MONNAIES ET DETECTIONS

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Monnaies et Détections

Archive pour juillet, 2021

Agenda n°119

Dôle • 39
Dimanche 29 août 2021
Bourse toutes collections
Salle de la Commanderie, 2 rue d’Azans, 39100 Dôle,
De 9h à 17h. Entrée gratuite
Renseignements : 06.38.49.72.04
FIRMINY • 42
Dimanche 26 septembre 2021
Bourse multi-collections
Bourse du travail, 24 place du marché, 42700 Firminy
De 8h30 à 12h30 et de 14h. Entrée gratuite
Renseignements: 06.78.16.80.05

Sommaire n°119

Vécu
Cahiers de prospection 2007‑2008
La non localisation des trouvailles monétaires, un mal endémique !
Trouvailles de militaria en Belgique
Tigres normands et tunnels picards
Un Bouddha de 5 tonnes d’or
Découverte d’un dépôt monétaire particulier
Un très important trésor de monnaies françaises retrouvé après plus de 1100 ans en Pologne grâce à des détectoristes
Comment et où chercher des météorites.
Suite et fin
Impact !
Brèves
Histoire
1628, Banco hollandais à La Havane
L’impôt du sang
L’épée volée du sacre de Charles X
Numismatique
La monnaie dans tous ses états. Premier volet, les origines
Les deux comtés de Hanau (suite)
Les monnaies dynastiques en Haïti de 1811 à 1986
Ducatum bullonii, le Monaco des Ardennes
Trouvailles
Monnaies/objets
Agenda
Courrier
Librairie
La photo insolite

Édito n°119

Une fois n’est pas coutume pour un journal qui s’appelle Monnaies&détections, une part plus importante des pages de ce numéro est réservée aux trouvailles de militaria. Celles-ci viennent de Belgique, d’ailleurs nous avons de plus en plus de lecteurs du pays de la meilleure frite au monde. Cela doit être grâce à la légalisation, dans ce pays, de notre loisir qui permet une croissance, non pas des trouvailles mais des publications de ces trouvailles. Nos intervenants belges, aussi, s’immiscent dans le journal et produisent des articles de qualité que je souhaite pour votre plus grand plaisir de lecture. Il faut bien compenser la perte d’information produite par la peur de la surveillance des réseaux sociaux, en France.
Heureusement il y a quelques irréductibles gaulois fiers de leurs trouvailles et qui nous font confiance pour publier anonymement leurs découvertes. Arrivée trop tard pour ce numéro, une trouvaille de l’Age du bronze exceptionnelle avec des objets magnifiques sera présente dans le numéro prochain. Le numéro prochain ? le numéro 120 ! vingt ans bientôt ! Ça tombe bien.
Bonne lecture
Gilles Cavaillé

Découverte d’une copie d’un prototype inédit pour Lothaire I

En cette fin décembre 2020, fûrent découverts lors de la prospection d’une zone boisée à proximité de Namur, Belgique, quatre deniers au temple tétrastyle d’imitation carolingienne au nom de Lothaire I et Lothaire II, deux des copies sont de l’atelier de Huy et de Dorestad, les deux autres semblent être des frappes officielles de Cambrai et Maastricht.

Les monnaies furent confiées par l’inventeur à J.-L Dengis , numismate et archéologue très connu en Belgique pour ses travaux sur les découvertes monétaires réalisées en Belgique, en outre, je vous livre ici les résultats de cette étude, telle que déjà publiée en Belgique ! (voir photos)
Voilà comment – grâce à un prospecteur, soucieux de notre loisir et jouant le jeu ! – avance la connaissance numismatique en Belgique.

. J.-L Dengis, archéologue et numismate, auteur de plus de 20 ouvrages sur les découvertes monétaires en Belgique, auteur de plusieurs ouvrages sur les monnaies de Liège, auteur d’un nombre incroyable d’articles numismatiques dans les revues suivantes : Revue belge de numismatique, La vie numismatique, Bulletin du cercle numismatique Val de Salm, etc…, également spécialiste du monnayage médiéval, et aussi, créateur du cercle numismatique du Val de Salm en 1978, bref, une pointure !

La suite dans Monnaies & Détections n° 118

Skull Ring

Deux belles découvertes de prospecteurs du Pays de Galles, sud-ouest de l’Angleterre. David Balfour a trouvé au hasard d’un champ avec son détecteur de métaux, une superbe bague en or, médiévale, d’époque Tudor et datée entre 1550 et 1650. Elle est ornée d’un crâne ou tête de mort, en émail blanc et d’une citation latine « Memento Mori » se traduisant par = rappelle-toi que tu vas mourir…
Autre trouvaille, cette fois de Chris Perkins, qui lui a découvert avec son détecteur trois pièces d’or ! Des nobles d’or frappés entre 1327 et 1399 au portrait des Rois Edward III et de son successeur, Richard II. À l’époque où elles avaient cours, ces trois monnaies avaient une valeur de 20 shillings, équivalant à 50 jours de salaire d’un ouvrier qualifié…


Source : livescience.com

L’une des pièces de monnaie françaises parmi les plus recherchées est la 5 francs 1871 A ayant un trident pour différent. Elle a été frappée pendant la Commune de Paris dont on commémore actuellement le 150e anniversaire. Le directeur de la monnaie de Paris était pendant cette courte période, qui va du 18 mars 1871 au 28 mai 1871, Zéphirin Camélinat, un ancien ouvrier du bronze.

