MONNAIES ET DETECTIONS

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Monnaies et Détections

Catégorie : Histoire

La destruction du patrimoine national qui se trouvait dans la basilique royale de Saint-Denis
n’est pas à la gloire de la Nation. Cet épisode ignoble de la Révolution française fut approuvé
par la Convention nationale destruction de chefs-d’œuvre, viols de sépultures et exhumations,
vols de reliques, etc., et il n’est que brièvement évoqué dans l’Histoire de France…

Le 1er octobre 1789, le maire de Saint-Denis est tué lors d’une insurrection populaire due à la
cherté du pain. À cette date, dans l’Institution religieuse de cette ville, il ne restait plus que quelques
moines… Dans l’année 1791, les derniers religieux, avant de partir définitivement de cette abbaye, célébrèrent alors une messe solennelle d’adieux. L’abbaye et son église, le cloître ainsi que le trésor royal restèrent donc pendant deux années dans l’oubli le plus total… Les tombes royales n’ont pas été respectées par les Révolutionnaires et des « mains ivres de haine » ont brisé les mausolées, détruits les cercueils et les restes royaux ont été jetés dans deux fosses communes… Lors de cette malheureuse et triste initiative des autorités (pour ne pas dire plus…), au moins 170 corps humains furent concernés par cette profanation (rois et reines, princes et princesses, hauts serviteurs de l’État et même quelques religieux). Que les âmes royales et celles d’autres personnages, dont les tombeaux ont été profanés, reposent en paix ; pour les rois : ce sont quarante-deux monarques de France qui ont contribué à bâtir la France et à la placer sur la carte du monde – Louis XVI étant le dernier de la lignée régnante (fin de son règne en 1792)… Ce sont dix siècles d’histoire qui se sont déroulés dans notre pays avec la dynastie capétienne dont le premier roi était Hugues Capet (par élection,il accède au trône de France en 987)

Historique de l’abbaye de Saint-Denis (le « Panthéon des rois de France » du VIe au XVIIIe siècle)

La ville de Saint-Denis possède une basilique de style gothique qui remonte à une période des plus anciennes de l’Histoire de France. En effet, elle s’élève sur l’emplacement d’un cimetière gallo-romain – lieu de sépulture du premier évêque de Paris qui fut martyrisé vers l’an 250 de notre ère. Soixante-dix gisants et tombeaux sculptés se trouvent encore dans cette abbaye ; elle est un témoignage de
l’évolution de l’art funéraire du XII e au XVI e siècle. Comme il a été dit, les bénédictins furent chassés de ce prestigieux site par les Révolutionnaires dans l’année 1791. Le premier monument construit était une modeste chapelle en bois qui remontait à l’époque gallo-romaine, et dans cet édifice reposaient les corps de Saint-Denis et de ses deux compagnons (nommés Rustique et Eleuthère). Sainte-Geneviève remplaça ce bâtiment primitif par une chapelle en brique vers 480 de notre ère. Il faut dire que Dagobert Ier (né vers 602/605 et mort vers 638 ou 639) est le premier roi mérovingien à être enterré dans cette nécropole qui devient donc royale. Au XIIIe siècle, l’église menace ruine et Saint-Louis (Louis IX, né en 1214 et mort en 1270) prend alors la décision de la réparer et de la mettre en valeur. Plus tard, l’abside (chevet :
extrémité en demi-cercle derrière le cœur d’une église) et la nef 1 (ou « vaisseau central ») de ce monument religieux seront consolidées par d’autres monarques bienfaiteurs.

