Cette découverte fut effectuée par Aldo dans un petit bois du côté de Strasbourg en 2018 et fut présentée dans le n°121 de la revue de décembre 2021 – janvier 2022. D’un diamètre de 18,9 à 19,8 mm, d’une épaisseur de 7,8 mm et un poids de 13,9 g, elle fut datée par l’inventeur de la fin du premier à la fin du second siècle de notre ère. Cette datation étant toutefois erronée, en effet, le décor présent sur cette molette est typique du IVe siècle, décor de la catégorie dite à hachures transversales avec petits carrés. Ces décors en hachures sont assez nombreux et on dénombre plusieurs groupes et types répertoriés. Ces décors en hachures ornent les poteries dites « céramique sigillée » dont la pate fine est, le plus souvent, rouge orangé. Celles-ci sont à l’origine d’Italie, de la ville d’Arezzo. Des ateliers gaulois vont aussi en produire en très grande quantité, l’atelier de la Graufesenque, près de Millau (Aveyron) tout d’abord et ensuite Lezoux dans le Puy-de-Dôme, et quantité d’autres lieux de moindre importance. Suite aux invasions sur la frontière rhénane, ces productions vont se déplacer vers l’est afin d’alimenter le juteux marché des camps militaires qui veillent sur le Limes, et, cela du IIIe au Ve siècle de notre ère. Les ateliers utilisent la technique de la décoration à la molette, avec des motifs simples gravés sur des molettes en bois, en os, terre cuite ou métal, l’outil étant posé contre le vase en rotation sur le tour et le motif est imprimé. Le décor de la molette d’Aldo est bien catalogué et connu. En grande quantité des centaines de fragments furent découverts en Belgique sur le site de Liberchies, dans le Hainaut, à l’emplacement de l’antique Vicus de Germiniacum, les spécimens découverts étant bien datés du IVe siècle de notre ère, grosso-modo entre 330 et 375.
Ces objets très rares faisaient partis de la panoplie des pèlerins effectuant divers pèlerinage par dévotion ou par condamnation de justice. En effet, à l’époque médiévale, des personnes condamnées par la justice devaient obligatoirement effectuer ces pèlerinages forcés (2). Plus la faute était grave et plus le pèlerinage était lointain et coûteux. En cas de non respect du jugement, le condamné devait payer une forte amende et effectuer également une peine de prison, le pèlerinage en Terre Sainte à Jérusalem étant la peine la plus sévère car très couteuse mais également très dangereuse, même quand la Terre Sainte était sous contrôles des croisés. Une fois la peine accomplie, le condamné devait se rendre au tribunal pour prouver que la condamnation avait bien été effectuée, en apportant diverses preuves, frais de voyage, attestation d’un membre du clergé œuvrant à Jérusalem, … La majorité des pèlerins effectuaient ces pèlerinages par dévotion et croyance, rapportant de ces pèlerinages divers souvenirs, enseignes en étal, fioles en verres, terres cuites ou métaux et les incontournables ampoules de pèlerins (1).
Les fioles et ampoules contenant de l’eau bénite, des huiles saintes, vendues sur les lieux de pèlerinage, dans certains cas de la terre ou du sable remplaçaient l’eau bénite ou les huiles, les pèlerins voulant rapporter la terre de la Terre Sainte. Certains pèlerins plus aisés emportaient également avec eux des boîtes à miroir. Ces objets en alliage de cuivre ou en étain se portaient au cou pour certains, les autres sans bélières étant placés dans les poches ou bourses. La plupart sont décorés de motifs cruciformes en pointillé, d’autres sont émaillés et certains plus rares ne comportaient aucun décors, leur couvercle étant totalement vierge. Une étude anglaise nous apprend l’usage de ces boîtes à miroirs : « les pèlerins utilisaient de tels miroirs pour « capter » l’image d’un saint, ce qui leur conférait certaines vertus ».
