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La rocambolesque histoire de la patère de Rennes

Rennais de longue date et habitant à la confluence entre l’Ille-et-Vilaine et la Rance, j’ai souvent l’occasion, afin de me rendre dans le centre ville pour mes courses au marché des Lices, de passer par la rue de la Monnaie qui est située à proximité de la cathédrale. À chaque passage à pied dans cette ruelle qui mène au Pont-Levis des « Portes Mordelaises » – entrée symbolique des ducs de Bretagne lors de leurs visites dans la capitale bretonne – (situation en face de l’ancien chemin menant à Mordelles), je me remémore l’extraordinaire destin d’une patère romaine du 3e siècle qui fut mise au jour d’une manière fortuite, dans ce secteur, au 18e siècle.

Le site de l’ancienne forteresse bretonne, situé à proximité du lieu de trouvaille de la patère, est un fleuron d’architecture médiévale qui fut installé sur des bases datant du Bas-Empire romain (période finale comprise entre 192 et 476) et même plus anciennes. En effet, à l’emplacement de ce site médiéval, plusieurs bifaces préhistoriques – Acheuléens et Moustériens en quartzite et en grès – ont été découverts, et ce, à plusieurs reprises lors de travaux (découvertes fortuites dans l’année 2021), dans les douves du château, au niveau d’une ancienne terrasse fluviatile placée au niveau 16 de la rue Nantaise.

Il est à noter qu’en 1180, selon l’historien Lucien Decombe, l’évêque de Rennes, lors de travaux dans l’actuelle cathédrale et sur l’emplacement probable d’un ancien temple romain, un trésor composé de monnaies romaines fut mis au jour.

Georges Lefèvre écrit dans les Annales de Bretagne avec le titre : « Le Trésor du Chapitre et la patère d’or de Rennes : « Le 26 mars 1774, au cours de la démolition d’une maison de l’ancien Chapitre de Rennes, au lieu dit Place de la Monnaie, des ouvriers maçons mirent à jour, à un mètre quatre vingt dix de profondeur, le plus considérable monument archéologique d’or découvert jusqu’alors en Occident… ». Il signale qu’il se trouvait aussi 34 deniers d’argent du premier et second siècles dont la description n’est pas parvenue jusqu’à nous (toutes ces monnaies ont malheureusement disparu).

Définition du terme patère

Ce mot féminin, vient du latin patera qui veut dire « coupe peu profonde «. Cet ustensile est parfois muni d’un manche et servait lors de cérémonies rituelles de sacrifices. La patère, un service du vin, créé par un orfèvre romain, pouvait être composé d’argile ou de métaux (souvent nobles).

Peu d’exemples de vaisselle d’or sont arrivés jusqu’à nous… Une autre patère que celle de Rennes mérite d’être signalée : le fameux plat d’or (900 grammes) de Lava en Corse révélé en 1992 par une photographie et un croquis saisis chez un brocanteur d’Ajaccio. Cette pièce d’orfèvrerie possédait en son centre un médaillon de Gallien (non retrouvé par les douanes françaises).

La patère de Rennes est donc le plus somptueux monument en or qui nous soit parvenu de l’Antiquité. En effet, il faut bien insister sur ce point car ce plat est vraiment exceptionnel, il n’a rien de commun et n’est pas un objet utilitaire ordinaire mais un objet d’apparat et donc un véritable cadeau impérial remis à un fidèle serviteur du pouvoir politique sous l’Empire romain. 

Enfouissement d’un militaire ou riche particulier, dépôt d’ex-voto à une divinité ou un don à un temple voire à cause d’autres raisons ?

96.03

Joël a trouvé dans le Tarn cet objet à tête de bélier. Il mesure 5,5 cm, paraît en bronze avec des restes d’argenture et comporte à son extrémité des traces de rouille d’une partie manquante. Il s’agit bien sûr du manche d’une patère gallo-romaine Ie au IIIe siècle de notre ère.

L’affaire de Najac : un Clochemerle régional

Voici comment un fait divers simplissime devient, par la vertu de l’Administration culturelle, une énorme baudruche qui s’est dégonflée d’un coup, dans l’hilarité générale.

L’on se souvient qu’en juin dernier, un jeu-rallye, consistant à retrouver dans un champ des jetons d’aluminium à l’aide de détecteurs de métaux, se déroula pour la 3e année consécutive sur un terrain privé, où jamais aucun vestige archéologique n’avait été relevé.

