MONNAIES ET DETECTIONS

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Monnaies et Détections

Archive pour février, 2016

Un coffre sous les pavés

Le 23 novembre dernier des ouvriers afférés à refaire le pavage d’une rue de Shujaiyeh dans la Bande de Gaza, Palestine, ont découvert sous les pavés, certainement très anciens, un trésor de pièces d’or contenu dans un coffre ! Des monnaies en or d’époque ottomane, sans plus de précisions sur les monnaies ou leur nombre, la découverte ayant déclenché une bagarre générale dans la rue ! À son arrivée, la police a confisqué ce qui pouvait encore l’être…
La même semaine, à quelques kilomètres de là, au poste frontière de Ramallah, les soldats de Tsahal cette fois ont interpellé un jeune Palestinien de 20 ans qui tentait de passer la frontière avec quinze lingots d’or dissimulés dans sa voiture, là aussi, l’or a fini confisqué…
Sources: worldtribune.com & alyaexpress-news.com

Trouvaille 86.08

Récemment, j’ai découvert dans un labour du Tarn une monnaie ruthène en très bon état, à la frappe bien centrée, en argent massif, d’une masse de 3,15 g et de dimensions 14,1 x 13,5 mm.
Il semble qu’elle appartienne au groupe des drachmes à tête cubiste. Il semble y avoir une trace des “dauphins” sur le bord de la pièce. Cependant, l’avers présente 2 grènetis de tailles différentes devant le visage, que je ne retrouve sur aucune monnaie semblable (mis à part les 2 points représentant la bouche). Je souhaiterais une confirmation de cette identification, ainsi qu’une estimation compte tenu de l’état et de ses particularités, si particularités il y a. JL
Il ne s’agit pas d’une ruthène mais d’une volques tectosages type cubiste. Le grenetis dont vous parlez est effectivement peu courant il semble y avoir un reste de dauphins devant les deux points symbolisant la bouche. Le revers n’est pas répertorié non plus avec cette particularité de la hache bouletée à gauche avec deux points derrière.
Mais ce type de monnayage est extrêmement varié et les répertorier est tâche impossible pour les chercheurs de bonne foi qui veulent travailler avec les prospecteurs car le lobby des ânes bâtés est constant à maintenir l’obscurantisme le plus total sur notre patrimoine commun… En Angleterre il y aurait longtemps qu’un livre spécialisé sur le monnayage à la croix, avec la répartition géographique des trouvailles permettant un rattachement plus sûr, aurait vu le jour, avec mise à jour annuelle pour compléter l’ouvrage. Pauvre France malade…
Votre monnaie reste une belle cubiste bien centrée en TTB, pour sa particularité on l’estime à 380 euros.

Jamaica Island ou le naufrage de Port-Royal

Un port au bout de la péninsule

La Jamaïque, pays indépendant, est une île d’importance dans la Mer des Caraïbes, elle s’étend sur deux cent trente-quatre kilomètres de long pour quatre-vingt de large. Comme beaucoup d’îles des Caraïbes, la Jamaïque fut reconnue par Christophe Colomb qui en prit possession au nom de l’Espagne en 1494. Le navigateur créa la ville de « Sevilla la Nueva » sur la côte nord puis érigea « Santiago de la Vega » dans les plaines. Les tribus indiennes de la Jamaïque, les Arawaks, disparaissent sous la poussée colonisatrice espagnole. Ces derniers sont utilisés comme esclaves, notamment pour la culture de la canne à sucre. L’île ne présente pas un grand intérêt pour l’Espagne, si ce n’est son utilité stratégique sur les routes commerciales maritimes.
En 1655, l’Angleterre devant son échec à prendre possession d’Hispaniola se rabat sur l’île de la Jamaïque pour s’en emparer. Une colonie anglaise se développe et se fortifie avec la construction du Fort Cromwell en 1656, suivi plus tard par le développement de Port-Royal. La ville portuaire est située à l’extrême pointe d’une péninsule de sable, au sud-est de l’île de la Jamaïque.