La suite de l’article sur le magasine Monnaies&Détections N°130

Karl Martel n’arrêta pas les Arabes à Poitiers

Karl (du germain le mâle), Martel (du germain le marteau), Karl Martel signifie en germain « le mâle au marteau » et bien entendu celui-ci n’a absolument jamais porté le prénom de Charles ! (sic)
La bataille de Poitiers de l’an 733 encore et encore présentée comme une grande bataille historique ! ayant sauvé l’Occident d’une terrible invasion musulmane ! ne fut en réalité qu’un simple raid de représailles et de pillages envers le duc Eudes d’Aquitaine et absolument rien d’autre ! Et Karl Martel n’a levé aucune armée pour voler au secours du duc d’Aquitaine ! comme encore et encore raconté de nos jours, car en réalité Karl et son armée sont en Aquitaine pour faire la guerre à Eudes, qui est le véritable ennemi de Karl Martel et des pépinides ! En effet il commit un véritable acte de trahison envers les Francs, en ayant fait alliance avec un prince berbère, et scellant cet acte en donnant sa propre fille en mariage ! Il invite des troupes arabes en Aquitaine, ouvrant ainsi la porte du royaume franc aux musulmans ! Pour Karl Martel et les seigneurs pépinides, les seigneurs saxons, frisans, alamans et bavarois, la trahison du duc Eudes doit être punie ! D’autant plus qu’il existe déjà un très sérieux contentieux entre les deux hommes, qui remonte à l’année 714 quant Pépin de Herstal mourut et que le demi-frère de Karl, Grimoald II le jeune maire du palais de Neustrie, d’Austrasie et d’Aquitaine décéda lui aussi quelques mois avant Pépin, laissant le siège de maire du palais vacant à cause d’une querelle de famille entre pépinides. En effet, la femme de Pépin, Plectrude, soutenait ses petits fils plutôt que Karl qu’elle considérait comme illégitime parce que né d’une autre femme, Alpaïde.

Caballarii austrasiens, l’enseigne dragon est un héritage des cavaliers sarmates servant comme fédérés dans l’armée romaine.

Profitant de cette vacance, le duc d’Aquitaine s’empare de Poitiers, Tours et Clermont en 741, et cela pour son propre compte, de plus il attise une rébellion ouverte envers Karl et les pépinides. La querelle de famille réglée, Karl Martel est maire du palais de Neustrie, d’Austrasie et d’Aquitaine et pour consolider sa position, Karl installe un nouveau roi mérovingien, Clotaire IV, tandis que les rebelles d’Aquitaine, de Provence et de Bourgogne placent leur roi mérovingien, Chilpéric II.
Ainsi, entre 714 et 719, la guerre fait rage entre les deux clans, et cela jusqu’à la bataille de Soissons en 719 où Karl Martel écrase la rébellion qui rentre dans les rangs, le duc d’Aquitaine vaincu dut livrer son roi Chilpéric II à Karl Martel et faire allégeance à Karl devant l’assemblée des potentes (les puissants aristocrates francs). Pour le duc d’Aquitaine, l’affront est monumental ! Mais la situation politique du royaume franc est complexe. Le royaume comporte 3 entités, plus une « enclave musulmane ! ». A savoir :

  • L’Austrasie : royaume oriental de la Gaule Franque, berceau de la puissante famille pépinide de Belgique et berceau de la dynastie carolingienne, englobe la Frise (la Hollande), l’Alémanie et la Thuringe (l’Allemagne du moins en partie) et une partie du nord de la France. Les Austrasiens parlent le francisque et d’autre dialectes germaniques. Ils se revendiquent comme les francs authentiques, rejettent de concert la décadence des mérovingiens, cette race s’étant mélangée et liquéfiée au contact des gallo-romains en ayant, de plus, adapté leur langue, le roman, bafouant de la sorte leurs racines germaniques. Les Austrasiens n’ont ainsi que du mépris pour cette race décadente et leur roi fantoche ! le véritable pouvoir étant déjà entre les mains des pépinides !

La suite dans Monnaies & Détections n° 125

L’odieux calvaire de Louis XVII

Le jeune dauphin (Louis XVII) était né en 1785. Il avait donc quatre ans lorsqu’éclata la Révolution, celle-là même qui le tuera 6 années plus tard, dans des souffrances abominables et totalement barbares !

Récit d’une mort impitoyablement programmée par la jeune République et mise en œuvre par les assassins la servant !
La famille royale fut conduite et enfermée dans la tour du Temple en août 1792 et cela pour empêcher toutes nouvelles tentatives de fuite vers l’étranger.
De cette période et jusqu’au 1er juillet 1793, le jeune prince resta avec sa famille (son père, sa mère et sa sœur). Le 21 juillet 1793, il put dire adieu à son père, Louis XVI, qui quitta la tour du Temple pour gagner la place de la Concorde où il fut exécuté par la guillotine.
Le 1er juillet, un ordre spécial émanant du comité public ordonna qu’il soit remis entre les mains d’un « instituteur républicain », en réalité entre les mains d’un véritable sadique !
De ce jour, il sera définitivement arraché aux bras de sa mère et ne la reverra plus jamais. La sœur aînée du dauphin sera elle aussi séparée de Marie-Antoinette et enfermée à part. C’est ainsi que le jeune enfant sera séparé à tout jamais de sa famille !

