MONNAIES ET DETECTIONS

Pour les passionnés de la détection

Bienvenue sur le Blog Officiel
Monnaies et Détections

Détection et Patrimoine: le modèle danois

Etant d’origine danoise, mais résidant dans le sud de la France, je pratique la détection de métaux depuis plus de 20 ans, dans les Pyrénées. Nous avons la chance de pratiquer notre activité dans un cadre magnifique, sur les sites de combats Révolutionnaires, du Premier Empire, guerres Carlistes et guerre civile espagnole. Nous explorons aussi le chemin de Saint Jacques de Compostelle millénaire, ou les cols où sont passés des générations de marchands et de contrebandiers. Une pensée à tous nos ancêtres ayant parcouru ces sentiers et ces voies de passage, pendant des siècles avant nous. Côté français, nous nous faisons discrets, mais n’avons jamais eu de problèmes. Côté espagnol, Guardia Civile, Policia Nationale et Policia Foral nous font la chasse, et nous attrapent de temps en temps avec amende à la clef et retour dare-dare en France. Je me rends chaque année au Danemark, dans une maison située sur l’île de Langeland, mais je n’ai commencé à prospecter autour de ma résidence que récemment, et cette année j’ai décidé de me mettre en conformité avec le règlement danois sur la prospection. Je vous en donne les clefs ci-dessous. La prospection au détecteur de métaux est fortement encouragée par les musées et les archéologues danois. Pour vous donner de suite une idée de leur fonctionnement, voici un petit message que le curateur du Musée National de Copenhague, la plus haute autorité archéologique du pays, m’a adressé : « Den lovgivning vi har om detektorbrug i Danmark er en gave til arkæologien og forskningen heri. Der er mange lande, hvor genstande går tabt eller bliver handlet både illegalt og legitimt. Men det betyder at der er meget viden som ikke finder vej til museerne og forskerne – det er rigtig trist. Og Frankrig er nok ingen undtagelse nej – der er helt sikket meget spændende at finde både i jorden og i folks privatsamlinger. Med venlig hilsen / Best regards Jonas Johansen Museumsinspektør / Curator » Traduction : « La législation dont nous disposons sur l’utilisation des détecteurs au Danemark est un cadeau pour l’archéologie et la recherche dans ce domaine. Il existe de nombreux pays dans lesquels des objets sont perdus ou échangés illégalement et légitimement. Mais cela signifie qu’il y a beaucoup de connaissances qui ne parviennent pas aux musées et aux chercheurs – c’est vraiment triste. Et la France ne fait probablement pas exception, non : il y a certainement beaucoup de choses passionnantes à trouver, tant dans le sol que dans les collections privées. Salutations Jonas Johansen, inspecteur du musée / curateur » Ils considèrent que les prospecteurs contribuent par leurs découvertes à la préservation des vestiges historiques, à la découverte de nouveaux sites archéologiques et à la cartographie du passé national. Lors de ma première visite au musée local de Langeland, pour remettre UNE fibule planiforme, l’archéologue Asbjorn H. Andersen m’a accueilli très cordialement, m’a remis un document (voir ci-dessous) qui vous accompagne dans le démarrage de votre activité de détection, qui vous explique vos obligations, vous donne les bonnes pratiques, les procédures de déclaration de trouvailles. Il m’a vivement encouragé à poursuivre mon activité, à me rapprocher des associations locales (HARJA) et m’a surtout recommandé de déclarer mes découvertes sur le site DIME.

Dime

DIME (pour Digitale MEtaldetektorfund qui se traduit par trouvailles au détecteur à métaux digitalisées). https://www.metaldetektorfund. dk/ny/ DIME est une plateforme numérique d’enregistrement des découvertes archéologiques réalisées par des particuliers. DIME peut être utilisé pour enregistrer toutes les découvertes archéologiques, mais est le plus souvent utilisé pour les découvertes réalisées à l’aide d’un détecteur de métaux. – Utilisé par plus de 2600 archéologues amateurs. – Coopère avec 29 musées archéologiques au Danemark. – Fonctionne comme une collection numérique et un musée avec 300.000 trouvailles.

la suite sur la revue N°140 de monnaies et Détections

Cahiers de prospection, 2012 Epilogue

Suite des cahiers de prospection tenus après chaque sortie depuis 1993 par un fidèle abonné de la revue.