Port-Royal, Sodome du nouveau monde

Port-Royal est un endroit sensible, les défenses bien qu’ayant été développées avec l’annexion anglaise, peuvent plier devant les forces espagnoles. Le gouverneur Edward d’Oley propose alors aux équipages de flibustiers de s’installer à Port-Royal, et d’en faire leur port d’attache. Une offre judicieuse qui éloigne les navires espagnols de ce repaire des « Frères de la côte ». Cette tolérance sera acceptée par les gouverneurs successifs qui y voient une manière d’affaiblir les forces espagnoles. Les flibustiers deviennent corsaires et attaquent de manière officielle, au nom du Roi d’Angleterre, les navires marchands croisant au large de l’île. Port-Royal devient très rapidement une ville florissante, les corsaires et commerçants de la ville y développent une activité lucrative liée aux raids sur les navires espagnols et français. Cette activité où les commerçants parrainent les corsaires dans leur pillage sera nommée « Commerce forcé ». Les corsaires seront rejoints par des équipages de pirates, trouvant en ces lieux un refuge sûr et abrité pour leurs navires. La proximité des voies commerciales, l’importance du port, les colonies côtières espagnoles proches font de Port-Royal une ville idéale pour les coureurs des mers.
Pourtant, l’image de cette ville florissante se ternit dans les années 1660. En effet, la faune bigarrée des pirates draine avec elle mendicité, prostitution, jeux d’argent, alcoolisme, maladies… Les rues ne sont plus sûres, la prolifération des tavernes n’aide pas à apporter la sérénité dans la ville portuaire. Entre 1672 et 1692, on peut dénombrer près de six-mille cinq cent à sept-mille résidents dans une ville très dense de près de vingt hectares.
Un célèbre corsaire, Henry Morgan, ayant touché également à la piraterie au cours de sa carrière, deviendra lieutenant-gouverneur de la Jamaïque en 1675. Il développe sur l’île une économie sucrière florissante et le commerce des esclaves. Morgan meurt en 1684 et sa dépouille est enterrée au cimetière de Palisadoes à proximité de Port-Royal. Mais déjà à cette époque, la ville tente de se reconstruire une image d’honnêteté, les flibustiers et pirates se font moins nombreux et Port-Royal entame une nouvelle décennie placée sous le signe de la respectabilité. Pourtant, l’année 1692 sonne le glas de ce nouveau départ, les puritains diront que la ville fut damnée pour ses dépravations passées.

Le séisme du 7 juin 1692

Un peu avant midi, un tremblement de terre de grande ampleur secoue les côtes de la Jamaïque. Une partie de Port-Royal s’effondre dans la mer, les maisons de briques et de bois se disloquent et … La suite dans Monnaies & Détections n° 86

Le trésor du Seigneur de Haihun

Un très beau trésor mis au jour par des archéologues chinois dans la province de Nanchang, sud de la Chine. Énorme de par sa composition, plus de 10 tonnes d’artefacts ! Des centaines en bronze dont de nombreuses statues, des objets en jade et un exceptionnel trésor composé de 75 objets et monnaies en or dont 50 monnaies en or qui sont énormes, chaque monnaie pesant 250 grammes ! accompagnées de bijoux et d’artefacts ainsi que de quelques lingots d’or qui ont une forme caractéristique de sabots. Le dépôt a été trouvé dans un des huit tombeaux d’un mausolée de l’époque Hans. D’après les archéologues, les monnaies, très rares, auraient été offertes au seigneur de Haihun par l’empereur. C’est à ce jour le plus gros trésor en or, découvert, concernant la dynastie Hans. Plus courant pour les Chinois, des millions de sapèques, des monnaies de bronze empilées par endroits sur près de deux mètres de haut accompagnaient les défunts dans l’au-delà, un peu de monnaie ça peut toujours servir…
Source : xinhuanet.com

Trouvaille 86.01

Bonjour, pourriez-vous m’aider à identifier un objet si je vous envoie des photos ? Vincent
Il s’agit sans aucun doute du couvercle d’une petite boite genre tabac à priser ou rouler. XIXe début XXe.