Il va s’en dire que cette captation étant bien entendu spirituelle et symbolique. Il existe deux types de boîtes à miroirs, avec bélières, le diamètre de ces boîtes varient entre 3,5 et 4,7 cm de diamètre, et, à ce jour, aucun spécimen contenant le petit miroir concave n’a été découvert, ceux-ci étant fabriqués aux XIII et XIVème siècles en coulant du plomb fondu sur le verre, le résultat de cette technique étant une déformation importante du visage, mais étant donné que ces objets n’étaient pas des miroirs à usage privé, comme l’affirme certains auteurs mais bien des miroirs. Servant à la captation, ceux-ci furent en usage de la fin du XIIIème siècle et au début du XIVème siècle.
En tant que prospecteurs, nous avons déjà tous entendu parler des enseignes de pèlerinages ou enseignes profanes, ces petits objets métalliques médiévaux parfois découverts sous nos pioches
es petits objets furent étudiés et classés avec « sérieux » à partir du XIX e siècle et furent intégrés en deux catégories, les enseignes de pèlerinage à connotation religieuse et les enseignes profanes regroupant toutes sortes de catégories, enseignes de gildes armées, des métiers, à connotations sexuelles ou sportives… D’autres restent indéterminées. Encore de nos jours, la grande majorité des chercheurs et auteurs les classent comme telles et pourtant, il y a deux catégories d’enseignes à part, les badges sportifs et les badges des fêtes folles, qui sont rarement évoqués, car eux-mêmes classés comme enseignes profanes avec tant d’autres. Les badges sportifs apparaissent ainsi au XIIe siècle en même temps que les tournois de chevalerie. Les tournois connaissent leur apogée entre le début du XIIe et le début du XIIIe siècle. Pourtant, déjà vers l’an mil, les chevaliers inventent cette nouvelle forme d’entraînement pour tirer le temps en période de paix.
Le tournois
On l’appelle à ses débuts « conflictus gallus ». Pour les têtes brûlées qui y participent, la lice est non seulement un endroit où parfaire sa maîtrise des armes, mais, aussi, attirer les regards d’une dame ou les faveurs d’un mécène. C’est un tremplin pour la gloire et la richesse. Outre le prix promis au vainqueur, on y reçoit armes, chevaux, argent… La forme première et pionnière du tournoi est la « mêlée », un combat monté et collectif organisé sur des vastes espaces. Deux lignes de cavalerie s’y opposent, lourdement caparaçonnés qui enchaînent les charges sur un périmètre délimité. L’objectif : détrôner et capturer l’adversaire pour exiger une rançon et espérer être sacré grand vainqueur de la compétition. Mais on peut y mourir aussi. En effet, les assauts sont très violents, les lances brisées, fracassées et les chutes parfois mortelles. Un grand nombre de princes, de ducs, de comtes sont fauchés ou piétinés et les plus chanceux s’en sortent avec de très graves séquelles pour la vie. Pour toutes ces raisons, l’Église interdit dès 1130 la pratique des tournois, « ces foires détestables », jugées puériles et vaines. Cela n’empêche pas la pratique de perdurer. Le tournoi « mêlée » est l’épreuve la plus courue jusqu’au crépuscule du XIIe siècle. Ensuite, elle est supplantée par les joutes, tournoi plus chevaleresque au sens de la littérature courtoise, glorifiant la bravoure, l’exploit individuel et le style propre à chaque participant. Le chevalier y revêt ses armoiries comme une marque et combat sous les yeux des dames qui placées dans les gradins portent les couleurs et armoiries de leurs concurrents favoris. Les tournois les plus célèbres et les mieux dotés en prix sont organisés dans les Pays-Bas bourguignons, par les puissants ducs de Bourgogne, la ville de Bruges ayant le tournoi le plus coté. C’est là que demeurent les ducs de Bourgogne et leur cours fas- tueuse. Bruxelles, Anvers, Amsterdam et bien d’autres possèdent aussi leur tournoi prestigieux où se pressent la noblesse de toute l’Europe. Avec le temps, les tournois sont de plus en plus décoratifs. L’exercice mute en spectacle théâtralisé au XVe siècle.