Alexandre

Lundi 16 avril 2012

Je me lève à 6h30 et je pars pour une ruine au-dessus d’Ax-les-Thermes. Il fait beau mais c’est tout mouillé. Heureusement j’ai pris les bottes. Je vais derrière les restes de murs, je laisse le sac dans les buis et je prospecte dans un grand endroit sans arbre avec une herbe très épaisse, sur un terreau noir avec d’énormes taupinières. (J’ai vu un isard sur la route avant d’arriver aux ruines). Il y a une plante bizarre comme une grosse tulipe qui pousse partout. A 9h30 je trouve ma première pièce : une belle médiévale en argent, totalement inconnue, en bon état. Toujours dans cet éboulis, je vais trouver un DTL, une obole en argent malheureusement avec un petit manque, un morceau de pièce, la moitié d’un denier de Toulouse, et une cartouche de 6 mm à broche, non tirée ! Mais aucun morceau de boucle. Il y a plein de trous de prospecteurs. Sous les buis par contre je ne trouve rien. Au moment où je remontais pour aller de l’autre côté je vois un gars et une fille sur le parking. Je vais donc faire plutôt le côté route en arrivant mais c’est plein de déchets. Je vais manger à la voiture puis je fais le soleilla dans les rochers mais là aussi c’est plein de papiers d’alu. Je trouve juste un DTL.

Jeudi 19 avril 2012

Je pars dans l’Ariège à 8 h malgré le temps maussade et couvert. A partir de Tarascon les montagnes plus loin sont carrément couvertes de neige. Je monte au village dont on voit la tour depuis la route nationale. Je me gare sur le petit parking à l’entrée. Deux employés municipaux viennent enlever les affiches des élections et mettre celles de Sarkosy et de Hollande. Je discute un moment avec eux de l’histoire du village. Je monte au château dont il ne reste que la tour, au sommet d’une grande butte. Il y a plein de poules en liberté sur la ruelle. La partie de la butte tournée vers le village est entretenue, l’herbe est coupée, mais de l’autre côté c’est plein de ronces, d’herbes hautes et d’orties, avec plusieurs passages… sur lesquels il y a des trous de prospection. Je descends de ce côté de façon à arriver sur le versant boisé qui est en face de la route, en contre-bas. Je commence à chercher et j’ai tout de suite des sons : je trouve d’abord une broche cassée avec des brillants, puis au-dessus une pièce d’un demifranc 1873 en argent. Toute la colline est coupée de murs de pierres non bâties qui ont retenu de petites terrasses très étroites, qui devaient être en jardins, certaines sont même entretenues en prairies. Je vais trouver uniquement du moderne, une bague en cuivre, un cloche de vache et deux DTL. Je m’aperçois que j’ai perdu le protège disque, mais je vais le retrouver un moment après. Il y a un vent terrible qui s’est levé, d’une force incroyable, il m’envoie des branches partout. Par contre il fait très bon. Je reviens dans les abords de la tour et je fais le pentu au raz des broussailles et du sommet : je vais trouver deux balles de golf, un décapsuleur, 10 centimes d’euro, un franc Pétain, une pièce trouée, et tout en bas contre un rocher une jolie contreplaque de boucle avec un X en émail bleu. Puis pendant que je remets le détecteur dans le sac une dame arrive avec deux enfants pour goûter au pied de la tour, nous parlons un peu de ce vent de fou et je m’en vais.

