Bonjour, fidèle lecteur de votre revue, je demande votre expertise pour ces deux monnaies gauloises trouvées dans une vigne dans l’Aude aux alentours de Narbonne. J’en profite aussi pour vous montrer ces deux monnaies que j’ai depuis longtemps, toujours de l’Aude, la première est une demi ou un quart de monnaie certainement romaine et enfin cette monnaie féodale en mauvais état. Laurent
Les deux gauloises sont des monnaies d’imitation emporitaine du type de Bridiers. Nous sommes au troisième siècle avant Jésus Christ.
Monnaie anépigraphe, avers : tête diadémée de Perséphone à gauche, les cheveux tirés en arrière et ramenés en trois mèches, le cou orné d’un collier de perles, un fleuron signifiant un dauphin devant la bouche. Le revers est aussi anépigraphe avec cheval tourné vers la gauche, plus rare (1 gramme, 1 cm Ø), que vers la droite (5 grammes, 1,8 cm Ø), surmonté d’une victoire stylisée tenant une couronne, ligne d’exergue sur la deuxième et tête humaine sous le premier cheval. Ce dernier symbole est inconnu ou peu connu sur les monnaies au type de Bridiers.
La première, le drachme est en état TTB++ voire SUP ; la seconde, l’obole est en TTB avec une frappe plus molle. Ce sont de belles monnaies qui font le bonheur des collectionneurs et qui peuvent monter jusqu’à 1800 euros pour la drachme avec cette particularité de la tête humaine sous le cheval et dans les 600 euros pour l’obole qui est plus rare que la drachme.
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Trois ans ! Il aura fallu trois années aux archéologues anglais pour séparer, une par une, les monnaies composant l’énorme trésor de Jersey. Le plus gros dépôt de monnaies gauloises connu à ce jour ! Un peu plus de 68 000 monnaies, on n’a pas le chiffre exact, personne ne trouvant le même compte ! Le trésor, rappelons-le, fut découvert en 2012 par des prospecteurs amateurs qui le traquaient avec leurs détecteurs depuis 30 ans ! Il n’y a que les chasseurs de trésors pour être aussi acharné… Tout ça, grâce à quelques monnaies gauloises trouvées dans un champ voisin par un agriculteur il y a trois décennies. Les monnaies sont attribuées principalement à des tribus armoricaines, en grande majorité des Curiosolites, le trésor fut caché vers -30/-50 av JC, soit à l’époque où les tribus fuyaient devant l’invasion romaine de Jules César. Quelques objets en or, des torques assez frustes, un superbe pendentif fait d’un fil d’or torsadé, des perles de verre et les restes d’un sac de cuir accompagnaient les monnaies.
Le gouvernement de Jersey doit maintenant statuer sur le devenir du trésor, l’acheter, les inventeurs et propriétaires du terrain attendent leurs primes, ou le vendre aux enchères ? Cette dernière option risque de faire plonger la côte des Curiosolites… A sa découverte son estimation était de 10 millions de livres sterling !
Source : smithsonianmag.com
À la fin de l’année 2010, Mr D. Ridet, entrepreneur en bâtiment à Romeney (Saône-et-Loire) découvrit fortuitement dans un tas de terre de plusieurs m3 entreposé devant ses ateliers, un objet en bronze qu’il ne sut identifier. Il tenta de s’informer à ce sujet sur Internet auprès d’un forum de prospecteurs en se présentant comme l’un d’eux, espérant ainsi qu’on lui répondrait, ce qui fut le cas. Il obtint une identification préliminaire par un membre d’Action Centurion qui l’a orienté et conseillé au mieux en vue de « sauver » cet objet. Le membre du collectif reconnut immédiatement l’intérêt exceptionnel de la trouvaille.
Mr Ridet, parfait honnête homme, fit déposer l’objet pour étude au Cabinet des Monnaies et Médailles de la BnF où il apprit qu’il devait déclarer cette découverte dans une forme appropriée, ce qu’il s’empressa de faire.
Il s’agissait d’une valve en bronze portant huit gravures en creux et provenant d’un moule bivalve destiné à fabriquer des monnaies gauloises en bronze coulé. En très bon état de conservation, unique spécimen connu en Gaule et dans toute l’Europe celtique, l’objet présentait bien une importance capitale.
Voici quelle fut la réaction de l’autorité responsable, en l’espèce un Service Régional de l’Archéologie au sein de la D.R.A.C. de Dijon (Côte-d’Or).
Mr M. Prestreau, Conservateur régional et chef de ce service administratif, n’accusa pas réception de la déclaration, ne se dérangea pas pour étudier sur place l’origine possible de la terre rapportée, ne fit pas la moindre enquête et ne chercha même pas à prendre contact avec Mr D. Ridet alors qu’un dialogue de quelques minutes aurait permis d’éclairer d’un coup l’événement. Sans solliciter l’avis préalable de ses collègues de la BnF déjà dépositaires de l’objet, sans prendre aucune disposition telle qu’un classement légal de cet outil exceptionnel dont l’intérêt dut lui échapper, M. Prestreau déposa une plainte pénale en termes outrageants contre l’inventeur qui se vit soudain accuser d’infractions multiples telle que la « fouille sans autorisations » et (sic) le « vol d’un objet archéologique »… dont il était légalement propriétaire ! Voilà comment D. Ridet fut récompensé par l’administration française de son civisme et de sa bonne volonté.
Bien entendu, dans les mois qui suivirent, l’affaire aurait été classée « sans suite », mais le mal était fait, … La suite dans Monnaies & Détections n° 83