La Commune de Paris

A la fin de 1870, la France connait la défaite de Sedan, Napoléon III est destitué, le Second empire laisse la place à un gouvernement républicain dont les armées n’arrivent pas à ralentir les troupes prussiennes. Autour de Paris la résistance tente de s’organiser et le peuple de la capitale se révolte contre ceux qui conduisent la France de défaite en défaite. Le 18 mars 1871 des ouvriers rejoints par les gardes nationaux de Paris proclament la Commune de Paris. Ces responsables choisissent le drapeau rouge pour symbole. Parallèlement, le gouvernement dit d’Union nationale dirigé par Adolphe Thiers s’installe à Versailles et poursuit des négociations de paix avec Guillaume II, le nouvel empereur d’Allemagne. Une lutte sans merci s’engage entre les responsables de la Commune, favorables à la mise en place de mesures sociales et qui refusent une capitulation où la France perdrait l’Alsace et la Loraine et devrait payer une énorme dette de guerre, et le très conservateur régime versaillais qui cèderait aux exigences de la Prusse. Ce conflit armé dure 100 jours et se termine par le massacre de dizaines de milliers de Communards dans les rues de Paris, la fusillade d’autres partisans de la Commune dans le cimetière du Père Lachaise devant un mur qui prendra le nom de Mur des Fédérés et de nombreuses déportations en Algérie et en Nouvelle-Calédonie mais aussi l’idée sociale comme l’école laïque. En 2021 cette courte expérience de la Commune de Paris est commémorée dans le monde entier comme la première tentative d’établissement d’un régime politique populaire et social.

Zéphirin Camélinat, directeur de la Monnaie de Paris pendant la Commune de Paris

Rémi Zéphirin Camélinat est né le 14 septembre 1840 à Mailly-la-Ville dans l’Yonne. Il est d’abord paysan-vigneron dans sa région natale puis en île de France. Ensuite il s’installe à Paris où il travaille comme ouvrier. Il suit des études professionnelles et apprend l’anglais. Rapidement il se spécialise dans le travail du bronze et ses camarades le choisissent comme représentant syndical. En 1864 Zéphirin Camélinat participe à la création de l’Association Internationale des Travailleurs. En 1867 il prend une part prépondérante dans la grande grève victorieuse des ouvriers du bronze. Jusqu’à sa mobilisation en 1870 il allie travail et formation politique. Dès septembre 1870, il s’engage politiquement pour la fin des combats entre Français et Allemands et la création d’un état fédéral entre les deux nations.

La suite dans Monnaies & Détections n° 118

Âge du cuivre et de l’or

Une trentaine de tombes datées d’environ 6 000 ans avant notre ère a été découverte en Hongrie, dans la région des Carpates, plus connue pour Dracula… La plupart des tombes, sont assez pauvres, en mobilier, sauf quatre d’entre-elles, trois tombes de femmes adultes qui comportaient de nombreux bijoux en or ! Une découverte considérée comme très rare pour l’époque concernée, l’âge du cuivre, et en prenant en compte que les Carpates sont assez pauvres en or natif. Les bijoux sont des plaques percées de trous circulaires et de cônes en or, leurs usages restent à déterminer, peut-être les éléments d’une coiffe ?
Une quatrième tombe, celle d’un homme cette fois, contenait plusieurs armes en pierre polie et une hache ou un sceptre en cuivre, pesant presque un kilo ! Là encore, c’est une découverte assez rare, du fait de son poids, probablement une arme d’apparat ou de prestige. Ces découvertes, confirment une tendance qui n’a pas vraiment évolué depuis 9 000 ans, les bijoux en or pour les femmes et les armes pour les hommes…


Source : thehistoryblog.com

Une principauté napoléonide

La sœur la plus âgée de Napoléon Ier n’a pas été oubliée lorsque Bonaparte devient empereur des Français. Puisque c’est un empire, il a des couronnes vassales et Elisa Bonaparte va en recevoir une. Il s’agit des principautés de Lucques et de Piombino. Elle les possède jusqu’en 1809, quand Napoléon lui donne le grand-duché de Toscane, voisin de Piombino.

Monnaie de Félix et Elisa Baiocchi.

