MONNAIES ET DETECTIONS

Pour les passionnés de la détection

Bienvenue sur le Blog Officiel
Monnaies et Détections

Articles taggés ‘monnaies’

La monnaie ça rapporte !

Quels avantages matériels peut-on tirer, si l’on est un pouvoir local avant l’époque contemporaine (celle-ci débutant après 1789) de fabriquer sa propre monnaie ?

Monnaie royale.

Les voici, et nous les développerons dans l’ordre :
La redevance, il s’agit d’une taxe perçue par atelier sur chaque frappe de monnaie.
La confiance : ainsi, même aux époques où le pouvoir libératoire de la monnaie, son pouvoir d’achat en tant qu’objet, reposait en grande partie sur le métal dont elle était constituée, il y a toujours eu un bénéfice, pour l’émetteur, par rapport au poids de métal fin. Le seigneur n’était pas fou, il donnait à chaque type une valeur supérieure à son poids précieux. Ceci avec une marge suffisante pour être sûr de faire un bénéfice malgré les fluctuations du cours du fin. Cette sécurité pouvait se transformer en une arnaque lorsque, par exemple, le titre d’argent s’écroulait au point de passer du beau denier de départ à une monnaie “noire”, censée avoir le même pouvoir libératoire mais non garantie par sa matière première. Jouer sur le titre de “fin”, autre bénéfice pour le seigneur, méthode qu’il partage avec son suzerain car les rois de France ont abusé du procédé au cours des siècles.

Monnaie princière des Dombes, inspirée de la précédente.

De la redevance et de la fiduciarité naissent le “seigneuriage”, soit le bénéfice que l’on retire sur chaque émission. Par exemple : une monnaie de 2 € en coûte 0,17. Le seigneuriage sera de 1,83 €, CQFD. Mais un seigneur ou un potentat local a d’autres moyens de rentabiliser son droit (réel ou autoproclamé) à battre monnaie. Les voici :
La “contrefaçon”. Le terme est un peu outré car il s’agit plutôt, pour le pouvoir local, de se rattacher à une monnaie forte, c’est-à-dire connue, reconnue et acceptée partout en cherchant la ressemblance avec icelle.
Le “change”. Jouer sur les taux de change est un exercice très pratiqué encore dans les pays dont l’économie souffre de la guerre, de la dictature ou d’autres calamités. Son actualité n’empêche pas son ancienneté car pour les principautés frontalières, il était extrêmement tentant d’introduire une parité avec l’espèce forte du pays voisin.
Commençons par la redevance. Le seigneur désireux de faire de la monnaie concédait à un atelier, contre redevance, sa fabrication. La possession des coins pouvait être considérée comme un fief, pour lequel le maître de monnaie rendait un hommage. Ce lien féodal, plutôt rare, était concrétisé par un tribut annuel, en général faible (un saumon/an par exemple). Le profit du seigneur se faisait plus couramment sur la redevance par pièce produite. Là-encore les seigneurs étaient raisonnables, ainsi les papes règnant en Avignon ne prélevaient rien sur le bronze ou le billon, garantissant ainsi le nécessaire approvisionnement en petites espèces. Ils n’hésitaient pas à faire condamner certains de leurs cardinaux-légats qui prélevaient des pots de vin sur ces métaux exemptés.

La suite dans Monnaies & Détections n° 122

97.02

Bonjour, je m’appelle Raphaël, j’habite dans la Nièvre. Félicitations pour votre magazine que j’attends impatiemment chaque fois. Voici une monnaie trouvée dans un bois de l’Yonne. Pouvez-vous me donner des renseignements sur cette monnaie s’il vous plaît ? Voici une autre monnaie assez classique mais je la trouve superbe, une Louis XVI 12 deniers trouvée dans le département du Nord et enfin deux objets que j’ai du mal à identifier. Merci d’avance pour les renseignements que vous me communiquerez et l’éventuelle parution de ces trouvailles dans votre magazine. Raphaël

C’est toujours un véritable frisson de sortir une monnaie d’or royale et merci de nous faire partager ce petit moment. Il s’agit d’un agnel d’or de Philippe IV (1285-1314) – Agnel d’or (26 janvier 1311). Avers : + AGN D IQVI TOLL PCCA MVDI MISERERE NOB. Agneau pascal à gauche, à l’éxergue PH REX. Revers : + XP C VINCIT XP C REGNAT XP C IMPERAT. Croix feuillue et fleuronnée dans un quadrilobe. La monnaie est en état TB+ du fait de l’usure sur la titulature du roi à l’exergue au droit. Le revers se porte mieux et permet de voir de légères pliures du flan. Cette monnaie s’estime 1500 euros.

Le douze denier au faisceau de Louis XVI comporte une patine assez belle et homogène. La frappe est fraiche, il y a néanmoins un degré d’usure et cette monnaie frappée à Paris en 1792-4 de la liberté fait partie des millésimes et ateliers les plus prolifiques. Son état TB+ la cote 15 euros.

Enfin on arrive aux objets. Pour le premier il s’agit d’un jeton de bordel en maillechort peut-être, la vue est explicite à l’avers et vous me pardonnerez de ne point la détailler. Le revers montre un portrait à gauche, style étrangement ressemblant à Léopold II roi de Belgique. Il est dommage que nous ne puissions déchiffrer l’inscription présente car elle aurait apportée de précieux renseignements. Fin XIXe siècle.

Le dernier objet est plus intriguant, il s’agit d’un élément de système d’attache de la période moyenâgeuse XIIIe-XIVe siècle. Les dorures restent encore présentes dans le fond des poinçons qui constituent des lignes courbes. Si on rajoute la couleur argent qui devait être présente sur toute la surface du métal et cette forme indéterminée, vous comprenez que nous restons sans idée sur la représentation faite avec cet élément de bronze. Et vous lecteurs avez-vous une idée ?

Trésor en donation

La société archéologique de Lavaur, Tarn, a récemment bénéficié d’une donation en provenance des demoiselles de Roucou-Crayol, consistant en une vingtaine de monnaies, dont quelques-unes provenaient d’un trésor ! Il y avait dans le lot, deux rarissimes deniers de Raymondin (Raymond VII) frappés au XIIIe siècle. Le trésor, composé de 1680 monnaies féodales, 1300 deniers et 380 oboles, fut découvert par un paysan en 1900, sur l’emplacement d’une église (St Vincent) disparue, au lieu dit la Garrigue.

Source : ladepeche.fr