MONNAIES ET DETECTIONS

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Monnaies et Détections

Archive pour janvier, 2021

Les prisons de Paris

La prison est le lieu public destiné à la garde de l’emprisonnement des accusés, prévenus de délits et de crimes, et également à la détention des débiteurs, obligés, ou condamnés par corps, en matière civile, qui refusent d’acquitter leurs dettes. La prison n’est pas donnée comme peine mais seulement pour la garde du prisonnier. Les prisons doivent être sûres ! et disposées de manières à ne pas nuire à la santé du prisonnier. Les détenus pour assassinat doivent être alimentés aux dépends du roi ou du seigneur haut justicier. Ils ne peuvent prétendre être nourris par la partie civile, par contre, ceux qui ne sont pas enfermés dans des cachots, peuvent se faire procurer du dehors des vivres, bois, charbon et autres choses nécessaires sans être contraints d’en obtenir des geôliers ou autres.

Geôlier sans-culotte et son gourdin.

Voilà pour la théorie, en pratique cela est très différent !
Le règlement de la prison de Bicêtre de 1684 disait à propos des enfants enfermés en ces lieux « on fera travailler ces jeunes le plus longtemps possible aux ouvrages les plus pénibles », obligés de travailler 13 heures par jour. Ces très jeunes détenus n’avaient de repos qu’au moment des repas. Levés à 5h30 du matin en été, 6h30 en hiver, les enfants étaient aussitôt conduits à l’ouvroir, et à la moindre défaillance ou faute, les gardes entravaient le coupable par les mains, par les pieds et par le milieu du corps à 5 crampons scellés dans la muraille et prévenaient le correcteur qui le fouettait à l’aide de lanières de cuir. Avant 1792, le fouet était la peine la plus ordinaire de la prison, infliger des coups de fouet à un prisonnier s’appelait « donner le ravigolet ». Certains reçoivent des coups de gourdins que chaque gardien possède. Ceux-ci disposent d’un arsenal d’objets servant à la contention des prisonniers, chaînes, entraves, menottes, ceps, camisoles, etc.

Bicêtre

Bâtie à la fin du XIIIe siècle sous le nom de Winchester, et après avoir eu plusieurs propriétaires, elle revient au domaine royal en 1375. Le nom de Winchester sera modifié au fil du temps en Vicestre, puis Bicestre pour terminer en Bicêtre.
Transformé en château au début du XVe siècle par le duc de Berry, incendié en 1411, les ruines sont données au chapitre de Notre Dame de Paris en 1416 ; en 1520, les bâtiments sont à nouveau repris par le domaine royal. François 1er envisage la conversion en hôpital. Le projet est toutefois mis de côté, jusqu’en 1633 sous Louis XIII, les travaux seront terminés en 1652. Hospice dans un premier temps, il accueille les soldats estropiés. Sous Louis XIV, l’établissement fait partie de l’hôpital général où les mendiants, galeux, vénériens, épileptiques et autres aliénés de la société sont enfermés dans les pires conditions. A partir de 1685, Bicêtre devient aussi une prison où les criminels de droit commun et autres condamnés de toute sorte seront enfermés avec les malades et aliénés et mis au fer. Les cabanons au nombre de 248 sont de petites cellules de 8 pieds carrés (environ 2,60 m2).

Respectivement ; Fer pour la cheville et le poignet, une pièce datée du 17e siècle.
et Des menottes de type « chaîne de vélo ». Elles étaient utilisées à la prison.

