MONNAIES ET DETECTIONS

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Monnaies et Détections

Articles taggés ‘Haute-Garonne’

Trouvaille 124.01

Bonjour, je vous sollicite une nouvelle fois. Toujours avec mon détecteur Déus, 2 nouvelles trouvailles aux alentours du Fousseret dans la Haute-Garonne. Pourriez-vous m’en dire plus sur cette monnaie je pense en argent et peut-être une gauloise ? Poids de 2,7 g et environ de 13 mm. Cela dit c’est ma première depuis 5 ans de détection et un sceau médiéval mais très difficile de déchiffrer les inscriptions si ce n’est que l’on distingue un blason avec une coquille saint Jacques et sur le haut du sceau la même reproduction. Je vous remercie d’avance pour tous les renseignements que vous voudrez bien me fournir. Merci pour votre réponse, Henri 31.

Oui, il s’agit d’une drachme argent, l’avers est très incomplet et ne permet pas une identification franche. Mais comme elle est découpée au poinçon, sa forme quadrangulaire rappelle les drachmes à la tête bouclée du Causé, nom du village ou les Sotiates vivaient. On devrait voir à l’avers : profil à gauche, la chevelure formée par une seule rangée d’esses entrelacées dont la première forme le front et la dernière se termine en boucle sur le cou. Mais on ne distingue qu’une partie de la chevelure. Le revers est constitué d’une croix bouletée formée de quatre cantons : une esse au 1er canton, un besant surmonté d’une lunule au 2e, un annelet au 3e et deux points alignés au 4e. C’est une monnaie TB entre 60 et 80 euros. 

Le petit sceau médiéval date du début XVe s. dont l’extrémité après l’anneau, porte un contre sceau de plus petit diamètre. L’oxydation a hélas déformé les lettres de la légende, devenue illisible et les armes sont elles-mêmes difficiles à interpréter ! Peut-être un aigle ailes déployées ? Ou un écu armorié portant deux écus plus petits ? Il y a une autre possibilité, c’est qu’il s’agisse d’une fonte ratée car dans la forme de l’écu il y a une zone lisse comme si le bronze fondu avait emprisonné une bulle d’air et l’objet jeté plus tard.

Trouvaille 118.02

Thomas de la Haute-Garonne a trouvé ce teston de Savoie : Charles Ier (1482-1490). Avers : + KAROLVS D SABAVDIE MAR I ITA. Buste en arme à droite. Revers : + XPS VINCIT XPS REGNAT XPS INPER. Ecu de Savoie entre FR – ET sous un lac d’amour. La monnaie aurait pu être un TTB (prix moyen 2700 euros) mais du fait des rayures remarquables sur le revers et à l’avers elle est rétrogradable en TB et se négocie aux environ de 600 euros.

Trouvaille 115.11

Jérôme de Boulogne sur Gesse nous envoie ce bel insigne : clairement le logo de Henry Potez, un grand fabricant d’avion. Que fait-il dans la terre ?
Nous avons demandé à Gilles Collaveri, notre consultant aéronautique et sa réponse n’a pas tardé. « A notre connaissance, pas de crash d’avion Potez dans cette région. Une rapide enquête montre que Henry Potez a fabriqué aussi des poêles. Un de mes correspondants m’a même écrit “Potez a aussi fabriqué des poêles à mazout qui portaient cet insigne. Et le nom était devenu commun, comme frigidaire. Je me souviens de mon père disant : je vais allumer le Potez !” Voilà sur cette photo un poêle sur le haut duquel on distingue le fameux insigne »

Enquête dans un champ

Paul, aujourd’hui âgé de 94 ans, est passionné d’aviation. Pendant la seconde guerre mondiale, il fut témoin d’un crash et nous l’a décrit : un avion allemand s’était posé en catastrophe dans un champ de Plaisance du Touch, à quelques kilomètres de Toulouse. Paul nous avait montré le site de crash en déclarant que l’avion avait cisaillé certains arbres de l’allée menant à la propriété. Et en effet, plusieurs tilleuls manquaient au milieu de cette rangée de platanes (photo 1). Mais faute de témoignage précis, notre enquête n’avait pu progresser.
Jusqu’à ce jour de novembre 2017. Ce soir-là, à la fin d’une conférence sur l’archéologie aéronautique, l’un des spectateurs, passionné d’aviation, vient me trouver et me décrit l’épisode que Paul m’a déjà narré. Quand je lui demande s’il possède des informations plus précises, il me répond « je peux vous emmener chez Joseph. Il a 97 ans et il a tout vu quand il était jeune ». Joseph est exactement le témoin recherché.

Un témoignage déterminant

Quelques jours plus tard, Joseph nous reçoit (photo 2). C’est un moment chargé d’émotion. Malgré son grand âge, il vit à son domicile, avec sa femme. Et il nous raconte : « C’était en août 1943, l’année où je suis parti au STO (le “Service du Travail Obligatoire”). J’ai vu l’avion allemand arriver. Il battait des ailes, il s’est posé sur le ventre et pendant sa course, il a arraché un arbre. Le pilote était blessé et les Allemands sont venus le chercher. L’avion avait un seul moteur, rond. Les habitants des environs ont récupéré l’essence dans les réservoirs de l’avion et l’épave a été évacuée ». Joseph nous indique avec précision l’emplacement du crash sur un plan.
Grâce à lui, des éléments sont apparus : la date du crash, août 1943 et le type d’avion, un Focke Wulf 190 (« Un monomoteur allemand avec un moteur rond » : ce ne peut être qu’un Fw 190 car le Messerschmitt 109 avait un moteur en ligne).