Les plaques de ceinturon françaises

J’avais précédemment fait deux articles pour Monnaies & Détections, un sur les bagues allemandes (n° 73) et un autre sur quelques éléments rares en militaria allemand (n° 74).
J’aime aussi les plaques de ceinturons. Pour ce qui est des allemandes il y avait déjà eu de bons articles dans la revue (numéros 40, 41 et 42). En ce qui concerne les plaques de ceinturon françaises j’avais envie d’écrire sur le sujet m’étant rendu compte que des prospecteurs en trouvaient sans pour autant savoir de quoi il s’agissait. Mais je n’en avais pas assez pour pouvoir travailler dessus. L’année 2015 a été une bonne année en militaria français alors pourquoi ne pas se lancer ?
Un bref historique s’impose. Au début de la guerre bien qu’il existe un ceinturon « moderne » dit 1903 et 1903/14, nos fantassins sont majoritairement équipés du ceinturon à plaque lisse modèle 1845 ou modèle 1873. La plaque 1845 mesure 65 X 65 mm et le modèle 1873 mesure 65 x 60. Il existait des types particuliers pour les officiers, le génie, les tirailleurs marocains, les chasseurs et l’infanterie de marine et coloniale. Je n’ai jamais trouvé aucun de ces modèles en fouille, cela fait partie de mes objectifs… J’en profite pour lancer un appel aux lecteurs : je cherche une plaque de chasseur de terrain merci d’avance !
Je vais présenter mes plaques dans l’ordre de leur découverte.
Ma première a été cette 1873 trouvée dans un bois qui était un lieu de promenade de mon enfance, elle est déformée mais complète et reste un bel objet. On arrive à lire difficilement Am.c Paris (le fabricant) et un pentagone dans lequel il devait y avoir un A signifiant qu’elle a été acceptée à sa réception au régiment.


La deuxième a été trouvée dans un cantonnement allemand ! Probablement une prise de guerre jetée ou perdue par son nouveau « propriétaire ». On y distingue parfaitement le marquage du fabricant (Compagnie Française d’entreprises militaires et civiles) et le A dans un cercle. Vu le secteur je ne m’attendais pas à cette trouvaille mais je n’allais pas me plaindre !

Ma troisième fut un rare modèle en fer mais malheureusement irrécupérable comme le plus souvent les objets métalliques, dommage ! Il s’est passé une bonne dizaine d’années entre ces trois plaques et la quatrième, ça m’ennuyait beaucoup. Deux exemplaires seulement pour un passionné comme moi ça faisait léger !
Heureusement en 2013 mon cousin Alain avec son fidèle Déus est arrivé à la rescousse et à sorti cette très belle plaque modèle 1873 dans le même bois que ma première ! Pas de marquage fabriquant mais deux A dans un cercle. Elle est comme neuve et pourrait reprendre du service…


Le 27 décembre 2013 je sors enfin ma quatrième plaque, ce beau modèle 1845 sans aucun marquage. Quelle surprise ce jour-là !, notre ami Alexis peut en témoigner ! De l’endroit où je l’ai trouvée on voyait la maison de ma jeunesse ! C’est aussi ça la détection…


La collection commence à ressembler à quelque chose mais ce n’est pas suffisant, alors… La suite de l’article dans Monnaies & Détections n° 86

22 épaves antiques

Découvertes en seulement une semaine ! Depuis longtemps déjà des pêcheurs d’éponges grecs, exerçant sur le plateau des fournis, un archipel de petites îles situé en Mer Égée, avaient signalé la présence d’épaves. Mais personne n’avait daigné se déplacer… Il aura fallu l’intervention d’un groupe de recherche américain associé à quelques plongeurs grecs pour découvrir une zone de 45 kilomètres carrés regorgeant d’épaves antiques ! Situées entre les îles de Samos et d’Ikaria, vingt-deux épaves ont été localisées en une semaine, certaines datées d’après les amphores et poteries de 400 av-JC et les plongeurs sont certains qu’il y en a bien d’autres…
Source : maxisciences.com

Trouvaille 86.03

Pourriez-vous m’aider à identifier ces deux bagues et estimer la valeur de ce sesterce trouvé dans le sud de Caen (14) ? Elle pèse 18 g environ et son diamètre est de 32 mm. Les deux bagues ont été trouvées en Haute Normandie (76). La bague en or pèse 3 g et son diamètre intérieur est de 17 mm. Pas de poinçon visible. La deuxième bague est sans doute en bronze, pèse 3 g et son diamètre intérieur est de 22 mm. Sébastien
La bague en or peut être datée du XVIe au XVIIe siècle : à cette époque apparut la mode des bagues FEDE. Son nom vient de l’Italien “Mani in fede” (mains en confiance). Sous les Romains, cela représentait un contrat de mariage, puis elle fut utilisée par les premiers Chrétiens et s’est considérablement développée surtout à partir du XVIe siècle. L’autre anneau est trop simpliste pour le dater formellement, anneau rond avec un renflement central plus épais. Il est probable qu’elle soit de la période antique mais sans certitude.