Commence alors pour le jeune enfant la période dite « SIMON », du nom du citoyen-cordonnier-éducateur qui a reçu pour mission de « faire rentrer ce prince de sang dans le rang des Français les plus ordinaires » et, cela, par tous les moyens. L’enfer commence pour l’enfant !
Le résultat de cette « éducation à la carmagnole » est des plus violentes, à coups de taloches, de coups de pieds, de ravigolet, de privations de sommeil. En effet, le fameux Simon prend un malin plaisir à réveiller l’enfant toutes les nuits en hurlant : « Alors, Capet tu dors ! Debout ! ». Il force aussi l’enfant à boire de très fortes liqueurs, si bien que l’enfant devient complètement abruti par l’alcool et totalement ivre ! C’était le but recherché. Le dauphin devient un alcoolique profond, on lui fit ainsi avouer et raconter n’importe quoi !

L’entrée de Louis XVI, Marie-Antoinette et de leurs enfants dans la prison du Temple, accompagnés du concierge.

La rocambolesque histoire de la patère de Rennes

Rennais de longue date et habitant à la confluence entre l’Ille-et-Vilaine et la Rance, j’ai souvent l’occasion, afin de me rendre dans le centre ville pour mes courses au marché des Lices, de passer par la rue de la Monnaie qui est située à proximité de la cathédrale. À chaque passage à pied dans cette ruelle qui mène au Pont-Levis des « Portes Mordelaises » – entrée symbolique des ducs de Bretagne lors de leurs visites dans la capitale bretonne – (situation en face de l’ancien chemin menant à Mordelles), je me remémore l’extraordinaire destin d’une patère romaine du 3e siècle qui fut mise au jour d’une manière fortuite, dans ce secteur, au 18e siècle.

Le site de l’ancienne forteresse bretonne, situé à proximité du lieu de trouvaille de la patère, est un fleuron d’architecture médiévale qui fut installé sur des bases datant du Bas-Empire romain (période finale comprise entre 192 et 476) et même plus anciennes. En effet, à l’emplacement de ce site médiéval, plusieurs bifaces préhistoriques – Acheuléens et Moustériens en quartzite et en grès – ont été découverts, et ce, à plusieurs reprises lors de travaux (découvertes fortuites dans l’année 2021), dans les douves du château, au niveau d’une ancienne terrasse fluviatile placée au niveau 16 de la rue Nantaise.

Il est à noter qu’en 1180, selon l’historien Lucien Decombe, l’évêque de Rennes, lors de travaux dans l’actuelle cathédrale et sur l’emplacement probable d’un ancien temple romain, un trésor composé de monnaies romaines fut mis au jour.

Georges Lefèvre écrit dans les Annales de Bretagne avec le titre : « Le Trésor du Chapitre et la patère d’or de Rennes : « Le 26 mars 1774, au cours de la démolition d’une maison de l’ancien Chapitre de Rennes, au lieu dit Place de la Monnaie, des ouvriers maçons mirent à jour, à un mètre quatre vingt dix de profondeur, le plus considérable monument archéologique d’or découvert jusqu’alors en Occident… ». Il signale qu’il se trouvait aussi 34 deniers d’argent du premier et second siècles dont la description n’est pas parvenue jusqu’à nous (toutes ces monnaies ont malheureusement disparu).

Définition du terme patère

Ce mot féminin, vient du latin patera qui veut dire « coupe peu profonde «. Cet ustensile est parfois muni d’un manche et servait lors de cérémonies rituelles de sacrifices. La patère, un service du vin, créé par un orfèvre romain, pouvait être composé d’argile ou de métaux (souvent nobles).

Peu d’exemples de vaisselle d’or sont arrivés jusqu’à nous… Une autre patère que celle de Rennes mérite d’être signalée : le fameux plat d’or (900 grammes) de Lava en Corse révélé en 1992 par une photographie et un croquis saisis chez un brocanteur d’Ajaccio. Cette pièce d’orfèvrerie possédait en son centre un médaillon de Gallien (non retrouvé par les douanes françaises).