Samedi 21 avril 2012

Après une quinzaine de pluie et surtout de froid, je décide malgré la météo mauvaise de partir dans l’Aude. Départ 7h30. Je suis là-haut à 9h30. Il fait un peu froid, vent et nuages. L’herbe est bien rase et tassée, l’hiver a été rude. Les ruisseaux sont tous gonflés et coulent de partout. Je vais directement sur le site, et oh surprise ! en plein milieu d’une sente de sauvagine, même pas enterrée, une belle drachme cubiste qui m’attendait pour me souhaiter la bienvenue ! Il est à peine 10h30. Ronces, fougères, buis, commencent à envahir sérieusement l’endroit… Je cherche jusqu’au coin où j’avais dormi sous le grand sapin. Rien. En redescendant je trouve un moyen bronze celtibère et un gros clou de bronze (j’ai cru un instant que c’était un coin monétaire) puis je reviens au sac de l’autre côté du chemin et je trouve un autre bronze. Je monte sur la colline où je pense avoir trouvé un fond de cabane et je vais y sortir un potin et deux autres petits bronzes. Puis je vais faire la bande au-dessus du chemin et je trouve une épaisse bague en bronze. Passent alors dans le chemin forestier une bonne dizaine de cyclistes qui font du VTT. Ils me demandent si ça marche ! Je vais ensuite dans la bande de terre plane qui domine tout l’endroit et je vais y trouver encore 2 bronzes, toujours des Celtibères. Mais à 17 h la pluie arrive, j’ai juste le temps de revenir au sac, mettre le poncho, tout emballer et commencer à descendre. J’arrive à la voiture le pantalon complètement trempé. Je suis à la maison à 19h30.

Petit intermède sur cet endroit

Il y a donc, dans la forêt, aux confins de l’Aude et de l’Ariège, un minuscule plateau serti entre de petites buttes et dominé à gauche et à droite par de hautes falaises de roches. En 2003, invité un dimanche chez des amis qui avaient une résidence secondaire près de Luchon, j’entends leur voisin nous raconter que son père, maquisard, lui avait demandé de venir l’aider à déposer dans une grotte une caisse d’armes allemandes, un an ou deux après la fin de la dernière guerre… Il avait douze ou treize ans… Ils habitaient alors près de Chalabre, et quelques semaines après, son père a trouvé du travail à Toulouse et ils ont déménagé… Il n’a plus jamais entendu parler ni de la caisse ni de la grotte… Je me procure la carte IGN du secteur, je repère une grotte pas très loin d’une route, et en octobre 2003 je pars avec mon frère en exploration. Nous laissons la voiture sur une aire de débardage et nous montons en direction des falaises par un chemin de terre. Après avoir grimpé plusieurs raidillons nous traversons un petit plateau et je remarque depuis le chemin, sous les plantations de grands sapins, plusieurs tas de pierres, hauts d’un mètre environ. Je me dis en moi-même : « tiens, on dirait des cabanes gauloises écroulées » (on n’a pas idée d’avoir des idées pareilles !). Nous finissons par arriver à la grotte, beaucoup plus loin, en sachant très bien que ce n’est pas la bonne, vu la distance pour y parvenir, plus d’un kilomètre de chemin forestier non carrossable. Il n’y aura pas d’autre tentative pour trouver la vraie. Fin février 2004, pensant toujours à ces « pierriers », je décide d’y revenir en compagnie d’un Adventis, le premier détecteur de XP, Décembre – Janvier 2024 le génial fabricant toulousain. Il fait un froid de loup, et quand j’arrive sur le plateau, il reste quelques larges flaques de neige. Mais toutes les herbes et les fougères ont été tassées et écrasées, et dès que je lâche l’Adventis, il commence à chercher sous les sapins. Et voilà-t-il pas qu’il me sort une, deux, trois pièces en bronze, avec des têtes d’un côté et des cavaliers de l’autre, et des