Lorsque Sa Majesté Impériale Bokassa Ier décida des détails de son couronnement, Elle tenait à ce qu’il rappelât l’Empire français. Jean-Bedel Bokassa, ancien officier des Troupes de Marine françaises, avait une fascination pour l’époque napoléonienne.
Le 4 septembre 1977, il coiffa une couronne impériale, se défit de ses lauriers en or et sortit de la salle du couronnement habillé dans la réplique de l’uniforme du maréchal Ney. Comme Napoléon Ier avec Joséphine, il avait lui-même coiffé de la couronne son impératrice à lui, Catherine.
Les bijoux avaient été dessinés par Arthus-Bertrand et les robes par Cardin : la diligence des joailliers et des couturiers parisiens sur ce projet sera moins évoquée après la destitution de Bokassa en 79. En attendant, la société Arthus-Bertrand avait dépêché son tailleur spécialiste des grosses pierres, pour travailler pendant trois mois sur les diamants bruts de grande taille que Bokassa Ier destinait à ses regalia.
Or celles-ci ont disparu suite à l’opération Barracuda menée par les parachutistes du 1er RPIMa qui avait pour but de remplacer l’inquiétant Bokassa par le dépressif David Dacko, ramené d’exil dans la soute d’un Transall français. Cela tombait bien, il était déjà le prédécesseur de Bokassa.
Faisons le compte des objets disparus : proclamé empereur en 1976, Bokassa Ier a demandé à la maison Arthus-Bertrand, à partir de mai 1977, de lui fabriquer une couronne impériale, une couronne de lauriers d’or, un sceptre et une épée. Pour l’impératrice il demandera un diadème impérial ainsi qu’une couronne de palmes d’or. La plupart de ces objets sont enrichis de diamants dont la Centrafrique demeure un gros producteur. Il y aura notamment, parmi six mille, un brillant central de 82 carats.
Après consultation de quelques ouvrages traitant du domaine si particulier des regalia, nul ne semble savoir qui avait disposé des couronnes et sceptres de la famille impériale centrafricaine.
La suite dans Monnaies & Détections n° 117
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