Un trésor a été révélé dans un no man’s land. Une carte détaillée, qui a été financée par l’Etat et que le Bureau des Ressources Géologiques et Minières a réalisé.
Pour la modique somme de 40 millions d’euros un Inventaire des Ressources Minérales de la Guyane a été dressé. La publication de ces cartes a coïncidé avec la vague d’orpailleurs clandestins, les garimpeiros, qui a déferlé sur le département français d’Amérique du Sud. Si les dignes fonctionnaires se défendent explicitement de la moindre corrélation entre pointer du doigt les paillettes et voir se multiplier les chantiers clandestins, implicitement il n’en est pas de même. “Vingt ans pour dresser la carte d’un trésor et ne pas publier les résultats ?! Cela aurait été absurde” conclut un ancien directeur. Il n’a pas l’air gêné que l’argent public ait manifestement servi à ouvrir le poulailler en grand à tous les renards brésiliens bienheureux de venir jouer à cache-cache avec les quelques malheureux gendarmes perdus dans la jungle amazonienne et française. Tant pis pour les tribus d’Indiens ou de Marrons qui, en plein cœur d’une zone de biodiversité soi-disant protégée, avalent le mercure répandu dans les rivières (il faut 1,3 kg de mercure pour amalgamer 1 kg d’or) et transitant par le poisson pêché dans les fleuves et les rivières opportunément désignés par le BRGM entre 1975 et 1995.
La suite dans Monnaies & Détections n° 115
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