Un jeune participant, suivant un son dans la terre arable, décela le sommet d’un récipient qu’il signala sur l’instant à G. Cavaillé, organisateur du rallye, lequel prévint immédiatement non pas le maire de la commune comme la loi le prévoit, mais le service régional de l’archéologie de la D.R.A.C. de Midi-Pyrénées, cela dans un souci d’efficacité accrue.

L’objet découvert par hasard aurait pu être une patère en bronze gallo-romaine. L’information déclencha un tsunami administratif. Après une visite de gendarmes, qui envisagèrent un moment d’appeler un service de déminage, la ménagerie intégriste des Cultureux donna de la voix : une association sectaire, emmenée par le Zèbre, sous la haute protection de Grosminou, fit claironner l’annonce d’un dépôt de plainte. Puis un fonctionnaire régional, Monsieur L. Fau, rendit visite aux organisateurs et déclara, gêné, qu’il était « porteur de mauvaises nouvelles » et qu’il devait non pas précéder, mais « suivre sa hiérarchie ». Il est hautement probable que les grognements réputés juridiques de l’ours Brun, dans les bureaux cultureux ministériels, avaient retenti jusqu’au Capitole (de Toulouse, bien entendu). Le Directeur de la D.R.A.C. en personne, L. Roturier, relayé par un autre fonctionnaire M. Vaginay, tirèrent alors sur l’organisateur et le propriétaire du sol, une rafale de lettres recommandées, menaçantes et ampoulées, rédigées dans ce style inimitable qui faisait jadis la joie de Courteline.

Le choc en retour des réponses qu’ils reçurent eut pour effet de calmer ce beau monde.

Le 11 août, M. Vaginay, prenant acte de l’accord du propriétaire du sol pour qu’une fouille soit effectuée, reconnut que la propriété de l’objet serait dévolue selon les dispositions de l’art. 716 du Code Civil : se rendant à l’évidence, le fonctionnaire admettait ainsi que la trouvaille était bien due au hasard.

En fin de compte, un archéologue de terrain…

La suite dans Monnaies & Détections n° 80

Patère de Najac, suite…

Après l’échange de courrier en juin qui a constitué un véritable bras de fer entre la Drac et le propriétaire du terrain, l’administration faisait marche arrière et reconnaissait le caractère fortuit de la trouvaille, même faite au détecteur de métaux (voir M&D N° 77 page 4).

ll y a eu, le 8 juillet, le passage de Monsieur Vaginay (l’auteur du premier courrier annonçant notre position hors la loi…). Ce Monsieur, sans doute sujet à des problèmes de conscience personnelle, est venu (A L’IMPROVISTE !), accompagné de gardes du corps sous la forme de deux personnes des renseignements généraux RG (si si !), de deux archéologues de terrain et de trois gendarmes. Ils ont…

La suite dans Monnaies & Détections n° 78

Najac, l’histoire est en marche !

A la date habituelle du week-end de la Pentecôte s’est déroulé le rallye de Najac, le 13e rallye Midi-Pyrénées. Le plus grand évènement national de prospection a encore explosé son record d’inscriptions ! Le temps était magnifique et en fin de journée un véritable trésor archéologique a été mis au jour…

Souvenez-vous, l’année dernière dans le N° 71, à la page cinq j’écrivais : « Il y a un dieu pour les prospecteurs et il a un doigt pointé sur Najac, petit village médiéval magnifique ! »

Il nous faut vous conter cette histoire et le bras de fer qui en a résulté, étape par étape, avec le ministère de la Culture et la D.R.A.C.

Le 13e rallye

Pour ceux qui veulent avoir une réelle idée de ce que fut cette treizième édition du rallye, la vidéo officielle offre tous les éléments pour cela : https://www.youtube.com/watch?v=LgCK68ZxgHc (ou tapez you tube loisirs détections dans google).

Le week-end de la Pentecôte permet aux participants éloignés d’éviter la fatigue du voyage. Un prospecteur (à la retraite bien sûr) avait planté sa tente 6 jours avant et il s’y est tellement plu qu’il a prolongé d’une semaine après le rallye ! Mais la plupart des détectoristes ont échelonné leur arrivée dans la journée de samedi et ont utilisé leur temps libre pour faire connaissance au point de ralliement du camping : le bar !