lettres bizarres, pas chrétiennes… Je n’en ai jamais trouvé de pareilles et je me demande bien ce que c’est… Je n’apprendrai que dans la semaine que ce sont des celtibères… Je décide de m’écarter du chemin et d’aller autour des tas de pierres, sur le plat. Il y a plein de noi noisetiers, et pour les éviter, je traverse une sorte de chemin creux parallèle au sentier actuel, très profond (peut-être l’ancien chemin, raviné, creusé par la traine des grumes) et j’arrive sur une zone à peu près propre, terre noire et petites roches, au pied d’une énorme souche de sapin. L’Adventis, qui avait continué à chercher sans rien trouver, se remet en chasse aussitôt. Ah, un son… presque en surface, un petit morceau d’argent, même pas rond, assez épais, plein de terre, mais c’est une drachme gauloise des Tectosages ! Mais ce coquin d’Adventis ne me laisse pas le temps de la nettoyer, il m’en trouve une autre, puis une autre, et une quatrième à quelques centimètres les unes des autres. Bon, là, ça suffit, j’ai compris, je lui dis d’arrêter, je pose le sac sur la souche de sapin. Il est à peine 10h30. La grosse souche est au bord de la pente très raide qui dévale sur le versant plein de grosses roches, aussi je guide l’Adventis, impatient, vers le haut à peu près plat. Et ça sonne de partout… à midi, j’ai ramassé deux bonnes dizaines de pièces, je les pose au fur et à mesure sur la souche de sapin. Toutes des drachmes des Volques Tectosages, noires et terreuses. Je casse la croûte vite fait et je reprends aussitôt pour finir le coin partout où je peux passer entre les pieds de ronces et de buis. J’en sors une dizaine de plus et vers 15 h je reprends le sac car la nuit tombe vite et je ne connais pas trop le chemin pour descendre. L’Adventis com commence à râler, il veut chercher encore (ce n’est pas lui qui porte le sac et qui creuse), je le fourre dans le sac à dos et on commence à descendre. A moitié pente, je fais partir un cerf magnifique. Il commence à faire sombre quand j’arrive à la voiture, cette dégringolade des pentes raides et boueuses, dans un silence total, loin de tout habitat, au milieu des pins immenses, sous un ciel bas et noir, a quelque chose de lugubre, malgré toutes les pièces qui cliquètent dans ma poche. J’arrive à la maison vers 19 h et je mets tout de suite les pièces à tremper pour les nettoyer. Cédant aux injonctions pressantes de l’Adventis (puis, après sa retraite, à celles de ses cousins, Gmaxx, Goldmax Power et Deus) je vais remonter là-haut de 2004 à 2021 des dizaines et des dizaines de fois, passant sur place plusieurs fois une ou deux nuits à la belle étoile. Je vais trouver plusieurs centaines de drachmes volques des Tectosages, quelques-unes des Arécomiques (« têtes de nègres » et des Bouclés du Caussé. Mais aussi des balles de frondes, des pièces celtibères, des bagues, des anneaux, des rouelles de bronze, un poignard de fer, des DTL, quelques petits bronzes romains, un briquet de cuivre à capuchon, mèche de coton et réservoir d’essence (sans plomb ou diésel ?), une tige de bronze, plate, décorée et travaillée aux deux bouts, sûrement un instrument de soins corporels. Des jours et des jours de balayages, de marches incessantes pour élargir toujours plus le périmètre de recherche. Au bout d’un an je cesse de passer par le chemin forestier, trop long, pour monter tout droit par les ornières creusées par les troncs de sapins descendus tirés par des chaines dont je vais trouver plusieurs morceaux avec de gros anneaux de fer. C’est presque de l’escalade, il faut souvent se tenir aux branches, de petits ruisseaux descendent partout, mais je suis en haut en une demi-heure au lieu de plus du double par le chemin.