Le monnayage de Probus, empereur romain au destin tragique

Probus (276–282), aureus, (or, 5,98 g, 22mm), Siscia. Avers : IMP C M AVR PROBVS PF AVG, buste de l’empereur à gauche, cuirassé et lauré à gauche, portant le manteau impérial, tenant un sceptre avec un aigle à sa cime. “Imperator Cæsar Marcus Aurelius Probus Pius Augustus”, l’empereur césar Marc Aurèle Probus pieux auguste. Revers : HERCVLI ERY-MANTHIO, Hercule nu se tenant debout, portant le sanglier Erymanthias sur son épaule. « Herculi Erymanthio », Hercule à l’Erymanthias.

La fin de la dynastie des Sévères en 235, plonge l’Empire dans une période chaotique où les empereurs se succèdent au gré des acclamations impériales et des affrontements entre les diverses légions de l’armée romaine. Peu d’empereurs ont la force et la possibilité de maintenir l’Empire entre leurs mains pendant plus de cinq ans. Ces empereurs, avant d’être des dirigeants politiques, doivent être avant tout de grands chefs militaires.
Cette “anarchie militaire”, terme sous lequel on dénomme souvent la seconde moitié du troisième siècle, ne prend fin qu’avec la mise en place de la tétrarchie (système politique dirigée par quatre chefs militaires, les tétrarques), laquelle va vite donner naissance à la dynastie constantinienne.
Parmi ces empereurs, grands chefs militaires, on peut citer Aurélien (270-275) et Probus (276-282).
Probus s’inscrit dans la continuité politique d’Aurélien et de ses réformes. Il entreprend de maintenir l’Empire unifié, continue la décentralisation de Rome mise en œuvre par Aurélien et tente de conserver un système monétaire stable en mettant un frein à l’éternelle dévaluation de l’antoninien et à la crise économique qui sévit depuis la fin de la dynastie des Sévères.

Une brillante carrière militaire qui mène au pouvoir

Marcus Aurelius Probus naît le 19 août 232 à Sirmium, capitale de la Pannonie (actuelles Hongrie et Serbie). Ses origines familiales sont incertaines : son père Maximus serait soit tribun militaire soit agriculteur.

Buste en marbre de Probus conservé au Musée du Capitole à Rome.

Probus, grand général, connaît une importante et brillante carrière militaire dès le règne de Valérien Ier (253-260). En effet, cet empereur le remarque et lui confie le commandement d’une légion. Il combat les Germains et les Sarmates. Il aurait aussi mené des missions de pacification en Afrique dans la région de Carthage et participé aux campagnes d’Aurélien contre Zénobie, reine de Palmyre (actuelle Syrie).
Fin 275, début 276, l’empereur Marcus Claudius Tacite (275-276) le promeut commandant de l’armée d’Orient (dux orientis), pour assurer la protection de la Syrie et de l’Égypte.
En juin 276, Tacite est assassiné.

La suite de cet article dans Monnaies & Détections n° 86

Trésor viking

Un nouveau trésor viking, découvert au détecteur, par un prospecteur amateur au Danemark. Robert Hemming-Poulsen posait des câbles de fibre optique sur la petite île danoise d’Omø. Comme tout bon prospecteur en vadrouille il avait mis son Déus dans son sac, au cas où… Alors qu’il discutait avec l’agriculteur propriétaire du champ traversé par le câble, il a évidement porté la discussion sur ce que l’on peut trouver au hasard des labours… pas bête le Robert. L’agriculteur lui a alors parlé d’une bague en argent torsadé qu’il avait trouvée quand il était jeune, dans un champ voisin ! Le boulot fini, Robert est allé y passer un coup de Déus et là, Bingo ! Les archéologues prévenus ainsi que trois autres prospecteurs chevronnés et un trésor viking contenant plus de 550 monnaies et des artefacts tout en argent étaient mis au jour !
Le trésor sans contenant était éparpillé par les labours sur une bonne vingtaine de mètres carrés. On trouve parmi les monnaies de rares pièces frappées sous le règne du Roi Harald Bluetooth vers 975-980 et considérées comme les premières pièces de monnaie danoise. Les Vikings étant de grands voyageurs, le dépôt contient des monnaies anglaises, polonaises, tchèques et mêmes quelques dinars arabes ! Depuis que le Danemark a adopté une loi similaire au Treasure-Act anglais, les découvertes de trésors et surtout le plus important « leurs déclarations » sont en hausse constante ! Dixit les archéologues Danois…
Robert, récompensé pour son geste civique, va recevoir une récompense pour son trésor, elle sera déterminée en fonction de la valeur marchande du trésor, car quoi qu’on en dise, tout a une valeur, même les trésors…
Source : medievalists.net