MONNAIES ET DETECTIONS

Pour les passionnés de la détection

Bienvenue sur le Blog Officiel
Monnaies et Détections

Archive pour janvier, 2016

Journal d’un CDD (le Coin du Disque du Déus)

A la manière de F. G. Lorca :

Romance des Prospecteurs
Ils portent de noirs cerceaux
Dont les attaches sont noires
Des traces d’herbe et de terre
Luisent le long de leurs bottes
S’ils ne trouvent c’est qu’ils ont
Des jouets au lieu de machines
Et une chance un peu ternie
Par les chemins ils s’en viennent
Groupe diffus et tenace
Sur leur passage ils font naitre
De grands moments de rêves
Et des visions d’écus d’or fin
Ils vont par où bon leur semble
Cachant au creux de leur tête
Une vague astronomie
De détecteurs irréels.

« Je suis déjà venu ici des dizaines de fois, dit Domi. C’est ici que je venais essayer mon nouveau détecteur chaque fois que j’en changeais. A une époque, au début, je changeais tous les six mois. Je voulais les tester tous. »
Ils venaient d’arriver tous les trois sur le sommet du mamelon. Ils dominaient toute la succession de collines qui finissaient quelques kilomètres plus loin au bord du fleuve. Le vert des champs de blé en couvrait une bonne partie, mais ils voyaient aussi d’immenses carrés de terre jaune sur lesquels des tracteurs semaient ou hersaient dans un nuage de poussière.
Du petit lac devant la maison de Jean-Pierre, en bas, un concert de cris d’oies, de canards, de chiens, s’éleva soudain et parvint jusqu’à eux, porté par le vent d’autan.
« Avant, dit Jean-Pierre, il y avait tout un hameau, là, à gauche. Il ne reste plus que cette ferme d’habitée. Il reste encore le porche et un morceau de mur de la petite église, de l’autre côté de la route, au milieu des aubépines. Le petit carré en friche sur le côté n’est pas travaillé car c’est l’ancien cimetière. Il est minuscule car les gens avaient l’habitude de ne mourir qu’une fois ! Il y avait même une école jusqu’au début des années 1900… Je connais bien le gars qui travaille les terres, je lui ai dit que nous allions venir aujourd’hui, il a préparé les terres et ne sèmera le tournesol qu’à la fin de la semaine. Il a dit qu’il ferait peut-être un saut car il avait prévu de préparer un champ à côté. »
Il attendit que Ron finisse de monter et arrive à leur hauteur pour tout lui répéter en anglais.
Ronald et Jean-Pierre s’étaient rencontrés plusieurs années auparavant, en prospectant tous les deux sur une plage du littoral atlantique. Ron et son épouse vivaient en Angleterre, ils prospectaient tous les deux et avaient à leur actif plusieurs trouvailles d’objets et de monnaies. Ils « faisaient » les plages quand ils venaient en vacances en France. Ils sympathisèrent avec Jean-Pierre, devinrent de grands amis, et s’invitèrent tout à tour en France ou en Angleterre.
Ron venait de prendre la retraite et avait acheté une maison près de Bordeaux. Il voulait changer de détecteur et avait entendu parler du Déus. Il avait demandé à Jean-Pierre s’il pouvait venir essayer le sien. Ce dernier avait alors pensé organiser une journée « détection » et avait demandé à Domi et Axel de venir aussi avec leurs Déus.
Ron n’était arrivé que vers midi. Ils avaient diné en parlant trouvailles, Jean-Pierre traduisait, Ron avait fait admirer à la ronde une splendide monnaie d’or d’un roi anglais du Moyen-âge, trouvée bien sûr au détecteur. Puis ils étaient partis en lisière d’un champ fraichement hersé pour faire tester les Déus à Ron avec les trois têtes différentes. Axel avait apporté plusieurs monnaies : double tournois, obole d’argent de Toulouse, de Marseille, monnaie à la croix, gros Napoléon III, pièce de 10 et de 20 francs des années 1960, petite bague en or.
Ron était équipé de sa machine habituelle : un détecteur extrêmement lourd, avec disque et casque filaires, et un gros écran sur le dessus indiquant le métal ciblé… Il fut si surpris de la légèreté du Déus qu’il crut qu’il était incomplet et qu’il fallait y ajouter les accessoires !
Ils passèrent plus d’une heure à enterrer les cibles à des profondeurs différentes pour lui faire tester les Déus et comparer à chaque fois avec son propre appareil. Puis Axel avait récupéré bague et monnaies et ils avaient traversé le champ en montant vers la crête qui dominait l’endroit qu’avait choisi Jean-Pierre.
Ils se mirent en ligne à une dizaine de mètres les uns des autres, chacun alluma sa machine et ils commencèrent à prospecter en descendant vers l’emplacement du hameau disparu. … La suite dans Monnaies & Détections n° 85