La patère de Rennes est donc le plus somptueux monument en or qui nous soit parvenu de l’Antiquité. En effet, il faut bien insister sur ce point car ce plat est vraiment exceptionnel, il n’a rien de commun et n’est pas un objet utilitaire ordinaire mais un objet d’apparat et donc un véritable cadeau impérial remis à un fidèle serviteur du pouvoir politique sous l’Empire romain. 

Enfouissement d’un militaire ou riche particulier, dépôt d’ex-voto à une divinité ou un don à un temple voire à cause d’autres raisons ?

Le trésor d’El Carambolo

Composé de 21 fantastiques bijoux en or, il fut découvert par le plus grand des hasards lors de travaux en 1958 dans la région de Séville, en Espagne.

Datant de la période comprise entre le VIIIe siècle et le VIe siècle avant J.C. Il s’agit d’un des trésors les plus anciens jamais découvert en Espagne. Les chercheurs et archéologues attribuent ce trésor au peuple antique de Tartessos qui constitue une énigme pour les chercheurs et archéologues !
Le territoire des Tartessos (ainsi que les appelaient les Grecs) est situé dans un triangle formé par les villes espagnoles actuelles de Huelva, Séville et San Fernando, sur la côte sud-ouest de la péninsule ibérique. Ce peuple constitue une véritable énigme historique. Selon l’historien Hérodote, les Grecs qui découvrirent la cité des Tartessos, lièrent une alliance avec le souverain local, Arganthonios qui sera le dernier roi de la cité !


Selon les Grecs, la ville était un exemple de justice et de raffinement qui aurait fortement influencé Platon dans sa description de la civilisation Atlante.
Très curieusement, les habitants de cette cité élaborèrent une langue et une écriture totalement différentes de celles des peuples voisins. Pour certains chercheurs et historiens, cette zone géographique constituerait en réalité le refuge des habitants de l’Atlantide ayant échappé à la catastrophe qui a anéanti leur terre ! Les rescapés auraient trouvé asile dans cette partie de l’Espagne, Tartessos devenant de la sorte une colonie atlante. Récemment, on a découvert dans la région des mines remontant à plus de 10 000 ans, des restes de fondations cyclopéennes et d’œuvres de canalisation que l’on ne peut pas clairement rattacher à l’influence punique ou romaine et, malgré les efforts acharnés des archéologues, le mystère tartessos subsiste.

Le trésor de Saint-Nicolas-de-Port

Mystérieusement dérobé la nuit du 6 au 7 décembre 1905, le trésor de la basilique de Saint-Nicolas-de-Port, en Meurthe-et-Moselle, n’est jamais réapparu depuis !

Le vol (?) eut lieu pendant une période très troublée dite de la séparation entre l’Eglise et l’Etat où furent réalisés des inventaires des biens de chaque communautés religieuses, églises, couvents, monastères, cathédrales, basiliques, etc… Les commissaires chargés d’inventorier les biens œuvrent sous la protection des fusils de l’armée ou de la gendarmerie.

Trésor d’église tant convoité par l’Etat.

Afin de réduire l’influence politique et sociale de la religion, les Républicains au pouvoir en 1879 posent les bases d’une école laïque et obligatoire. Ils ouvrent ainsi la voie à la séparation de l’Eglise et de l’Etat qui sera votée en 1905. « La guerre des deux France » enflamme l’hexagone jusqu’au début du XXe siècle !

Yssingeaux 1906 (Haute-Loire).

Ce bras de fer idéologique oppose une France catholique « fille aînée de l’Eglise » très liée au pouvoir monarchique puis au pouvoir impérial, à une France républicaine « fille aînée de la Révolution » qui s’inspire de 1789. La loi de 1905 constitue le socle de la laïcité en France.
L’article 1 stipule que « la République assure la liberté de conscience, elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions de l’ordre public… »
L’article 2 énonce que « la République ne reconnaît pas, ne salarie ni ne subventionne aucun culte ».
En juin 1902, la République fait fermer près de 12 000 écoles religieuses, le processus de laïcisation s’étend aux hôpitaux, en 1908 à l’hôpital de l’Hôtel-Dieu de Paris, expulsion des sœurs augustines. Tout cela est perçu comme une agression par les catholiques et les inventaires des biens de l’Eglise en 1906 dont la loi prévoit qu’ils seront dévolus à de nouvelles « associations culturelles » conforme à la loi de 1901, mettent le feu aux poudres ! Dans certaines paroisses, les fidèles se barricadent pour empêcher les inventaires ! Les force de l’ordre doivent intervenir, dans les campagnes, le spectre des sans-culottes sanguinaires, destructeurs de reliques, pilleurs d’églises et fondeurs de cloches, provoque une réaction identique à celle de 1789. Les croyants et les curés cachent dans les campagnes, en attente de jours meilleurs ! Bref, l’anarchie règne en maître, les inventaires sont parfois très violents, portes d’église défoncées aux béliers ou à la masse ! Les catholiques y voient une spoliation et se révoltent face à l’ouverture des tabernacles !

