui était une colonie grecque, fondée par des Rhodiens venus de la fameuse île de Rhodes, célèbre alors pour posséder l’une des 7 merveilles du monde, un colosse de bronze qui fut détruit lors d’un tremblement de terre en 227 av J.C.
On trouve bien sûr la rose originale, déployée, sur les monnaies de Rhodes.
Les Rhodiens sont connus (grâce à Homère dans l’Iliade) pour avoir fourni des galères aux forces grecques lors de la guerre de Troie.
En grec ancien rhodon c’est la rose et c’est pourquoi les colons arrivés sur leurs galères en actuelle Catalogne appelèrent leur ville Rhoda, actuellement Rosas (en rappelant la proximité culturelle et géographique avec l’aquitaine et la Narbonnaise).
Et c’est bien une rose (vue du dessus) qui orne le revers de la drachme de Rhoda et de ses imitations.
La rose et la croix
L’avers comporte le portrait de Perséphone, déesse passant une partie de son cycle de vie de manière souterraine (clin d’œil à ma monnaie). Pour la monnaie ci-après on note que ce serait Cérès, donc la Déméter grecque au vu de la date (3e av J.C.) …
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