La suite dans Monnaies & Détections n° 115

Aux ides de mars

Le 15 mars de l’an 44 avant J.C, l’empereur Jules César (-100 / – 44) était assassiné, par une conjuration de plusieurs hommes, dont son fils adoptif, Brutus, qui portait bien son nom… Deux ans plus tard, en 42 avant J.C, Marcus Junius Brutus (-85 / – 42) se suicide à la bataille de « Philippe » en Grèce, le 23 octobre. Avant son suicide, Brutus fit frapper un nombre indéterminé de monnaies dites « aux ides de mars ».
L’une d’elles, en or, un aureus, est passé en salle des ventes au mois d’octobre à Londres. Sur l’avers, un portrait de Brutus, sur le revers des poignards symbolisent l’assassinat de Jules, qui reçut au moins vingt-trois coups de couteau ! Une centaine de monnaies aux ides de mars, est connue à ce jour, le plus grand nombre est en argent, des deniers, pour seulement trois aureus de connus ! L’estimation de cette rarissime monnaie était de 5 millions de livres Sterling, elle a finalement fait beaucoup moins, atteignant la somme de 2,7 millions de livres Sterling, quasiment trois millions d’euros ! Ce n’est pas le record, pour une monnaie romaine, mais c’est déjà pas mal…
Source : edition.cnn.com

Trouvaille 115.6

Bonjour, j’ai trouvé un poids monétaire mais je n’arrive pas à le situer et le dater. Je vous le mets en pièce jointes, David 26g.
La photo est un peu floue mais on distingue XXI D V °°° soit 27,31 g. Il s’agit d’un poids monétaire de France Louis XIII ou Louis XIV jeune avec la tête laurée à droite. Pour le poids des écus français.

Duels avec le Glorioso

Juillet 1747, le Glorioso, navire espagnol, approche des Açores, ramenant des Amériques une cargaison de quatre millions de dollars en argent provenant des mines du Mexique. Le navire a été construit à La Havane, en bois tropicaux fort denses et très pesants. Il est plutôt lent mais d’une incroyable robustesse, quand à son capitaine, Pedro Messia de la Cerda, c’est un chevalier grand-croix de l’ordre de Malte. C’est un homme habile, déterminé et son équipage le suivrait en enfer !

Au large de Florès, le Glorioso se fait intercepter par 3 navires britanniques : le vaisseau Warwick de 60 canons, la frégate Lark de 40 canons et un brick de 20 canons. Le Gloriosio est lui armé de 70 canons. Pour les navires anglais, il s’agit d’une proie facile, du moins le pensent-ils. Ils engagent le combat, et contre toute attente, le Glorioso contre attaque à la stupeur des Anglais. Les tirs précis des Espagnols provoquent des dégâts incroyables chez les Anglais, coques percées, gréements ravagés, équipages décimés. En moins d’une heure, les Anglais prennent la fuite avec des navires à l’état d’épaves ! Le Glorioso, bien que lui aussi endommagé, poursuit sa route vers l’Espagne, sans avoir perdu un seul homme d’équipage.
Six jours plus tard, il arrive en vue du Finistère galicien et comble de malchance, il tombe à nouveau sur les Anglais ! Cette fois, il s’agit de l’amiral John Byng qui commande l’Oxford de 50 canons, la frégate Shoreham de 24 canons, et le Brick Falcon de 20 canons. Et encore une fois, le Glorioso attaque ! Après 3 heures de combats acharnés, les navires anglais se retirent en piteux états. Le Glorioso a aussi subi de nouvelles avaries dont la perte de son beaupré, la coque est toujours intacte ! Il réussit à rentrer le 16 août dans la ria de Corcubion et d’y décharger la totalité de ses trésors. La mission remplie, La Cerda effectue quelques réparations de fortune mais constate que pour l’essentiel, il faudra un bon radoub d’Arsenal.
Devant rejoindre le Ferrol, le navire reprend la mer ; des vents contraires le déroutent et le capitaine opte pour Cadix, s’éloignant des côtes portugaises afin d’éviter toutes mauvaises rencontres. Hélas, la poisse le poursuit et le 17 octobre, non loin du cap Vincent, les Anglais lui tombent encore dessus. Cette fois, il s’agit d’une escadre corsaire, et pas n’importe laquelle, on l’appelle « la famille royale ». Elle regroupe les frégates Prince Frédérick, King George, Princess Amélia et Duke, totalisant 960 hommes et 120 canons. Pris au piège, le Glorioso ne change pas de tactique et choisit l’attaque !, à un contre quatre ! Après 4 heures de combat, le Glorioso arrive à s’extirper de la mêlée, ayant mis hors jeu un navire anglais totalement démonté. Il met le cap au sud, bientôt pris en charge par les 3 autres navires anglais, fortement amochés.

