MONNAIES ET DETECTIONS

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Monnaies et Détections

Archive pour février, 2025

La plage aux bagues

En attendant que la marée descende, je décide de détecter un peu sur le sable sec du haut
de plage. C’est le mois d’octobre, les monnaies ont déjà été ratissées par de nombreuses
autres personnes mais le hasard des parcours et le travail des vagues font qu’on retrouve
toujours quelques objets sympas. Effectivement, je ne trouve que des pièces en francs,
ce qui est plutôt une bonne nouvelle car cela veut dire que les couches de sable ont été
remuées par la mer.

Tiens, voilà un autre prospecteur qui vient à ma rencontre : c’est Marco que je n’avais jamais ren- contré, mais nous fréquentons le même forum. La discussion s’engage sur notre loisir, le matériel, nos trouvailles de plage, de terre et de vacances… Nous décidons de continuer notre sortie ensemble et nous voilà partis à l’assaut de l’estran qui s’agrandit de minute en minute. Nous sommes confiants car depuis quelques jours il y a du gros temps avec du vent et les vagues sont fortes. Nous balayons encore et encore mais plus le temps passe et plus nous désespérons car très peu de sons s’offrent à nous et ce ne sont que des déchets. Au bout d’une heure de recherche presque vaine, Marco me dit : « On va aller au bout de ce rocher qui découvre là-bas, car j’y trouve souvent des bagues en argent. » Je trouve l’offre enthou- siasmante et j’apprécie ce partage de la connaissance qu’il a de la plage ; nous nous y dirigeons. Rien à faire, aujourd’hui pas de bijoux à mettre dans notre poche, tout juste quelques pièces, des morceaux d’accastillage de voile, et des plombs de pêche récents. Marco étend le bras et me dit ensuite : « Cet espace sous la maison rouge, c’est souvent très bon. » Nous balayons, ratissons, marchons, mais toujours rien. Bon, maintenant que la mer remonte et que je commence à en avoir assez de cette plage, je prends congé de Marco en le remerciant pour cette sortie commune. Je lui indique que je suis stationné juste à l’aplomb de notre position actuelle et je remonte tout droit vers ma voiture en continuant à détecter quand même. A peine trente mètres de parcourus qu’un bon son bien rond me remplit le casque. Je me retourne et je vois mon copain s’immobiliser et me regarder. Un coup de pelle et je sors une belle alliance bien épaisse. Aus- sitôt Marco vient me rejoindre et nous discutons à propos de cette zone favorable. Nous sommes remotivés par cette trouvaille et nous voilà repartis à détecter de plus belle. Il ne m’aura fallu que dix mètres et quelques minutes pour qu’un nouveau son me cloue sur place. Marco devine ce qui arrive et avant que je creuse, il me dit : « Mais non, c’est pas possible ! » Deux coups de pelle, je fouille le tas et je mets au jour une magnifique chevalière avec des armoiries. Nous sommes tous les deux sous le coup de l’émotion de ces deux bagues successives et nous sommes bien conscients de l’étrangeté de la situation. Nous profitons du temps que la marée montante nous laisse pour quadriller le secteur mais nous ne trouvons rien de plus. Avant de se quitter Marco me dit : « Quand une plage t’offre ce genre de cadeau, tu reviens sans arrêt sur le spot. » Par la suite, j’ai appris que Marco est revenu le lendemain et a ratissé méthodiquement l’endroit sans trouver de bijoux. Personnellement je suis souvent revenu sur cette plage dans mois et les années suivantes et j’ai sorti d’autres anneaux dorés, d’ailleurs je l’ai nom- mée la plage aux bagues !

Nicolas Gueret



Hobo Nickels,une passion américaine

Hobo Nickels désigne un art populaire américain, consistant à modifier les motifs des pièces de
cinq cents américaines émises entre 1866 et 2003, c’est-à-dire, les cinq cents Shield Nickel (1866-
1883), Liberty Nickel (1883-1912), Buffalo Nickel (1913-1938) et Jefferson Nickel (1938-2003).

Hobo Nickels se traduit comme : Hobo viendrait de Hoboken (New Jersey), important port d’embarquement des forces américaines lors de la Première guerre mondiale, stationnées sur place dans l’attente de leurs départs pour l’Europe. Des soldats auraient passé le temps à modifier des Buffalo Nickel. Deux faits plaident pour cette thèse. Les Buffalo cents modifiés sont légions dans cette région et un grand nombre portent l’effigie du Kaiser. Une autre version date ces gravures après la Première guerre mondiale et plus précisément de la grande dépression qui a jeté sur les routes américaines des millions d’ouvriers à la recherche d’un emploi. Ces travailleurs itinérants, appelés Hobos, auraient travaillé des Buffalo Nickels pour les valoriser et les échanger contre un repas ou un endroit pour dormir. Nickel : c’est un des composants de la pièce de cinq cents américain (75 % de cuivre, 25 % de nickel). Nickel se retrouve dans les noms donnés aux différents types de cinq cents. Voilà pour l’origine de « Hobo Nickels ».

Ces petites monnaies font 21,2 mm de diamètre pour 5 g. Mais avant les « Hobo Nickels », c’est-à-dire avant 1913, on rencontre aux Etats-Unis deux types de gravure sur monnaie, les Potty Coins sur lesquels la monnaie Liberty Seated, souvent dénudée, est assise sur un pot de chambre, et, ensuite, les Love Tokens, monnaies à une face lissée pour y graver des initiales, des prénoms, des motifs décoratifs, ou encore des déclarations d’amour. Après 1913, ce type de gravure disparait pour faire place aux « Hobo Nickels » bien plus populaires. Une nouvelle période débute avec la mise en circulation du Buffalo Nickel. Cette monnaie a eu immédiatement la faveur des graveurs car ces motifs au fort relief occupent une grande partie du champ. La gravure la plus répandue à l’époque transforme la tête d’Indien en celle d’un homme avec barbe et portant un derby. Certaines sont frustes alors que d’autres sont de véritables chef- d’œuvres. Certains graveurs de talent sont de nos jours les plus recherchés comme Bertram « Bert » Wiegand et aussi George Washington « Bo » Hugues. Les pièces qui leur sont attribuées sont très recherchées de nos jours par les collectionneurs américains et par les musées numismatiques. A partir de 1940, apparaissent de nouveaux graveurs avec un style plus moderne, les sujets se diversifient. De nouvelles techniques apparaissent avec les gravures électriques et autres outils vibrants. A la fin des années 1970, les Buffalo Nickels commencent à disparaître de la circulation et plutôt que de se rabattre sur les Jefferson Nickels, certains graveurs iront jusqu’à hanter les marchands de monnaies pour racheter la totalité de leurs stocks de Buffalo Nickels. Dans les années 1980, les publications de Delma Romines sur les Hobo Nickels dans la revue Coin World Magazine ont suscité un regain d’intérêt pour la gravure sur monnaies et attiré de nouveaux artistes qui introduisent des sujets plus contemporains et modernes, crânes, extraterrestres, vedettes contemporaines, hommes et femmes politiques, monstres, etc. En 1992, des collectionneurs américains se sont regroupés et ont fondé la « original Hobo Nickels Society » qui regroupe plusieurs milliers de membres. Pour le plaisir des yeux, ci-joint neuf exemplaires réalisés avec des Buffalo Nickels et cela après 2010.V Ces monnaies regravées sont de véritables petites
œuvres d’art et un fameux thème de collection. Nostromo

la suite dans le numéro 138 de la revue: https://www.monnaiesdetections.com/?product=monnaies-detections-n138