Epilogue :

En janvier-février 2023 je commence à avoir quelques problèmes de santé : difficultés à marcher (les talons « tapent » quand je marche) problèmes respiratoires… Mon toubib me fait passer plein d’examens (scanner, radios, IRM, prises de sang, etc…). On ne trouve rien. Ce n’est qu’au bout d’un an, en janvier 2024, qu’on me dit à l’hôpital que j’ai la maladie de Charcot : pas de traitement, pas de guérison, vous allez finir sur un fauteuil roulant… Aussi le vendredi 14 juin 2024 après avoir moult réfléchi vu mon état, je décide d’amener mon alter ego de détection, le grand Domi en l’occurrence, pour lui révéler ce site avant qu’il ne soit trop tard… Je suis fermement décidé à le lui faire connaitre pour qu’il prenne le relais puisque je ne pourrai plus y aller… Je suis sûr qu’avec ses qualités de « détecto détectoriste hors pair », il trouvera même où je suis déjà passé et repassé… Je l’ai bien vu plusieurs fois sur ce champ qui a été ensemencé il y a 2500 ans en minuscules oboles de Marseille, faute de lentilles. Nous y allons régulièrement tous les deux, car la graine ne s’est pas perdue et quelques-unes repoussent. Et souvent je ne trouve rien, alors que Domi à quelques mètres derrière sur mes traces, réussit à en sortir de belles… Et n’a-t-il pas trouvé plusieurs monnaies à la croix des Volques sur un labour sans la moindre trace de galets, ni de briques ni de poteries ? Je le conduis au pied de l’endroit, je me gare à l’endroit habituel, nous prenons les sacs et nous commençons à monter. Il est dix heures du matin. Je marche très lentement en m’aidant de deux bâtons. De la route au départ du sentier, il y a deux ou trois cents mètres de chemin carrossable, j’arrive à avancer, quoiqu’en m’arrêtant souvent pour reprendre souffle. Mais quand nous attaquons le sentier, très raide, traversé par plusieurs petits ruisseaux, plein d’herbes, tapissé de traces de sauvagine, je suis obligé de m’arrêter tous les dix mètres. Je sais tout le chemin qui reste à gravir et je commence à me demander si je vais pouvoir arriver au bout. Mais Domi est très patient, il ne dit rien, s’arrête avec moi, m’encourage même à m’arrêter et à me reposer. Nous finissons par arriver à la première route forestière, puis la seconde un peu plus haut, et nous attaquons la dernière pente, la plus raide. Je dois souvent m’accrocher aux branches des sapins pour ne pas tomber. Je suis tellement épuisé que je ne reconnais que tardivement les derniers lacets du sentier et je dois envoyer Domi en exploration. Dix mètres par dix mètres, nous finissons par arriver sur le plateau. Il est plus de midi : nous avons mis plus de 2 heures pour monter, alors qu’avant il me fallait à peine une demi-heure. Nous posons les sacs sur une souche et nous cas cassons la croûte. Vers 13 h nous montons les Deus et j’amène péniblement Domi sur quelques endroits intéressants. Je suis déçu de constater que depuis mes dernières venues en 2021, la végétation a tout envahi. Epuisé, incapable de détecter, je laisse Domi chercher tout seul et je retourne aux sacs en lui demandant de me rejoindre vers 14h30-15 h. Je me repose et effectivement à 14h30 il revient (pas de trouvaille), nous remballons les Deus et nous commençons à descendre… Et c’est tout de suite l’horreur… Habitué des randonnées en altitude, Domi m’avait bien dit que la descente était souvent plus pénible que la montée, mais je ne m’attendais pas à un tel calvaire. Dans cette pente raide, encombrée de roches qui roulent sous le pied, de racines, de grosses branches mortes qu’il faut enjamber, ce n’est plus tous les dix mètres que je dois m’arrêter, mais tous les deux ou trois mètres. Chères lectrices, chers lecteurs de Monnaies, Cet article est le dernier… la maladie, de plus en plus invalidante, m’oblige à arrêter de raconter toutes mes sorties… ce que je faisais depuis plus de vingt ans… je ne vous ennuierai plus avec mes aventures ! Je vous souhaite à toutes et à tous de faire de belles trouvailles, de découvrir des sites prometteurs, de vous éclater en déterrant une belle monnaie ou quelque artefact ancien ! Je souhaite surtout que les stupides lois françaises ostracisant la Détection soient remplacées par une coopération Archéologues-Prospecteurs, comme en Angleterre, pour le plus grand bien de l’Archéologie… Je termine par un petit sonnet bien connu dans lequel vous vous reconnaitrez ! Ma jambe droite ne m’obéit plus, elle se plie en arrière et je m’assois dessus en tombant plusieurs fois. Pas moyen de me relever, Domi est obligé de me remettre debout… Il essaie de m’aider à marcher sans tomber en me tenant par le sac à dos ou la ceinture mais en pure perte. Il commence à me dire que je n’arriverai pas en bas et qu’il va aller chercher du secours… Après plusieurs arrêts et plein de chutes, nous finissons par parvenir à la première route forestière, puis la seconde. Mais là, je n’en peux plus, je ne me vois pas descendre la partie la plus longue et la plus raide… je ne peux plus avancer… Domi est d’accord : il laisse son sac, qui pèse une tonne, je lui donne la clé de ma voiture, il va descendre rapidement et aller au village se faire ouvrir la route forestière et venir me chercher… Je lui demande en cas de problème de prévenir les pompiers… Il est 15h30, il me dit qu’il sera là dans une heure… Dès qu’il est parti je me couche sur le bord du fossé et j’attends Réussira-t-il à trouver quelqu’un, à dire où je suis, à retrouver l’endroit ? Et à peine trois quarts d’heure après, je vois arriver ma voiture par la gauche de la route forestière… Elle s’arrête à ma hauteur, Domi et son passager descendent et viennent m’aider à me relever et à m’installer sur le siège arrière, Domi charge les sacs et va faire demi-tour un peu plus haut… Et en roulant sur les 5 ou 6 km de route forestière pleine de cahots, il me raconte que sans le sac il a pu redescendre très vite, prendre la voiture, aller au hameau où il n’a vu personne, mais qu’en passant il a vu derrière un portail un coffre de voiture ouvert et qu’il a sonné… Il est tombé sur le bon samaritain : le gars lui a proposé de venir avec lui pour lui montrer le départ de la route forestière (non fermée mais réservée à l’ONF ou aux ayants droits). Je me voyais déjà passer la nuit au bord du fossé en faisant partir sangliers et renards à coups de piochons… Merci Domi !