La suite de l’article dans Monnaies & Détections n°111 …

Trésor de grenier, suite

En 2014 un fuite de toiture dans une vieille demeure de Toulouse permettait la découverte d’un tableau oublié dans une soupente, un tableau qui sera à sa découverte attribué au peintre Caravage ! Probablement pillé par les armées de Napoléon (Monnaies & Détections 88). Après des années d’expertises et contre-expertises, le tableau devait finalement passer en salle des ventes en juin dernier, les Caravage ne sont pas signés et pour certains le doute persistait. La mise à prix devait démarrer à 30 millions d’euros, quand même ! L’État français avait dans un premier temps, bloqué la sortie de territoire, ce qui permet aux musées français d’enchérir à moindre coût, l’interdiction de sortie de territoire faisant sérieusement baisser le prix d’une œuvre d’art.
Finalement les musées français ont laissé passer, et il n’y a pas eu de vente aux enchères, la transaction s’est faite de gré à gré. L’acheteur serait un milliardaire américain et le supposé Caravage baptisé « Judith et Holopherne » aurait changé de main pour plus de 100 millions d’euros…
Sources : connaissancedesarts.com / Monnaies & Détections 88

Trouvaille 99.05

Bonjour chers amis lecteurs et rédacteurs de notre revue préférée. Je me permets de vous envoyer les photos de ce magnifique drachme à la swastika, Sotiates (région de Sos), en argent, de 3 g pour 1,4 mn. Je l’ai trouvé en région toulousaine. Merci encore pour votre revue que je dévore dès qu’elle arrive. Will
Magnifique monnaie de notre région, un sotiate avec un avers décentré mais c’est courant : swastika, aux quatre bras en esses contournées, flammées et marquées d’un point central à leur jonction ; quatre esses qui, bouletées aux extrémités, se retrouvent entre les bras. Au revers : COVE R (TOM] OTVL) absent sur cet exemplaire. Dans une rouelle à quatre rayons, trois olivettes avec tigelles sont rattachées au centre aux 1er, 2e et 4e cantons ; une hache évidée à gauche, ayant trois points en triangle entre la hache et le manche, au 3e canton ; la légende divisée en trois répartie dans les 4e, 2e et 1e cantons. Monnaie TTB 450 euros.

 

Trouvaille 98.07

Une ID pour ce poids svp ? C’est mon premier et je n’y connais absolument rien et je ne trouve rien nulle part… Merci d’avance et bonne détection à vous. 1,5 cm/1,5cm environ, 13 g environ. Sprtm31
Il doit s’agir d’un poids monétaire du franc d’Henri III (1574-1589). Poids de tolérance : XI D, un grain (pour la ponctuation). Au droit, croix feuillue et fleurdelisée portant H en cœur. 13 g environ ? Le « environ » nous permet d’affirmer que le poids devrait plutôt tourner en dessous à peine de 14 g…

Trouvaille 94.06

Patrick est à Carbonne (région toulousaine) et il a trouvé cette jolie vervelle perdue par un languedocien dans la période du XIVe au XVIe siècle. L’intérêt de cette vervelle est qu’elle représente le palais des archevêques de Narbonne présent sur tous les poids monétaires de Toulouse.

Trouvaille 85.08

Jean-Louis dans la Haute-Garonne a trouvé cette jolie imitation de la drachme d’Emporia, drachme à la victoire, IIIe siècle avant Jésus Christ. Avers : Anépigraphe : tête diadémée de Perséphone à gauche, les cheveux tirés en arrière et ramenés en trois mèches, le cou orné d’un collier de perles ; le revers présente un cheval tourné vers la droite, arrêté et relevant fortement la croupe, surmonté d’une victoire très stylisée tenant une couronne. Ligne d’exergue à la base. Le portrait est bien centré, d’un joli relief, le revers est un peu moins net mais cette monnaie TTB s’estime 1000 euros.

Détection philosophe

« Si j’avais dû faire la tête chaque fois que j’ai trouvé de vieux ferreux dans les champs, les bois et autres terrains de jeu sur lesquels j’ai passé mes détecteurs, du C.Scope VLF 770 en passant notamment par le Fisher 1266 pour arriver aujourd’hui au fameux Déus, nul doute que j’aurais une vraie sale trogne renfrognée pleine de rides verticales, horizontales et de biais… Un vrai “jeu de morpion” gravé sur le visage… Mais non, car chaque fois que je ramasse un fer à vache, ou à cheval, un outil plein de rouille, un gond de porte, un clou, un anneau, bref tout ce qui alourdit nos poches à merdouilles, moi, je suis heureux, vraiment. Si Napo 1 ou 3 ne sont pas au rendez-vous, si les tectosages se font discrets, et si les Jules et autres César de tout poil sont allés coloniser d’autres champs que les miens, je m’en moque royalement !

J’ai pris l’air, j’ai creusé, oh pour ça oui, j’ai creusé sur tous les tons… et en rentrant je brosse, je gratte, je nettoie, je redonne vie à ces bouts de ferrailles à coups de meuleuse, de ponceuse… Je me prends pour Vulcain qui aurait troqué sa forge pour un poste à souder ! C’est ainsi que dans le jaillissement de milliers d’étincelles naissent des masques, des échassiers, un monstre du Loch Ness, la tête du Minotaure, une chouette… et même un shadok…

Ceux à qui j’offre mes créations me disent que j’ai de l’or dans les mains… N’est-ce pas dans cet espoir que nous avons tous acheté un détecteur ? De l’or dans les mains… Bon, ils exagèrent un peu, mais ça fait du bien de le croire… A défaut de pierre philosophale j’ai la détection philosophe… »

Source : Texte et photo de Jean-Pierre Montagné, artiste prospecteur engagé sur le nettoyage des champs de la Haute-Garonne…