22 février 1906, heurts devant la cathédrale de Nantes.

La suite dans Monnaies & Détections n° 123

L’épée de Napoléon Ier

Dans le n° 119 de Monnaies et Détections avait été évoquée la disparition de l’épée de Charles X. Or, Napoléon Ier qui, lui, s’en est servie au cours de batailles a, également, égaré son épée. “Egaré”, écrivons-nous, car il l’a perdue de son vivant.
Au soir de la funeste bataille de Waterloo, les voitures et les bagages de l’empereur des Français sont pillés. Certaines pièces sont amenées jusqu’aux chefs, dont Blücher, le Prussien. Ses soldats ont raté de peu la capture de l’empereur des Français mais ils vont se rattraper sur le pillage méthodique des berlines abandonnées. Parmi elles, l’une des épées de service de l’empereur vaincu. Les mémoires du mamelouk Ali évoquent cette perte “Dans la voiture de l’Empereur, il y avait une épée qui fut oubliée par Archambault (le cocher préféré de Napoléon, NDA) …” Blücher en fera don, un peu plus tard, à une école de cadets près de Berlin (rappelons que les cadets sont de très jeunes élèves-officiers).
Berlin ravagée par la guerre civile en 1919, deux compagnies de cadets et leurs instructeurs s’en vont recueillir, afin de la cacher, l’épée de Napoléon qui est exposée dans l’église de leur école.
Quelqu’un a été plus vif que l’armée officielle rassemblée au son du clairon et s’avançant en colonne car l’arme impériale a disparu !
En 1932, un musée allemand est approché afin d’acquérir une épée de Napoléon offerte à Blücher. Il décline l’offre mais la communique au musée de l’Armée à Paris qui l’achète pour 95 000 francs.
Elle est comparable à celle qui est déjà exposée, aussi le musée pense détenir les deux qu’emportaient Napoléon Ier : celle d’Austerlitz et celle “de rechange”, toutes deux réalisées par l’orfèvre Biennais (fournisseur exclusif de la table impériale qui se retirera en 1821, il réalise aussi des regalia comme la couronne du roi de Bavière et les plaques des ordres impériaux).
En 1940, elle disparaît pendant la Débâcle.
Mais Goering, le satrape allemand amateur d’Art, avait fait entretemps don d’une prétendue épée de Napoléon au même musée qui en avait refusé une en 1932…
Elle est emmenée par les Russes en mai 1946, ils la renvoient vers la RDA (mais est-ce la bonne ?) en 1958 et elle est désormais exposée au Zeughaus dans une Allemagne unifiée. Cependant, les historiens français la jugent “complètement différente” de celles du Musée de l’Armée.

Sortir de terre une plaque de shako napoléonienne est rare alors que dire des objets évoqués dans l’article !

