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L’affaire de Najac : un Clochemerle régional

Voici comment un fait divers simplissime devient, par la vertu de l’Administration culturelle, une énorme baudruche qui s’est dégonflée d’un coup, dans l’hilarité générale.

L’on se souvient qu’en juin dernier, un jeu-rallye, consistant à retrouver dans un champ des jetons d’aluminium à l’aide de détecteurs de métaux, se déroula pour la 3e année consécutive sur un terrain privé, où jamais aucun vestige archéologique n’avait été relevé.

Un jeune participant, suivant un son dans la terre arable, décela le sommet d’un récipient qu’il signala sur l’instant à G. Cavaillé, organisateur du rallye, lequel prévint immédiatement non pas le maire de la commune comme la loi le prévoit, mais le service régional de l’archéologie de la D.R.A.C. de Midi-Pyrénées, cela dans un souci d’efficacité accrue.

L’objet découvert par hasard aurait pu être une patère en bronze gallo-romaine. L’information déclencha un tsunami administratif. Après une visite de gendarmes, qui envisagèrent un moment d’appeler un service de déminage, la ménagerie intégriste des Cultureux donna de la voix : une association sectaire, emmenée par le Zèbre, sous la haute protection de Grosminou, fit claironner l’annonce d’un dépôt de plainte. Puis un fonctionnaire régional, Monsieur L. Fau, rendit visite aux organisateurs et déclara, gêné, qu’il était « porteur de mauvaises nouvelles » et qu’il devait non pas précéder, mais « suivre sa hiérarchie ». Il est hautement probable que les grognements réputés juridiques de l’ours Brun, dans les bureaux cultureux ministériels, avaient retenti jusqu’au Capitole (de Toulouse, bien entendu). Le Directeur de la D.R.A.C. en personne, L. Roturier, relayé par un autre fonctionnaire M. Vaginay, tirèrent alors sur l’organisateur et le propriétaire du sol, une rafale de lettres recommandées, menaçantes et ampoulées, rédigées dans ce style inimitable qui faisait jadis la joie de Courteline.

Le choc en retour des réponses qu’ils reçurent eut pour effet de calmer ce beau monde.

Le 11 août, M. Vaginay, prenant acte de l’accord du propriétaire du sol pour qu’une fouille soit effectuée, reconnut que la propriété de l’objet serait dévolue selon les dispositions de l’art. 716 du Code Civil : se rendant à l’évidence, le fonctionnaire admettait ainsi que la trouvaille était bien due au hasard.

En fin de compte, un archéologue de terrain…

La suite dans Monnaies & Détections n° 80

 

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