3e duel, le corsaire anglais Duke démâté.

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Caratacus !

En 43 après J.C, l’île de Britannia (l’actuelle Angleterre) est attaquée par les légions romaines. Un homme, un Celte, chef de tribu, se rebelle et organise la résistance, il se nommait Caratacus « le Vercingétorix anglais ». En novembre 2019, un prospecteur du Hampshire a découvert avec son détecteur de métaux un rarissime statère d’or de Caratacus. La monnaie fut frappée dans la région du Hampshire peu de temps avant que l’empereur Claudius n’envoie quatre légions romaines envahir Britannia ; Caratacus et ses hommes résistèrent 8 ans, avant que ce dernier ne soit capturé… Le statère est exceptionnel, considéré comme la monnaie la plus importante de cette époque par la qualité de sa frappe, il passera au feu des enchères en fin d’année, sur une mise à prix de 24 000 livres sterling ! A suivre…

Source : dailymail.co.uk

Trouvaille 115.03

Bonjour, je vous soumets une bague chevalière que j’ai trouvée dans la forêt de la Hardt à proximité de Sierentz. Elle est en argent, mais le médaillon est en or. Je pense qu’il représente un dieu romain mais je ne saurais dire lequel. Peut-être une bague d’un militaire ? Pour les dimensions, la partie la moins large fait 4 mm, et la partie la plus large fait 11 mm. Le diamètre de la chevalière, qui est de forme plutôt ovale, varie de 12 à 18 mm. Je ne peux pas y faire rentrer mon petit doigt ! Je vous remercie beaucoup ! Maxime
La photo a été faite sous lumière artificielle apparemment car on a du mal à différencier les deux métaux. Il s’agit bien sûr d’une bague gallo-romaine avec une inclusion de chaton or représentant un personnage mythologique, on hésite entre Mercure et Bacchus mais les symboles de Mercure les plus évidents sont le pétase et les sandales ailées non présents ici ? Bacchus a souvent une thyrse qui l’accompagne, est-ce l’objet qu’il porte en main gauche ? A la main droite il pourrait s’agir d’une coupe tripode… Tout cela est un peu tiré par les cheveux mais il n’en reste pas moins que c’est un bel objet. (Identification collégiale lecteurs MD sur page Facebook du magazine)

La carte au trésor

Un trésor a été révélé dans un no man’s land. Une carte détaillée, qui a été financée par l’Etat et que le Bureau des Ressources Géologiques et Minières a réalisé.

Pour la modique somme de 40 millions d’euros un Inventaire des Ressources Minérales de la Guyane a été dressé. La publication de ces cartes a coïncidé avec la vague d’orpailleurs clandestins, les garimpeiros, qui a déferlé sur le département français d’Amérique du Sud. Si les dignes fonctionnaires se défendent explicitement de la moindre corrélation entre pointer du doigt les paillettes et voir se multiplier les chantiers clandestins, implicitement il n’en est pas de même. “Vingt ans pour dresser la carte d’un trésor et ne pas publier les résultats ?! Cela aurait été absurde” conclut un ancien directeur. Il n’a pas l’air gêné que l’argent public ait manifestement servi à ouvrir le poulailler en grand à tous les renards brésiliens bienheureux de venir jouer à cache-cache avec les quelques malheureux gendarmes perdus dans la jungle amazonienne et française. Tant pis pour les tribus d’Indiens ou de Marrons qui, en plein cœur d’une zone de biodiversité soi-disant protégée, avalent le mercure répandu dans les rivières (il faut 1,3 kg de mercure pour amalgamer 1 kg d’or) et transitant par le poisson pêché dans les fleuves et les rivières opportunément désignés par le BRGM entre 1975 et 1995.

Cette 500 $ du Suriname contient probablement de l’or illégal.