Pendant ces tournois, d’autres concours sont également organisés, tir à l’arc, à l’arbalète, lancer de haches, et les plus populaires, les combats de lutte. Ces tournois attirent quantités de marchands et des foires sont orga- nisées où tout se vend et s’achète. Pendant les tournois, les participants offrent des badges en forme de hache, portant leur armoirie, et cela à leurs supporters, bien souvent des membres du même clan, du même fief, ou aussi à de jolies dames. Ceux et celles- ci les portent fièrement pendant le tournoi comme de nos jours les supporters des clubs de foot portent la vareuse de leur club. D’autres badges sportifs ont la forme d’un archer ou d’une arbalète, probablement identiques aux enseignes des gildes de défenses. D’autres représentent les chevaliers eux-mêmes montés à cheval. Mais les p
La suite sur le numéro 134 de la revue Monnaies&détections…
Souvent présentées à tort comme rouelles celtiques à rayons courbés dans divers magazines dans les années 1990 et début 200, ces objets en plomb ou alliage de cuivre d’un diamètre constant de 23-24 mm pour un poids de plus ou moins huit grammes sont coulés dans un moule bivalve et sont parfaitement usinés et centrés, ce qui indique une production industrielle moderne. Tous les exemplaires découverts possèdent un axe en fer, ce qui exclut une production antique. L’hypothèse la plus crédible étant soit une roue de jouet ancien ou de mécanisme lui aussi ancien.
Ces objets ne sont pas fréquents à découvrir en prospection. Pour ma part, j’ai déniché un seul exemplaire en plomb que j’ai cassé à l’époque de la découverte en 2005 comme objet indéterminé moderne. J’avais pensé à l’époque à une roue de jouet ancien, sans plus. Malgré avoir consulté un grand nombre de sources et d’ouvrages sur les jouets anciens, le mystère resta insondable. Encore une fois, ce fut par le plus grand des hasards que le mystère tant énervant fut résolu.
En effet, ce fut la lecture d’un catalogue de la maison Auction Team Breker de Cologne du 13 mai 2023 qui me dévoila enfin la clé du mystère, cette maison étant spécialisée dans la vente d’antiquités techniques, c’est-à-dire d’objets de science et technologie, de musique mécanique, photographie et film.
Dans ce catalogue, deux objets ont directement attirés mon attention à cause de petites roues à rayons courbés similaires à nos artéfacts indéterminés.
Trois de ces petites « roues » à rayons courbés étant présentes sur un kinematofor à air chaud daté vers 1898, et une autre roue sur un piano orchestre mélodico des années 1900, ces objets n’étant pas des roues de jouets mais bien de petites poignées remontoirs servant à remettre à zéro divers mécanismes, mais étant également des poignées de pad de vis de serrage. Il existe divers modèles de ces poignées à rayons courbés, à 4, 5 ou 6 rayons et en divers diamètres, en plomb, fer, alliage de cuivre. En réalité, il existe une très grande gamme de ces poignées, équipant quantité de jeux de science et technique.
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Créations de la tribu des Brigantes, ces fibules sont les plus spectaculaires de Grande Bretagne et probablement du monde celte.
La tribu des Brigantes, installée dans le nord de l’Angleterre, sera à l’origine de la création d’une incroyable et magnifique fibule que les experts anglais nomment « Brooch dragonesque ». La production de ces incroyables fibules commence juste après la fin de la conquête romaine dans les années 80 de notre ère. Les fibules en question ont toutes une forme similaire, un S couché à l’horizontale. Elle représente un animal fantastique muni d’une ou de deux têtes et d’une queue selon les modèles, celles à deux têtes n’ont pas de queue. Elles sont toutes unifaces et plates à l’arrière et ne comportent aucun système d’attache soudé à l’arrière. Elles sont munies d’une épingle attachée par enroulement entre la queue et le bas du corps de l’animal ou enroulée autour du corps de la créature à la base de la tête. Cette épingle, une fois piquée dans le vêtement, passe à l’arrière de la fibule et ressort pour venir se placer sur le cou de l’animal à la base de la tête. Celle-ci se maintient uniquement par pression. Ce système d’attache reste spécifique à la tribu des Brigantes, aucune autre tribu de Grande-Bretagne ou du continent n’a adopté ce type d’attache très particulier, comme le démontre le spécimen ici présenté, catalogué RC31 et découvert dans le Suffolk par un prospecteur anglais
la suite de l’article dans le numéro 131 de Monnaies&Détections
À travers photos, trouvailles singulières, observations personnelles, critiques et digressions à partir d’une collection éclectique de plusieurs centaines de pièces.