Nous rejoignons la route nationale, nous rame-nons le gars chez lui en lui adressant force remerciements, et nous rentrons. Nous sommes à la maison vers 18h30…

Chères lectrices, chers lecteurs de Monnaies, Cet article est le dernier…

la maladie, de plus en plus invalidante, m’oblige à arrêter de raconter toutes mes sorties… ce que je faisais depuis plus de vingt ans… je ne vous ennuierai plus avec mes aventures ! Je vous souhaite à toutes et à tous de faire de belles trouvailles, de découvrir des sites prometteurs, de vous éclater en déterrant une belle monnaie ou quelque artefact ancien ! Je souhaite surtout que les stupides lois françaises ostracisant la Détection soient remplacées par une coopération Archéologues-Prospecteurs, comme en Angleterre, pour le plus grand bien de l’Archéologie… Je termine par un petit sonnet bien connu dans lequel vous vous reconnaitrez !

Demain dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne

Je détecterai, écu, je sais que tu m’attends

j’irai par la forêt, j’irai par la montagne

Je ne puis demeurer sans chercher plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mon Deus

Sans rien voir au-dehors, sans entendre aucun bruit

Crevé, fourbu, les bras cassés, pas d’aureus

Le jour sera pour moi trop court jusqu’à la nuit.

Je ne regarderai ni l’écran du portable

Ni les traces de bêtes en piétinant les fleurs

Et quand je rentrerai je mettrai sur la table

Un paquet de trouvailles et d’heures de bonheur.

Vive la Prospection !

Longue vie à Monnaies et Détections !

Jacques C

Trouvaille 140.31

Bonjour, je viens de trouver cet objet dans un sous-bois. Je pense qu’il s’agit d’une broche à vêtement, peut-être médiévale. Pourriez-vous m’aider à l’identifier et à la dater ? Cordialement, Manuel.

Il s’agit plus précisément d’une fibule gallo-romaine, une fibule à charnière du Ier siècle. La fibule est en forme de tortue avec un élément géométrique émaillé sur la « carapace ».

Trouvaille 140.30

Marion est en Normandie, dans le Calvados et a trouvé ce joli dé à coudre en argent. Le dôme est arrondi et à la mi-hauteur du cône trois lignes creuses parallèles délimitent la zone de poinçonnage de la frise décorative. Cette dernière présente un cœur plein entourée de motifs (floraux peut-être ?) le bord du dé n’est pas rectiligne et épouse les motifs. Datation fin XIXe.

Trouvaille 140.29

Jean à Sigean a trouvé cette monnaie en piètre état. Il s’agit d’un gigot de cuivre du duché de Clèves (Allemagne), de Fréderic III de Brandebourg (1688-1713), réf KM 37. A l’avers, on distingue des armoiries couronnées supportées par deux lions et au revers DUC CLIVIAE en deux ligne puis la date incomplète ici. C’est une monnaie courante et son état est un petit B non classable dans toute collection qui se respecte.

Trouvaille 140.28

Petite bouche de fontaine ou tête de robinet en bronze trouvée par Jean-Pierre dans des gravats de la Haute Provence, elle semble zoomorphe mais la photo ne lui rend pas toute sa valeur, époque XVIIIe.