Une soirée était organisée avec un concert de Régis Najac et une cérémonie d’adoubement de chevalier par Messire Toffy de Roquebrune, seigneur de Villanossia. Michel Vivoux et Cathy Fernandez, artistes que l’on ne présente plus, sont devenus chevaliers templiers ce soir-là. En point d’orgue de la soirée, reprise en cœur par toute la salle, la chanson « gare aux happaches » a eu un très beau succès (voir you tube loisirs détections pour les paroles, cela vaut le détour) : https://www.youtube.com/watch?v=sTQv4fFc5zU&feature=gp-n-y&google_comment_id=z12fsx0a1kitufzvh233vhyjtsiqg5wl3


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La journée de dimanche a été occupée par la prospection de 10h à 12h et 14h à 16h – quatre heures sous un soleil accablant étaient largement suffisantes. A la remise des prix, le barman du camping s’inquiétait de voir son stock de bière locale (fraiche et légère) disparaitre comme par enchantement, en aurait-il assez pour tout le monde ?

Cinq mille euros de lots ont été distribués (5 détecteurs, 7 propointeurs, 1 monnaie en or et une centaine d’autres lots de prix variables), nous remercions les sponsors qui ont fourni des lots : LOISIRS DETECTIONS, XP, PRINGAULT, MONNAIES & DETECTIONS, REGIS  NAJAC (artisan coutelier avec son couteau de la paix : https://www.facebook.com/CouteauLeNajac), le club des GEOS TROUVENT SOUS et le CAMPING DES ETOILES. Il suffisait de retrouver des jetons numérotés qui seraient tirés au sort pour la remise de prix. Le jeton tiré en sort n’était plus remis en jeu pour les autres tirages, la pression montant au fur et à mesure que les lots montaient en importance…

Le soir même il restait encore une bonne soixantaine de personnes qui passa la nuit au camping à faire la fête. Pour certains, le lundi de Pentecôte était un jour de retour sur un long trajet, pour d’autres une petite prospection matinale s’est organisée spontanément avant que chacun regagne ses pénates et reprenne ses habitudes.

Un trésor archéologique

Mais revenons au rallye et à la découverte de la patère…

La suite dans Monnaies & Détections n° 77

Trouvaille 51.01

Par Michel à l’isle Jourdain : une très jolie patère gallo romaine , très rare en cet état ! jugez en, pas d’oxydation, belle patine verte et aucune dégradation de l’objet pas de bosselage, pas de trou : la patère a été trouvée seule, une patère entière, peut-être proviendrait elle d’une tombe…? En Languedoc il y a d’assez nombreuses sépultures contenant de telles patères. C’est un type apparemment absent de Pompéi, bien que tout à fait dans la lignée des patères de bain du Ier siècle, et donc apparaissant probablement vers 75 ap JC. Le trou est normalement prolongé par une fente (suspension en entrée de serrure) et une estampille est fréquemment apposée sur le manche près de cet orifice ce qui n’est pas le cas de cet exemplaire
Belle trouvaille Michel ! datation entre fin I° et début II°siècle.

Trouvaille 48.17

Joëlle du Gers

C’est avec beaucoup de plaisir que je lis votre revue et pour la première fois je vous mets a contribution pour L’identification de cette découverte. Décidément, il vous faut être compétents dans tous les domaines ainsi que dans l’art de la table! Merci d’avance NB: cette casserole pèse 450gr pour un diamètre de 12cm

Très intéressante découverte pour la Gaule, surtout dans cet état (dépôt de vaisselle…?). C’est la série G.41 de Tassinari, pour une identification complète il faudrait avoir une vue du profil car ce type de manche est commun à plusieurs formes. Il faudrait aussi essayer de lire l’estampille de bronzier qu’on aperçoit à l’extrémité du manche…?  Pourrez-vous nous procurer ces images ?…?

Ces formes sont bien attestées à Pompei et existent donc dès la fin du Ier siècle de notre ère.

J’aimerais aussi beaucoup que Joëlle puisse m’en dire plus sur la provenance, au moins la commune, et le mode de dépôt, car il est exceptionnel de trouver une patère aussi bien conservée.

Trouvaille 9.11

de Marcel dans la Vienne deux objets en bronze: le lion couché tenant une sphère entre les pattes semblant sortir d’une fleur poids: 160g longueur 72mm et hauteur à 37 mm.Je ne vois pas quel peut être l’usage de ce petit bronze, encore moins son époque  a priori   cela pourrait être antique mais sans certitude aucune. Il serait opportun de connaitre la symbolique du lion tenant un globe entre ses pattes antérieures.

le second est  un dauphin longueur 28mm largeur 18mm hauteur 23mm poids 40 G, je ne pense pas me tromper en affirmant qu’il s’agit d’une clé  style quart de tour. L’animal est stylisé à l’extrême pas de patine sur le métal annoncé en bronze par l’inventeur. Je tenterai une approche de datation pour le XIX° siècle .