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La tombe du prince

Un cimetière antique du premier siècle a été découvert en Allemagne, dans la région de Saxe-Anhalt. Parmi les 60 tumulus répertoriés, une tombe plus importante que les autres par son mobilier a révélé celle d’un probable prince germanique. Ce dernier fut inhumé avec 11 animaux, du bétail, chevaux et même un chien. Et pour qu’il ne se sente pas trop seul avec sa ménagerie, six femmes furent sacrifiées et enterrées avec lui ! Il avait sur lui, une épée de fer, une belle fibule en bronze, une petite statuette de bronze et une monnaie en or romaine, de l’empereur Zénon, frappée aux environs de l’an 480…

Source : thehistoryblog

Trouvaille 115.01

Bonjour, Pourriez-vous m’aider à identifier une statuette retrouvée dans les affaires de mon beau-frère aujourd’hui décédé, passionné de détection ? Le lieu de découverte est très vraisemblablement le Tarn, dans les alentours de Brassac. Elle mesure 7,5 cm de hauteur et représente un éphèbe maniant ce qui semble être une fronde. En bronze, elle est recouverte de concrétions blanchâtres, verdies par endroits par le contact avec le métal. Espérant que vous pourrez m’aider, bien cordialement, Gisèle.
Elle n’est résolument pas antique, son style est indéfinissable. Le socle n’est pas un élément habituel d’une statuette gallo-romaine, si vous n’aviez précisé qu’il tenait une fronde on ne l’aurait pas deviné et ce n’est toujours pas évident. Ces concrétions blanchâtres ne sont pas les corrosions habituelles du bronze, ce qui nous fait penser à un autre métal. Bref elle continuera à garder son mystère.

L’arme de Bayonne

Baïonnette : N. F (de Bayonne où cette arme fut mise au point au XVIe siècle), sorte de petite épée pouvant se fixer au bout d’un fusil.

Voilà la définition donnée par le Petit Larousse du mot baïonnette. Petit retour historique sur l’origine de cette arme peu commune qui fit des ravages sur tous les champs de bataille du monde, pour atteindre son paroxysme lors de la guerre de 1914-1918. Bayonne, capitale du Pays Basque français, entre la peste, les guerres de religion et la prise de la ville par Charles Quint, Bayonne a vécu quelques heures mouvementées au XVIe siècle. L’arme la plus courante est le mousqueton. C’est une arme à feu assez rudimentaire que l’on charge avec de la poudre noire.
On raconte qu’un jour des paysans de Bayonne livrent un combat pour on ne sait quoi, tombent à court de poudre noire et de projectiles. Leur mousquet devient donc inutile. Que faire ?, se rendre ?, se battre à mains nues ? C’est alors que l’un des paysans a l’idée d’utiliser le couteau qu’il porte toujours en poche. Il plante le manche du couteau dans le canon de son mousquet et c’est ainsi dit-on que naît la baïonnette. En réalité, il est possible et même probable que d’autres aient eu l’idée auparavant, à commencer par les mousquetaires, ces militaires armés d’un mousquet, mais c’est l’épisode de Bayonne qui va imposer l’appellation « baïonnette ».
En 1655, le médecin personnel de Louis XIV note : « On fait à Bayonne des dagues qu’on appelle bayonettes ». A la même époque, Furetière fait entrer le terme dans son dictionnaire, précisant lui aussi qu’il est venu originairement de Bayonne.
Au départ, la baïonnette n’est qu’un système D pour transformer une arme à feu en arme blanche à défaut de pouvoir faire mieux, mais ce système D ne tarde pas à intéresser l’armée. En effet, le mousquet a ses limites…, il ne permet guère plus d’un tir par minute. C’est très long lorsque l’ennemi est juste en face ! Si les mousquets sont équipés de baïonnettes, cela va permettre soit de tenir l’ennemi à distance, soit s’il approche, de l’embrocher. A la fin du règne de Louis XIV, le fusil à silex s’impose à la place du mousquet à mèche, la baïonnette à douille, innovation de Vauban en 1687 reste en place en autorisant le tir.

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