MONNAIES ET DETECTIONS

Pour les passionnés de la détection

Bienvenue sur le Blog Officiel
Monnaies et Détections

Articles taggés ‘reliques’

Les reliques de Jeanne

Jeanne d’Arc, personnage emblématique de l’histoire de France, qui pourtant ne fut réellement reconnue comme telle que très tardivement, et plus exactement dans les années 1870-1871, années terribles pour la France de Napoléon III, battu et humilié sur son propre sol par l’armée de Prusse, et cela en 5 mois et demi ! Pire encore, le 18 janvier 1871, l’empire allemand est proclamé à Versailles, le 26 janvier l’armistice signé à Versailles, et l’ultime humiliation le 10 mai, avec le traité de Francfort, l’Alsace-Moselle est annexée !, et de plus, la France versera entre 4 et 5 millions de pièces d’or de 20 francs à l’Allemagne, pour l’entretien des armées d’occupation !
Après cela, le monde politique, académique, des arts, les historiens, le monde militaire et populaire regrettent de concert l’héritage de Clovis et de Charlemagne, ces barbares germaniques, la France humiliée se cherche de nouveaux héros, et surtout, une nouvelle identité et de nouveaux ancêtres moins germaniques que les Francs ! C’est ainsi que naîtra le « Roman National Français », et la soudaine apparition d’un prince gaulois totalement inconnu de tous ! Il en sera de même pour Jeanne d’Arc, véhiculant l’image de la guerrière ayant « vaincu » les Anglais, et surtout ayant rendu le trône de France au dauphin Charles VII.
La France meurtrie a besoin de nouveaux héros, et Jeanne d’Arc en fera partie. A partir de cette époque, les objets à l’effigie de Jeanne d’Arc deviennent légion, et cela, sous toutes sortes de formes ! car de Jeanne d’Arc, il ne reste rien !
Selon les récits de l’époque, le bourreau fera brûler à trois reprises les restes, afin que rien ne reste de son corps, les cendres jetées dans la Seine, ainsi que son cœur et ses entrailles. Il ne reste ainsi aucune relique de la Pucelle… et encore moins de tombe… Et pourtant, certaines reliques sont apparues, la dernière en date étant la soi-disant bague de Jeanne d’Arc !, achetée plus de 300 000 euros !
Mais avant d’aller plus loin, c’est quoi exactement une relique ?

Les reliques

Dans la religion chrétienne, le culte de latrie est réservé à Dieu, le culte d’hyperdulie est réservé à la Vierge Marie, le culte de dulie est réservé aux saints. Il revêt deux formes, la vénération et l’invocation.
Il faut distinguer plusieurs sortes de reliques. La première concerne les ossements, les cheveux et le sang. La deuxième rassemble les reliques ayant appartenu à un saint ou bienheureux, vêtements, ustensiles de la vie courante, instruments de pénitence, de sa captivité ou de son supplice. La troisième catégorie réunit les reliques « représentatives », les objets contenus dans les reliquaires, parce que proches des autres reliques, ont capté les saintes vertus.

A gauche : Six reliques sous la protection du fameux agnus dei, dans ce reliquaire du XVIIIe siècle avec encadrement en bois.
A droite : Une relique de la Sainte Croix avec son authentique, qui en fait aussi l’essentiel de sa valeur pour un collectionneur.

La suite dans Monnaies & Détections n° 117

Trésor à la poubelle

Juillet 2018, d’audacieux malfaiteurs dérobaient à la cathédrale de Strängnäs en Suède, deux couronnes et un orbe crucigère « une sphère surmontée d’une croix », les orbes symbolisent l’autorité depuis le Moyen âge. Les trois bijoux étaient en or et propriété de la couronne de Suède. Le vol fit beaucoup de bruit en Suède, heureusement pour la police, l’un des malfrats avait commis une erreur : se blessant en fracturant une des vitrines blindées, il avait laissé derrière lui quelques gouttes de sang et donc son ADN ! Ce dernier étant fiché, il fut rapidement interpellé. Son procès devait s’ouvrir dans quelques jours, c’est alors que les bijoux de la couronne ont mystérieusement réapparu, découverts par un gardien dans les poubelles de la cathédrale ! Probablement pour alléger la peine du suspect au cours de son procès …
Source : efigaro.fr

Histoire de pèlerinages et d’enseignes

Enseigne à la Vierge au XIVe siècle.

Les pèlerins arborèrent des enseignes à partir du XIIe siècle, où elles étaient comme le culte des reliques, l’essence même du pèlerinage ; on considère que les enseignes de pèlerin sont des sortes de reliques, car elles ont voyagé à travers le monde avant de finir exposées dans les églises ou dans les tombes. La population pèlerine croyait obtenir le pardon divin et la purification de l’âme par l’évocation des saints si bien représentés sur leurs enseignes. Celles-ci pendaient au cou, à leur cape ou au chapeau et étaient faites de plomb et étain ou en bronze. Les enseignes étaient porteuses de messages et servaient à l’identification du pèlerin.
Au XIIe siècle, le Codex Calixtinus ou le Liber Santi Jacobi étaient marqués des chemins principaux à travers la France, ils signalaient aussi les sanctuaires les plus importants et remarquables pour les haltes et les visites. Les pèlerins éprouvèrent un besoin d’avoir en leur existence une autre vision des labeurs du monde quotidien leur permettant de subsister. De plus le fait de partir pour un pèlerinage afin de rendre hommage à différents saints dans les sanctuaires, donnait l’assurance d’une vie éternelle…
Lors de leur halte, les pèlerins avaient l’occasion d’admirer les beaux trésors enfermés dans les cathédrales ou les sanctuaires, ainsi que les beautés architecturales qui étaient en grande partie entretenues avec l’argent des pèlerins médiévaux.
Un exemple aujourd’hui, c’est le rocher Corneille au Puy-en-Velay, qui détient sa grande statue de Notre-Dame de France, fabriquée avec 213 canons pris aux Russes pendant la guerre de Sébastopol. Il faut monter les 267 marches taillées dans le roc d’un magnifique escalier pour arriver au sommet de ce rocher. Ou encore le plus beau pont d’Europe, celui de Cahors construit en 1308, proche d’une source sacrée dédiée à la déesse Divona. Au moyen-âge, on le surnommait comme un des “ponts du diable” dont la légende raconte que les bâtisseurs se trouvaient confrontés à des tâches apparemment impossibles et l’on pensait que pour triompher des forces de la nature et de la pesanteur, il fallait avoir recours à des moyens surnaturels ; le diable fut berné au dernier moment par l’habilité de l’architecte pour que l’édifice puisse s’achever.
Conques est connue pour la superbe relique d’or de Sainte-Foy du XIe siècle et le masque du visage du IVe siècle. Le splendide tympan roman du XIIe siècle orne le portail de l’église, puis en quittant le bourg on passe sur le pont aux cinq arches d’origine romaine réaménagé à la fin du XVe siècle…
La suite dans Monnaies & Détections n° 75