Quand on tape « Fibule » sur un moteur de recherche, on trouve : Du latin fibula (attache). Et quand on essaye fibula, on tombe sur un os ou plus exactement une attache des os dans la cheville, les Anglais disent quant à eux pour cet artefact : fibula que l’on traduit en français (trad. Automatique) en péroné (Le terme péroné pour l’os de la jambe est remplacé en anatomie moderne par fibula ! Les Allemands disent « Fibel » qui se traduit en français par « Abécédaire » et depuis peu par fibule. Au début la fibule sert à « attacher » justement les pans de vêtement et va rapidement devenir aussi une décora- tion, un signe distinctif d’appartenance à un ordre, une région, un grade ou porteur d’un message religieux ou même amoureux. À noter que les deux spirales (sur chaque artefact) ne sont pas inversées et sont enroulées à gauche. La spirale double est sans doute la première représentation symbolique matérialisée dans les fibules, c’est un très riche symbole universel et représente dans le développement de sa spire, en partant du centre de l’une, l’évolution et en revenant vers le centre de l’autre, l’involution soit dans l’ordre la naissance, la vie et la mort… Mais on peut repartir du centre en suivant le fil c’est le recommencement, c’est l’infini !
On a coutume (sur les photos dessins et parutions) de représenter l’arc en haut et l’ardillon au – dessous, or il suffit de réfléchir une seconde pour s’apercevoir que le poids de l’arc fait basculer la fibule, la boule ici pèse d’ailleurs 50 g ! sur la fibule de droite on peut voir que le dos est plat et reposait sur le vêtement.
Voici différentes manières de concevoir la position de la fibule, de G à D sur les revues, sites marchands ou forums, puis sur les études spécialisées et enfin sur un bas-relief romain.
je vous envoie cette petite monnaie en or de 11mm de diamètre et de 1 gr trouvé dans le sud deux sèvres. Serait il possible de savoir ce qu’il y a dessus, son époque ainsi que son estimation svp. merci d’avance. Pat
Pour cette mérovingienne
Il s’agit d’un « trémessis » du monétaire Aonobodes pour l’ atelier de Teodeberciaco (Thiverzay vendée)
A/ TIDIRICIACO buste à droite R/+AONOBODEMO croix grecque , perles en cantons Pour l’ époque :VII° eme siècle Belfort 4313 TTB estimation à
Jean-Christophe s’est longtemps demandé quelle était cette monnaie. A première vue , on pense immédiatement a un simple denier tournois de la fin du treizième siècle jusqu’à la fin du quatorzième. Mais en étudiant la légende , on s’interroge. Avers : Croix pattée, LUDOVICUS REX. Revers :au lieu de l’habituel TURONUS CIVIS la légende commence par +TIS +—CIVIS.je crois qu’il s’agit tout simplement d’une double frappe du revers car la croix du Languedoc qui démarre chaque légende est ici présente deux fois.c’est donc un denier tournois de Louis IX un peu fatigué. valeur entre 10 et 20 € si la particularité de cette monnaie aiguise la curiosité d’un collectionneur.
Pointe de flèche en bronze de 73 mm de longueur, 23 mm de largeur et pesant 8 grammes. Elle était emboîtée dans une hampe en bois et devait servir pour la chasse à l’age du bronze final (vers 800 av J.C).
Fragment d’une plaque boucle mérovingienne, deuxième moitié du VIIeme siècle ornée de motifs géométriques. l’une des têtes de rivets représente un visage. Vraiment dommage que le tracteur soit passé dessus…