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Le trésor de Saint-Nicolas-de-Port

Mystérieusement dérobé la nuit du 6 au 7 décembre 1905, le trésor de la basilique de Saint-Nicolas-de-Port, en Meurthe-et-Moselle, n’est jamais réapparu depuis !

Le vol (?) eut lieu pendant une période très troublée dite de la séparation entre l’Eglise et l’Etat où furent réalisés des inventaires des biens de chaque communautés religieuses, églises, couvents, monastères, cathédrales, basiliques, etc… Les commissaires chargés d’inventorier les biens œuvrent sous la protection des fusils de l’armée ou de la gendarmerie.

Trésor d’église tant convoité par l’Etat.

Afin de réduire l’influence politique et sociale de la religion, les Républicains au pouvoir en 1879 posent les bases d’une école laïque et obligatoire. Ils ouvrent ainsi la voie à la séparation de l’Eglise et de l’Etat qui sera votée en 1905. « La guerre des deux France » enflamme l’hexagone jusqu’au début du XXe siècle !

Yssingeaux 1906 (Haute-Loire).

Ce bras de fer idéologique oppose une France catholique « fille aînée de l’Eglise » très liée au pouvoir monarchique puis au pouvoir impérial, à une France républicaine « fille aînée de la Révolution » qui s’inspire de 1789. La loi de 1905 constitue le socle de la laïcité en France.
L’article 1 stipule que « la République assure la liberté de conscience, elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions de l’ordre public… »
L’article 2 énonce que « la République ne reconnaît pas, ne salarie ni ne subventionne aucun culte ».
En juin 1902, la République fait fermer près de 12 000 écoles religieuses, le processus de laïcisation s’étend aux hôpitaux, en 1908 à l’hôpital de l’Hôtel-Dieu de Paris, expulsion des sœurs augustines. Tout cela est perçu comme une agression par les catholiques et les inventaires des biens de l’Eglise en 1906 dont la loi prévoit qu’ils seront dévolus à de nouvelles « associations culturelles » conforme à la loi de 1901, mettent le feu aux poudres ! Dans certaines paroisses, les fidèles se barricadent pour empêcher les inventaires ! Les force de l’ordre doivent intervenir, dans les campagnes, le spectre des sans-culottes sanguinaires, destructeurs de reliques, pilleurs d’églises et fondeurs de cloches, provoque une réaction identique à celle de 1789. Les croyants et les curés cachent dans les campagnes, en attente de jours meilleurs ! Bref, l’anarchie règne en maître, les inventaires sont parfois très violents, portes d’église défoncées aux béliers ou à la masse ! Les catholiques y voient une spoliation et se révoltent face à l’ouverture des tabernacles !

22 février 1906, heurts devant la cathédrale de Nantes.

La suite dans Monnaies & Détections n° 123

Or de papier, les emprunts russes

Si l’histoire des emprunts russes peut-être considérée comme « La plus grande spoliation du (XXe) siècle », elle peut être vue sous un autre angle puisque ayant atteint le jackpot chez des collectionneurs. En effet, les amateurs d’actions et d’obligations (les scriptophiles) ont toujours constitué un monde aux lisières de la numismatique. Aux puces de Saint Ouen, il y a cinquante ans, certains d’entre eux ont raflé, au poids, des lots d’emprunts russes récupérés par les chiffonniers lors de successions.

Il y a vingt ans le ministère des finances français pondait un document intéressant : la liste officielle des emprunts russes remboursables. Plusieurs centaines de milliers d’exemplaires furent imprimés. Quoique “officielle” la liste était susceptible d’être “complétée” ou réduite… Autant dire que c’était un écran de fumée permettant d’évaluer la nature et le nombre des titres qui seraient présentés aux guichets du Trésor Public et d’en tirer une liste économe. La ficelle était d’autant plus grosse que le principal titre (Nathan-Rotschild, émis à trois millions d’exemplaires) était oublié. Ce second fait, après l’élasticité de la liste “officielle”, indiquait que le ministère des finances escomptait ne pas indemniser en complément de la maigre enveloppe obtenue des Russes.

Soixante et onze ans après la révolution d’Octobre, le successeur de Lénine, Staline, Kroutchev (etc…) acceptait de rembourser une infime portion de l’argent emprunté avant 1917 par le gouvernement des tsars.

 

Les Soviétiques ont gardé la parité pour cette dix roubles émise de 1975 à 1982 puisqu’elle contient 7,8 g d’or fin.

Le trésor de l’arrière-grand-père réapparait après un siècle

Damir Ilyalov habite l’ancienne maison de ses arrière-grands-parents à Troïtsk en Russie. Nous sommes dans le sud de l’Oural près de la frontière avec le Kazakhstan, à plus de 1500 km de Moscou. Depuis quelques mois Damir Ilyalov a commencé la restauration de cette maison et il y consacre tous ses moments libres. Il casse de vieux murs, construit de nouvelles cloisons, remplace les fenêtres et les portes, isole les plafonds, refait les sols. Une surprise l’attend au cours de ces travaux !

L’arrière-grand-père Shakirzhan

Damir Ilyalov n’a pas de souvenirs directs de son arrière-grand-père qui se prénommait Shakirzhan. Il sait seulement qu’il travaillait les peaux et vendait manteaux et chapkas en fourrure. Des Anciens racontent encore que Shakirzhan a disparu en 1920 sans que personne ne l’ait revu par la suite. En septembre 2019, cet arrière-grand-père ressort du passé lorsque Damir Ilyalov trouve un sac en tissu sous un plancher qu’il vient d’arracher. Dans ce sac il découvre quelques fourrures bien conservées et encore enveloppées dans des feuilles de journal. Il y a également plusieurs objets comme un vieux couteau, un ancien rasoir, une seringue dans son étui, une clef, un grand nombre de pièces de monnaies en bronze, une pièce de 10 kopecks en argent percée, ainsi qu’un portefeuille en cuir contenant des liasses de billets d’une valeur de plusieurs dizaines de milliers de roubles et de nombreuses actions. Tout cela représentait une fortune en 1920 puisqu’à titre de comparaison un fonctionnaire gagnait moins de 100 roubles par mois.

Damir Ilyalov présentant le portefeuille de son arrière-grand-père.
© Photo : divers journaux russes

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