La suite dans Monnaies & Détections n° 122

Perles de Lorraine et d’ailleurs…

Il y a des moules dans l’eau douce. Elles sont menacées, ou plutôt décimées, par les pratiques agricoles notamment. Une espèce, la mulette perlière, est présente en Normandie, Auvergne, Béarn et, surtout, Vosges, le massif historique d’exploitation dans les rivières Vologne et Euné.
Une perle pour 2 à 3000 individus… C’est maigre, d’autant que la population a baissé des deux tiers au XXe siècle. (Recensement dans l’Euné, en 2007 : 3 mulettes sur 15 km…) Leur raréfaction a provoqué un abandon par la joaillerie, exemple assez peu commun de chute des cours pour cause de confidentialité ! Plus besoin, donc, de garde-perles, ces hommes du duc de Lorraine chargés de veiller à ce que l’on ne braconne pas la mulette perlière. On en signale encore trois en fonction sous le dernier duc, Stanislas. Son lointain prédécesseur, Ferry III, entre Docelles et Cheniménil, avait bâti une maison forte afin de surveiller la ressource perlière : Château la Perle, situé sur une colline. Il est vrai que la surexploitation a précédé l’achèvement par les pesticides et l’exemple des 30 000 perles françaises qui auraient couvert la robe de Marie de Médicis, plantureuse reine de France aimablement surnommée la Grosse Banquière par les courtisans, avaient nécessité la mort de plusieurs millions de moules au début du XVIIe siècle. Cependant les chiffres le rappellent : avec deux tiers de baisse au XXe, ce siècle n’a pas été propice à la perle d’eau douce. La concurrence arabique, puis la technique vont refermer ce triste dossier.
Alimentés par la culture en eau de mer depuis les années 1930, les artisans ont désormais la quantité, la normalisation et un coût, plus faible de 90 % pour la perle marine depuis qu’un Japonais a trouvé le moyen de produire cette matière précieuse.

Il y a désormais de la noire, de la jaune et tout ça est ramassé dans des fermes marines. Nous sommes bien loin de l’esclavage auquel étaient soumis les pêcheurs de la Mer Rouge et du Golfe Persique : tympans éclatés, vieillissement prématuré. Le royaume de Bahreïn a une Place de la Perle : les cheikhs locaux doivent beaucoup à cette gemme. Toutefois ils ont fait débaptiser la place où de gigantesques manifestations ont eu lieu contre leur pouvoir. Le monument de la Perle est devenu une sorte de “Croix de Lorraine” de l’opposition et il est peint sur les murs, la monnaie de 500 fils a été retirée de la circulation. Mais revenons à la perle d’Europe et citons le site “gemperles” : “Certains lieux de pêche sont restés mythiques, d’autres nous ont laissé des parures de bijoux incomparables dans quelques trésors royaux. La dernière pêche aux moules perlières a eu lieu en Ecosse, par le célèbre et dernier pêcheur de perles d’Europe, William Abernethy, dans les années 1970. Il découvrit en 1967 dans la rivière Tay la plus belle perle d’Ecosse, Little Willie, de diamètre de 11,6 mm.” Elle est exposée à Perth et sa valeur est estimée aux alentours de 200 000 €. L’UE a interdit la pêche perlière en eaux douces pour tenter de préserver les moules dont la reproduction est relayée par certaines espèces de poissons, eux-mêmes devenus rares. Chose qu’ignoraient les jardiniers de l’impératrice Joséphine qui tentèrent, en vain, d’implanter de l’huître perlière à la Malmaison.

Le Monument de la Perle.

La suite dans Monnaies & Détections n° 122

Autour de l’autre Charles X

Qui se souviendrait d’un énième prince capétien, devenu haut prélat du fait de son hérédité, s’il n’avait été le concurrent d’Henri IV ? 

Heureusement, des revues spécialisées comme Monnaies & Détections, par exemple, l’évoquent parfois, cet autre Charles X. Comme dans le n° 119 avec “L’épée volée de Charles X”, par Nostromo, dans lequel l’auteur a inséré un paragraphe sur le premier (!) Charles X, celui de la Ligue, le nôtre pour ce sujet.
Un détectoriste a récemment fait une jolie trouvaille avec deux petits cuivres de Charles X. L’état et leur fréquence rendent leur cote faible. Mais ces deux exemplaires sont les témoins de la pire guerre civile qu’ait connu la France. Sa durée ainsi que sa violence ont toutes deux fait du royaume de France un puzzle dont certains morceaux attiraient les convoitises. Si Paris ne s’est rendue qu’en 1594, après la longue dictature du conseil des Seize (nombre des quartiers du Paris de l’époque, si Toulouse ne s’est soumise qu’en 1596, le duc de Mercœur, un cousin des Guise, ne se soumettra qu’en 1598. Très tenté par une restauration du duché de Bretagne dont il est gouverneur depuis 1582, il s’appuie sur l’immense fortune de sa femme, descendante des ducs régnant à Nantes, et surtout, sur la puissance militaire espagnole qui a débarqué 3000 soldats cantonnés à Blavet.
Il y a soixante ans toute juste, F. Dumas a décrit (dans… “Trois trésors d’argent du temps de la Ligue”) quatre découvertes d’argent espagnol enterré durant les Guerres de Religion. La plus ancienne date de 1917 (les trois autres sont de 1961), exhumée à Pont-l’Abbé Lambour, l’auteure en a examiné onze pièces espagnoles. Le plus volumique des trésors est à Pont-Croix avec 400 monnaies environ trouvées sous la dernière marche de l’escalier menant à la cave d’une maison en démolition, l’auteure le situe vers l’année 1595 et suppose que le propriétaire est mort lors du sac de la ville par le ligueur Eder de la Fontenelle. Pour le trésor d’Auray, sorti d’une destruction de haie, il a été enfoui à même le sol, sous un chêne, entre 1589 et 1592. Les 78 monnaies sont toutes espagnoles, principalement des ateliers de Séville et de Mexico : un trésor de soldat, comme celui de Lagny, enfermé dans un pot de terre brisé lors de la découverte qui en renfermait 179, principalement au nom d’Henri III, cette fois.