Trouvaille 140.27

Bonjour, abonné fidèle à votre revue (depuis février 2013), je viens de nouveau vers vous pour m’aider à identifier cette petite romaine en argent trouvée dans un lot de pièces (15 monnaies plus qu’encrassées, celle-ci était inidentifiable avant un long nettoyage) achetée dans une brocante à Maubeuge. Elle pèse 2,75 g et a un diamètre de 2 cm au plus large. Le lot m’a coûté, après marchandage, 5 euros. A combien estimez vous cette monnaie ? J’espère qu’elle aura la chance d’être mise en valeur dans votre revue. Bien cordialement, Llastres.

Il s’agit d’un denier de Nerva avec au revers la fortune : frappée en 97 de notre ère, RIC#17, buste Nerva à droite et légende IMP NERVA CAES AVG P M TR P COS III P P (Imperator Nerva Caesar Augustus, Pontifex Maximus, Tribunicia Potestate, Consul Tertium, Pater Patriae. Commandant suprême (Imperator) Nerva, César, empereur (Augustus), grand prêtre, détenteur de la puissance tribunitienne, consul pour la troisième fois, père de la nation. Revers : Fortuna, drapée, assise à gauche, tenant des épis de maïs et un sceptre. FORTVNA P R. L’état de votre monnaie est qualifié de calamiteux ! On n’en donnerait pas plus de cinq euros, ça vous paye le lot…

Trouvaille 140.26

Trouvaille de Ghislain dans l’Yonne, un potin à tête d’Indien des Senones. Tête “d’Indien” fortement stylisée à droite, six mèches de cheveux tirées en arrière, globulées aux extrémités ; l’oeil est globulé. Revers : sanglier enseigne à droite ; au-dessous, trois points posés en triangle. On est en 52 avant JC, le potin est TTB. Le cours le donne à 70 euros.

Trouvaille 140.25

Cette tête de statuette en bronze de 4 cm de haut sur 3 cm de large, trouvée dans une prairie jouxtant un chemin, dans le département du Var. Quelques pièces romaines du IIIe siècle et de la tegulae ont également été trouvées à proximité, toujours à une faible profondeur (entre 5 et 10 cm). Pouvez-vous m’en dire plus, ne serait-ce que sur le nom de cette dame, ou bien n’est-elle peut-être qu’anodine ? Rémi.

Dame inconnue ou divinité, il n’est pas possible de l’identifier sans les attributs qui la caractérisent. Nous ne disposons que de sa coiffure, un bandeau enserre une chevelure longue bouclée et retenue en chignon sur la nuque. Il pourrait tout aussi bien s’agir d’un jeune éphèbe… Quoiqu’il en soit, statuette gallo-romaine du I au IIIe siècle.

Trouvaille 140.24

Bonjour, je viens à vous car je ne sais pas où m’adresser, si vous voyez de quoi il s’agit comme monnaie. La pièce pèse 7,58 grammes, je l’ai passée avec un testeur acide (en rayant à peine la tranche sur une ardoise) elle ressort sur un 9 carats. Je l’ai détectée contre un arbre à côté de la chapelle Notre dame du Brusc à Plascassier (06). Merci, cordialement, Pierre.

On a retrouvé votre monnaie, sur le bon coin, mise en vente par un dénommé Bou sans aucun historique sur le site, la monnaie est affichée avec les mêmes photos mais le poids n’est pas précisé. Vous vous dites peut être que nous pourrions l’identifier ? Votre poids est celui d’un statère gaulois, le métal peut s’y référer ainsi que les symboles cheval et cavalier. Si vous êtes réellement prospecteur et que vous l’avez découvert, vous pensez tenir là, peut-être, l’oiseau rare. Mais les monnaies gauloises étaient frappées la plupart du temps avec des coins, observez votre monnaie, il est évident qu’elle a été coulée, on distingue nettement les microbilles d’air emprisonnées sur la surface en creux. Vous avez trouvé un essai d’un farceur, voire d’une personne qui s’essayait à la fabrication de monnaies sorties de son imagination mais avec une connaissance de la numismatique et de sa symbolique. On serait curieux de savoir, combien de demande vous avez reçu sur le bon coin pour celle-ci ?