Trésor de Laignes… les réquisitions

On vous en avait longuement parlé dans le n° 82, plusieurs prospecteurs étaient poursuivis pour avoir trouvé un trésor et surtout pour ne pas l’avoir déclaré et vendu… 2 000 monnaies qui d’après les archéologues seraient la paye de mercenaires gaulois ayant participé au siège d’Alésia ! Toutes ces conclusions ayant été élaborées sans aucun contexte archéologique ! Car les prospecteurs incriminés étaient bien poursuivis pour une supposée destruction de contexte archéologique « un labour ! ». Mais ce n’est pas le sujet.
D’abord prévu en comparution immédiate, le procès a finalement été renvoyé plusieurs fois, le procureur ayant requis 15 000 euros d’amende avec sursis et 30 000 euros contre quatre prospecteurs et un retraité ayant servi d’intermédiaire dans la vente des monnaies. Au moment où nous mettons sous presse nous n’avons pas le jugement définitif, rendu vers la mi novembre. Si la réquisition est suivie, chaque prévenu aura donc environ 7 500 € d’amende pour avoir dérobé un trésor qui est lui estimé à 200 000 euros ! Un archéologue témoignant au procès a conclu sa déposition par : la détection n’est pas un loisir ! Eh bien si ! En France la détection est bel et bien reconnue par la loi – et par là même autorisée – comme un loisir ! Et s’il vous reste quelques notions de latin vous ferez vous-même la traduction : Dura lex, sed lex…
Source : gazetteinfo.fr

Trouvaille 85.16

Bonjour à tous, j’aimerais avoir des informations sur cette monnaie trouvée en plein labour (63), un statère d’électrum je pense, il y a une inscription “BVCAT” avec un cheval sur une face et le profil d’une femme sur l’autre, elle pèse 7 g et fait 18 mm de diamètre, une estimation pourrait être possible ? En vous remerciant d’avance, Benjamin.
Il s’agit d’un statère des Bituriges ref DT 3456, Nouvel atlas, Tome III, série 1100, à la légende ABVCATOS. Anépigraphe. Avers : tête à gauche, la chevelure en belles grosse mèches bouclées. Symbole devant la bouche. Revers : cheval bondissant à gauche, un aigle les ailes déployées au-dessus de la croupe et trois annelets posés en triangle entre les jambes ; légende entre les jambes antérieures et postérieures. ABVCATOS. Il est dommage que le portrait soit décentré, c’est une monnaie en état TB+, son estimation moyenne tourne autour des 500 euros.

Appel aux prospecteurs M&D n° 85

Bordée de canons

La marine française a remis au Gouvernement malgache une vraie bordée de canons – douze canons de bronze saisis par la douane en 2004 – confiés aux archéologues français, qui auront donc mis seulement 11 ans pour les rendre… Ces douze canons furent trouvés par un chasseur d’épave qui avait à l’époque obtenu un droit de recherche dans les eaux de Madagascar. Droit de recherche, mais pas le droit de ramasser… Sans épaves précises en tête, les recherches furent orientées sur les gros récifs bordant les principales voies de navigation ! Pas bête du tout et le résultat est là, avec ces canons et quelques monnaies d’argent qui ont conduit à une épave portugaise, un galion probablement coulé vers 1527. Vous aurez remarqué que sur la photo présentée à la presse (ci-jointe) les canons ne sont même pas nettoyés ! Espérons qu’il s’agit d’une photo d’archives…
Source : cyber-diego.com

Trouvaille 85.26

Bonjour, je vous joins les deux photos d’une pièce que j’ai du mal à identifier, du fait de nombreux détails, trouvée dans le Berry. Je penche pour un drachme (pictons-biturgies-carnutes) au cavalier, joue tatouée. Merci pour votre aide. Tchimel

Oui c’est bien cela. Avers : anépigraphe. Tête à droite, la chevelure formée de grosses mèches aquitaniques, torque au cou ; une croisette bouletée sur la joue ; grènetis. Au revers : anépigraphe.Cavalier tenant un bouclier et les rênes galopant à droite ; sous le cheval on aperçoit l’extrémité d’une main ; grènetis. L’attribution n’est pas encore formellement établie, il serait judicieux de répertorier l’endroit de la trouvaille… Cette monnaie est un peu décentrée mais reste encore rare et s’estime aux environs des 450 euros.