La suite dans Monnaies & Détections n° 121

Le trésor de l’abbaye

Dépliez une carte de France, promenez votre doigt au hasard, approchez-vous de la région Rhone/Alpes… Continuez et approchez-vous de l’Ardèche, là, cherchez un petit village du nom de Mazan-l’abbaye, vous y êtes ! De prime abord, rien de spécial ne distingue ce petit village pittoresque d’un autre, si ce n’est les ruines d’une ancienne abbaye. Mais avant de se plonger dans la légende, un peu d’histoire…

Naissance et vie de l’abbaye

Vers 1119/1123, une abbaye est construite dans le « Mas d’Adam », propriété du seigneur local “DeGéorant” qui le céda à l’évêque Devivier qui voyait le moyen de profiter des moines et qui désirait développer l’économie de sa région (et s’enrichir aussi par la même occasion). Dès le début du XIIe siècle, des chanoines vinrent s’installer sur le lieu du « Mas d’Adam » qui deviendra par la suite Mazan…
Comme il était de coutume à l’époque, plusieurs seigneurs et fortunes de local, firent don de terres à l’abbaye, celle-ci devint si importante que d’autres abbayes furent construites grâce aux richesses accumulées.
L’église était la plus grande et la plus belle de la région, 52 m de long et 24 m de large avec de grandes arches, un grand oculus, une coupole et des piliers intérieurs taillés dans du tuf rouge volcanique. Prospère de par ses terres et les richesses qu’elle a su en tirer, l’abbaye va prospérer jusqu’au XIIIe siècle.

Début du déclin

Après cette époque, certains événements commencent à faire vaciller la communauté religieuse. Pendant la guerre de 100 ans, les moines seront obligés de construire des fortifications autour de l’abbaye pour repousser les pillages (en partie toujours visibles), ensuite il y eut les guerres de religion, le climat qui changea et mis à mal l’agriculture locale (leur ressource de revenus principaux) puis les épidémies telles que la peste.
Suite à de nombreuses vicissitudes, l’abbaye perdit de son importance et de sa splendeur, elle tomba lentement dans l’oubli et les moines quittèrent peu à peu la région. Quand la Révolution arriva, il ne restait plus que 6 moines pour gérer la congrégation religieuse et les bâtiments.

Mise à mort

Le 13 février 1790, l’Assemblée nationale décréta la fin des ordres religieux et les bâtiments devinrent propriété de l’État et de la nation.
Quant aux quelques moines restants, ils demandèrent à pouvoir retourner dans leurs familles respectives. Les bâtiments furent ensuite vendus comme biens nationaux, c’en était fini de l’abbaye.
En 1843, on décide de construire une nouvelle église en utilisant les pierres de l’abbaye, une fois cela fait, les habitants des alentours vinrent se servir en matériaux de construction pour leur propre compte (cela était chose courante à l’époque). En 1905, face au péril que représentaient les ruines et le reste des arches, il fut décidé de dynamiter ce qui risquait de s’effondrer (méthode plutôt radicale). Les ruines et ce qui restait furent classés monuments historiques en 1946.
De nos jours il ne reste que des ruines de ce qui fut autrefois un centre religieux important à l’échelle locale, une partie du cloître, de l’église et une tour sont visibles et peuvent se visiter.

La suite dans Monnaies & Détections n° 121