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Les badges sportifs et des fêtes des fous des XII-XVIe siècles

En tant que prospecteurs, nous avons déjà tous entendu parler des enseignes de pèlerinages
ou enseignes profanes, ces petits objets métalliques médiévaux parfois découverts sous
nos pioches

es petits objets furent étudiés et classés avec « sérieux » à partir du XIX e siècle et furent intégrés en deux catégories, les enseignes de pèlerinage à connotation religieuse et les enseignes profanes regroupant toutes sortes de catégories, enseignes de gildes armées, des métiers, à connotations sexuelles
ou sportives… D’autres restent indéterminées. Encore de nos jours, la grande majorité des chercheurs et
auteurs les classent comme telles et pourtant, il y a deux catégories d’enseignes à part, les badges sportifs et les badges des fêtes folles, qui sont rarement évoqués, car eux-mêmes classés comme enseignes profanes avec tant d’autres. Les badges sportifs apparaissent ainsi au XIIe siècle en même temps que les tournois de chevalerie. Les tournois connaissent leur apogée entre le début du XIIe et le début du XIIIe siècle. Pourtant, déjà vers l’an mil, les chevaliers inventent cette nouvelle forme d’entraînement pour tirer le temps en période de paix.

Le tournois

On l’appelle à ses débuts « conflictus gallus ». Pour les têtes brûlées qui y participent, la lice est non seulement un endroit où parfaire sa maîtrise des armes, mais, aussi, attirer les regards d’une dame ou les faveurs d’un mécène. C’est un tremplin pour la gloire et la richesse. Outre le prix promis au vainqueur, on y reçoit armes, chevaux, argent… La forme première et pionnière du tournoi est la « mêlée », un combat monté et collectif organisé sur des vastes espaces. Deux lignes de cavalerie s’y opposent, lourdement caparaçonnés qui enchaînent les charges sur un périmètre délimité. L’objectif : détrôner et capturer l’adversaire pour exiger une rançon et espérer être sacré grand vainqueur de la compétition. Mais on peut y mourir aussi. En effet, les assauts sont très violents, les lances brisées, fracassées et les chutes parfois mortelles. Un grand nombre de princes, de ducs, de comtes sont fauchés ou piétinés et les plus chanceux s’en sortent avec de très graves séquelles pour la vie. Pour toutes ces raisons, l’Église interdit dès 1130 la
pratique des tournois, « ces foires détestables », jugées puériles et vaines. Cela n’empêche pas la pratique de perdurer. Le tournoi « mêlée » est l’épreuve la plus courue jusqu’au crépuscule du XIIe siècle. Ensuite, elle est supplantée par les joutes, tournoi plus chevaleresque au sens de la littérature courtoise, glorifiant la bravoure, l’exploit individuel et le style propre à chaque participant.
Le chevalier y revêt ses armoiries comme une marque et combat sous les yeux des dames qui placées dans les gradins portent les couleurs et armoiries de leurs concurrents favoris. Les tournois les plus célèbres et les mieux dotés en prix sont organisés dans les Pays-Bas bourguignons, par les puissants ducs de Bourgogne, la ville de Bruges ayant le tournoi le plus coté. C’est là que demeurent les ducs de Bourgogne et leur cours fas- tueuse. Bruxelles, Anvers, Amsterdam et bien d’autres possèdent aussi leur tournoi prestigieux où se pressent la noblesse de toute l’Europe. Avec le temps, les tournois sont de plus en plus décoratifs. L’exercice mute en spectacle théâtralisé au XVe siècle.

Pendant ces tournois, d’autres concours sont également organisés, tir à l’arc, à l’arbalète, lancer de haches, et les plus populaires, les combats de lutte. Ces tournois attirent quantités de marchands et des foires sont orga- nisées où tout se vend et s’achète. Pendant les tournois, les participants offrent des badges en forme de hache, portant leur armoirie, et cela à leurs supporters, bien souvent des membres du même clan, du même fief, ou aussi à de jolies dames. Ceux et celles- ci les portent fièrement pendant le tournoi comme de nos jours les supporters des clubs de foot portent la vareuse de leur club. D’autres badges sportifs ont la forme d’un archer ou d’une arbalète, probablement identiques aux enseignes des gildes de défenses. D’autres représentent les chevaliers eux-mêmes montés à cheval. Mais les p

La suite sur le numéro 134 de la revue Monnaies&détections…