Piombino mérite à lui seul que l’on s’y intéresse. En effet, ce petit pays possède un long passé et ce contraste attire l’historien, point commun que Piombino partage avec la principauté de Monaco qui, elle, est loin d’être disparue. Pour être précis, Elisa Bonaparte a été faite princesse de Piombino le 28 mars 1805, un an avant de se voir “ajouter” la principauté de Lucques. Elle règne avec son mari, et les deux portraits apparaissent sur les monnaies qu’ils font toutes frapper à Florence : 3 et 5 centesimi de cuivre tandis que le 1 franco et la 5 franchi sont d’argent 900°/°°.
Cette histoire multiséculaire s’est gravée dans différents métaux propices à la frappe monétaire.
Piombino fait face à l’île d’Elbe et son prince en possède un morceau, de cette île qui deviendra si fameuse, plus tard, avec son impérial (et impatient) souverain en exil.
Piombino, c’est la Mer Tyrrhénienne, la côte ligure. Soleil et palmiers constamment harcelés par les Barbaresques jusqu’au début du XIXe siècle, même si leur cuisante défaite en 1675 contre les Médicis avait considérablement apaisé la navigation. Mais les grands-ducs de Toscane étaient très attirés, eux aussi, par leur petit voisin Piombino et son île de 222 km2, juchée sur un énorme gisement de fer. Leur protection contre les Barbaresques coûtait cher : ils avaient une base militaire à Portoferraio, l’actuelle capitale de l’île d’Elbe. (D’ailleurs, devenu souverain de l’île d’Elbe pour 11 mois, Napoléon Ier s’inspirera des armoiries des Médicis de Toscane pour le drapeau insulaire et non pas de celles des Boncompagni de Piombino). Pourtant de 1399 à 1859, avec des interruptions, la principauté de Piombino va exister malgré l’étreinte, de plus en plus étouffante, des grands-ducs de Toscane, émettant sa propre monnaie de 1594 à 1699. Ici, pour la bonne compréhension de la suite il faut rappeler que, grosso modo, la Toscane passe des Médicis aux Habsbourg, que l’Espagne et ses possessions italiennes (Naples, Sicile) passent des Habsbourg aux Bourbon et que Piombino passe des Appiani aux Boncompagni par héritage.
Piombino possède sa propre dynastie, entendons par là que la famille qui y règne n’est pas la branche cadette d’une autre qui aurait régné sur un Etat plus puissant. Piombino est dans la mouvance espagnole jusqu’au XVIIIe siècle puis dans la sphère autrichienne jusqu’à “l’unification” de l’Italie. Car la principauté est une petite exception : lorsque les Puissances redessinent l’Europe en 1815, elle n’est pas dissoute, non, mais vassalisée au sein du Grand-Duché de Toscane et ses princes, de la famille Boncompagni, continueront à régner… Sans plus de politique extérieure, ni d’armée ni de monnaie.

Les armoiries des Appiani ont été reprises dans celles des Boncompagni.

La suite dans Monnaies & Détections n° 118

 

Trouvaille 118.18

Pierre dans le Tarn a trouvé cette matrice de sceau dont l’anneau de préhension est cassé hélas. C’est un sceau d’un artisan ou d’un chevalier de la fin du XIVe au début XVe siècle représentant un motif floral dans un écu. Ce dernier est au centre d’un double quadrilobe imbriqué et supportant un motif en forme de trèfle. La légende est la suivante : S. B NAT DE LOT, soit Bernard ou Bernat (en forme occitane) du Lot.

Armures du XVIe siècle

Une maison d’enchères bordelaise a remis un plastron de cuirasse et un casque ornés du XVIe siècle à l’Office Central de lutte contre le trafic de Biens Culturels (OCBC). Ils avaient été volés au musée du Louvre en 1983 et étaient depuis portés disparus. C’est un expert en antiquités militaires qui a tiré la sonnette d’alarme, mi-janvier 2021. Sollicité par une maison de vente à Bordeaux, ce dernier a, en effet, été intrigué par les pièces d’armure qu’on lui présentait et s’est rapproché de l’OCBC. Sans le savoir, il mettait ainsi fin à une traque de près de quarante ans pour retrouver deux pièces d’armure d’époque Renaissance volées au musée du Louvre. Lors de la cérémonie de restitution qui s’est tenue le 3 mars, Jean-Luc Martinez, président-directeur de l’institution, a particulièrement salué le travail de la police judiciaire qui était à la recherche de ces précieux objets depuis leur vol, en pleine nuit dans les salles du musée, le 31 mai 1983. Les voleurs avaient également dérobé une pendule de style Louis XV qui n’a, elle, toujours pas été retrouvée. En 2020, 900 œuvres ont été volées… Ben tiens, on devrait appeler Xavier Delestre, il doit avoir la réponse à ce problème ! Fermer les musées ? Oui c’est du même ordre totalitariste qu’interdire la détection, ça se tient !


Source : Fr3 Aquitaine